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LES ENFANTS SOLDATS. Définition. Un enfant soldat est un jeune de moins de 18 ans qui se porte volontaire ou est enrôlé de force dans un conflit armé. Il peut être : enrôlé dans les forces armées gouvernementales ou dans les troupes armées non gouvernementales ; Ou :
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LES ENFANTS SOLDATS Unicef France – Février 2004
Définition Un enfant soldat est un jeune de moins de 18 ans qui se porte volontaire ou est enrôlé de force dans un conflit armé. Il peut être : • enrôlé dans les forces armées gouvernementales ou dans les troupes armées non gouvernementales ; Ou : - participer directement ou indirectement à des combats. Unicef France – Février 2004
L’ampleur du phénomène • Plus de 300.000 enfants soldats dans le monde. • Plus d’un million d’enfants concernés au cours des 10 dernières années. • Ils ont entre 15 et 18 ans et parfois moins de 10 ans. • Dans certains groupes armés, jusqu’à 70% des combattants sont des enfants. • Plus de 30 pays sont concernés. Unicef France – Février 2004
Constat • Afrique : 120.000 enfants soldats (presque 1 enfant soldat sur 2 dans le monde est africain). • Rép. Démocratique du Congo : 30.000 enfants-soldats. • Sierra Leone : plus de 10.000 femmes et jeunes filles ont été enlevées pour servir d’épouses aux soldats. • Myanmar : environ 70.000 enfants soldats • Colombie : 11.000 enfants enrôlés par les groupes armés paramilitaires et les milices. Unicef France – Février 2004
Comment devient-on enfant-soldat ? • Par conscription volontaire. • Par la force : • Les enfants sont saisis dans les rues, les maisons, les écoles ou les orphelinats. • Les militaires pratiquent parfois la « méthode de l’aspirateur » en les recrutant, sur les terrains de foot, les marchés ou sur le chemin de l’école. • Certains y sont contraints sous peine de voir leurs parents torturés ou assassinés. Unicef France – Février 2004
Qui sont les enfants soldats ? • Enfants séparés de leur famille ou provenant d’une famille brisée : orphelins, enfants non accompagnés, enfants chefs de famille… • Enfants défavorisés économiquement et socialement : enfants de familles pauvres, enfants n’ayant pas accès à une éducation ou à une formation professionnelle. • Enfants de groupes marginalisés : enfants des rues, réfugiés, déplacés, enfants de certaines minorités. • Enfants des zones de conflits. Unicef France – Février 2004
Motivations des « volontaires» • Les pressions culturelles, sociales, économiques ou politiques : • la pauvreté ; • orphelins, ils voient, dans l’armée, une famille de substitution ; • pour survivre et assurer leurs besoins matériels (l’armée fournit vêtements et nourriture) ; • par désir de vengeance ; • par besoin de protection et d’encadrement ; • par idéologie, fascination (culte du guerrier) ; • par identification aux adultes ; • par désir de quitter sa famille. Unicef France – Février 2004
Pourquoi des enfants soldats ? • Ils sont faciles à dominer et à manipuler. • Obéissants et dociles, ils ne contestent pas les ordres et désertent rarement. • Ils ne réclament pas de solde. • Ils sont téméraires car inconscients du danger. • Ils remplacent les soldats adultes tués au combat quand le conflit se prolonge. • La prolifération des armes légères et de petit calibre a favorisé l’utilisation massive d’enfants dans les conflits. Unicef France – Février 2004
Que font-ils ? • Combattants. • Détecteurs de mines. • Éclaireurs. • Espions. • Porteurs. • Messagers. Les filles, en plus de combattre, servent de : • cuisinières ; • domestiques ; • esclaves sexuelles. Unicef France – Février 2004
ConséquencesLes traumatismes corporels • En dix ans, 2 millions d’enfants ont été tués. • Entre 1990 et 2001, plus de 6 millions d’enfants ont été gravement blessés ou mutilés à vie. • Les filles, abusées sexuellement, sont massivement contaminées par le Sida et les MST. • Ils sont soumis à des brutalités, des tortures, contraints d’assister à des atrocités ou de les commettre, violés, drogués… Unicef France – Février 2004
Les traumatismes psychologiques • Perte des valeurs humaines. • Peur, angoisse, dépression. • Cauchemars et terreurs nocturnes. • Sentiment d’insécurité, de vulnérabilité ; désespoir. • Comportement régressif. • Passivité, repli sur soi. • Agressivité, troubles du comportement. • Violence et révolte, voire autodestruction (prise de risques, viol, drogue, etc.). Unicef France – Février 2004
Législation internationale • La Convention internationale relative aux droits de l’enfant (1989) : article 38 qui interdit l’enrôlement des jeunes de moins de 15 ans dans des forces armées. • Le protocole facultatif (2000) :il élève l’âge minimal de participation aux conflits de 15 à 18 ans. • La convention 182 de l’OITconcernant les piresformes de travail des enfants qui interdit le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés (article 3.a). • La cour pénale internationale : le recrutement d’enfants de moins de 15 ans constitue un crime de guerre. • Le Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment la résolution 1460 votée en 2003. Unicef France – Février 2004
La coalition pour mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats • Créée en 1998. • Constituée de nombreuses ONG internationales. • Soutenue par l’Unicef. Son rôle : • faire du plaidoyer auprès des Etats pour qu’ils signent, ratifient et respectent le protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés ; • faire de la recherche sur la problématique des enfants-soldats. Elle a publié le premier rapport mondial sur les enfants soldats. Unicef France – Février 2004
L’UNICEF C’est l’un des chefs de file des organismes qui oeuvrent dans l’intérêt des enfants lors des conflits et qui lutte avec acharnement contre le fléau des enfants soldats. L’UNICEF a lancé le programme DDRR : - Désarmement - Démobilisation - Réhabilitation - Réintégration • Objectifs : • démobiliser le plus d’enfants soldats ; • s’assurer qu’aucun enfant ne soit recruté dans le futur ; • les soigner, les éduquer et les réinsérer. Unicef France – Février 2004
Avec ses partenaires, l’UNICEF : • surveille et communique sur la protection des enfants ; • négocie avec les forces armées pour qu’elles acceptent de démobiliser les enfants ; • démobilise et réinsère socialement les enfants soldats en les réintégrant dans leur famille ou une famille d’accueil; • scolarise à nouveau les enfants soldats démobilisés ou leur fournit une formation professionnelle ; • fournit une aide technique, financière et sanitaire ; • engage tous les pays à ratifier le protocole facultatif concernant les enfants dans les conflits armés. Unicef France – Février 2004
Impact • Sierra leone : démobilisation et réinsertion de près de 7000 enfants soldats ; les programmes continuent et se renforcent pour tenter de toucher l’ensemble des enfants utilisés pendant la guerre civile ; • RD Congo : ouverture à Brazzaville d’un centre de transit avec une équipe de psychologues pour les enfants souffrant de stress ou de traumatismes. • Rwanda : démarche auprès du gouvernement pour qu’il s’engage à démobiliser les enfants de moins de 18 ans. Sur les 4 800 enfants soldats recensés, 3 000 ont été démobilisés, 800 ont été inscrits à l’école et 1 000 ont pu rejoindre leur famille. • Soudan : libération de 3551 enfants soldats en 2001. Ce fut la plus grande opération de démobilisation d’enfants jamais réalisée en temps de guerre. Unicef France – Février 2004
Ouganda : centres d’apprentissage temporaires mis en place pour remplacer les écoles détruites par la guerre (entre 2 000 à 10 000 enfants par centre). • Libéria : l’opération « retour à l’école » en 2003 a permis aux enfants et aux ex-enfants soldats de retrouver une vie normale. • Afghanistan: ce pays a relevé l’âge du recrutement dans l’armée à 22 ans. Un programme de l’UNICEF en cours permettra de démobiliser 8 000 enfants soldats. • Sri Lanka : l’UNICEF a obtenu du gouvernement et des dirigeants du Mouvement de libération Tamoul qu’ils s’entendent pour relever à 17 ans l’âge de recrutement des enfants dans les forces armées. Unicef France – Février 2004
Exemples de coûts 1200 : Ladémobilisation d’un enfant-soldat 5 : Coût d’un séjour de 2 jours dans un camp de transit avant la réintégration de l’enfant dans sa famille. 50 : Une aide psychologique et sociale auprès de 500 enfants. 150.000 : Construction de 3 centres communautaires pour enfants-soldats démobilisés comprenant des classes, un centre de soins de santé primaires et des sanitaires. 300.000 : Financement, pendant un an, de 40 personnes, chargées de la démobilisation et réintégration de 5000 enfants-soldats. 350.000 : Frais de fonctionnement d’un camp d’accueil pour 3500 enfants démobilisés pendant un mois. Unicef France – Février 2004
Témoignages d’enfants soldats « On m’appelait Capitaine chef de guerre ; j’ai des remords maintenant quand je pense à tout ce que j’ai fait. Je prenais souvent de l’opium ou du Valium, comme ça je ne sentais pas la douleur et j’avais même l’impression que c’était quelqu’un d’autre qui faisait toutes ces choses à ma place. » (James, adolescent, Libéria) « Ils me donnaient des pilules qui me rendaient fou… je frappais les gens à la tête jusqu’à ce qu’ils saignent. Quand la folie me quittait, je me sentais coupable… » (A.S., 13 ans, Libéria) « A un moment, j’ai compris que je tuais des parents d’autres enfants.» (Ismael, 14 ans, Sierra Leone) « Les filles se battent non seulement avec un fusil, mais doivent aussi défendre leur âme que leurs supérieurs essaient de leur voler .» (Chine, adolescente, Ouganda) Unicef France – Février 2004
LES ENFANTS ET LA GUERRE Unicef France – Février 2004
Conséquences directes des guerres sur les enfants : En dix ans de guerres (1990-2000) : • enfants tués : 2 millions ; • enfants infirmes ou handicapés : 6 millions; • enfants traumatisés : 11 millions ; • enfants soldats : 300 000 ; • enfants orphelins : 1,5 million ; • enfants sans foyer : 14 millions ; • enfants réfugiés : 11 millions ; • des centaines de millions d’enfants victimes de l’absence de soins, d’éducation … Unicef France – Février 2004
Conséquences indirectes • destruction des infrastructures et services de base (écoles, centres de santé…) ; • pression plus importante sur les services de santé existants ; • blocage de l’arrivée de secours d’urgence ; • obstacle aux campagnes de vaccination ; • menace sur la sécurité alimentaire (terrains cultivables minés, insécurité dans les campagnes…) ; • embargos. Unicef France – Février 2004
Rôle de l’UNICEF en période de guerre • Aider les enfants blessés et traumatisés. • Aider les enfants orphelins ou isolés. • Assurer à tous les enfants l’accès aux soins et à l’éducation. • Organiser des « Journées de tranquillité » pour permettre les campagnes de vaccination. • Organiser des « Corridors de paix » pour acheminer l’aide humanitaire. Unicef France – Février 2004
Rôle de l’UNICEF à l’arrêt du conflit • Démobiliser au plus vite les enfants soldats et les aider à reprendre une vie normale. • Faciliter le regroupement des enfants dans leur famille ou une famille d’accueil. • Former des personnels capables d’aider les enfants à surmonter les traumatismes psychologiques. • Rouvrir les écoles le plus rapidement possible (fourniture de « kits scolaires »). • Mettre en place des programmes d’éducation à la paix en vue de la réconciliation et de la prévention de nouveaux conflits. Unicef France – Février 2004
Les 10 points de l’ordre du jour contre la guerre préconisé par l’Unicef (1995) • Prévention • Protection des femmes et des fillettes (contre les violences sexuelles) • Enfants-soldats • Mines antipersonnel • Crimes de guerre • Enfants zone de paix • Sanctions • Aide d’urgence • Reconstruction • Education à la paix. Unicef France – Février 2004