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LES TEMPLES DE BANGKOK
Capitale de la Thaïlande, Bangkok est l’une des plus grandes villes du monde. Même si sa population est officiellement de 6,5 millions d’habitants, c'est loin d'être le chiffre réel, bon nombre d'entre eux restant enregistrés dans leur ville d’origine.
A première vue, Bangkok apparaît comme une ville démentielle à cause de sa circulation. Ce n’est plus la paisible cité lacustre découverte par les Occidentaux au milieu du XIXe siècle! Toutefois, sortant des artères principales, il faut savoir trouver les îlots de sérénité que sont les temples de la ville, les « wats» dont cours et jardins sont protégés du monde extérieur, souvent par de hauts murs. La ville en contiendrait trois cent quatre-vingt-un qui sont des sources permanentes de spiritualité pour les Thaïlandais. Alors, pourquoi n’en serait-il pas de même pour apaiser le touriste pressé? J’aime les « wats » de Bangkok et je vais vous en présenter quelques-uns.
Dans le cloître qui entoure le Wat Phra Kaeo, de nombreuses fresques illustrent l’histoire du Ramakien, version thaïlandaise du Ramayana. Peintes durant le règne de Rama III, elles durent être restaurées à plusieurs reprises
Contigu au Palais-Royal et partie intégrante de sa visite, le WatPhraKaeo, temple du Bouddha d’émeraude, constitue en quelque sorte la chapelle du Palais. Il est composé d’un nombre imposant de flèches dorées, de pavillons divers et, bien sûr, du sanctuaire qui renferme le célèbre Bouddha. Ce lieu joue un grand rôle dans la vie des Thaïlandais. Ils viennent se prosterner devant l’autel doré, déposer des offrandes de fleurs ou des bâtonnets d’encens alors que le Bouddha semble les toiser, imperturbable, perché sur un autel mesurant II m de hauteur …
Ci-dessus, Kinari, mi-femme, mi-oiseau. Les gardiens du temple, couple de démons Yakshas, sont particulièrement imposants par leur hauteur et leur air féroce!
Sur une vaste terrasse de marbre, s’élèvent le Prasad Phra Thepbidon, lepanthéon royal, le Phra Mondop, la bibliothèque et un remarquable stupa doré érigé par Rama IV. Cette terrasse fut construite sur les ruines de bâtiments plus anciens détruits par un incendie sous le règne de Rama Ier, fondateur des Chacri, dynastie régnante actuelle.
Le Phra Mondop est une bibliothèque qui fut construite au milieu d’un étang pour éviter que les termites puissent s’attaquer aux documents bouddhiques. On y réalisait, entre autre, la traduction des correspondances étrangères. Ses portes dorées sont remarquables.
Le Prasad Phra Thepbidon, le Panthéon royal, contient des statues grandeur nature de toute la dynastie des Chacri. Il n’est ouvert au public qu’une fois par an, le 6 avril, jour du Chacri.
Voici l’extérieur de la chapelle royale qui accueille le Bouddha d’émeraude. Les piliers sont incrustés de mosaïque de verre.
Le Bouddha d’émeraude qui mesure 75 cm, est surmonté d’un parasol à neuf étages. Notez que, malgré son nom, il n’est pas en émeraude mais en jade. Trois fois par an, le roi change les vêtements de ce bouddha: robe dorée avec diamants pour la saison chaude, émaillée bleue pour celle des pluies, en mailles d’or pur pour la saison fraîche!
Vue d’ensemble prise de l’une des extrémités des constructions.
A proximité du Palais royal se trouve le WatPho, le temple du Bouddha couché. C’est le plus ancien et le plus vaste de Bangkok. Il est entouré de hauts murs percés de seize portes dont deux accessibles au public. Ce lieu est si encombré de pavillons, de statues et de jardins qu’il est difficile de s’y retrouver! Il apparaît, de plus, hérissé d’une forêt de chédis (stupas).
Quatre grands chédisprès de la chapelle principale , chacun recouvert de faïences de couleurs différentes honorent la mémoire des quatre premiers rois de Bangkok. Entourant les cloîtres, on en retrouve encore 91. Les 71 plus petits contiennent les cendres de différents membres des familles royales tandis que les 20 plus grands sont occupés par des reliques de Bouddha.
Ces diverses sculptures de pierre servaient de lest aux bateaux royaux revenant de Chine après y avoir livré le riz!
Les premiers rois du pays avaient donné à ce temple une mission d’enseignement public. On l’a même appelé « la première université de Thaïlande ». On y retrouve toutes sortes d’objets et de personnages non reliés au bouddhisme, mais permettant d’acquérir des connaissances de tous genres : techniques de massage et de méditation, défense, morale, littérature, astrologie, médecine, pharmacie, etc. La principale attraction reste, toutefois, l’immense Bouddha couché, le plus grand de la Thaïlande, mesurant 46 m de long et 15 de haut. Il est entièrement recouvert de feuilles d’or.
Sur les pieds, des incrustations de nacre illustrent les 108 marques distinctives permettant de reconnaître un vrai Bouddha.
En haut, à droite, les boucles qui ornent l’arrière de la tête du Bouddha.
A l’arrière du Bouddha, tout le long du mur de la chapelle sont installés des bols à aumône. Les fidèles déposent une pièce dans chacun!
Voici maintenant le Wat Traïmit, le temple du Bouddha d’Or. Il contient un bouddha en or 18 carats de 3 m de hauteur et pesant cinq tonnes et demi.
Il faut monter au 2e étage pour trouver le sanctuaire. En-dessous se trouve un petit musée.
Ce Bouddha fut découvert, par hasard, lors de l’extension du port, en 1953. Il était recouvert d’une carapace de stuc qui, ramollie par la pluie, se brisa lors d’une chute durant son transport, en 1955. Il viendrait d’Ayuthaya et aurait été recouvert au XVIIIe siècle pour le dissimuler aux envahisseurs birmans! Les Thaïlandais l’ignorèrent eux-mêmes durant près de 200 ans!
La Grande balançoire est un souvenir de la ville d’autrefois. Chaque année, des jeunes gens se balançaient pour tâcher d’attraper l’un des grands sacs pleins de monnaie, suspendus à un poteau de 23 m de hauteur. Le Wat Suthat a été construit, en face, dans le deuxième quart du XIXe siècle.
Une galerie, ornée de bouddhas, entoure un imposant wiham,édifice où sont conservés des objets sacrés. Ces photos, placées à la base des stèles recevant les bouddhas, montrent qu’ils ont été érigés en mémoire de défunts.
Ce bouddha, le Phra Phutta Si Sakayamuni,a été fondu au XIVe siècle pour un temple de Sukhothaï, ancienne capitale du premier royaume thaï indépendant, au XIIIe siècle. Surprise : alors que des fidèles se recueillent, d’autres s’installent pour prendre leur repas dans le temple…
Comme il y avait une colline artificielle au centre d’Ayuthaya, capitale avant Bangkok, le roi Rama III décida d’en faire ériger une dans cette ville. Ce fut difficile car le sol était trop meuble et les travaux ne se terminèrent que sous Rama V. C’est la Montagne d’Or qui mesure 78 m de hauteur. Elle fut longtemps le point le plus élevé de la ville. A ses pieds se trouve le Wat Sa Ket qui, lui, fut construit durant la période d’Ayuthaya. Il fut célèbre à cause de ses crémations. Les simples citoyens devaient se faire incinérer hors des murs de la ville et ce temple était situé juste à proximité de l’une des principales portes de la cité.
Pour atteindre le sommet de la Montagne d’Or, il faut gravir 318 marches, pas très hautes cependant, en empruntant un escalier circulaire.
En route, nous croisons quelques statues et cette reproduction du site.
Du haut de la colline, les visiteurs jouissent d’une vue à 360 degrés. Ci-dessous , nous pouvons voir le Wat Sa Ket.
Un peu partout dans la ville, de grands portraits du roi comme le montre cette photo au zoom.
Un chédi doré domine la colline. Il abrite des reliques de Bouddha. Sous le chédi, quatre bouddhas sont placés dos à dos.
Le Wat Benchama Bophit, le temple de marbre, est le plus récent des temples royaux de Bangkok. C’est le roi Chulalongkorn qui en commença la construction, en 1901, en confiant la réalisation à son demi-frère, architecte. Celui-ci s’est souvent éloigné du style traditionnel. On remarque, notamment, la profusion de marbre de Carrare, la cour fermée et les tuiles chinoises jaunes des toits. Le temple fut terminé quelques jours après la mort du roi. Son nom signifie : « temple du cinquième roi ». Pour moi, il marque aussi une aventure qui m’arriva lors de ma visite, en 1991 : je m’y suis laissée enfermer alors que je m’appliquais à trouver un Bouddha particulier, le Bouddha jeûnant!
De chaque côté de l’entrée, un singha, grand lion, monte la garde.
Les fenêtres sont garnies de vitraux selon une influence occidentale.
Au centre, ce bouddha auquel on accède de trois côtés de l’édifice.
Autour de la cour de marbre, de style Renaissance, une galerie abrite 51 bouddhas de styles différents, représentant toutes les époques de l’art bouddhique en Thaïlande, Inde, Chine, Japon et Tibet..
Quelques styles différents : Bouddha debout et Bouddha marchant, Bouddha assis.
Et voici le bouddha jeunant, cause de mes alarmes. Quand j’ai réalisé que j’étais enfermée, j’ai martelé la porte en criant « Open the door », sans succès! Puis, environ dix minutes plus tard, une femme est entrée, par une autre issue, avec seau et balai. Elle venait faire le ménage et j’ai filé au plus vite sans même savoir où j’allais me retrouver à la sortie!!!
Un petit canal sépare le temple du quartier des bonzes. Là, le roi actuel fit sa retraite bouddhique.
Une école est située en arrière du temple et j’ai vu les enfants, encadrés par leurs professeurs, arriver et s’asseoir sagement le long du canal. Puis un pique-nique leur fut distribué. Ils se sont alors installés sur la pelouse, étalant des journaux pour s’asseoir et y déposer leur nourriture…