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L’adolescence. PLAN. 1 Qui sont nos ados ? 2 Qu’est ce qui change pour l’adolescent ? 2.1 L’image idéale de l’adulte, de ses parents 2.2 L’image idéale de soi 2.3 Sa part de rêve pour construire son projet personnel 2.4 L’image de Dieu qu’il avait
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PLAN • 1 Qui sont nos ados ? • 2 Qu’est ce qui change pour l’adolescent ? • 2.1 L’image idéale de l’adulte, de ses parents • 2.2 L’image idéale de soi • 2.3 Sa part de rêve pour construire son projet personnel • 2.4 L’image de Dieu qu’il avait • 3 Les découvertes et les moments forts de l’adolescence qui participent à la joie du jeune. • - L’amitié entre jeunes • - les premiers sentiments amoureux • - découverte et expérience de l’autonomie et d’indépendance = la liberté pilotée • 4 Comment accompagner nos enfants dans ce passage de l’adolescence • - la communication et l’écoute • - le contact physique • - une juste autorité • - un profond respect • Conclusion
L’adolescence • L’adolescence, un âge qui fait peur ? En tout cas, qui déconcerte, qui surprend, qui dérange…Et pourtant, on en a entendu parler, on s’y est préparé, on s’est peut être même fait des films dans sa tête sur l’adolescence de nos propres enfants… Et cela ne se passe pas comme prévu ! • Tout simplement parce que chacun est unique, chaque enfant a son tempérament, son histoire propre (même dans la même famille), ses connivences plus ou moins fortes avec son père ou sa mère (et il en joue, surtout s’il sent qu’ils ne sont pas d’accord !). • Nous allons voir que l’adolescence est un passage et, comme tout passage, il est délicat et complexe, mais nous voudrions vous dire ce soir qu’il n’est pas systématiquement douloureux ; nous connaissons des ados heureux et des heureux parents d’ados également. Donc ne noircissons pas le tableau et regardons paisiblement et avec confiance la réalité des choses. • Alors, y a t-il toujours des problèmes ?
La grande majorité des ados va bien ! • 74 % des 15-19 ans se disent plutôt bien dans leur peau. 93 % disent bien s’entendre avec leurs parents et 73 % se sentent bien compris par eux. • 85 % à 90 % d’entre eux n’ont pas de conduites à risque (alcool, drogue…). Deux tiers des 15-19 ans ne fument pas de cigarette et n’ont jamais fumé de cannabis. Plus de 97 % des 15-19 ans n’ont jamais pris de drogue « dure » (LSD, ecstasy, poppers). • Le suicide des 15-24 ans est moins important que dans les autres tranches d’âge. • Moins de 1 % des filles sont anorexiques. • En 30 ans, l’âge médian de la première expérience sexuelle n’a pratiquement pas bougé : 17 ans et 6 mois pour les filles ; 17 ans et 4 mois pour les garçons. • Sources : Fondation Wyeth/Ipsos Santé Baromètre santé Inpes. In La Croix du 14/02/2007
L’adolescence • Quelle attitude avoir, cette « juste attitude inspirée par l’Esprit Saint », qui nous fait éviter de tomber • soit dans la répression, • soit dans la démission, • soit dans la séduction… trois attitudes qui nous font fuir notre responsabilité de parents ? • Etre parents, c’est une mission, et, pour nous chrétiens, un enfant, c’est un don de Dieu, et çà le reste toute notre vie : qu’il soit bébé, enfant, ado ou adulte. Etre parents, c’est être intendants de ce Don de Dieu, c'est-à-dire ne pas élever notre enfant « pour nous », mais « pour Lui », en recevant de Lui la Lumière et la Force de mener à bien notre mission.
Adolescent ??? • Etymologiquement, adolescence vient du participe présent du verbe latin : adulescere : grandir, croître… Donc : « grandissant »…Par opposition au participe passé : adultus, qui a donné adulte : celui qui a grandi, qui est autonome, qui a achevé son développement. • L’adolescence désigne donc l’ensemble des transformations corporelles, psychologiques et spirituelles qui se produisent chez le jeune, qui va passer du stade de l’enfance au stade adulte. • Tout craque !! C’est comme une chrysalide qui devient papillon, et il ne faut pas s’étonner si cela fait mal parfois ; mal au jeune, qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui se met à regretter son état d’enfant ou à vouloir trop vite son indépendance ; mal aux parents, pour qui c’est difficile d’ accepter de voir leur enfant leur échapper, devenir une « autre Personne », libre, avec ses idées, ses valeurs, ses goûts, ses choix qui ne sont pas ceux qu’ils auraient eux-mêmes faits….
Qui sont nos ados ? • On ne le dira jamais assez: le niveau baisse, baisse, baisse, et la jeunesse n'est plus ce qu'elle était. A preuve ces quatre témoignages désabusés : • "Notre jeunesse [...] est mal élevée, elle se moque de l'autorité et n'a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d'aujourd'hui [...] ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans la pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais." • "Je n'ai plus aucun espoir pour l'avenir de notre pays si la jeunesse d'aujourd'hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible." • "Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n'écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être très loin." • "Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes gens sont malfaisants et paraisseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d'autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture."
Ça c'est bien vrai! • Une précision toutefois : la première citation est de Socrate (470-399 av.JC) • la deuxième est d'Hésiode (720 av.JC) • la troisième est d'un prêtre égyptien (2000 av.JC) • et la dernière, vieille de plus de 3000 ans, a été découverte sur une poterie d'argile dans les ruines de Babylone. Comme le temps passe... • Remarque qui n’engage que moi : toutes les civilisations indiquées ont disparu depuis...
Premiers mots de Jean-Paul II le jour de son élection en 1978 « Jeunes, vous êtes l’espérance de l’Eglise. Vous êtes mon espérance… »
Le Pape Jean-Paul II aux jeunes lors des JMJ de Toronto 25 ans plus tard • « Vous êtes l’Espérance du monde et de l’Eglise, parce que vous portez en vous des projets, et que vous avez un idéal : faire de votre vie quelque chose de beau, et de grand. Pour cela, n’ayez pas peur, dans le secret de votre cœur et avec desadultes, de vous interroger sur les valeurs essentielles que vous souhaitez vivre, et qui vous permettront d’être vraiment responsables de vous-mêmes et des personnes qui vous entourent »
Saint Luc, chapitre 2 versets 41 à 49 • Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, comme c'était la coutume pour la fête. Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. • Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. A sa vue, ils furent saisis d'émotion, et sa mère lui dit: "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés." Et il leur dit: "Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?" Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire.
Adolescence : les grands changements • L’adolescence, c’est une période merveilleuse : rappelez-vous les merveilleux souvenirs qui vous restent : • Premiers émois amoureux • Premières prises de responsabilités • Premières découvertes du monde, avec son champ de possibles • Mais c’est aussi une période de changement, difficile, parce que c’est une période de « passage » : or, qui dit passage, dit « crise », avec ce que cela a de bon et qui fait grandir.
Repères • Nous les parents qui sommes dans un autre bateau, • nous sommes UN des repères par • -tout ce que nous avons vécu avec lui, • -les valeurs que nous lui avons transmises, • -nos expériences • -et notre exemple. • Et nous, nous avons une vision de la rive à atteindre • alors que l’ado n’a pas cette vision. • Ceci est un repère très fort surtout quand notre ado semble partir à la dérive dans un courant trop fort. • Le plus important c’est que chaque ado ait sa propre traversée.
Pourquoi est-ce une période difficile ? • Parce que c’est une période de transition qui va s’étaler sur plusieurs années, pendant lesquelles le jeune va être partagé entre l’évolution et la transformation de son corps qu’il va subir et contre lesquelles il ne peut rien et le développement de ses zones affectives et de son intelligence. • Le mal-être de l’ado vient souvent du décalage qui se trouve entre son corps qui se transforme rapidement et la mise en place de sa maturité affective qui se fait plus lentement. • Physiquement l’ado ,dés la puberté ,a potentiellement la capacité de procréer ce qui le projette brusquement dans le monde des adultes. Mais affectivement, il n’est pas prêt à vivre comme eux, il lui faudra du temps pour apprendre à ajuster ses gestes au niveau de ses sentiments ,à poser des choix, prendre des responsabilités et à les assumer, bref à exercer avec discernement sa liberté d’être humain.
Adolescences prolongées • Une des caractéristiques de nos sociétés européennes est l’allongement de l’adolescence/ cf titre du livre bien connu : « interminables adolescences » de Tony Anatrella • Et cela ne va pas sans poser de difficultés…Les ados deviennent une cible pour notre société de consommation, un « marché »… • Aujourd’hui, on assiste à un allongement de cette période : la puberté a avancé de 18 mois en l’espace de 30 ans. L’âge difficile, il y a 20 ans, était la 4e. Aujourd’hui, dès la 6e, les enseignants sont face à un public mixte, d’enfants et d’ados… • La sortie de l’adolescence est de plus en plus tardive : de 18ans, où on avait un boulot et où on se mariait, on est passé à 25ans… • A la génération précédente, on était adulte après le service militaire, aujourd’hui, on se marie de plus en plus tard, et on termine ses études vers 25 ans… • C’est donc une période qui a doublé en l’espace de 30 ans... • Avant : 13-18 ans……..Aujourd’hui : 11-25 ans • Comme cette période d’adolescence est de plus en plus étalée dans le temps, elle est moins bien supportée : les études sont de plus en plus longues, on reste de plus en plus tard chez Papa et Maman, et on hésite à s’engager que ce soit dans la vie professionnelle ou dans le choix d’un état de vie…D’où la multiplication des « petits couples », de la cohabitation .
Qu’est ce qui change pour l’adolescent ? • Il lui faut « mourir à l’enfance pour naître à leur vie d’adulte ». Or, il n’y a rien de plus difficile dans l’expérience humaine que celle de « mourir ». • L’adolescence, c’est un itinéraire pascal, et cet itinéraire de « mourir pour vivre », c’est celui de l’Evangile : renoncer pour choisir un Bien plus grand, quitter pour être libre. Outre les difficultés d’harmonisation du corps et de l’affectif dont nous avons parlé plus haut, l’adolescent doit faire face à différents travaux de deuils. • Il existe toujours un lien entre les conduites symptomatiques de l’adolescence, et cette difficulté à mener ce travail de deuil et donc, à gérer la frustration.
L’image idéale de l’adulte, de ses parents • 8 ans : « La plus belle des mamans, c’est ma Maman » « Le plus fort des papas, c’est mon Papa à moi » • L’ ado de 14 ans : « T’es jolie Maman, mais la sœur de mon copain, elle n’est pas mal non plus ! » « Papa, tu m’as bassiné avec tes exploits au tennis : disons que tu cours pas mal après la balle…mais… » • Père et mère placés sur un piédestal ( et c’était gratifiant pour nous !), voici qu’on nous découvre avec nos failles et nos limites. • Plus l’écart est grand entre la famille telle qu’on l’avait rêvée, et la famille telle qu’elle se révèle dans la réalité…, plus le travail de deuil peut être douloureux… et du coup, le parcours de l’adolescent, marqué par la turbulence, l’échec, etc.… • Beaucoup d’adolescents aujourd’hui sont marqués par une histoire familiale douloureuse… Climat familial tendu, disputes…parfois la réalité brutale de ruptures, de séparations, de divorces, de familles recomposées, alors qu’ils rêvaient d’une famille unie, d’avoir des parents qui vivent cet « amour pour toujours » auquel ils aspirent, d’être le préféré de Papa et Maman, d’avoir des liens privilégiés avec des frères et sœurs… • Grandir, c’est accueillir cette réalité d’adulte, avec ses failles et ses limites, c’est sortir de l’illusion d’un monde parfait, sans souffrances et accepter d’avancer quand même, de trouver sa propre route en fonction de ses propres appels intérieurs.
Notre rôle… • Le rôle des parents, c’est d’accompagner par la parole et une attention soutenue, les déceptions de son ado, ses aspirations aussi. ( prendre le temps gratuit, accepter son heure, lui faire parler de ses sentiments, ne pas le prendre pour confident, ni pour l’adulte qu’il n’est pas encore : ce n’est pas votre thérapeute ! ni l’arbitre de vos conflits…) • C’est accepter aussi de ne pas rester dans le paraître ( celui qui a toujours raison, qui sait tout, qui a tout vu dans sa vie) • et savoir se montrer vulnérables : la réalité de la « pâte humaine », c’est que les adultes ne sont pas parfaits, que nous avons tous des talents mais aussi des défauts et si nous les acceptons pour nous-mêmes, nous pouvons aussi les accepter chez les autres , et nos adolescents pourront faire pareil.
Notre rôle… • L’adolescent se heurte à ses failles, ses peurs, qu’ildécouvre : il faut que nous l’aidions à ne pas « se blinder », se surestimer, ni se laisser enfermer dedans ( désespérance, dépréciation de soi : « je suis nul, pas à la hauteur… »), mais à les apprivoiser pour se connaître, et les mettre au service des autres et de son projet de vie. • Notre relation conjugale n’est peut être pas idéale, celle qu’on avait rêvée… et on peut s’apercevoir que cela blesse nos enfants et nos ados, que cela entame leur confiance en eux et dans l’avenir… • Mais une chose est sûre : s’ils nous voient vivre de la Miséricorde de Dieu et nous demander pardon, devant eux, et nous pardonner, alors ce sera pour eux une formidable espérance, qu’on peut toujours repartir, qu’il y a toujours une issue, même dans des situations qu’on n’aurait pas choisies. • Alors la vie vaut le coup !! Alors, cela vaut le coup de prendre le risque de s’engager dans une relation !!! Et cela peut rendre heureux !!!
L’image idéale de soi • Le petit enfant « organise » le monde autour de lui : ses désirs sont tout puissants, désordonnés, et il fait pression sur son entourage pour obtenir tout ce qu’il veut, quitte à utiliser les caprices : il veut tout, tout de suite. • L’adolescent, lui, attache beaucoup d’importance au regard que les autres portent sur lui, et cela peut lui faire perdre de la spontanéité, voire la claire vision de ce qu’il veut vraiment, et des moyens qu’il veut se donner pour l’atteindre. • L’adolescent découvre qu’il y a un écart entre « l’image rêvée de soi » qu’il voudrait envoyer aux autres, et « l’image de lui que les autres lui renvoient ». • L’ado, garçon ou fille, n’est pas à l’aise dans son corps, qui grandit trop vite, qui est en pleine mutation, et ce n’est pas toujours très harmonieux !!!...A cet âge, on rêve toujours dans sa tête, de coller aux critères affichés de beauté et de performances sportives dans les magazines, la publicité ou le cinéma…On croit qu’on en sera plus aimé ! • Nous le vivons tous plus ou moins, cet écart entre l’image qu’on voudrait donner de soi-même, et l’image que les autres nous renvoient : c’est tout l’art de vivre en société !
L’image idéale de soi • Deux risques majeurs : • Le repli sur soi • s’adapter au regard des autres au risque de perdre sa personnalité
Le repli sur soi • L’ado se sent tellement mal à l’aise sous le regard des autres, qu’il va adopter des conduites de repli, • d’isolement ( sur son lit, dans sa chambre, avec un casque sur les oreilles), • des conduites bizarres sur le plan alimentaire (anorexie, boulimie : le plus souvent, attitudes à mettre en lien avec l’image de soi), • surconsommation de jeux vidéo, d’informatique • Attrait du cannabis : 2\3 des lycéens y ont touché, quels que soient les lycées ou les collège. Le cannabis attire les ados : il y a le plaisir de la transgression de l’interdit, mais surtout, il leur permet de sortir du regard des autres, et de rester dans le rêve d’un monde fusionnel (cocooning). • Repli clanique, ces « petits clans d’ados », ces petits noyaux d’amis où on recherche le même que soi, parce que seul, on a le sentiment de ne plus exister… : races ou religion dans certaines banlieues, mais çà peut être autour d’un sport, d’une façon de s’habiller, de parler, de penser, etc… Et on sait que l’enjeu, la difficulté à surmonter (au-delà d’amitiés réelles qui sont bonnes), c’est d’accueillir la différence, s’accepter différents, se respecter différents… Or, s’ouvrir à l’autre différent, dans une relation d’altérité, ce n’est une tâche pas si aisée !... • Enfin dernier risque qu’on ne peut passer sous silence et qui est une réalité : et bien lorsque l’ado est tellement déçu, angoissé, s’il reste au niveau de ses rêves, incapable d’accueillir la réalité dans toute sa complexité, il peut être tenté de fuir ce monde en mettant fin à ses jours, signe d’un véritable appel à l’aide.
S’adapter au regard des autres au risque de perdre sa personnalité • Les décisions qu’ils prennent, les comportements qu’ils choisissent alors, ne sont pas destinés à servir leur intérêt, mais à « leur accorder du crédit » aux yeux des autres. Par exemple, quand on discute avec eux, ils vous font des grands discours sur des choix de comportements qu’ils souhaitent adopter ( relations garçons filles, cigarettes , habits, taille des cheveux etc.…), et quelques mois après, ils adoptent le comportement opposé, car il y a un autre enjeu qui est devenu plus fort que la fidélité à leurs propres intuitions : cet enjeu, c’est « le crédit aux yeux des autres » • En 6e, c’est la première cigarette, qui les pose comme « grands » • Le premier joint, on en n’a pas besoin, mais on le fume pour sortir du « statut de celui qui n’a jamais essayé… » • Au lycée, on a sa première relation sexuelle, pour sortir du « Oh !... Tu as 18 ans, et tu n’es jamais sorti avec une fille ! Mais tu dois avoir un problème ! » • La plupart du temps, ils adoptent des conduites, des comportements, simplementpour exister sous le regard des autres. • Cela peut aller jusqu’aux délits, qui ont valeur initiatique dans certaines banlieues, et qui donnent le sentiment d’exister aux yeux des camarades ( vols, taggs, voitures brûlées…).
S’adapter au regard des autres au risque de perdre sa personnalité • Pour les parents, c’est important d’avoir cela en tête : l’importance du regard des autres. Parce qu’il va falloir évoluer sur certains points, et tenir sur d’autres. On ne peut pas rester rigides sur tout, ni accorder à l’accessoire, la même importance qu’à l’essentiel. Donc, il va nous falloir établir nos priorités, et être capables d’en discuter en couple, pour motiver nos choix avec des raisons valables. • Le rôle des parents, c’est de permettre à l’ado d’arriver à « se démarquer » de ce consensus des copains, mais sans le mettre trop en marge…ce qui pourrait être dangereux pour lui. • Nos valeurs seront intégrées par nos ados si nous les vivons dans la Joie : ce n’est pas en faisant un sermon qu’on les convainc, mais en étant soi-même un modèle à imiter, et en acceptant qu’ils aient d’autres modèles d’identification. • Accompagner l’adolescent à devenir adulte, c’est l’aider à être attentif au regard des autres (car l’autre a toujours à m’apprendre sur moi) sans être dépendant du regard des autres… C’est tout un chemin… le grand défi de la liberté intérieure qui leur est lancé !... • Accompagner, cela veut dire discuter avec eux, ne plus les considérer comme des bébés ! et ne pas les assommer non plus en permanence avec nos problèmes d’adultes. Et puis les écouter : ils ont des choses à nous dire !! Combien nous disent qu’ils se sentent seuls… alors que les parents disent qu’ils ne parlent pas…Evoluer avec eux aussi, sans devenir copain pour autant : c’est tout un art !…
La part de rêve pour construire leur projet personnel • Pour l’ado, il s’agit de passer du rêve au projet : ’accepter de faire le deuil d’une part de rêve, pour négocier l’autre part avec les contraintes de la réalité. C’est un itinéraire pascal : mourir à une partie du rêve pour naître au projet. • Le rôle des parents, c’est d’accompagner l’ado dans ce passage. • Le petit enfant est habité par des rêves merveilleux : « plus tard, je serai star de foot, chanteur, mannequin, pompier, président de la république ». Puis, l’enfant a des goûts qui se précisent : « je serai ingénieur comme mon oncle, ou médecin comme… » • Enfin, en 3e, il rabaisse l’ampleur de son rêve, lorsqu’il réalise les performances scolaires nécessaires pour suivre telle ou telle filière… • Le jeune va devoir « négocier » son rêve avec les contraintes de la réalité, pour « naître à son projet ».
La part de rêve pour construire leur projet personnel • Accompagner, ce n’est pas briser le rêve … Trop d’ados deviennent dépressifs car ils rencontrent des adultes « briseurs de rêves »… • Chaque fois qu’ils émettent un souhait ou un désir, il y a toujours un adulte pour lui dire : « mais non, ce n’est pas pour toi : tu n’y arriveras jamais », ou qui leur collent leurs propres aspirations (ou leur revanche sur des échecs passés) : « tu feras X, Léna, et sciences Pô », alors que l’ado sait très bien qu’il n’est pas fait pour cela !... • Ensuite, les adultes s’étonnent d’être face à des ados amorphes, contestataires, qui n’ont plus envie de rien faire… • Il ne s’agit pas de briser le rêve, mais d’aider l’ado à aller à la racine du rêve, pour voir ce qui est négociable avec la réalité. « Qu’est ce qui te plaît dans ce métier, ou dans ces études ?» • Et là, le rôle du père est essentiel : c’est lui qui ouvre l’enfant sur le monde, sur le champ des possibles, qui assure l’enfant dans la confiance, en l’encourageant et en lui donnant des repères (qui soient des balises de vie, et non une somme d’interdits…)
La part de rêve pour construire leur projet personnel • Quand on est enfant, on veut faire le métier de ceux qu’on admire. Il y a toujours le moyen de réaliser une part de son rêve, mais pas toujours la totalité. • Ne pas vivre la totalité n’est pas un échec ! L’ado n’est pas nul pour autant, et il faut l’aider à rebondir et à trouver saplace sans qu’il perde confiance en lui et si cela lui arrive , c’est parce que nous-mêmes, nous perdons confiance en lui ! • Tout l’enjeu de cette période de croissance de nos enfants, c’est de les rendre capables d’effectuer ce « passage »… en évitant qu’ils tombent dans un des trois grands pièges suivants : : • La fuite dans le rêve, à cause d’une déception trop forte face à la réalité : l’ado devient alors incapable d’investir cette réalité comme lieu de plaisir (cf attrait pour les drogues, l’alcool, la musique, l’image…) • La rébellion violente contre le monde des adultes, qui ne leur permet pas, pensent-ils, de réaliser leurs rêves : « j’en veux à cette société pourrie » : actes de délinquance sur tout ce qui représente l’ordre, les valeurs morales, religieuses… • Chausser le projet d’un autre : il entre alors dans le désir des parents pour diminuer les tensions familiales, régler la dépression de la mère ou le chômage du père…… Nos enfants ne sont pas là pour réaliser les projets qu’on a sur eux, nos ambitions, ni pour régler nos problèmes perso ; ( réparer nos échecs ou nos paresses d’antan – reproduire et continuer la tradition familiale comme la reprise d’une exploitation agricole –mon cousin …)
La part de rêve pour construire leur projet personnel • Les parents sont là, en collaboration avec les éducateurs, à qui ils les ont confiés, pour accompagner l’ado dans la naissance de son projetà lui. • Ce travail de passage du rêve au projet, personne ne peut le faire à la place del’ado : sinon, cela débouche sur la crise de la quarantaine, la CMV… où on quitte sa femme, son boulot et on perd le goût de vivre… • Regardez l’itinéraire de Marie : dans son Magnificat, on entend les grandes aspirations d’une adolescente qui connaissait par cœur l’écriture : « Il renverse les puissants de leurs trônes, Il élève les humbles, Il renvoie les riches les mains vides… » Marie est passée du rêve à la contemplation de son Fils en Croix, Lui qui portait en Lui les germes de la construction de ceRoyaume rêvé. Marie reste pour nous un modèle, elle a gardé les choses en Son cœur, et est passée du rêve au projet, en accompagnant Son fils jusqu’au bout de Sa mission, et en devenant par là, la Mère de tous les Vivants.
Deuil de l’image de Dieu qu’il avait • « Dieu est tout puissant, immortel, illimité » : Il commande à la mer, mais il y a les ras de marées… • Il guérit les malades, mais Maman a un cancer et ma grand mère vient de mourir…Il nous promet le bonheur et la Paix, mais il y a des malheurs et des guerres partout… • Dieu, pour l’enfant était un remède aux limites de la vie, un « Papa gâteau » auprès de qui on pouvait venir sonner la sonnette d’alarme : • « Alors, Dieu, tu m’entends ! Je suis en difficulté, tu viens résoudre ce problème à ma place? J’ai besoin d’un 10 en Maths pour passer… » • Il y a une manière de se servir de son rapport à Dieu, qui est une façon de se restaurer dans une position de toute puissance. • L’adolescent découvre que Dieu n’est pas Celui qui va restaurer sa toute puissance perdue (qu’il regrette), mais Celui qui va l’accompagner sur un chemin de Vie et de Don de soi, dans un authentique Amour. • Cette évolution prend du temps : l’ado a rêvé lui aussi de voir vivre l’Evangile autour de lui (justice, partage, fraternité, égalité…), mais il réalise que cette Bonne Nouvelle est là en germe, en puissance, et que c’est à lui de la faire advenir avec d’autres : d’où, tout l’intérêt, à cet âge, des projets d’aide humanitaire ou d’actions caritatives qui les tournent vers les autres.
Les découvertes et les moments forts de l’adolescence qui participent à la joie du jeune • L’amitié entre jeunes • L’espérance de l’amour • La découverte et l’expérience de l’autonomie et de l’indépendance = une liberté pilotée
L’amitié entre jeunes • A son âge, l’adolescent devient capable d’aimer des êtres très différents de lui , se détournant ainsi de l’amitié narcissique qui n’aime que son ressemblant ; • il apprend à vivre en copain dans des groupes où garçons et filles se découvrent, s’apprivoisent et s’adaptent dans leur différences . • C’est un merveilleux terrain d’entraînement pour découvrir le don de soi et préparer le jeune à vivre plus tard l’amour vrai .
L’espérance de l’amour • Dans le cœur de l’adolescent, s’installe une attente, un foi ,une certitude, :un jour sur ma route , je croiserai l’amour ; tout son être ,coeur-corps-esprit désire revivre la merveilleuse fusion maternelle des débuts et se prépare jour après jour , à entrer dans ce mystère de l’amour où l’autre est pressenti .L’avenir s’annonce radieux et la vie prend du sens .
La découverte et l’expérience de l’autonomie et de l’indépendance = une liberté pilotée • Nos ados ont également besoin d’un espace de vie en dehors de la maison, Aidons les à s’ouvrir sur le monde. Ne les étouffons pas par excès de protection. Laissons les s’intégrer dans des groupes et développer leurs dons en faisant très attention au cadre et aux groupes dans lesquels nous mettons nos enfants (milieu athée, ou très riches...). • L’école est un élément important de cet espace de vie hors de la maison • Le scoutisme (démarré dès l’enfance avec les louveteaux et les jeannettes) est un bon moyen pour développer leur espace de vie extérieur, mais il y a aussi le sport ou des activités culturelles, ludiques ou associatives. • Autonomie sur la gestion du premier compte bancaire, gestion des premières économies et dépenses …
Comment accompagner nos enfants dans ce passage de l’adolescence ? • Tout tourne autour d’une seule règle essentielle, indispensable, systématique, exclusive et qui prime sur tout • Faire sentir à nos ados que nous avons un amour inconditionnel pour eux • Tout ce que nous faisons – nos exigences, nos attitudes contraignantes d’éducateurs, c’est parce qu’on les aime et c’est impératif que nos ados le comprennent, pas seulement par nos actes mais aussi par nos mots. N’hésitons pas à leur dire qu’on les aime. • 4 attitudes indispensables : • la communication et l’écoute • le contact physique • Une juste autorité • Un profond respect .
La communication et l’écoute • Notre souci n’est pas seulement de leur transmettre des valeurs • mais d’échanger des valeurs et des idées avec eux. • Et pour ce faire Il est essentiel que nous mettions en place une relation de confiance
Quelques pistes concrètes pour une bonne communication • Ecoutons, posons des questions et surtout attendons la réponse. Intéressons nous à leurs amis , aux musiques qu’ils écoutent, à leurs films préférés • Comme ils ont du mal à parler aidons-les à reformuler et à mettre en mots ce qu’ils ressentent. Si je comprends bien, tu veux dire... • Donnons leur la parole : Et toi qu’en penses-tu ? • N’ayons pas peur du silence • Regardons-les dans les yeux quand nous leur parlons et demandons leur d’en faire autant, gardons toujours ce lien du contact visuel • Parlons de nous les premiers même s’ils ne parlent pas d’eux. Par exemple parlons de ce que nous avons fait dans la journée • Soyons vraiment des témoins d’expérience et donc parlons à la première personne. Faisons entrer nos jeunes dans notre histoire en disant les traditions qui nous ont construits : l’ado a besoin d’avoir des racines. • Ne cherchons pas à plaquer nos solutions mais aidons les à trouver les leurs. • Passons du temps gratuit avec eux • C’est souvent très bon de faire une activité ou un trajet avec un ado (conduite accompagnée par exemple , aller voir un match de foot ou faire les magasins) • Montrons-lui fréquemment que l’on croit en lui.
Le contact physique • On s’imagine que parce que nos enfants sont grands ,ils n’ont plus besoin de calins de baisers ou de marques physiques d’affection .Il n’en est rien , bien au contraire dans une période ou leur corps leur échappe ,ou ils auraient tendance à le rejeter , le contact physique leur dira : je t’aime comme tu es , avec ce corps qui change et tu existe bien à mes yeux ;ce contact peut s’exprimer de différentes façons ( massage après un entrainement difficile, petite acolade , poser sa main sur son épaule , pour les papas , un bon match de rugby dans le jardin où le jeune ira au contact de son père ..) • Mais la règle reste toujours la même : pas de gestes imposés et mal vécus et jamais en public devant les copains surtout ..
La juste autorité • Dans notre attitude éducative, l’ado a besoin d’un cadre, de limites identifiables et claires, donc d’une juste autorité. • L’autorité, c’est un service à rendre à nos enfants pour qu’ils grandissent. • Ce qui exclut le laxisme. • Ne craignons pas la confrontation : les positions divergentes doivent s’exprimer. L’ado cherche l’affrontement pour savoir où il en est, surtout avec son père. C’est absolument nécessaire pour qu’il grandisse mais nous maintenons la direction en restant fermes et vrais dans nos convictions. • Ne cherchons pas la séduction ou le chantage pour avoir la paix. Si nous cherchons à séduire, l’ado n’a plus les repères dont il a besoin • Chez nos ados, il y a une énergie très forte. Ce n’est pas de leur faute, c’est comme cela. Face à cette énergie qui se transforme souvent en violence, nous pouvons leur montrer que nous l’entendons comme mode d’expression mais que nous l’interdisons comme mode d’action. • Trouvons des limites ou des signes. • Trouvons des remèdes ou des palliatifs à cette violence : le sport est un très bon moyen pour évacuer. • Ne cédons pas, ne démissionnons pas, car le laxisme complet peut conduire à des drames. • Donnons des repères moraux: respect de la vie, liberté, sens des petits, des pauvres, des autres races,