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Vénus Les passages de Vénus devant le Soleil. P. Rocher Observatoire de Paris Institut de Mécanique céleste F. Mignard Observatoire de la Côte d'Azur. La planète Vénus -------. Vénus.
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VénusLes passages de Vénus devant le Soleil P. Rocher Observatoire de Paris Institut de Mécanique céleste F. MignardObservatoire de la Côte d'Azur
Vénus • En Mésopotamie : Ishtar en akkadien ou Innana en sumérien, fille du dieu Lune Sîn et sœur jumelle du dieu Soleil Shamash, déesse de l’amour et de la guerre. Épouse du berger Doumouzi (identifié avec la constellation d’Orion) . • En Grèce : Aphrodite, fille de Zeus et de Dioné dans l’Iliade, ou née de l’écume de la mer (écume = aphros) . Épouse d’Héphaïstos (celui qui brille pendant le jour - Vulcain) forgeron des dieux, le fils difforme et boiteux d’Héra. • Sif dans la mythologie nordique. • Ashtarté chez les phéniciens. • Déesse de l’amour et de la beauté/Guerre. • Étoile du berger, elle est visible le soir Hespéros (Lucifer)ou le matin Phosporos (Vesper). Héraclide (387 - 312 av J.C.) pense que Vénus et Mercure tournent autour du Soleil (et que la Terre tourne sur elle-même).
Vénus chez les Mayas et les Aztèques Codex Dresde Quetzalcoatl-Vénus (Codex Telleriano-Remensis 8 verso) • Chez les Mayas on distingue également une étoile du matin, Noh Ek (la grande étoile) et une étoile du soir Xuc Ek (l'étoile guêpe).. Ils connaissaient la période de révolution synodique de 584 jours qui correspond à l'année apparente de Vénus. Cette année est divisée en quatre périodes : • une de 236 jours après la conjonction inférieure (étoile du matin). • une de 90 jours où Vénus est invisible, conjonction supérieure. • une de 250 jours environ après la conjonction supérieure (étoile du soir). • une de 8 jours où Vénus est invisible, conjonction inférieure. 5 x 584j = 2920j = 8 x 365j = 8 haab (calendrier civil) 13 x 2920j = 37960j = 146 x 260j = 146 Tzolkin (calendrier religieux) Dans la civilisation aztèque, le dieu Tlahuizcalpantecuhtl est symbolisé à la fois par Quetzalcoatl (le serpent à plume) et Vénus. Des rituels liés à ce dieu étaient célébrés lorsque Vénus était aligné avec les Pléiades.
Vénus Deuxième planète du système solaire
Mesure du système solaire Alexandrie Soleil Terre A A Syène (Assouan) Eratosthène (276 - 194 av. J.C) R A Y O N T E R R E S T R E Le jour du solstice d'été Angle A = 7° 10' soit environ 1/50 de la circonférence terrestre. La distance entre Syène et Alexandrie (mesurée par les bématistes) est de (> un million de pas) 50 000 stades. Ce qui donne une circonférence de 250000 stades ~252000 stades. Donc un degré de méridien = 252000/360 = 700 stades Source : De motu circulari corporum caelestium (I,10) de Cléomède.
Mesure du système solaire ARISTARQUE DE SAMOS (~275 av. J.-C.) D I S T A N C E T E R R E L U N E • L'ombre est supposée cylindrique. • La Lune se déplace d'une distance égale à son diamètre en une heure. • Les éclipses totales de Lune les plus longues durent environ 2 heures. Donc le diamètre de la Lune est environ le tiers du diamètre terrestre L = 0,3 T.Comme la Lune est vue sous un diamètre d'environ 32', sa distance est 107 fois son diamètre. d = 0,3 T x 107 = 32,1 T = 64,2 rayons terrestres. Source : Sur la grandeur et la distance du Soleil et de la Lune.
Mesure du système solaire Lune en quadrature (premier quartier) HIPPARQUE. 190-120 av. J.C. 89,8° 87° Soleil Terre D I S T A N C E T E R R E S O L E I L La distance Terre-Soleil est comprise entre 18 et 20 fois la distance Terre-Lune.
Mesurer une distance avec des angles : la parallaxe La triangulation c? B ? A ? a c b a’ C Base
Attention! comment mesurer A B A B Soleil à l’infini = parallaxe nulle Connaissance de l’arc AB Mesure des angles par rapport aux zéniths => Rayon de la Terre Soleil très loin mais distance finie = parallaxe non nulle Connaissance de la base AB Mesure des angles par rapport à un repère terrestre => Distance du Soleil = Parallaxe solaire
Mouvement des planètes Copernic (1473-1543), MO U V E M E N T C I R C U L A I R E Copernic frappé par la complexité du système de Ptolémée, va bâtir une nouvelle représentation du monde dans laquelle le Soleil est fixe au centre du système solaire. C'est une révolution dans la pensée qui ne s'imposera qu'après les observations de Galilée.
Mouvement des planètes Kepler (1571-1630) Kepler utilisa les observations de Tycho Brahe pour montrer que la planète Mars parcourait une orbite elliptique. MO U V E M E N T E L L I P T I Q U E • Chaque planète décrit une ellipse dont le Soleil occupe un des foyers (1605). La troisième loi de Kepler donne une relation entre la période de révolution d’une planète et le demi-grand axe de son orbite. On peut mesurer les périodes de révolution des planètes, si on connaît une distance entre le Soleil et une planète ou la distance entre deux planètes on peut les connaître toutes. • Les aires décrites par le rayon vecteur planète-Soleil sont proportionnelles aux temps employés à les décrire (Astronomia Nova, 1609); • Les demi-grands axes a et les périodes de révolution T sont reliés • par a3/T2=constante pour toutes les planètes (1618).
Orbite de la Terre Retour dans la direction de l'équinoxe de printemps Révolution tropique - année solaire g Equinoxe de printemps Retour au périhélie : Révolution anomalistique Ligne des équinoxes Passage au périhélie 4 janvier Ligne des apsides Solstice d'été Solstice d'hiver Passage à l'aphélie 4 juillet Retour dans une direction fixe Révolution sidérale troisième loi de Kepler Équinoxe d'automne Plan de l'écliptique
Visibilité de Vénus Conjonction supérieure Phase gibbeuse Phase gibbeuse Soleil Élongation ouest Élongation est Croissant visible après la conjonction inférieure Croissant visible après la conjonction inférieure Conjonction inférieure Terre fixe Vénus à l’ouest du Soleil Visible le matin Vénus à l’est du Soleil Visible le soir
Mouvement de la Terre et de Vénus 6 2 1 0 j 4 2 2 91 7 6 182 3 1 5 7 8 4 273 3 1 5 3 5 365 6 456 8 547 7 4 8 584 Si Vénus était dans la plan de l'écliptique t Terre 365.25 j Vénus 224.70 j R. Synodique 583.92 j
Une petite complication pour Vénus Nœud descendant Vénus Soleil Terre Noeud ascendant • Inclinaison de l'orbite = 3.4° • Passage de la Terre aux nœuds : • - 7 décembre • 5 juin • Conditions pour un passage : • alignement Soleil - Vénus - Terre (584 j) • au voisinage du nœud • Combinaison très rare .
Orbite de Vénus entre août 2003 et juin 2004 Retour au même nœud Révolution draconitique 5 : passage au périhélie 21/03/2004 Orbite de la Terre 4 : passage au nœud ascendant 17/02/2004 6 : passage au nœud descendant 07/06/2004 Retour au périhélie Révolution anomalistique 1 5 Orbite de Vénus 2 6 7 7 : conjonction inf. 08/06/2004 Ligne des apsides 4 Ligne des nœuds 3 : passage à l’aphélie 30/11/2003 3 2 : passage au nœud descendant 26/10/2003 1 : conjonction sup. 18/08/2003 Ligne des équinoxes P. n. d. n. a. A. Plan de l'écliptique
Orbite de Vénus © NASA © NASA Rayon équatorial : 6051,8 km.Masse : 4,869 x 10 24 kg.Densité : 5,24 Demi-grand axe : ~0,72 UA (108,2 millions de km). Inclinaison de l'orbite : 3,394662° . Excentricité : 0.006772. Distance au Soleil périhélie : ~ 107,47 millions de km. aphélie : ~ 108,94 millions de km. Hauteur maximale sur l'écliptique : entre 6,36 et 6,45 millions de km. (Vue de la Terre : latitude de ~8,8°.) Révolution tropique : 224,695435 jours (un jour = 24h). Période de rotation : -243,0209 jours. Durée du jour sur Vénus 116,750 jours terrestres. Différences de température : de 0°C à 460°C. Révolution draconitique : 224,698895 jours. Révolution synodique : 583,921361 jours. Plus grande élongation : entre 45° 24' et 47° 18' (au XXI S.) Diamètre apparent : entre 9,7" et 66,0"
Description d'un passage : vu de la Terre t1 : 1e contact t2 : 2e contact t4 t3 : 3e contact t3 t4 : 4e contact t2 t1 • Un passage de Vénus dure de 5 à 8h • Un passage de Mercure dure de 3 à 8 h Pour qu’un contact quelconque du passage soit visible en un lieu sur Terre, il faut et il suffit que le Soleil soit visible donc levé. Pour voir la totalité du passage, il faut se trouver en un lieu où le Soleil reste levé durant tout le passage. Il existe des lieux sur Terre où le Soleil va se lever puis se coucher (ou se coucher puis se lever) durant le passage. t1, t4 : contacts extérieurs t2, t3 : contacts intérieurs t1 - t2 : entrée de la planète t3 - t4 : sortie de la planète Les contacts extérieurs ne sont pas observables
Description d’un passage : vu de l’espace Plan de Bessel cône de pénombre sommet du cône de pénombre sommet du cône d’ombre planète Axe du cône d’ombre (1) Passage centrale cône d’ombre Soleil Soleil (2) Passage non-centrale (3) (4) Prolongement du cône d’ombre (2) (3) Passage partiel (1) (4) Pas de passage
La parallaxe solaire horizontale moyenne p a R Terre • La distance Terre Soleil n'est pas mesurable directement • L'astronomie classique n'a accès qu'aux angles • On mesure p et R pour calculer a • R = 6400 km et a ~ 150x106 km • Donc p ~ 10" ==> difficile à mesurer • Question centrale de l'astronomie copernicienne
Parallaxe de Mars (1672) d Mars Paris R f Cayenne D Cassini et Richer ps = 9.5" ( a = 138x 106 km) Flamsteed ps = 10" ( a = 130x 106 km)
Distance avec Vénus : Méthode de E. Halley c b a a • b • • c • Les positions relatives des cordes donnent la parallaxe de Vénus • On ne peut mesurer précisément ces cordes par rapport au Soleil • Pas de repère accessible • Mais la position des cordes est liée à la durée du passage • On remplace une mesure d'angle par une mesure de temps • Mesure beaucoup plus précise • Écart de durée max ~ 15 mn. • Mesure à 1 s ==> Parallaxe à 1/500 (Halley, 1716)
Effet complet de la parallaxe Dt Vénus observée à t • Hors du méridien l'effet parallactique se complique • si le Soleil est vers le levant la planète est retardée • si le Soleil est vers le couchant la planète est avancée Diagrammes à l'instant t Centre de la Terre Surface • Changement de la longueur de la corde (effet de latitude) • Retard ou avance supplémentaire des phases (effet de longitude) • Déplacement à vitesse non uniforme (rotation de la Terre)
Distance de Vénus : Méthode de J. Delisle Instant t vue de la surface Dt vue du centre de la Terre Exploitation des décalages des temps d'entrée ou de sortie Avantages par rapport à la mesure de durée • On supprime certains aléas de la météorologie • On augmente le nombre de sites possibles (visibilité partielle) Inconvénients • Datation de l'instant d'un phénomène et non mesure de durée • exactitude des horloges • Comparaison des dates en différents lieux • connaissance très précise de la longitude ! • Décalage maximum de 10 mn au lieu de 20
Conditions de visibilités Trois conditions : • Le Soleil et la planète ont une même direction vue depuis la Terre, • avec la planète entre le Soleil et la Terre proche de la conjonction inférieure. • La fréquence de ce phénomène est la révolution synodique de la planète (RS). 1 F • La planète doit être très proche du plan de l'orbite apparente du Soleil donc près d'un des nœuds de son orbite. • La fréquence de ce phénomène est la révolution draconitique de la planète (RD). 2 F + une condition limite • Il existe un critère portant la position de la Terre à l'instant du passage de la planète par le nœud de son orbite qui détermine une limite pour qu'il y ait effectivement un passage. • La fréquence de ce phénomène est la période qui sépare deux passages de la Terre dans la direction du même nœud de l'orbite de la planète. • Révolution draconitique de la Terre par rapport à la planète (saison des passages SP). 3F
Canons des passages de Vénus sur 6000 ans Période de calcul : -2999 à 3000.
Saros sur 6000 ans 105,5 ans 105,5 ans 121,5 ans 8 ans 8 ans 243 ans En abscisse : années En ordonnée : distance au centre du Soleil en minutes de degré
Passages de Mercure E. Halley 1656 - 1742 LE PASSAGE DE MERCURE DU 7 NOVEMBRE 1677 • Ce passage de Mercure fut observé par Edmond Halley à l'île • de Sainte-Hélène, où il s'était rendu pour établir un catalogue des étoiles du ciel austral. • Halley imagine alors une méthode pour calculer la parallaxe solaire en mesurant la durée des passages en plusieurs lieux présentant une grande différence de latitude. • Il affirme que les passages de Vénus seront plus profitables, la planète étant plus grosse, moins rapide et plus proche que Mercure. • Il estime qu'une mesure des instants des contacts intérieurs avec une précision de 1 seconde permettrait de connaître la parallaxe avec une précision de 1/500 de seconde d'arc. • Les passages suivants de Vénus devant se produire en 1761 et 1769, Halley laisse à ses successeurs le soin de réaliser les observations. Ses prédictions et recommandations furent publiées dans les Philosophical transactions of the Royal Society en 1691, 1694 et 1716.
Les passages du XVIII siècle • On ne sait pas bien déterminer la longitude d’un lieu. • On ne possède pas de bonnes horloges transportables. • Les moyens de communication ne sont pas rapides (voiles). • Les expéditions sont très onéreuses. • On n’a aucune expérience de l’observation d’un passage de Vénus devant le Soleil. Deux méthodes de mesure de la parallaxe : Méthode de Halley : On compare les durées des passages => supprime le problème de la longitude. Méthode de Delisle : On compare les instants des contacts => on doit connaître la longitude des lieux.
Le passage du 6 juin 1761 • Pour ce premier passage, l'ensemble de la communauté astronomique se mobilisa. • Aux difficultés liées aux voyages, vint s'ajouter la guerre de sept ans, conflit quasi-mondial qui embrasa non seulement l'Europe mais aussi les mers et les colonies. • La mobilisation des astronomes pour l'observation de ce passage fut faite par l'astronome français Joseph-Nicolas Delisle (1688-1768) qui envoya à plus d'une centaine de correspondants de par le monde sa Mappemonde du passage de 1761. Circonstances générales Premier contact de la pénombre : 1h 55m 17.1s Premier contact de l'ombre : 2h 13m 9.7s Maximum du passage : 5h 19m 16.1s Dernier contact de l'ombre : 8h 25m 20.1s Dernier contact de la pénombre : 8h 43m 12.6s
Le passage du 6 juin 1761 Les Français • L'Académie Royale des sciences organisa à cette occasion trois campagnes d'observation. • Deux de ces voyages eurent lieu dans des pays alliés de la France. • Celui de César-François Cassini de Thury (1714-1784) à Vienne qui observa le passage • en compagnie de l'archiduc Joseph (observation réussie). • Celui de l'Abbé Jean-Batiste Chappe d'Auteroche (1728-1769) à Tobolsk en Sibérie sur • invitation de l'impératrice Élisabeth I (observation réussie). • Celui d'Alexandre Guy Pingré qui se rendit dans l'île Rodrigues (au nord de Madagascar), • desservie par la compagnie des Indes (observation partiellement réussie). • Un quatrième astronome, Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Batiste Le Gentil de La Galaisière • (1725-1792), prit la mer dans le but d'observer le passage de Vénus aux Indes à Pondichéry; • malheureusement son voyage fut interrompu, la ville de Pondichéry étant tombée aux mains • des anglais, son navire fit demi-tour et rallia l'île de France (île Maurice) où Le Gentil décida • de rester en attendant le passage suivant. (observation réussie mais en pleine mer) • Enfin l'astronome Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) se rendit au Luxembourg.
Le passage du 6 juin 1761 Les Anglais • Les astronomes anglais organisèrent également deux campagnes lointaines pour l'observation du phénomène. • Nevil Maskelyne (1732-1811) se rendit à Sainte-Hélène où il ne put observer le passage à cause du mauvais temps. • Un second groupe formé de Charles Mason (1728-1786), de James Bradley et de Jeremiah Dixon (1733-1779) devait observer le passage depuis Bencoolen (Sumatra). • En réalité, ils observèrent le passage de Vénus près du Cap, ayant eux aussi fait demi-tour, Bencoolen étant tombé aux mains des français! • John Winthrop, professeur à Harvard se rendit à St-John (Terre-Neuve) où "entouré de milliards d'insectes décidés à saboter sa besogne" il réussit à observer le dernier contact du passage. • Mason & Dixon • Envoyés à Sumatra par la Royal Society • Le bateau est attaqué par les Français en Manche ! • La station prévue a été reprise par les Français • Le navire doit alors s'arrêter au Cap • Observation sans problème de la sortie de Vénus
Le passage du 6 juin 1761 Projection de Hammer
Le voyage de Chappe d’Auteroche Le voyage de Chappe d’Auteroche à Tobol’sk
Le voyage de Le Gentil • Guillaume Joseph Hyacinte Jean Baptiste Gentil de la Galaisière (1725-1792). • Départ de France le 26 mars 1760 et arrivée à l'Île de France en mai. • Problème pour repartir vers Pondichéry . • Sac de Pondichéry par les Anglais en janvier 1761. • Départ pour Mahé en mars 1761. Temps calme ! • Arrivée le 24 mai : occupation anglaise Demi-tour vers l'Île de France • Le 6 juin : temps magnifique … en mer. Passage observé, sans valeur astronomique • Il décide de rester dans l'océan indien pour des explorations géographiques, d'histoire naturelle et d'attendre le passage de 1769.
Le voyage de Pingré • Alexandre-Gui Pingré (1711-1796), astronome français • Astronome, théologien, latiniste, historien, poète… • Envoyé à l'Ile Rodrigues par l'Académie • Possibilité d'observation entrée et sortie • Départ en janvier 1761 ; Navire réquisitionné au Cap. • Arrive finalement le 28 mai 1761. • Le 6 juin : pluie toute la matinée entrée manquée. • Beau temps pendant le transit. • Pluie lors de la sortie ! • Arrivée des anglais sur l'Île peu après • Retenu sur place pendant 3 mois (étude du milieu naturel) • Son navire est attaqué au retour et il est débarqué à Lisbonne • ".. nous fûmes réduits à la seule boisson ignoble de l'eau …"
Résultats du passage de 1761 • Le nombre total d'observateurs professionnels du passage fut de 120, répartis sur 62 sites (S. Newcomb, 1959). • Passages complets observés que dans les stations nord (effet maximum 3min). • Il convient de remarquer qu'une partie des lieux d'observations (Bencoolen, Pondichéry, Batavia) avait déjà été sélectionnée par Halley dès 1716. 8.5" < P < 10.5" Cette grande marge d'erreur est due à deux causes principales, une mauvaise connaissance des longitudes des lieux d'observation et le phénomène dit de la goutte noire qui faussa la détermination des instants du premier et du dernier contact intérieur. Résultats décevants : pas d'amélioration par rapport aux mesures sur Mars.
Effet de la "goutte noire" Soleil Soleil Soleil Soleil Détachement attendu ~10 s après le contact Avant le contact Contact intérieur L'identification des contacts est imprécise
Le Passage de Vénus des 3-4 juin 1769 • Les préparatifs du passage de 1769 furent faits par Lalande en France et Thomas Hornsby en Angleterre. Ce passage est plus favorable que celui de 1761 car un peu plus central. • On bénéficie de l'expérience des passages de 1761. • On va utiliser au total 27 lunettes achromatiques, alors qu'il y en que trois pour le passage de 1761. Circonstances générales Premier contact de la pénombre : le 3 à 19h 8m 31.2s Premier contact de l'ombre : le 3 à 19h 27m 6.7s Maximum du passage : le 3 à 22h 25m 20.3s Dernier contact de l'ombre : le 4 à 1h 23m 35.7s Dernier contact de la pénombre : le 4 à 1h 42m 11.2s
Le Passage de Vénus des 3-4 juin 1769 Les Français • L'étude des lieux propices à l'observation fut faite par Pingré. • Le Gentil resté à Madagascar, se rendit d'abord à Manille, puis à Pondichéry où un nuage fatal le priva de l'observation :"C'est là, le sort qui attend souvent les Astronomes. J'avois fait près de dix mille lieues; il sembloient que je m'avois parcouru un si grand espace de mers, en m'exilant de ma patrie que pour être spectateur d'un nuage fatal, qui vint se présenter devant le Soleil au moment précis de mon observation, pour m'enlever le fruit de mes peines & de mes fatigues". • Chappe accompagné de l'ingénieur géographe Pauly, du dessinateur Noël et de l'horloger Dubois ainsi que deux astronomes espagnols Vicente de Doz et Salvador de Medina se rendit en basse Californie sur la côte ouest du Mexique, près du Cap Lucas dans une mission espagnole portant aujourd'hui le nom de San José del Cabo. • L'observation du passage par Chappe et ses collaborateurs fut un succès, • Ils restèrent sur place pour observer l'éclipse de Lune du 18 juin 1769 afin de déterminer avec précision la longitude de leur lieu d'observation et succombèrent à une épidémie de typhus qui décima les trois quarts de la population, seul Pauly survécu à l'épidémie. • La troisième expédition française fut une expédition maritime dont le but n'était pas uniquement l'observation du passage de Vénus mais de tester les horloges marines inventées par Berthoud. • Pingré et le Comte de Fleurieu, commandant de l'expédition observèrent le passage de Vénus depuis le Cap François à Saint-Domingue.
Le Passage de Vénus des 3-4 juin 1769 Les Anglais • En novembre 1767, un comité spécial fut créé pour préparer l'observation du passage de 1769. Ce comité décida d'envoyer trois équipes d'observateurs. • Une première équipe d'observateurs, formée de Dymond et Wales, se rendit à Fort Churchill dans la Baie d'Hudson. • Une seconde équipe, formée par le père Maximilen Hell, assisté par l'astronome danois C. Horrebow et par un jeune botaniste Borgrewing, devait se rendre à Vardö, une petite île au nord de la péninsule scandinave. • La troisième équipe devait se rendre dans les îles des mers du sud comme l'avait suggéré Thomas Hornsby. Cette dernière expédition, servit également à explorer les mers du Sud et fut confiée à un jeune lieutenant inconnu, James Cook, l'observation du passage de Vénus devant être faite à Tahiti, îles découvertes deux ans plus tôt par Samuel Wallis. L'observation à Tahiti fut faite par Charles Green et James Cook. • A ces trois équipes il convient d'ajouter Bayley et Dixon, Bayley observa le passage au Cap Nord et J. Dixon l'observa sur l'île norvégienne d'Hammerfest. À ces observations, il convient d'ajouter celles réalisées (environ 90) dans les colonies britanniques américaines sous l'impulsion de J. Winthrop, auteur de la seule observation américaine en 1761.
Résultat du Passage de Vénus des 3-4 juin 1769 • De la troisième place pour le nombre d'observations effectuées lors du premier passage de Vénus, les Anglais vont passer à la première place avec 69 observations sur des sites distincts, ils sont suivis par la France avec 34 observations seulement. • Finalement le passage de 1769 se solda par 151 observations professionnelles, réparties sur 77 sites. Malgré les moyens d'observations mis en oeuvres, les observations ne permirent pas de donner une valeur définitive à la parallaxe solaire. • Quatre observations complètes du passage : Finlande, Baie d'Hudson, Californie, Tahiti. • Écart maximal de ~ 23 mn (5h30mn à Tahiti, 5h53 à Vardoo) Auteur(s) Valeurs William Smith 8,6045" (1770) Thomas Hornsby 8,78" (1770) Pingré et Lalande 9,2" et 8,88" (1770) Pingré 8,80 (1772) Lalande 8,55"< P < 8,63" (1771) Planmann 8,43 (1772) Hell 8,70" (1773/1774) Lexell 8.68" (1771) et 8,63" (1772) On peut conclure que la parallaxe est comprise entre 8,43" et 8,80", ce qui représente une nette amélioration par rapport aux valeurs obtenues après le premier passage qui donnaient une parallaxe comprise entre 8,28 et 10,60".
Les passages du XIX siècle • On sait bien déterminer la longitude d’un lieu (télégraphe). • On possède de bonnes horloges transportables. • Les moyens de communication sont plus rapides (vapeur, canal de Suez). • Les expéditions sont toujours très onéreuses. • Une nouvelle méthode d’observation : la photo (Daguerréotype) • On a l’expérience écrite de l’observation d’un passage de Vénus devant le Soleil. Une troisième méthode de mesure de la parallaxe : Méthode de Halley : On compare les durées des passages => supprime le problème de la longitude. Méthode de Delisle : On compare les instants des contacts => on doit connaître la longitude des lieux. Mesure de la trajectoire et de la position du centre du Vénus sur le disque solaire.
Le passage du 9 décembre 1874 Passage au nœud ascendant début décembre. Époque peu favorable à l’observation dans les lieux retenus L'observation du passage de 1874 fut possible des terres australes, de la Chine (Pékin), du Japon (Nagasaki) et du nord est asiatique. Circonstances générales Premier contact de la pénombre : 1h 38m 51.3s Premier contact de l'ombre : 2h 6m 33.4s Maximum du passage : 4h 7m 26.3s Dernier contact de l'ombre : 6h 8m 16.8s Dernier contact de la pénombre : 6h 35m 59.0s
Les Observateurs Les Français : • Trois dans l'hémisphère boréal comportant : • Une expédition en Chine à Pékin dirigée par Fleuriais. • Une expédition au Japon confiée aux astronomes J. Janssen et F. Tisserand. • Une expédition en Indochine à Saïgon dirigée parHéraud. • Trois dans l'hémisphère austral comportant : • Une expédition à l'île Campbell confiée à Bouquet de la Grye. • Une expédition à l'île Saint-Paul confiée au commandant Mouchez. • Une expédition en Nouvelle Calédonie à Nouméa confiée à André. Les Anglais : • Les Anglais sous la direction de l'astronome royal Sir George Airy organisèrent cinq expéditions réparties sur huit stations d'observations : • Une en Égypte à Alexandrie. • Une à l'île Rodrigues (devenue anglaise). • Une en Nouvelle Zélande à Christchurch. • Deux aux îles Kerguelen à Port Christmas au site de la Baie de l'Observatoire et à Port Palliser. • Trois aux îles Sandwich (actuellement archipel d'Hawaii) à Honolulu, à Owhyhee et à Atoui. • À ces expéditions il convient d'ajouter l'expédition privée de Lord Lindsay à l'île Maurice. Les autres : • En Russie le phénomène fut visible et observé depuis 24 stations réparties sur une grande partie du territoire allant de la mer du Japon jusqu'à la mer Noire. • Deux allemandes, une à l'île Maurice et l'autre au Kerguelen (l'Anse Betsy). • Une expédition américaine au Kerguelen.