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20. Chapitre 4 – Fin Chapitre 5 - Complet Roman inédit de Léo Beaulieu – Tous droits réservés. Chapitre 4 Fin
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20 Chapitre 4 – Fin Chapitre 5 - Complet Roman inédit de Léo Beaulieu – Tous droits réservés
Chapitre 4 Fin - Écoute, ma jolie ! Je me sens généreuse ce matin et je t’offre le petit-déjeuner du jour… gratuitement ! Tes parents auraient dû penser à te remettre de l’argent américain… mais enfin… Tiens, assieds-toi et je te sers sur-le-champ. Tellement fière d’avoir fait bonne impression, elle prend place sans mot dire, avec un petit sourire qu’elle voudrait pouvoir extérioriser plus grand que nature… Enfin, elle aura de quoi de chaud et bon à manger, sans savoir quand et de quoi sera fait le prochain repas…
Maintenant repue, Édith ose, à la dérobée, regarder autour d’elle ; des travailleurs et travailleuses, aussi quelques gens d'affaires entrés avec un porte-documents. Quelques-uns lui sourient auxquels elle répond timidement en baissant les yeux. Elle n'a pas l'habitude de fréquenter, comme d'autres de son âge, les restaurants. Finalement, avant de quitter l'endroit, elle ramasse ses choses et va remercier l'employée qui lui a offert ce cadeau inestimable dans les circonstances. Elle seule sait à quel point cette dame lui a rendu un immense service. Elle marche maintenant allègrement en direction du boulevard, satisfaite de s'en être aussi bien sortie. Elle réalise tout à coup que son billet de vingt dollars lui porte chance… Quel privilège, ce porte-bonheur !
Chapitre 5 Le retour à la maison Jean, aussitôt de retour à la maison et encore sous le choc de son aventure cauchemardesque, devait s’apprêter à repartir de nouveau, mais cette fois-ci, en direction de la clinique. Louise avait eu ses premières contractions et leur voisine, qui prenait en charge ses deux autres petits, l’en informa dès son arrivée. Une naissance ! Quelle expérience merveilleuse pour un papa qui a traversé l’enfer en si peu de temps ! Quel baume après ce qu’il a vécu ! Avec l’amour de Louise et les enfants pourra-t-il enfin oublier ce périple éprouvant ? Jamais la conquête d’une nouvelle clientèle n’a bouleversé autant un employé de compagnie ! Ce bref arrêt à ce misérable foyer d’accueil et sa rencontre avec le diable personnifié par David furent à ce point angoissants que, pour un certain temps, il sera vulnérable, très fragile… Rencontre fortuite dont il aurait bien pu se passer, d’ailleurs. Et maintenant, oui maintenant, sa chère Louise le réclamait à l’hôpital.
Face à la porte de la chambre de sa femme, le papa hésite pourtant à l’ouvrir. Encore traumatisé par son récent voyage, il présage le pire et il ne peut plus en prendre davantage. Heureusement, son appréhension est non fondée puisque rien d’anormal n’avait été indiqué à Louise durant le temps de sa grossesse. Enfin, elle avait déjà donné naissance à deux autres enfants sans aucune difficulté. Prenant une profonde inspiration comme pour chasser la moindre inhibition, Jean se redresse et finalement ouvre doucement la porte pour y être accueilli par une épouse toute souriante et radiante de santé. Elle tient son nouveau-né emmailloté dans ses bras. – Enfin, toi ! Que je suis donc heureuse de te voir, mon chéri ! Viens vite près de moi que je t’embrasse pour deux ! Si tu savais à quel point j’avais hâte de te voir, de t’avoir près de moi ! Regarde ce magnifique poupon à nous ! Je te présente ton fils ! et tend le nouveau-né au papa terriblement fatigué, mais si heureux de se retrouver avec eux ! Il le serre avec une tendresse inouïe, tant et si bien que Louise est tout émue… de cette image que ses Amours lui renvoient. Quel inoubliable moment !
– T’as bien raison, mon Amour, c’est vrai qu’il est tout à fait mignon, aussi mignon que toi. Et le jeune papa, le déposant délicatement au pied du lit, examine son héritier d’un bout à l’autre pour s’assurer que rien ne lui manque… tout comme quelqu’un qui vient d’acquérir un objet précieux et vérifie s’il y a des pièces manquantes ! Louise s’esclaffe ! – Alors, tous les morceaux y sont ? Tu as bien vérifié ? Puis, toujours souriante et avec une infinie précaution, elle reprend le bébé, le cajolant maternellement et l’installe confortablement à côté d’elle. Elle allonge ensuite son bras vers Jean, l’invitant à s’approcher davantage. Il se penche au-dessus d’eux et embrasse sa Louise encore une fois amoureusement… Ils ne les ont pas volés, ces instants de bonheur ! Ils les savourent… pendant que le nouveau-né, témoin silencieux de cette proximité entre ses parents, dort à poings fermés.
Se redressant vers elle : • Et toi, mon bel Ange, tu sembles bien aller malgré mon absence prolongée ? Tu as fait ça comme une « grande fille », ma chérie ! Je suis fier d’être l’époux d’une femme comme toi ! Si tu savais à quel point je te suis reconnaissant de m’avoir donné ce merveilleux rejeton ! Notre famille n’en sera que plus complète… Aucun homme n’est plus heureux d’être enfin de retour avec les siens ! Tu n’as pas idée, mon Trésor ! • et, malgré des efforts surhumains, il n’arrive pas à réprimer sa peine ; il éclate en sanglots à la grande surprise de Louise qui n’y comprend rien, évidemment. • – Je laisse derrière moi un malheureux souvenir de ce voyage. J’ai vécu un épouvantable cauchemar. C’est aberrant ! Oh, Louise, j’ai pensé que je ne te reverrais plus…
– Qu’est-ce qui t’arrive, chéri ? Tu pleures ? Tout s’est bien passé et nous avons un troisième héritier ! Me semble que… Il coupe aussitôt : – Ce n’est pas ça, Louise… si tu savais juste un peu… Affolée par le comportement de son Jean : – Mais, attends, qu’est-ce que tu as dit ? Un épouvantable cauchemar ? Où ça ? Quand ? Vite, dis-moi, je t’en prie ! – Si tu savais, ma chérie, je n’ai jamais vécu de tels moments… jamais de la vie ! J’ai été témoin d’événements tellement scabreux, t’as vraiment pas idée ! Pour l’instant je ne peux pas les chasser de mon esprit ! Peut-être un jour, mais… Il s’enfouit la tête dans le creux de l’épaule de sa femme et la serre si fort, elle et le petit. Puis, reprenant un peu le contrôle de ses émotions. – Tu sais, dans certaines maisons, il y a des histoires horribles qui se passent et que plusieurs personnes ne peuvent imaginer. Et sur ce, Jean débute le récit de son périple avec menus détails ; il lui raconte toutes les étapes de sa triste aventure.
– Mon Dieu ! Quelle histoire ! C’est incroyable ! Épouvantable, même ! Que vas-tu faire maintenant, Jean ? Tu ne dois pas laisser passer sous silence les agissements du directeur de ce foyer d’accueil ! Pense à la pauvre petite que tu as failli renverser ? Elle doit être en train de subir les foudres de ce tyran fou qui gère cette demeure ! Il faut que tu avertisses les autorités ! – Oui, je comprends ce que tu peux ressentir, toi aussi, mais en réalité, je ne sais même pas exactement où est cette demeure ! Je crois qu’elle est située à cheval sur la frontière du Canada et l’état du Vermont. Et c’est peut-être pour cette unique raison que personne vraiment ne s’occupe de son sort et de la façon dont elle est administrée. Je pense que je vais laisser écouler quelques jours, le temps de passer de bons moments avec toi et les enfants, de me calmer avec vous tout en t’aidant à te rétablir. Plus tard, le choc initial une fois derrière moi et après de sérieuses réflexions, je crois bien pousser mon enquête plus loin.
- Je ne veux pas me lancer dans un guêpier sans avoir accumulé des preuves, tu comprends. Et surtout, je veux reprendre mon billet de $20 dollars. Cet écœurant ne l’emportera pas en terre. Oh, non ! Pourtant, Jean, lors de son retour à pleine vitesse au volant de sa voiture, avait juré que jamais il ne remettrait les pieds dans ce village maudit. Évidemment, assis à côté de son épouse aussi ravie de lui avoir donné un troisième enfant, il retrouvait lentement une sorte de calme et de sérénité dont il avait bien besoin… le pauvre ! Pour tout dire, rien n’était moins sûr que cette promesse qu’il venait tout juste d’énoncer… À suivre…
Roman inédit de Léo BeaulieuTous droits réservés - 2006 20 Trame musicale : Nocturne en E-flat Photos de : Pierrette Beaulieu