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Un bref survol de l’Histoire rurale française. Jean-Marc Boussard. Où commencer ? . Les gaulois (de -2000 à – 50): Premiers agriculteurs historiques sur territoire actuel Cultivent clairières dans la forêt Société peu organisée; exploitation sans doute collective
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Un bref survol de l’Histoire rurale française Jean-Marc Boussard
Où commencer ? • Les gaulois (de -2000 à – 50): • Premiers agriculteurs historiques sur territoire actuel • Cultivent clairières dans la forêt • Société peu organisée; exploitation sans doute collective • Les gallo-romains (de -50 à +500) • Société très « moderne » (grandes exploitations, commerce ) • Infrastructures et machinisme • Esclavage (= terre abondante, travail rare); structures « traditionnelles » coexistant sans doute avec « villae ». • Effondrement pour raisons peu connues
Le Moyen-âge (500 – 1500) • Système féodal • Peu d’Etat. • Le lien personnel entre « protecteur » et « protégé » • Paysans liés à la terre, doivent services collectifs (corvée, taille etc. .) ; le seigneur aussi doit services (moulin, four). Mélange collectif/individuel. • Peu de commerce (villes petites et peu peuplée) • Faibles rendements; élevage extensif en forêt • Evolution vers urbanisation • Surplus alimentaire (à certaines époques) permet spécialisation artisans dans les villes. • Permet renforcement du pouvoir royal • Hauts et bas démographiques ; épidémies; misère. • Rôle de l’Eglise • Organisation de la Société; Rôle des monastères
Les temps modernes (1500-1700) • Emergence du pouvoir royal • Les seigneurs féodaux perdent leur rôle et leur fonction, sinon leur prestige et leurs rentes • Ils confisquent la propriété foncière à leur profit • Le Roi s’appuie sur la bourgeoisie urbaine, et développe les infrastructures • Naissance du salariat rural et de la petite exploitation individuelle ; disparition progressive des structures collectives • Naissance de l’idée de progrès technique (et du rôle de l’Etat pour le développer) • Olivier de Serre; Le Muséum ; La bergerie de Rambouillet • Colbert et l’idée mercantiliste • Le rôle de l’aventure coloniale • Diminue la population à nourrir; augmente la terre disponible • Oblige à reconsidérer l’agronomie
Le XVIIIeme siècle (1700 – 1789) • Apogée de l’ évolution précédente • Pouvoir fort; féodaux soumis devenus grands propriétaires • Naissance d’une classe de fermiers aisés • Persistance d’une pauvreté profonde • Progrès techniques réels, routes permettant des transports à longue distance. Importance grandissante du commerce. • Famines plus rares mais plus générales • Les problèmes émergeants • Les inégalités sociales apparentes et non justifiées • Renforcement du rôle de la bourgeoisie urbaine et du pouvoir de l’argent. Création de la bureaucratie royale. • Naissance de l’opinion publique; affaiblissement de l’Eglise • Conduit à la Révolution
Le XVIIIème siècle : le débat sur le commerce des grains • Le contexte • Le Colbertisme aboutit à la création d’une bureaucratie économique • Elle impose des contraintes dont les gens riches veulent se libérer • Le libéralisme physiocratique • Quesnay et la comptabilité nationale • L’école des « physiocrates » (gouverner suivant la physiologie sociale) • Les critiques de Galiani • Le libéralisme est très bon pour l’industrie, pas pour l’agriculture • Faute de réguler le commerce des grains, on risque la famine • Il est peu écouté sur le moment; Cela favorise la révolution
Le XIXème siècle : les évènements • La Révolution et ses suites • La révolution se trouve bientôt en guerre, ce qui fait oublier le libéralisme. • La saisie des biens féodaux fonctionne comme une réforme agraire, renforçant le rôle de la petite et moyenne propriété. • La Restauration en conserve les acquis, appuie le progrès technique agricole, et pratique un protectionnisme extérieur habile • Les régimes suivants continuent dans la même ligne • Tentative de libéralisation sous Napoléon III; • Dernière crise alimentaire en 1856 • Retour au protectionnisme sous la IIIème république • Fondation d’un ministère de l’Agriculture
Le XIXème siècle : les évolutions sous jacentes • Baisse de la natalité • Commencée au XVIIIème, plus tôt qu’ailleurs • Accélérée par les lois sur les héritages • L’industrie absorbe de plus an plus de main-d'œuvre • La population active agricole diminue • Compensés par plus de capital • Progrès technique et hausse des rendements • Prairies artificielles; Fertilisation; Amendements; Nouvelles cultures • Russie et USA deviennent des concurrents agricoles • Au désespoir des aristocrates fonciers (deviennent protectionnistes). • Concurrence entre l’Eglise et l’Etat laïque • En particulier dans l’éducation; Les instituteurs et les campagnes
Le XXème Siècle : continuité et ruptures • Continuité • Poursuite de l’évolution démographique • Actuellement, 3% d’agriculteurs dans la population active • Natalité en forte baisse, compensée par immigration. • L’augmentation du capital par ha et par travailleur • Renforcement du rôle de l’Etat • Quasi disparition de celui de l’église (sauf éducation, et, temporairement, la JAC) • Le corporatisme agricole; Le rôle du crédit agricole • Ruptures • La dissolution du lien colonial • L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • La crise de 1929 et l’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • La monté du rôle des Industries alimentaires • Une originalité agricole : le mouvement cooperatif
Les conséquences de la décolonisation • Le rôle économique des colonies : • Exutoire au trop plein de main-d'œuvre • En application des avantages comparatifs: • Fournissent des denrées alimentaires qui ne pourraient pas être produites en métropole, en échange de produits manufacturés . • Permettent de négliger l’agriculture métropolitaine • Aujourd’hui • Ne sont plus « politiquement correctes » • Le progrès technique permet de produire sur place ; les ex-colonies sont plutôt des concurrents • L’offre agricole mondiale est pléthorique; seuls les PVD seraient acheteurs, mais n’en ont pas les moyens • Le drame des pauvres est qu’on a plus besoin d’eux (mais cela pourrait conduire à la révolution…)
Le XXème Siècle : continuité et ruptures • Continuité • Poursuite de l’évolution démographique • Actuellement, 3% d’agriculteurs dans la population active • Natalité en forte baisse, compensée par immigration. • L’augmentation du capital par ha et par travailleur • Renforcement du rôle de l’Etat • Quasi disparition de celui de l’église (sauf éducation, et, temporairement, la JAC) • Le corporatisme agricole; Le rôle du crédit agricole • Ruptures • La dissolution du lien colonial • L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • La crise de 1929 et l’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • La monté du rôle des Industries alimentaires • Une originalité agricole : le mouvement coopératif
L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • Jusqu’en 1900, l’agriculture produisait : • L’énergie de traction (chevaux) et de chauffage (bois) • Les textiles (lin, chanvre, laine, puis coton) • De nombreux matériaux (bois) • Aujourd’hui, tout ceci a disparu sauf que : • Le bois : • Concurrence des bois tropicaux; limites à la déforestation • Les plastiques viennent du pétrole, qui n’est pas éternel • Les carburants : • Rareté du pétrole et effet de serre • Cependant, l’agriculture ne suffirait pas à remplacer le pétrole
Le XXème Siècle : continuité et ruptures • Continuité • Poursuite de l’évolution démographique • Actuellement, 3% d’agriculteurs dans la population active • Natalité en forte baisse, compensée par immigration. • L’augmentation du capital par ha et par travailleur • Renforcement du rôle de l’Etat • Quasi disparition de celui de l’église (sauf éducation, et, temporairement, la JAC) • Le corporatisme agricole; Le rôle du crédit agricole • Ruptures • La dissolution du lien colonial • L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • La crise de 1929 et l’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • La monté du rôle des Industries alimentaires • Une originalité agricole : le mouvement coopératif
L’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • L’intervention de l’Etat en agriculture aura été forte depuis le XVIIIèmesiècle (et avant) • Jusqu’en 1930, le marché avait toujours été le régulateur ultime • A partir de 1935 aux USA, et 1940-45 en France, l’agriculture est déconnectée du marché • Les prix sont fixés par l’Etat • La PAC accentue cette politque • Le résultat est spectaculaire :
Le XXème Siècle : continuité et ruptures • Continuité • Poursuite de l’évolution démographique • Actuellement, 3% d’agriculteurs dans la population active • Natalité en forte baisse, compensée par immigration. • L’augmentation du capital par ha et par travailleur • Renforcement du rôle de l’Etat • Quasi disparition de celui de l’église (sauf éducation, et, temporairement, la JAC) • Le corporatisme agricole; Le rôle du crédit agricole • Ruptures • La dissolution du lien colonial • L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • La crise de 1929 et l’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • La monté du rôle des Industries alimentaires • Une originalité agricole : le mouvement coopératif
La monté du rôle des industries agroalimentaires • Jusqu’en 1900, liens directs fréquents entre producteurs et consommateur • Rôle des « foires et marchés » , • du métayage et du fermage en nature • Disparaît avec : • les progrès de l’urbanisation • Les exigences des consommateurs et les changements de mode de vie • Implique que la politique alimentaire est différente de la politique agricole
Le XXème Siècle : continuité et ruptures • Continuité • Poursuite de l’évolution démographique • Actuellement, 3% d’agriculteurs dans la population active • Natalité en forte baisse, compensée par immigration. • L’augmentation du capital par ha et par travailleur • Renforcement du rôle de l’Etat • Quasi disparition de celui de l’église (sauf éducation, et, temporairement, la JAC) • Le corporatisme agricole; Le rôle du crédit agricole • Ruptures • La dissolution du lien colonial • L’agriculture n’est plus la seule source de matières premières • La crise de 1929 et l’abandon du marché comme régulateur de la production agricole • La monté du rôle des Industries alimentaires • Une originalité agricole : le mouvement coopératif
Une originalité agricole : le mouvement cooperatif • Avantage et inconvénients du capitalisme : • Avantage : la possibilité de mobiliser de grandes quantités d’épargne dans des sociétés anonymes • Inconvénient : le pouvoir à l ’argent • La proposition du mouvement coopératif : • Conserver la possibilité de mobiliser l’épargne collective • Un homme = une voix • Les réalisations • Echec ces « coopératives ouvrières » • Succès considérable des coopératives agricoles au 20ème siècle • Cela peut – il durer ?
La politique agricole aujourd’hui • La PAC A l’origine : • dans la ligne des années 30 • Idée fédératrice pour l’Europe, autour de la sécurité alimentaire • Le revenu agricole est un moyen, non une fin • Le systèmes des prélèvements/restitution • Large autonomie des Etats sur les « structures » • Evolution récente : • Succès dépasse les espérances • La recherche de la maîtrise de l’offre ; Les quotas laitiers • Conflit avec les USA ; L’OMC. • La théorie du « farm problem » • Les paiements découplés • L’écoconditionalité • Le libéralisme a-t-il crée une classe de rentiers ?