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L’Europe et la Chine au XVIII e siècle. Pour une relecture de la prétendue avance prise par l’Europe sur la Chine au 18 e siècle. ROOU David-Pierre Lycée Chaptal Mende. 1. De la sinophilie à la sinophobie. A. La curiosité pour l ’ empire chinois jusqu ’ au milieu du 19 e siècle
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L’Europe et la Chine au XVIIIe siècle Pour une relecture de la prétendue avance prise par l’Europe sur la Chine au 18e siècle ROOU David-Pierre Lycée Chaptal Mende
1. De la sinophilie à la sinophobie • A. La curiosité pour l’empire chinois jusqu’au milieu du 19e siècle • B. Le grand tournant commercial du 18e siècle • C. Un nouveau regard sur la Chine
« La plus grande difficulté qu’il y a à convertir ce royaume de la Chine ne réside pas dans la résistance qui se trouverait dans leurs volontés, car ils n’ont aucune difficulté à comprendre les choses de Dieu et ils comprennent que notre loi est sainte et bonne, mais dans la grande subordination qu’ils observent dans l’obéissance des uns aux autres suivant leurs grades, et cela jusqu’au Roi. C’est pourquoi toute l’affaire est qu’il vienne au Roi le désir et l’envie d’appeler auprès de lui les pères car je ne doute pas qu’il ne leur donnerait aussitôt licence de prêcher et enseigner leur doctrine à tous ceux qui voudraient la recevoir. » Lettre du jésuite Michele Ruggieri au général des jésuites, 30 mai 1584. Texte cité par Gernet J.: Chine et christianisme, la première confrontation, Paris, Gallimard, 1991 « Les Chinois n’eurent aucune superstition, aucun charlatanisme à se reprocher comme les autres peuples. Le gouvernement chinois montrait aux hommes, il y a fort au delà de quatre mille ans, et leur montre encore qu’on peut les régir sans les tromper. » Voltaire: le philosophe ignorant, 1766
1. De la sinophilie à la sinophobie • A. La curiosité pour l’empire chinois jusqu’au milieu du 19e siècle • B. Le grand tournant commercial du 18e siècle • C. Un nouveau regard sur la Chine
William Daniel: vue des factoreries européennes de Canton (fin 18e siècle). Londres, National Maritime Museum
Ecole de Canton: Intérieur du magasin d’un haniste. La vente du thé (premier tiers du 19e siècle). Nantes, Musée Dobrée
1. De la sinophilie à la sinophobie • A. La curiosité pour l’empire chinois jusqu’au milieu du 19e siècle • B. Le grand tournant commercial du 18e siècle • C. Un nouveau regard sur la Chine
William Daniel: vue des factoreries européennes de Canton (fin 18e siècle). Londres, National Maritime Museum
« L’Empire n’est qu’un vieux vaisseau délabré, qu’une succession de commandants avisés a permis de maintenir à flot au cours des cinquante dernières années. Il impressionne ses voisins par sa masse, mais que vienne à sa barre un incapable et c’en sera fait de la discipline et de la sécurité à bord. Il deviendra comme une épave avant de se briser sur la côte. Mais il ne pourra jamais être reconstruit et les aventuriers de toutes nations viendront en Chine, cherchant à s’imposer à la faveur de l’affaiblissement des Chinois et se livrant entre eux un combat sans merci. L’Angleterre, qui a su, grâce à son esprit d’entreprise, devenir la première puissance maritime commerciale et politique du monde, tirerait le plus de profit d’une telle révolution et renforcerait sa suprématie. » Témoignage de Lord Mac Cartney sur l’ambassade envoyée en Chine et ayant rencontré l’empereur Qianlong (1794)
2. L’improbable retard chinois. • A. Essor de la consommation et affirmation d’une éthique du travail en Europe et en Chine • B. Organisation des marchés et des entreprises en Europe et en Chine. • C. Sciences, innovations et techniques…
Evaluation comparée des consommations de sucre et et thé en Europe et en Chine (1750-1850). Source: K. Pomeranz: la force de l’empire, révolution industrielle et écologie ou pourquoi l’Angleterre a fait mieux que la Chine, Paris, Ere, 2009
2. L’improbable retard chinois. • A. Essor de la consommation et affirmation d’une éthique du travail en Europe et en Chine • B. Organisation des marchés et des entreprises en Europe et en Chine. • C. Sciences, innovations et techniques…
Jean François Hue (1751-1823): Le port de Lorient, 1792 Lorient est né du choix de Colbert d’implanter la première compagnie des Indes Orientales en 1666. La ville se développe surtout à partir de 1730. Elle allait avoir l’exclusivité des marchandises en provenance d’Asie de 1732 à 1795
2. L’improbable retard chinois. • A. Essor de la consommation et affirmation d’une éthique du travail en Europe et en Chine • B. Organisation des marchés et des entreprises en Europe et en Chine. • C. Sciences, innovations et techniques…
Vestige d’une machine à vapeur de Newcomen, Angleterre. Photographie prise au début du 20e siècle
3. « La force de l’empire » • A. Les enjeux du développement chinois au tournant des 18e / 19e siècles. • B. Une Angleterre au bord de la « crise malthusienne » au début du 19e siècle? • C. Les atouts du charbon domestique et d’un empire maritime
Légende Les complémentarités régionales en Chine Bas Yangzi: région très dynamique Autres régions dynamiques Commerce maritime avec les voisins asiatiques Echanges internes Pékin Shanghai Canton La Chine des Qing au début du 18e siècle… … et ses régions les plus dynamiques
Légende Les complémentarités régionales en Chine Bas Yangzi: région très dynamique Autres régions dynamiques Commerce maritime avec les voisins asiatiques Echanges internes Les dynamiques nouvelles du territoire Régions en forte croissance démographique au 18e s. (conquêtes de terres, essor de l’artisanat…) Echanges internes se réduisant Échanges avec l’Europe (thé/porcelaine/ soieries contre argent… mais aussi Opium Pékin Shanghai Canton La Chine des Qing face à de nouvelles dynamiques territoriales au 18e s.
3. « La force de l’empire » • A. Les enjeux du développement chinois au tournant des 18e / 19e siècles. • B. Une Angleterre au bord de la « crise malthusienne » au début du 19e siècle? • C. Les atouts d’un empire maritime
L’Angleterre vers une crise malthusienne? Quelques données chiffrées
3. « La force de l’empire » • A. Les enjeux du développement chinois au tournant des 18e / 19e siècles. • B. Une Angleterre au bord de la « crise malthusienne » au début du 19e siècle? • C. Les atouts d’un empire maritime
La dynamique des « hectares fantômes ». Source: K. Pomeranz: Une grande divergence, la Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale, Paris, 2010
D’un risque de crise malthusienne à l’affirmation d’une puissance industrielle, Le Royaume Uni au 18e siècle
Une grande divergence, schéma de synthèse Angleterre Bas Yangzi Affirmation militaire et commerciale dans le monde Complémentarité économique bas Yangzi/ reste de la Chine (importations de bois, soja…) Modes de consommation et de production comparables. Cadre institutionnel « précapitaliste » Forte pression exercée sur l’environnement Forte poussée démographique en Angleterre et en Europe Poussée démographique limitée dans le bas Yangzi, forte ailleurs en Chine Essor des relations économiques avec les Amériques (importations de coton, sucre, bois…) Croissance interne de l’exploitation du charbon Ouverture d’entreprises commerciales chinoises mais peu de soutien de l’Etat Tassement des relations économiques internes à la Chine existantes Exploitation « d’hectares fantômes » à l’origine d’une croissance durable et de l’industrialisation Croissance lente, restant dans une logique « proto-industrielle » puis stagnation