Chapitre VII : La monnaie et le financement de l’économie

1. Chapitre VII : La monnaie et le financement de l’économie Ch. ADOL Lycée Ch. De Gaulle fév. 2008

2. Objectif : Vous initier aux mécanismes monétaires INTRODUCTION et PROBLEMATIQUE: • L’étude du circuit nous a montré que les agents, à l’occasion de leurs opérations échangent entre eux de la monnaie : Ce sont les flux monétaires. • Clé de la vie économique et sociale, l’utilisation de la monnaie, sous toutes ses formes, est devenue permanente pour tous les agents économiques.

3. La monnaie est un instrument  d’échange très ancien qui à connu des mutations très importantes tant dans ses fondements que dans sa forme et ses fonctions. Il sera donc nécessaire de retracer cette évolution. Les fonctions de la monnaie ont elles aussi évolué mais elle garde toujours pour mission essentielle d’assurer le financement de l’économie. Pour ce faire, du fait d’importantes évolutions techniques, le mode de financement de l’économie a profondément changé.

4. BIBLIOGRAPHIE : • Manuels : • J.M. Albertini : L’argent ; coll° les essentiels, Milan, 1996. • J. Cartelier, La monnaie, coll° domino, Flammarion, 1996 • Articles : • 590 articles parus dans Alter Eco...

5. PLAN : I) Qu’est ce que la monnaie ? II) Le système bancaire et le financement indirect de l’économie III) Les marchés de capitaux et le financement direct de l’économie

6. I) Qu’est ce que la monnaie ? • Quelles fonctions remplit elle dans une économie moderne ? • D’où provient la valeur que nous accordons à la monnaie (fondements)? • Sous quelle forme peut on trouver la monnaie ? • Comment mesure t’on la quantité de monnaie en circulation dans un pays ?

7. I) Qu’est ce que la monnaie ? A) Les fonctions de la monnaie B) Les fondements de la valeur de la monnaie C) Les formes de la monnaie D) La mesure de la monnaie : Les agrégats monétaires

8. A) Les fonctions de la monnaie Les inconvénients du troc (Doc. 2 p 61)… …ont conduit à l’adoption de la monnaie… qui remplit 3 fonctions essentielles (Doc. 1) : 1) La fonction d’intermédiaire dans l’échange 2) La fonction de calcul ou d’unité de compte 3) La fonction de réserve de valeur

9. A) Les fonctions de la monnaie • … mais cette approche fonctionnelle peut être critiquée pour 2 raisons : • elle ne dit rien sur la hiérarchie des fonctions • elle néglige l’approche essentielle, elle exclut la dimension sociale de la monnaie • Il faut donc prendre en compte l’approche anthropologique de la monnaie qui nous montre deux choses (Doc. 4 p 61) : • La monnaie est un moyen de canaliser la violence • Elle permet de créer du lien social

10. A) Les fonctions de la monnaie • Remarques : • La monnaie remplit une autre fonction : c’est un mode de socialisation du travail • Enfin elle a aussi une fonction moderne : c’est un instrument de politique économique.

11. B) Les fondements de la valeur de la monnaie • D’où provient l’acceptation générale et quasi universelle de la monnaie dans le monde moderne ? Pour les classiques la monnaie est un bien économique comme un autre et n’a donc qu’un aspect instrumental… …pour d’autres (Doc. 3 p 61), la monnaie est une convention elle repose sur la confiance, elle est d’abord un lien social, même si sa valeur est souvent garantie par une autorité ce qui en fait une institution. Cf. Exemple de l’Euro (Doc. 6 p 62), La monnaie est donc un fait social total

12. B) Les fondements de la valeur de la monnaie Sa valeur repose sur 3 fondements : 1) Un fondement matériel : à l’origine la monnaie était un bien ayant une valeur en soi. 2) Un fondement institutionnel : Les monnaies que nous utilisons ne sont que des symboles, des signes auxquels seules l’autorité de l’Etat et le loi confèrent une valeur. 3) Un fondement psychosocial : toute monnaie doit être acceptée par les agents et sa valeur repose sur la confiance.

13. C) Les formes de la monnaie Les formes sous lesquelles se présente la monnaie ont évolué et continuent d’évoluer dans le sens d’une dématérialisation(Doc 7 et 8 p 63)

14. C) Les formes de la monnaie Biens divers Monnaie marchandise Monnaie métallique (Doc 7 et 8) Monnaie de papier Monnaie fiduciaire Monnaie de crédit Monnaie scripturale

15. C) Les formes de la monnaie La monnaie scripturale est composée des dépôts à vue ouverts auprès des établissements bancaires. Elle est crée et transférée d’un compte à l’autre par un simple jeu d’écriture. ATTENTION : il ne faut pas confondre la monnaie scripturale avec les instruments (Doc. 10 p 64),qui permettent sa circulation : le chèque, le virement, les cartes de paiement, le TIP, l’avis de prélèvement etc.

16. C) Les formes de la monnaie La monnaie scripturale se développe à un rythme très rapide (doc 10) : sa sécurité et sa commodité sont supérieures à celles de la monnaie fiduciaire. Elle représente aujourd’hui 90 % de la monnaie en circulation en France.

17. D) La mesure des différents moyens de paiement et de placement (Doc. 11 p 65) La masse monétaire mesure l’ensemble des moyens de paiement et de placement sous toutes leur forme disponibles dans le pays. Les différents actifs vont être classés en fonction de leur liquidité, c’est à dire leur aptitude à être immédiatement utilisable comme moyen de paiement. La monnaie fiduciaire représente la liquidité par excellence. La Banque de France regroupe les actifs monétaires en 3 agrégats selon leur liquidité

18. Billets et monnaie divisionnaire • Dépôts à vue M1 : masse monétaire au sens étroit • Livrets A • Livrets d’épargne populaire • CODEVI • Comptes épargne logement M2 • Dépôts et TCN en devises • Titres du marché monétaire • SICAV monétaires M3 masse monétaire au sens large

19. Transition : Le financement de l’économie La Comptabilité Nationale fait apparaître pour chaque secteur institutionnel un solde global : capacité ou besoin de financement. (Doc. 23 et 24 p 74) Les agents doivent réaliser des opérations afin de couvrir leurs besoins, ou placer leur capacité de financement : certains auront des dettes d’autres des créances. Comment le financement de l’économie va t’il s’effectuer ?

20. Les modes de financement de l ’économie (Doc 25 et 26 p75) Interne Epargne Financement Indirect Banques Externe Direct Marchés

21. Problématique: comment a évolué le financement de l’économie en France ? On est passé au cours des années 80 d’une économie d’endettement dans laquelle les banques jouaient un rôle considérable, à une économie de marchés financiers où la rencontre entre offreurs et demandeurs de capitaux se fait directement. Il sera nécessaire de s’interroger sur les conditions qui ont permis ces mutations ainsi que sur ses conséquences.

22. II) Le système bancaire et le financement indirect de l’économie A) Un système bancaire hiérarchisé B) Les opérations de crédit et la création monétaire

23. A) Un système bancaire hiérarchisé • Au sommet du système, le gouvernement décide des grandes orientations monétaires. • Le ministre de l’économie et des finances, plus précisément la Direction du trésor exerce la tutelle sur la communauté bancaire. • De son coté, la Banque de France doit veiller sur la monnaie et le crédit.

24. 1) Les autorités monétaires a) la Banque de France • Crée le 18 janv 1800 • 1848 : elle reçoit le monopole de l'émission de la M légale sur tout le territoire. • Loi 24 juillet 1936 accentue le poids de l’état • 1945 : Nationalisation

25. Loi 13 juillet 1993 :“La BDF définit et met en oeuvre la politique monétaire dans le but d’assurer la stabilité des prix ; elle accomplit sa mission dans le cadre de la politique générale du gouvernement. ” • Traité Maastricht (fev 1992) la BCE et un SEBC recevront les pleins pouvoirs en matière de politique monétaire et jouiront d’une complète indépendance par rapport aux gouvernements Nationaux.

26. Les missions de la Banque de France : • L’émission de la monnaie légale (monnaie banque centrale) • La gestion des réserves publiques de change (or et devises) • Gestion des comptes du Trésor et des établissements de crédit. • La fonction de banque des banques : lors des opérations de compensation interbancaire, rôle de prêteur en dernier ressort , permet de réguler la quantité monnaie.

27. Remarque : La banque de France assure en outre la tutelle du système bancaire ; Elle est présente, avec les représentants du ministère de l’économie et du budget dans les différents organes de réglementation et de contrôle du système bancaire ; à ce titre, elle veille au respect de la réglementation, délivre les agréments, publie des études, et peut donner des conseils sur tout projet monétaire du gouvernement. Enfin elle fournit des informations utiles à la communauté bancaire.

28. b) Le trésor • C’est la personnification financière de l’Etat; • Il est à la fois : • Le caissier de l’Etat : perçoit les recettes, paie les dépenses et gère la dette publique. Le trésor gère les décalages de trésoreries et la dette; Il se procure des fonds sur les marchés ( OAT , bons du trésor) ou hors marché (fonds de ses correspondants). • Le banquier de l’Etat : il prête à l’Etat en utilisant les fonds déposés par ses correspondants, et peut créer de la monnaie. • Il exerce des activités de tutelle, de financement et d’impulsion.

29. La communauté bancaire comprend différents établissements de crédit, classés en deux grandes catégories : • Les banques : peuvent recevoir des dépots à vue à moins de 2 ans. Il s’agit des banques mutualistes et coopératives ainsi que des caisses d’épargne et de prévoyance ; • Les sociétés financières (sociétés de vente à crédit…), et des institutions financières spécialisées (Crédit local de France…). Ne peuvent recevoir des dépôts à vue qu ’à titre exceptionnel.

30. B) Le financement indirect 1) l’intermédiation financière Titres Crédit ABF IF ACF Epargne Ex : Les IFS (institutions financières spécialisées) Epargne Crédit ABF IF ACF EX : Les caisses d’épargne Crédit ABF IF ACF Ex : Les banques

31. Remarque : Diversité des crédits • Selon leur objet : crédits à la trésorerie des particuliers (découverts, prêts personnels, ventes à crédit, leasing…), crédits à la trésorerie des entreprises (avances en comptes débiteurs, escompte d’effets de commerce, crédits à l’investissement et à l’habitat, crédits à l’exportation etc. • Selon le terme du crédit : court terme (moins de 2 ans, moyen terme (entre 2 et 5 ans), long terme (plus de 5 ans). • Cette distinction recouvre en partie la précédente.

32. 2) La création monétaire La progression continuelle des économies nécessite une quantité croissante de monnaie. D’où vient elle ? (Doc. 13 p 67) a) La création de monnaie par les banques commerciales b) la création de monnaie par la banque centrale

33. a) La création de monnaie par les banques commerciales (Doc. 13 p 67) Le rôle principal des banques commerciales consiste plus à créer de la monnaie qu’à collecter des fonds auprès du public. Elles créent de la monnaie de 3 façons :

34. Les crédits aux entreprises et aux ménages Quand une banque accorde un crédit à une entreprise ou à un ménage, elle peut le faire sans avoir l’équivalent dans sa caisse : il suffit d’inscrire la somme au crédit du compte de l’emprunteur. Ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais l’inverse (loans make deposits) Elles peuvent aussi créer de la monnaie par monétisation d’actif non monétaire : ex : escompte d’une lettre de change.

35. Les concours à l ’Etat Quand l’Etat éprouve des besoins de financement, il peut émettre des titres (EX : OAT) auxquelles les banques peuvent souscrire. Les bons du trésor ne sont pas matériellement créés mais font simplement l’objet d’une inscription en compte. Il y a monétisation donc création de monnaie.

36. Les opérations sur devises Les opérations avec l’étranger se traduisent par une entrée ou une sortie de devises. Ces transactions financières sur les marchés des changes se font par l’intermédiaire des banques. X° Entrée de devises Dépôt à la banque Contrepartie en € Création monétaire

37. b) la création de monnaie par la banque centrale (Doc. 15 p 68) Aujourd’hui, les banques centrales ne créent plus beaucoup de monnaie, la plupart des crédits passent par les banques commerciales. Elles ont cependant un rôle très important car elles émettent 2 sortes de monnaie indispensables au processus de création monétaire :

38. Les billets de banque qui ont cours forcé : sont remis aux banques qui les délivrent aux entreprises ou aux ménages. Ce n’est pas de la création monétaire puisque les billets correspondent à des avoirs en compte des banques entreprises et particuliers. • La monnaie scripturale : monnaie centrale : constituée par les soldes créditeurs des banques sur les livres de la Banque centrale.

39. Si une banque a besoin de liquidités (lors des règlements interbancaires), elle va réescompter un effet de commerce. La banque centrale ne fait dans la plupart des cas que transformer la monnaie déjà créée par les banques commerciales en monnaie banque centrale dont elle seule a le privilège de création Il s’agit de remonétisation d’actif.

40. Illustration : le processus de refinancement Banque centrale Réescompte Monnaie centrale Banque commerciale Escompte Crédit Client

41. Une banque peut se refinancer directement sur le marché monétaire Banque centrale Offre de monnaie centrale Taux directeurs Banque ayant des excédents de liquidité Banque à besoin de liquidité Marché monétaire Offre de monnaie centrale Demande de monnaie centrale

42. Baisse de l’offre de liquidité Hausse des taux d’intérêt sur marché monétaire Hausse des taux d’intérêt des crédits à l’économie Baisse de la demande de crédit des agents économiques Freinage de la création de monnaie

43. Rq : Ce processus est explosif s’il n’est pas compensé par une destruction monétaire. Dans une économie en expansion la création monétairel’emporte sur la destruction Création nette de monnaie = création - destruction

44. Conclusion : • -Les limites de la création monétaire (Doc. 14 p 68): • Elles concernent essentiellement les possibilités de création par les banques de second rang. • Les banques doivent, à tout moment, être capables de convertir la monnaie qu’elles créent ( monnaie scripturale) en une autre monnaie (fiduciaire) . 3 limites : • La demande de billets • Les fuites liées à l’existence de plusieurs banques • Le contrôle des autorités monétaires (Doc. 16 p 69

45. Conclusion : • -Lescontreparties de la masse monétaire : • Il s’agit de l’ensemble des actifs non monétaires (créances) acquis par le système bancaire et monétisés. Ces contreparties sont classées en 3 catégories : • Les créances sur l’extérieur (devises) 3 % • Les créances sur l’économie (ex : effet de commerce) 85 % • Les créances sur l’Etat (bons du trésor) 12 %

46. III) Les marchés de capitaux et le financement direct de l’économie A)Les mutations du système financier B) Le financement sur le marché des capitaux à long terme

47. A)Les mutations du système financier 1) Economie d’endettement et économie de marchés financiers 2) désintermédiation, décloisonnement et déréglementation

48. 1) Economie d’endettement et économie de marchés financiers • Caractéristiques d’une économie d ’endettement (Doc. 28 p 76): • Marchés de capitaux peu développés • Secteur bancaire important mais réglementé et cloisonné • Financement de l ’Etat et du secteur public auprès du système bancaire

49. 1) Economie d’endettement et économie de marchés financiers • Caractéristiques d’une économie de marché : • Développement des marchés de capitaux • Un système bancaire décloisonné et déréglementé • Financement de l’Etat et du secteur public sur les marchés de capitaux

50. 2) désintermédiation, décloisonnement et déréglementation Doc 27 p 76 Décloisonnement : ouverture du marché monétaire aux entreprises, fin de la spécialisation bancaire... Déréglementation : nouveau cadre juridique commun (loi bancaire de 1984), levée de l’encadrement du crédit etc. Désintermédiation : Le financement par les marchés se substitue au crédit bancaire