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Syndromes autoinflammatoires. Bruno Tribout Médecine Vasculaire CHU AMIENS. Syndromes autoinflammatoires. Maladies caractérisées par une fièvre et une inflammation localisée apparemment non provoquée impliquant l’ immunité innée Distinction des maladies auto-immunes : immunité adaptative
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Syndromes autoinflammatoires Bruno Tribout Médecine Vasculaire CHU AMIENS
Syndromes autoinflammatoires • Maladies caractérisées par une fièvre et une inflammation localisée • apparemment non provoquée impliquant l’immunité innée • Distinction des maladies auto-immunes : immunité adaptative • en l’absence d’auto-anticorps • ou lymphocytes T spécifiques d’un antigène • Dont les syndromes de fièvre périodique héréditaire • causes : anomalies congénitales de la régulation de l’immunité innée
Fièvre Méditerranéenne Familiale (1) • Fièvre périodique isolée (25% cas) ou associée polysérite : • Accès récurrents aigus autolimités péritonite, pleurésie, synovite (arthrite) • Age survenue 1er accès < 20 ans (90% cas) • Durée accès < 2j [6 – 96 h] : Accès brutaux ( 2 – 4h ) sévères et brefs • Péritonite (95% cas) : abdomen aigu > douleurs abdominales modérées • Monoarthrite avec épanchement : genou, cheville, poignet (75% cas) • monoarthrite > polyarthrite migratrice ou arthrite chronique destructrice • Pleurésie unilatérale : douleur thoracique (30% cas) • Péricardite (< 1% cas) • Oedème rouge douloureux unilatéral scrotum: vaginalite < 20 ans (5%) • Erythème érysipèloïde : Pseudo érysipèle : jambe, pied (<5% cas) • manifestation spécifique (7 à 40% cas) cellulite infectieuse érysipèle • Myalgies sévères fébriles prolongées : spécifiques mais rares (<1% cas)
Fièvre Méditerranéenne FamilialeAccès : durée périodicité Durée accès< 2j [6 – 96 h] : Accès brutaux ( 2 – 4h ) sévères et brefs Rémissions variables
Fièvre Méditerranéenne FamilialeErythème érysipèloïde : Pseudo érysipèle Plaques erythèmateuses chaudes, douloureuses, bordures bien définies localisées : portion distale des jambes, malléole interne, dos du pied Barzilai A J Am Acad Dermatol 2000;42:791-795
Fièvre Méditerranéenne Familiale (2) • Biologie : non spécifique • phase aiguë : hyperleucocytose neutrophile, CRP, fibrinogène, SAA • macroprotéinurie > 500 mg/j amylose AA • Histologie : influx massif stérile de PNNdes sites atteints • Complication : amylose AA : Pronostic FMF • rein, tube digestif, foie, rate > cœur, testicules, thyroïde • - Absence amylose : espérance vie normale • - Avant colchicine : amylose AA chez 60% cas après 40 ans décès < 60 ans • - Mise sous Colchicine 2mg/j : arrêt amylose AA et régression protéinurie • Même si la colchicine ne prévient pas les accès fébriles : non-répondeurs • la colchicine prévient amylose AA
Fièvre Méditerranéenne Familiale (3) • Génétique – Epidémiologie : prévalence > 10 000 cas • - Transmission familiale: autosomique récessive : horizontale • (autre cas dans fraterie) • - Ascendants : bassin méditerranéen : groupes ethniques • Juifs Sépharades (1:5 à 1:16) > Juifs Ashkénazes (1:5 non pénétrance) • Arméniens (1:7) Italiens • Turks, Arabes (1:5) fréquence gène selon groupes ethniques • Gène : MEFV : diagnostic génétique mutations fréquentes : exons 10 >> 2
Fièvre Méditerranéenne Familiale (4) • Protéine : pyrine ou marénostrine • - Expression : granulocytes, monocytes, ¢ dendritiques, fibroblastes • peau, péritoine, synoviale • - Co-localisation cytoplasmique avec microtubules colchicine • régulation réponse inflammatoire au niveau organisation cytoquelette • - Localisation nucléaire : régulation en amont activation Interleukin-1 • régulation nuclear factor NFB • régulation apoptose leucocytaire • Hétérozygotes : protéines inflammation : réponse inflammatoire accrue • - avantage de survie hétérozygotes par réponse accrue contre infections • - mutations apparues il y a 2500 ans chez ancêtres communs du Moyen Orient
Fièvre Méditerranéenne Familiale (5) • Diagnostic essentiellement clinique : • histoire de la maladie • analyse détaillée des accès : examen clinique durant un accès • groupe ethnique à haute prévalence maladie • réponse favorable à colchicine : mauvais ou non-répondeurs 5% • autres répondeurs : goutte, maladie de Behçet • Diagnostic génétique moléculaire : gène MEFV
Fièvre Méditerranéenne Familiale (6) • Traitement : Colchicine depuis 1974 : effet sur cytosquelette PNN • efficacité prévention accès fébriles : 60% cas • réduction nombre accès : 20 à 30% cas • non-répondeurs : 5% cas essai Interféron- • dose adulte : 1mg/j - sinon 2mg/j – maximum jusqu’à 3mg/j • tolérance : diarrhée ou douleur abdominale (20% cas) • effets indésirables : myopathie, neuropathie, leucopénie • si insuffisance rénale ou hépato-cellulaire • Traitement accès établi : colchicine inefficace • diclofénac 75 mg IM • Importance de compliance, observance thérapeutiques de colchicine • arrêt rechute accès au bout de qq jours • traitement poursuivi pendant la grossesse
Syndrome hyper-IgD (1) • Fièvre périodique avec ADNP cervicales, douleurs abdominales • Age survenue 1er accès < 1 ans • accès provoqué par : vaccination, traumatisme, chirurgie, stress • Accès : annoncé par frissons, puis hyperthermie brusque avec toujours : • - polyADNP cervicale • - douleurs abdominales avec vomissements et/ou diarrhée • Souvent * Hépatosplénomégalie • * Céphalées • * Arthalgies, arthrites symétriques • * Erythème maculo-papuleux, purpura pétéchial • Rarement * Aphtose buccale ou vaginale • Durée accès : 4 à 6j : défervescence progressive • Régression lente symptômes cutanés et articulaires • Rechute périodique : 4 à 6 semaines mais variabilité
Syndrome hyper-IgDErythème maculo-papuleux, purpura pétéchial
Syndrome hyper-IgDAccès : durée périodicité Durée accès : 4 à 6j : défervescence progressive Régression lente symptômes cutanés et articulaires Rechute périodique: 4 à 6 semaines mais variabilité
Syndrome hyper-IgD (2) • Biologie : permanente polyclonale IgD > 100 UI/ml sauf si âge < 3 ans • IgA associée IgD : 80% cas • excrétion urinaire modérée acide mévalonique lors poussées • Phase aiguë : leucocytose, CRP, SAA • Pronostic • accès fébriles durant toute la vie • fréquence maximale : enfance et adolescence • amylose AA : rare • absence de destruction articulaire
Syndrome hyper-IgD (3) • Génétique – Epidémiologie : prévalence > 170 cas • - Transmission familiale: autosomique récessive : horizontale • (autre cas dans fraterie: 50% cas) • - Ascendants : Hollandais, Français (60% cas) • Caucasiens d’Europe de l’Ouest et du Nord fréquence gène = 1:350 • Gène de la mévalonate kinase: diagnostic génétique mutations fréquentes • Protéine: mévalonate kinase • - Enzyme-clé du métabolisme du cholestérol • étape suivante après HMG-CoA réductase (inhibiteurs : statines) • - Activité mévalonate kinase : 5 à 15% • hypocholestérolémie modérée • excrétion urinaire modérée acide mévalonique lors poussées • - Excrétion Ac mévalonique Leukotriène E4 médiateur pro-inflammatoire
Syndrome hyper-IgD (4) • Diagnostic clinique : • histoire de la maladie • analyse détaillée des accès : examen clinique durant un accès • développement toujours dans l’enfance • dosage IgA et IgD • Diagnostic génétique moléculaire : gène mévanonate kinase • Traitement : ? • thalidomide : échec • prednisone • statine : inhibiteur HMG-CoA réductase simvastatine 80mg/j • anti-TNF : étanercept ?
TNF-receptor-associated periodic syndrome TRAPS (1) • Fièvre périodique isolée ou avec myalgies, conjonctivite, érythème • Age survenue 1er accès < 20ans • Myalgies localisées migratrices (80% cas) • douleurs constrictives localisées d’un groupe musculaire • Douleurs abdominales parfois coliques (fréquentes) • associées : diarrhée ou constipation, nausées, vomissements • Conjonctivite douloureuse, œdème péri-orbitaire (fréquents) • Douleur thoracique : pleurésie ou myalgie localisée (50% cas) • Lésions cutanées douloureuses : tronc et extrémités migration distale • macules érythémateuses ou plaques œdèmateuses (60%) • Arthralgies >> arthrite grosses articulations (fréquentes) • Douleur testiculaire • Céphalées • Durée prolongée accès > 14j : 1 à 2j > 7j semaines continu
TRAPSAccès : durée périodicité Durée prolongée accès > 14j : 1 à 2j > 7j semaines continu
TNF-receptor-associated periodic syndrome TRAPS (2) • Biologie : -Hyper globulinémie polyclonale prédominant sur IgA • avec possible IgD mais < 100 UI/ml • - [récepteur soluble de type 1 du TNF]sérum • Phase aiguë : leucocytose neutrophile, CRP • Histologie cutanée : infiltrat de cellules mononuclées • périvasculaire et interstitiel • Complication : Amylose AA : Pronostic • amylose AA chez 25% des familles : rein > foie • chez 10% des patients • syndrome néphrotique réversible sous étanercept (anti-TNF)
TNF-receptor-associated periodic syndrome TRAPSSyndrome néphrotique révèlant une Amylose AA rénale survenant malgré un traitement par Etanercept NIHHull KM N Engl J Med 2002;346:1415-1416
TNF-receptor-associated periodic syndrome TRAPS (3) • Génétique – Epidémiologie : 20 familles • - Transmission familiale: autosomique dominante : verticale • (autre cas : parents ou oncles, tantes) • - Ascendants : Ecossais, Irlandais : 1ère famille rapportée • distribution large dans population : maladie ethniquement neutre • Gène du récepteur type 1 du TNF : diagnostic génétique • mutations fréquentes • Protéine: récepteur type 1 du TNF : TNFRSF1A • TNF- molécule pléïotrope inflammation : • sécrétion cytokines, activation leucocytes, fièvre, cachexie • Récepteur trans-membranaire 55 kDa : transduction signal du TNF- activation récepteur clivage et libération partie extra¢ dans circulation • Récepteur soluble : rôle d’inhibiteur du TNF- • mutation : défaut de clivage transduction continue signal TNF- • Inflammation incontrôlée
TNF-receptor-associated periodic syndrome TRAPS (4) • Diagnostic clinique : • accès prolongés • transmission verticale : autosomique dominante • réponse favorable à la prednisone • Diagnostic génétique moléculaire : gène du récepteur type 1 du TNF • Traitement • colchicine : inefficace • prednisone : dose > 20 mg/j • réponse spectaculaire initiale décline avec temps majoration dose • effets indésirables de la corticothérapie • inhibiteurs du TNF :étanercept protéine de fusion • [récepteur soluble type 2]-[fragment Fc IgG1]- [récepteur soluble type 2]