310 likes | 553 Views
CARCINOGENÈSE ET SURVEILLANCE DE LA MUQUEUSE DE BARRETT. Marlène NGUIMPI DJATSA CHU de STRASBOURG. PLAN. A-Définition et diagnostic B-Épidémiologie C-Mécanismes impliqués dans la carcinogenèse -De la métaplasie au cancer -Mécanismes moléculaires -Rôle de l’environnement
E N D
CARCINOGENÈSE ET SURVEILLANCE DE LA MUQUEUSE DE BARRETT Marlène NGUIMPI DJATSA CHU de STRASBOURG
PLAN • A-Définition et diagnostic • B-Épidémiologie • C-Mécanismes impliqués dans la carcinogenèse • -De la métaplasie au cancer • -Mécanismes moléculaires • -Rôle de l’environnement • D-Surveillance
Définition • Présence d’une muqueuse d’allure glandulaire quelle que soit son étendue au dessus de la jonction oesocardiale. • 3 types d’EBO (Sfed;2007) -EBO court: entre 5mm et 3cm de haut.peut être circulaire en manchon ou segmentaire en languettes. -EBO long : supérieur ou égal à 3cm -EBO ultra court <5mm(métaplasie intestinale sans lésion endoscopique visible) ,terme remis de plus en plus en cause.
DIAGNOSTIC ENDOSCOPIQUE • Classification « CM » de Prague de L’EBO; • C : hauteur de l’atteinte circonférentielle • M : hauteur maximale • déduction ainsi de la hauteur des languettes. • Trois repères anatomiques essentiels: JOG; ligne Z et l’empreinte correspondant à l’orifice diaphragmatique IWGCO Prague 2004;sharma et al gastroenterology (2006) 131:1392-1399
Exemple EBO classé C3M5
Diagnostic histologique • Remplacement de l’épithélium malphigien œsophagien par un épithélium glandulaire comportant ou non une métaplasie intestinale. • Muqueuse hétérogène avec 3 types d’épithélium décrits de manière isolée ou diversement associés: • -épithélium de type intestinal(proximal)ou spécialisé considéré comme pathognomonique • -épithélium de type jonctionnel ou cardial • -épithélium de type fundique (distal)
Épidémiologie • Prévalence • malades ayant une endoscopie toutes indications confondues : 1% • Sujets ayant une endoscopie pour reflux : 5 à 15 % • Facteurs de risques: • RGO chronique+++++ • Le sexe (H>F sex ratio entre 2 et 3,1) • L’âge (plateau à partir de 60 ans) • Origine caucasienne • Obésité (qui favorise le RGO) • tabac ; alcool Hépatogastro et oncologie digestive ;vol. 18 n° 1 ,janvier-février 2011
Épidémiologie • Principale complication : transformation maligne en adénocarcinome; risque 30 à 125 fois plus élevé que celui de la population générale. • Séquence : métaplasie intestinaledysplasie de bas gradedysplasie de haut gradecancer • Fréquence de survenue d’une DHG et d’un cancer en cas de DBG sur EBO varie de 10 à 40 % S.J.,Chejfec G. et al. Gastroenterology 2001;120:1607-19. Schnell T.G.,Sontang Skacel M.,Petras R.E.,Gramlich T.L et al. Am J Gastroenterol 2000;95:3383-7
Épidémiologie • La présence d’une dysplasie est un facteur très pathologiste dépendant. • Concordance inter observateur médiocre:43% lorsqu’une classification en 4 grades était appliquée vs 66% si classification en 3 grades • Nécessité de trouver d’autres marqueurs d’évolutivité de l’EBO vers l’adénocarcinome. Montgomery E, Bronner MP, Goldblum JR, et al. Hum Pathol 2001;32:368-78
CLASSIFICATION DE RIDELL • Muqueuse non dysplasique • Architecture normale • Noyaux réguliers situés au pôle basal des cellules(des anomalies minimes peuvent être présentes en cas d’inflammation) • Lésions douteuses ou indéfinies pour la dysplasie • Minimes anomalies architecturales • Anomalies cytologiques au niveau des glandes , similaires à celle d’une dysplasie mais absentes au niveau de l’épithélium normal • Dysplasie de bas grade • Anomalies architecturales modérées • Anomalies cytologiques modérées , sans stratification nucléaire.les anomalies sont identiques en surface et en profondeur. en cas d’inflammation aiguë , la présence de ces lésions ne permet pas d’affirmer la dysplasie mais doit faire rester au stade de lésion indéfinie pour la dysplasie • Dysplasie de haut grade • Anomalies architecturales marquées • Anomalies cytologiques modérées ou sévères. en cas d’anomalies cytologiques sévères , les anomalies architecturales peuvent être moins intenses . Les anomalies sont identiques en surface et en profondeur , l’inflammation est en général minime.
MECANISMES DE LA CARCINOGNESE Bmj 2010;341:c4551
Carcinogenèse • Hanahan et Weinberg: six changements majeurs pour une cellule avant de devenir maligne:-la cellule reçoit de signaux de croissance-ignore les signaux inhibiteurs de croissance-évite l’apoptose-se réplique sans limite-maintient l’angiogenèse-envahit et prolifère. • la plupart des mutations génétiques affectent les gènes impliqués dans la régulation du cycle. • Nombre important de cellules dans la muqueuse métaplasique engagées en phase S surtout quand dysplasie présente • Nombre de cellules en phase S et G2(adn tétraploïde) = facteur prédictif de dysplasie Jf flejou; Gut 2005
PROTEINE P53 • Codée par le gène suppresseur de tumeur TP53 situé sur le bras court du chromosome 17 • facteur de transcription majeur qui bloque le cycle cellulaire , répare l’adn et induit l’apoptose • P53activation de la transcription de la protéine CKI p21contrôle du cycle cellulaire • blocage du cycle avant la transition G1/S. • régule la transition G2/M , • rôle dans le point de contrôle mitotique sensible à la ségrégation des chromosomes juste répliqués • lors de la transformation maligne, perte de fonction de p53 disparition du point de contrôle G1/S. • mutations de p53 relativement précoce dans la carcinogenèse œsophagienne : pertes d'hétérozygotie au locus TP53 (17p) précèdent l'apparition de clones malins et aneuploïdes.
p53 • Pertes d’allèles au niveau du 17p habituellement avant celles au niveau du 5q (qui porte le locus APC) • Fréquence des mutations ( perte d’hétérozygotie) augmente drastiquement dans la DHG et l’adk. • Expression anormale de la protéine p53 (immunohistochimie) • 5 à 9% des muqueuses spécialisées non dysplasiques • 16 à 18 % des DBG • 62 à 83 % des DHG(rétrospectivement) • Plusieurs études prospectives ont montré que la sensibilité et la spécificité de l’immunomarquage p53 étaient entre 75 et 100% et 93 et 97% respectivement. Kim R, Clarke MR; Melhem MF , et al. Dig Dis Sci 1997;42:2453-62.Younes M, Ertan A ,Lechago LV, et al. Dig Dis Sci 1997;42:697-701.
p16 • Codée par le gène CDKN2 situé sur le bras court du chromosome 9(9p21) • inhibitrice des CDK(CDK4;CDK6):forme un complexe avec les cdk inhibe phosphorylation de la prb (protéine du rétinoblastome)via les cdk empêche entrée des cellules en phase S • Si mutée incapable d’inactiver la phosphorylation de prb entrée massive des cellules en phase S • Altérations fréquentes du gène CDKN2A : • hyperméthylation de son promoteur • perte d’hétérozygotie du locus chromosomique9p21 et différentes mutations du gène lui-même qui peuvent être • Mutations détectables dans les cellules diploïdes avant le développement de l’aneuploïdie donc apparition précoce au cours de la progression néoplasique • corrélation positive et hautement significative avec la longueur du segment d’EBO et la présence de lésions du gène p53.
apc -Gène suppresseur de tumeur situé au niveau du bras long du chromosome 5 locus 21. -mutations retrouvées dans 60 à 80 % des adk -Mais à la différence de p53 et de p16 mutations rarement retrouvées dans les tissus précancéreux indiquant une apparition tardive dans la progression néoplasique observée dans la muqueuse de Barrett
PCNA ET KI67 • PCNA ( proliferative cell nuclear antigen) • exprimé fortement par le cellules en phase S • Marqueur de prolifération ou de différenciation cellulaire • Contrôle le cycle cellulaire en se liant au cdkip21 • KI67 • exprimé uniquement par les cellules engagées dans le cycle cellulaire(phases G1, G2, S et M)et pas par les cellules quiescentes. • Exposition séquentielle à l’acide augmentation de la prolifération cellulaire par expression de facteurs nucléolaires pro-mitotiques (PCNA, MAP kinases) induction de la COX2 qui intervient dans l'augmentation de la prolifération. • Augmentation de l'index de prolifération parallèle à l'intensité des phénomènes inflammatoires.
PLOIDIE • En CMF : quantité anormale d’ADN dans les tissus tumoraux : ADN-aneuploïdes. • Étude prospective • Muqueuse non dysplasique ou en DBG: absence d’adn aneuploïdie et pas d’augmentation de la phase G2-M : pas de cancer après cinq ans de surveillance. 28 % dans le cas contraire. • Augmentation de la phase G2-M, ADN aneuploïdie ou DHG : risque respectif de cancer à 5 ans de 56% 43% et 59% • Mais problèmes de reproductibilité inter laboratoire importants Reid BJ, Levine DS , Longton G, et al.AM Gastroenterol 2000;95:1669-76.
Cdx2 • Gène homéotique • Exprimé de façon normale dans l’intestin grêle et le colon où il est suppresseur de tumeur et où sa mutation est en cause dans la carcinogenèse colique. • Surexpression ectopique de cdx2 dans la muqueuse de Barett où il précède le début de la métaplasie • La bile active le promoteur de cdx2 via la voie NF-kB et stimule la production de la protéine cdx2 par les kératinocytes œsophagiens avec production de mucine de type intestinal Muc2. Gut 2006; 55:16-25.doi :1136
Egfr • Surexprimé durant la progression histologique de l’œsophage de Barrett • Protéine membranaire exprimé au pole luminal de la muqueuse oesophagienne; • pourrait constituer une clé pour le guidage des biopsies pendant l’endoscopie (endomicroscopie confocale)
Cox 2 • Augmentation de l’expression de Cox 2 au sein de la muqueuse dysplasique et de l’adénocarcinome. • Les inhibiteurs de Cox 2 inhibent la synthèse de PGE2 entraînent l’apoptose et inhibent la prolifération des cellules cancéreuses. • Rôle de Cox 2 dans l évolution de l’OB vers l’adk en cours d’étude dans plusieurs modèles expérimentaux.
Facteurs environnementaux • Agression de l’épithélium par l’acide et la bile mutations génétiquesapparition des lésions dysplasiques • Exposition séquentielle à l’acide augmentation de la prolifération cellulaire par expression de facteurs nucléolaires pro mitotiques(PCNA;MAP Kinases) expression de cox2 qui interviendrait dans l’augmentation de la prolifération • Le reflux biliaire: métaplasie glandulaire métaplasie intestinale La présence de bile dans le liquide de reflux retrouvée chez plus de 2/3 des patients ayant un ebo. • Une partie des cellules qui tapissent l’ebo sont probablement issues des glandes sous muqueuses de l’œsophage • Présence d’une métaplasie sur la muqueuse glandulaire indépendante de l’infection par H.pylori (facteur plutôt protecteur)
Surveillance • Pourquoi : à l’échelon individuel : diagnostic précoce de l’adénocarcinome. • Pas d’intérêt à l’échelon de la population générale car : • Défaut d’observance du protocole de surveillance • Fréquence élevée des EBO asymptomatiques • Qui: • Les EBO longs et courts • Patients potentiellement curables • Age physiologique avancé : que si les 1ères biopsies sont dysplasiques
Surveillance • Protocole biopsique : • EBO long circulaire : 4 biopsies(une par cadran) tous les deux centimètres à partir de la jonction oesocardiale. toutes les anomalies de relief ou de couleur répertoriées et biopsiées. • EBO court < 3cm ou en languette : 4 biopsies (une par cadran) par cm.
Surveillance SNFGE 2009
Surveillance SNFGE 2009
Conclusion • Pathologie relativement peu fréquente. • Risque principal : adénocarcinome. • Le diagnostic de dysplasie est déterminant mais peu reproductible. • Carcinogenèse pas complètement élucidée • Marqueurs moléculaires en cours d’évaluation afin de mieux prédire le risque d’évolution vers l’adénocarcinome.