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Palmyre (en grec ancien Πάλμυρα) est une oasis du désert de Syrie , à 210 km au nord-est de Damas . Son nom sémitique, attesté déjà dans les archives de Mari ( XVIII e siècle av. J.-C. ) est Tadmor ( تدمر). C’est toujours son nom actuel. Mis en images par rhea46 23/07/2010.
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Palmyre (en grec ancienΠάλμυρα) est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. Son nom sémitique, attesté déjà dans les archives de Mari (XVIIIe siècle av. J.-C.) est Tadmor (تدمر). C’est toujours son nom actuel. Mis en images par rhea46 23/07/2010
Oasis du désert de Syrie au nord-est de Damas, Palmyre abrite les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture de Palmyre unirent aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.
Au cours de la crise du IIIe siècle, Palmyre échappa aux invasions perses qui ravagèrent la Syrie en 252 apr. J.-C. et 260 apr. J.-C.. Après 260 apr. J.-C., ce fut un notable de Palmyre, Odénat, qui fut chargé par l’empereur Gallien de coordonner la défense de l’Orient. Quand sa veuve Zénobie tenta de prendre le pouvoir comme impératrice avec son fils Wahballat, Palmyre se retrouva impliquée un peu malgré elle dans une guerre civile romaine. En 273 apr. J.-C., vaincue par Aurélien à Antioche puis à Émèse, Zénobie se replia avec ses troupes sur Palmyre, où Aurélien vint la poursuivre. Dans un premier temps les notables de Palmyre se rallièrent à Aurélien et chassèrent Zénobie, qui fut arrêtée. Aurélien laissa à Palmyre une petite garnison et rentra en Italie. À ce moment éclata dans la cité une révolte qui tenta de remettre le pouvoir à Antiochos, le père de Zénobie. Aurélien revint sur ces pas, mata la révolte et exerça des représailles sur la ville. Ses principaux sanctuaires furent pillés, et l’empereur réquisitionna tout le quartier ouest de la ville pour y installer à demeure la Ière Légion Illyrienne.
Au IVe siècle et par la suite, Palmyre ne fut plus la prospère cité caravanière d’autrefois. C’est une ville de garnison, occupée par la Ière Légion Illyrienne, étape d’une route militaire reliant la région de Damas à l’Euphrate (la Strata Diocletiana). La partie monumentale de la ville fut protégée par un rempart qui laissait en dehors tout le quartier sud (entre le wadi et la source Efqa), quartier peut-être abandonné à cette date. Sous Constantin Ier les forts de la Strata Diocletiana furent pour la plupart abandonnés mais Palmyre demeura jusqu’au VIe siècle une ville romaine occupée par l’armée, tandis que la steppe tout autour était occupée par des communautés de moines monophysites, et contrôlée par les tribus arabes Ghassanides, chrétiennes et alliées de l’Empire. Des églises furent construites, tandis que d’anciens temples païens comme la cella de Baalshamin ou encore celle du sanctuaire de Bel furent convertis en églises et décorés de peintures murales
Au temps de son apogée au début du IIIe siècle, la ville de Palmyre était beaucoup plus étendue que l’actuel site archéologique, pourtant très vaste. La plupart des maisons étaient faites de briques crues, qui n’ont guère laissé de vestiges visibles. Ce que l’on voit aujourd’hui c’est le squelette de pierre de la ville, c’est-à-dire les monuments publics, ou parfois simplement les colonnes qui entouraient l’atrium des demeures les plus riches, tandis que le reste a disparu. La ville se développa d’abord à l’emplacement du sanctuaire de Bel puis, quand le grand parvis fut construit au Ier siècle, elle s’étendit entre le sanctuaire de Bel et la source Efqa au sud-ouest (là où aujourd’hui il n’y a plus que les jardins de l’oasis). Autour de la ville furent venues se fixer des familles arabes d’origine nomade, chacune autour de son sanctuaire tribal, comme celui de Baalshamin ou, tout à l’ouest sur la route d’Émèse, celui d’Allat. Au cours du IIe siècle ces banlieues furent intégrées au tissu urbain avec la construction du quartier monumental structuré autour de la grande colonnade.
Pendant cette période prospère, Palmyre était une ville ouverte, dépourvue de remparts. Il existait un mur (traditionnellement appelé « mur de la douane ») entourant un très vaste secteur tout autour de la ville, mais ce mur de pierres ou de briques crues selon les secteurs n’avait aucune fonction militaire ou de prestige, c’était, semble-t-il, une simple limite administrative pour le paiement des taxes fixées par le « tarif de Palmyre », datant de l’empereur Hadrien. À la fin du IIIe siècle, un rempart défensif fut construit à la hâte en remployant des pierres prélevées sur des monuments funéraires, et ne protégeant que le quartier monumental, tandis que le reste de la ville était sans doute abandonné.
En dehors des murs de leur cité, les Palmyrènes construisirent une série de grands monuments funéraires, qui forment maintenant la Vallée des tombes, nécropole qui s’étend sur une longueur d’un km, avec toute une série de grandes structures très richement décorées. Ces tombes, dont certaines sont en sous-sol, ont été creusées ou construites avec des compartiments où les morts reposaient étendus. Des stèles calcaires, avec des bustes des défunts (de style parthe, romain ou iranien) sculptés en haut-relief, scellaient l’ouverture rectangulaire des compartiments. Ces reliefs, qui représentent la personnalité ou l’âme de la personne enterrée, s’intègrent à la décoration murale de la chambre funéraire. Les stèles qui représentent des scènes de banquets correspondent au tombeau collectif d’une famille plutôt qu’à celui d'un individu.
Le théâtre présente aujourd’hui 9 rangées de gradins, mais il devait en comporter 16 à l’origine, grâce à l’adjonction d’une structure en bois[2]. Il a été daté du début du Ier siècle de notre ère. Derrière le théâtre se trouve un petit Sénat, où les notables locaux examinaient les lois et les décisions politiques, et ce que l’on nomme « cour du Tarif », à cause d’une inscription laissant penser à la perception d’un droit de péage coutumier pour les caravanes. À proximité s’étend la grande agora (48 x 71 m), avec les restes d’une salle de banquet (triclinium). L’entrée de l’agora était décorée de statues de Septime Sévère et de sa famille.
L’édifice le plus imposant de Palmyre est l’énorme temple hellénistique de Ba'al (Bel), qui a pu être décrit comme « le plus important édifice religieux du premier siècle de notre ère au Moyen-Orient »[1]. Il est fort bien conservé, présentant des éléments architecturaux jusqu'à son sommet orné de merlons triangulaires jointifs. Le sanctuaire central (cella) a été construit au début du Ier siècle après J.-C., suivi d'un grand portique à double colonnade d'ordre corinthien. Le portique ouest et l’entrée (propylée) datent du IIe siècle. Le temple mesure 205 x 210 m