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Chapitre 3 – L’expansion dans la stabilité des prix (1953-1957). En 1953, dégradation de la situation économique et financière : déséquilibre des échanges extérieurs première poussée du chômage. Période marquée par : les débuts de la construction européenne : CECA, puis CEE
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Chapitre 3 – L’expansion dans la stabilité des prix (1953-1957)
En 1953, dégradation de la situation économique et financière : • déséquilibre des échanges extérieurs • première poussée du chômage. • Période marquée par : • les débuts de la construction européenne : CECA, puis CEE • la mise en œuvre d’une politique sociale ambitieuse • et la succession d’une politique de relance (pol. d’Edgar Faure) puis d’une politique d’austérité (plan Gaillard).
Section 1 – Une période d’expansion (1953-1955) • Situation éco. suffisamment alarmante (déflation) pour qu’Edgar Faure (ministre des Finances) dispose, de 1953 à 1954, des pouvoirs spéciaux afin de mener : • un « plan de redressement éco. et financier » • suivi du « plan de dix-huit mois ». • Le plan de redressement éco. et financier : • plan de grandeur ampleur : 140 décrets en moins de 50 jours • ayant pour objectifs : • une réduction du déficit public • par une baisse des dépenses publiques • mais surtout une action de relance de la demande par les investissements • et l’augmentation des salaires. • Le plan de dix-huit mois vise à favoriser l’expansion par : • une baisse du taux d’escompte • et l’octroi de facilités de crédit (logement, notamment)
A travers les 2 plans successifs, la relance opérée par Edgar Faure et Pierre Mendès France favorise l’expansion de 1953 à 1955. • Cette relance vise à stimuler les différentes composantes de la demande privée. Elle repose sur 2 leviers : • Une pol. favorable à l’investissement des entreprises privées : TVA sur l’achat de biens d’équipement intégralement déductible • Une relance de la consommation (relèvement des bas salaires) et des exportations. • Les objectifs sont atteints : • ↑ de + de 7 % par an des revenus des ménages entre 1952 et 1956 • La hausse du revenu disponible des ménages profite à la consommation (+ 5 % par an) qu’à l’épargne • ↑ des exportations, notamment des produits agricoles et alimentaires • Le solde commercial redevient excédentaire.
Par ailleurs, un processus de modernisation de l’administration éco. est engagé sous l’impulsion de Pierre Mendès France (président du conseil en 1954) : • formation des principes et de la méthode de la comptabilité nationale • réforme du budget • un impôt indirect unique la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est substitué aux diverses taxes sur les biens et services. • A partir de 1954, le CGP passe sous la tutelle du ministère des Finances. • Le IIe Plan (1954-1957) : • est moins politique et moins bien doté (fin de l’aide Marshall) • et marque le début d’une planification incitative, moins volontariste mais plus efficacement organisée.
Section 2 – Retournement conjoncturel et politique sociale ambitieuse (1956-1957) 2.1 – Le retournement conjoncturel de 1956-1957 • Année 1956 marquée par un virage brutal : • Dégradation du déficit public, qui conduit le Trésor à recourir de nouveau aux avances de la Banque de France • Réapparition brutale du déficit commercial. • Causes : • Fin de la guerre d’Indochine et développement de la guerre d’Algérie : • pèsent sur les finances publiques • et réduisent la main-d’œuvre de 418 000 jeunes dès 1956 • En janvier 1958, le gouvernement doit : • demander un prêt du FMI et de l’UEP • négocier un rééchelonnement de sa dette avec les Etats-Unis • et augmenter la fiscalité.
2.2 – Une politique sociale ambitieuse • Cette politique sociale est mise en œuvre par Guy Mollet avec l’objectif d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages : • généralisation de la 3e semaine de congés payés • retraites complémentaires • politique des revenus généreuse, qui se traduit par une hausse des salaires : • + 12 % en 1956 • Hausse encore plus forte en 1957. • Dans un contexte caractérisé par : • un fort mouvement poujadiste (Pierre Poujade) : mouvement populiste de défense du petit commerce et de l’artisanat, à tendance xénophobe • l’existence de tensions sur le marché du travail (salaires et durée). • Ces hausses de salaires vont relancer l’inflation à partir de 1957, et conduire à la mise en œuvre d’une politique de désinflation.
Section 3 – La création de l’Europe économique • La CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) existe depuis 1953 : • regroupe 6 pays : All., Bel., Fra., Ita., Lux. et Pays.-Bas, • et consiste en une union douanière sectorielle, visant à développer les échanges et moderniser les industries du charbon et de l’acier, • dont l’architecture institutionnelle préfigure celle de la CEE : • Haute autorité • Assemblée parlementaire • Cour de justice.
Typologie des différents stades de l’intégration économique régionale (Bela-Balassa) : • Zone de libre-échange ↓ tarifs et quotas entre pays membres afin de favoriser les échanges commerciaux • Union douanière = ZLE + pol. commerciale commune vis-à-vis du reste du monde (tarif extérieur commun) • Marché commun = UD + libre circulation des travailleurs et des capitaux + liberté d’établissement des entreprises • Union économique = Marché commun + pol. éco. communes • Union économique et monétaire = UE + monnaie unique + coordination des pol. éco.
Construction européenne relancée par le rapport Spaak, à l’issue de la conférence de Messine (juin 1956) . • Ce rapport se concrétise par la signature des 2 traités de Rome, le 15 mars 1957 : • celui qui crée la CEE (Communauté économique européenne) • et celui qui crée l’EURATOM (Europe de l’énergie atomique) • Le traité de Rome qui crée la CEE instaure une union douanière (non sectorielle) entre les 6 pays membres de la CECA. • L’architecture institutionnelle de la CEE est très proche de celle de la CECA : • Commission • Parlement • Cour de justice.
Section 4 – L’austérité précède la crise politique • En juin 1957, Félix Gaillard (aux Finances, puis à Matignon en 1958) met en œuvre une politique d’austérité afin d’enrayer la surchauffe. • Les mesures prises visent à : • Réduire le déficit budgétaire, en combinant : • une baisse des dépenses publiques • et une hausse de la pression fiscale • Restreindre l’offre de crédit, par la hausse du taux d’escompte • Engager une opération « vérité des prix » : hausse du prix d’un grand nombre de produits pour incorporer : • la ↑ du prix des produits importés • et la ↓ des subventions à la production (budget d’austérité).
Instaurer une taxe de 20 % sur tout achat de devises pour financer des importations : • Pour limiter le déficit commercial, malgré l’entrée prochaine dans la CEE • Mesure qui correspond en fait à une dévaluation masquée, et qui favorise l’inflation importée dans un contexte de tensions inflationnistes. • Résultat : situation économique à peu près stabilisée, malgré une inflation persistante.
Crise politique qui précipite la fin de la IVe République : • 12 mai 1958, nomination de Pierre Pflimlin, partisan d’une politique libérale en Algérie, à la tête du gouvernement • qui contribue à déclencher l’insurrection d’Alger (le 13 mai) et l’instauration du Comité de Salut public par le général Massu • Pflimlin doit démissionner le 28 mai • retour au pouvoir du général de Gaulle, qui apparaît alors comme le seul capable de rétablir l’ordre. • Le général de Gaulle devient président du Conseil le 1er juin : • il constitue un gouvernement d’union nationale • et obtient les pleins pouvoirs, pour : • régler le problème algérien • et élaborer une nouvelle constitution. • Nouvelle constitution approuvée par référendum et promulguée le 4 octobre 1958 : début de la Ve République.
Conclusion (Chap. 3) • C’est bien l’expansion dans la stabilité des prix qui est recherchée dans la 2ème moitié des années 1950. • Mais les mesures prises pour juguler la déflation de 1953 conduisent à un nouveau pic d’inflation en 1957. Cette surchauffe doit être enrayée par une politique restrictive. • C’est donc le début de l’enchaînement de politiques de « stop and go », caractéristiques : • d’un lissage du cycle conjoncturel de type keynésien • et de la période des Trente Glorieuses.
Conclusion (1ère partie) • Causes de la chute de la IVe République : • la crise algérienne • indirectement, l’ensemble des problèmes d’Outre-mer • l’instabilité ministérielle chronique • Acquis économiques de la période 1944-1957 : • fixe les bases d’un modèle de forte croissance accompagnée d’inflation • modèle fondé sur une combinaison originale : • d’un État très présent dans l’économie • et d’un modèle salarial protecteur visant à la modernisation et l’expansion de l’éco. (régime ou modèle fordiste : École de la régulation) • qui a résolument engagé la France dans la voie de la construction européenne et de l’ouverture internationale.