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L’AVÈNEMENT DE LA RADIODIFFUSION SONORE ET DE LA TELEVISION NUMERIQUES TERRESTRES AU BENIN : QUELS ACTEURS POUR QUELLES CONTRIBUTIONS. Présentation : Victorin AGBONON Conseiller à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication. L’AVÈNEMENT DE LA RADIODIFFUSION SONORE
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L’AVÈNEMENT DE LA RADIODIFFUSION SONORE ET DE LA TELEVISION NUMERIQUES TERRESTRES AU BENIN :QUELS ACTEURS POUR QUELLES CONTRIBUTIONS Présentation : Victorin AGBONON Conseiller à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication L’AVÈNEMENT DE LA RADIODIFFUSION SONORE ET DE LA TELEVISION NUMERIQUES TERRESTRES AU BENIN :ENJEUX, DEFIS Cotonou, le 20 décembre 2010
INTRODUCTION Rappel des résultats de GE-06 • Du 15 mai au 16 juin 2006 s'est tenue à Genève la Conférence régionale des radiocommunications dont le but était à l’origine d'organiser, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, le paysage de la diffusion hertzienne le jour où l'analogique aura disparu.
L'objet de cette conférence était d’organiser durablement le partage aux frontières des bandes de fréquences 174-230 MHz (bande III) et 470-862 MHz (bandes IV et V, utilisées pour les autres chaînes de télévision analogique et pour la TNT). TNT : Télévision Numérique Terrestre
Dans tous les pays représentés, ces fréquences sont essentiellement utilisées, de longue date, pour la diffusion audiovisuelle terrestre ; c'est donc la planification de la télévision, la radio numérique et les services de demain qui ont guidé toutes les délégations.
Jusqu’à présent, nous avons reçu la télévision grâce à un signal analogique qui arrive sur les antennes râteaux ou les paraboles. Le passage au « tout numérique » implique que ce signal va passer de l’analogique au numérique, c’est ce que l’on appelle la numérisation.
Ce passage au numérique représente une véritable révolution universelle pour les communications audiovisuelles dont entre autres la radiodiffusion. Il induit des changements fondamentaux dans la façon dont on produit, distribue et consomme la radio et la télévision. Le passage de l’analogique au « tout-numérique » va finalement libérer des fréquences.
Elles sont dites ‘’fréquences en or’’ ou le ‘’dividende numérique’’. Le passage de l’analogique au numérique impose alors des exigences à tous les acteurs de la chaîne des valeurs de la radiodiffusion, notamment ceux du Bénin. La numérisation de la diffusion hertzienne de la radio représente un enjeu de premier plan pour ce média dont le rôle est essentiel en matière de pluralisme et de diversité culturelle.
Pour cet exposé introductif, je propose de survoler quelques points fondamentaux : I- Qu’est-ce que le numérique II- Avantages du passage de la diffusion analogique terrestre à la diffusion numérique terrestre. . III- Les conséquences techniques IV- Conséquences économiques pour les opérateurs et les usagers ? (model économique) V- Conséquences d’ordre juridique et réglementaire ? VI- Conséquences pour les professionnels de l’audiovisuel.?
Qu’est ce que le numérique • L’adjectif numérique, (du latin numerus qui signifie nombre) qualifie tout ce qui est représenté par un ensemble conventionnel de chiffres et se fait avec des nombres. Se dit de la représentation d’information, de grandeur physique au moyen des chiffres (par opposition à analogique) ainsi que des procédés, systèmes ou dispositifs utilisant ce mode de représentation.
D’après le nouveau Petit Robert de la langue française édition 2007, le numérique, nom masculin, est défini comme étant “l’ensemble des techniques utilisant des signaux numériques, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)“. • Les signaux numériques sont des signaux à valeurs discrètes, sous forme de nombres (donc pas continues) représentant des informations telles que le son, l’image, le texte, les données informatiques, etc.
Le numérique est alors la traduction en langage binaire, c’est-à-dire en série de 0 et 1, de différentes données tel le son, le texte, les graphismes. Le numérique ne connaît que deux états à l’instar d’une ampoule électrique ; soit elle est allumée « 1 » ou éteinte « 0 » (un signal discontinu).
Le numérique est tout dispositif qui utilise le langage informatique (ordinateur, téléphone GSM, support et lecteur CD/DVD, appareil photo numérique, émetteurs et récepteurs radio et TV numériques, clé USB, etc. Le numérique, c’est la quantité, la qualité, l’interactivité et la robustesse.
Ces informations ainsi traduites deviennent faciles à transporter, à dupliquer, à diffuser sans jamais altérer leur état initial. Ce qui n’est pas le cas dans l’analogique où une certaine déperdition de la qualité se produit au fur et à mesure que l’on réalise des copies Le numérique suscite donc beaucoup d’enthousiasme à cause des avantages techniques et économiques qui lui sont associés. Le signal numérique coûterait moins cher que le signal analogique.
Il permet, grâce à son mode de codage, de diffuser plusieurs programmes sur une fréquence, ce qui n’est pas possible en mode analogique. Cette nouvelle technologie de diffusion de la radio apparaît comme une solution à la pénurie constatée sur la bande FM. C’est une percée fondamentale dans l’évolution de la technologie radiophonique.
II - AVANTAGES DU PASSAGE DE LA DIFFUSION ANALOGIQUE TERRESTRE A LA DIFFUSION NUMERIQUE. 1- Avantages pour la Radio Numérique Terrestre RNT On a : 1.1- Une multiplication des programmes (6 à 24 en qualité son stéréo CD et 10 à 35 en qualité son FM selon la norme de compression utilisée en production). 1.2- Une radio mieux partagée, avec une meilleure couverture du territoire qu'elle soit nationale, régionale ou locale.
1.3- Une consommation d’électricité très réduite. 1.4- Une puissance des émetteurs moins élevée pour une même couverture. 1.5- Une radio plus mobile, que l'on peut retrouver sur tous les supports : auto-radios, baladeurs, téléphones portables, ordinateurs fixe et portable, clé USB, PDA, etc.
1.6- Une radio plus simple d'utilisation : plus besoin de chercher sa fréquence quand on voyage, c'est par le nom de la radio que l'on trouvera sa station favorite. 1.7- Un son de meilleure qualité, 1.8- Une diffusion simultanée dans plusieurs langues différentes le même programme
1.9- Une radio numérique c'est enfin une radio enrichie avec des offres et des services démultipliés : avec la possibilité d'associer des informations visuelles (la pochette de l'album que l'on écoute, la liste des titres, mais aussi des informations sur le trafic routier, sur les places de parkings, la météo…) ; avec aussi des fonctionnalités nouvelles : pause, retour en arrière d'un programme écouté en direct, écoute différée, etc.
2– Avantages pour la Télévision Numérique Terrestre TNT Ils ont pour noms : 2.1- Multiplication des programmes (6 à 18 TVSD et 1 à 3 TVHD par canal/fréquence selon la norme de compression utilisée en production et du multiplexage statistique). 2.2- Amélioration de la qualité de réception (système insensible aux échos)-image qualité DVD originale contre VHS; son Dolby Digital contre stéréo/Nicam.
2.3- Gestion plus économe du spectre des fréquences 2.4 Utilisation du dividende numérique pour des nouveaux services. 2.5 Nouveaux marchés dans la production d’équipements numériques de réception. 2.6 Nouvelles perspectives de développement pour la production de programmes.
2.7 Portabilité et mobilité. 2.8 Puissance des émetteurs moins élevée pour une même couverture (25 à 30 fois). 2.9 Passage aisée de la SDTV à la HDTV. 2.10 Possibilité de sauvegarde des informations sur CD, DVD ou disque dur comme un simple fichier en conservant la qualité d'origine.
2.11 En télévision numérique, utilisation des anciennes installations en plus d'un décodeur ou adaptateur (à moins et à plus de 40 euros selon la complexité du terminal). 2.12 Intégration de la communication classique sur le poste récepteur (y compris Internet).
2.13 Possibilité d'offre élargie de services interactifs (Guide des programmes, EPG, sous titrage, contrôle d'accès, voie retour, ex. DVB-MHP, MHP (Multimedia Home Platform) désigne la norme pour une plateforme multimédia domestique) etc…. 2.14 Possibilité de diffuser simultanément dans plusieurs langues différentes le même programme à l’instar du disque optique DVD et de visualiser plusieurs chaînes en même temps sur un écran (Picture in Picture-PIP).
III- LES CONSEQUENCES TECHNIQUES Le model économique varie d’un pays à un autre Au niveau de l'entité qui a un message à diffuser, le coût et l'environnement technique changent. • Avec le passage au numérique, les radios devront acheminer leurs signaux vers un nouvel operateur, un nouveau prestataire technique appelé « multiplexeur », chargé de coordonner la diffusion de plusieurs programmes sur une même fréquence. Le multiplexage signe donc la fin de l’autodiffusion .
Si la radio sonore reste analogique, elle s’adaptera difficilement au contexte multimédia qui est désormais celui du monde en marche. Autrement dit, si les radios béninois ne s’adaptent pas, elles se trouveront marginalisées et perdront leur indépendance de média autonome.
L’avenir de la radiodiffusion sonore passe par l’avènement d’une technologie stable. Or, à l’heure actuelle, la mise en œuvre d’un système de compression des données permettant le passage de l’analogique au numérique pour la radio n’est pas homogène. Etant donné la vitesse à laquelle la technologie évolue, on peut se demander comment nos stations parviendront à faire des choix durables et opérationnels. Le DAB et le DVB sont deux normes différentes mais complémentaires. Ainsi le DVB-T (par voie de terre) selon certaines études, serait utilisée à la fois pour la réception fixe, portable et aussi mobile.
Une autre difficulté enfin. On a du mal à trouver le système de référence de radiodiffusion numérique. Les Etats n’adoptent pas la même attitude dans les pays du Nord et le cas de l’Afrique est encore un point d’interrogation quand on voit la difficulté avec laquelle elle se démène en matière de politique communautaire.)
IV- LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES • Le déploiement des services de radio numérique sur le territoire national implique un autre mode de réception • Les terminaux neufs dédiés à la réception de services de radio et capables d’afficher des contenus multimédia doivent permettre de recevoir les services de radio par voie hertzienne terrestre en mode numérique.
Pour être efficaces, les ministères en charge du commerce et celui des communications et nouvelles technologies de concert avec la HAAC doivent se concerter avec les représentants des constructeurs de récepteurs pour obtenir des appareils plus adaptés aux publics béninois. Malheureusement, une initiative nationale ne peut peser sur les marchands qui sillonnent le continent.
Pour qu’une Télévision soit compatible avec la télévision numérique terrestre, il suffit de prendre un décodeur (15 000 CFA environ) mais pour la radio numérique, c’est très différent. Pourquoi cette différence ? Parce qu’il n’est pas possible de rendre numérique le parc de radio existant, donc ce sont des millions de radios produites depuis des dizaines et des dizaines d’années qui sont bonnes à jeter. De surcroît, le prix moyen d’un bon récepteur numérique tourne autour de 80 €, soit plus de 52 500 F CFA.
Opportunités Economiques • Dividende numérique Le terme « dividende numérique » désigne les ressources en fréquences libérées par l’arrêt de la télévision analogique. L’utilisation du dividende numérique ne sera donc possible qu’après l’extinction de la télévision analogique
Pour l’Etat • Possibilité de ressources financières additionnelles résultant de la réallocation des fréquences libérées • Contribution au développement de l’économie numérique (croissance et compétitivité) • Contribution au développement de la large bande et de l’accès au haut débit en particulier par le Mobile • Contribution au développement de la bonne gouvernance
V- LES CONSEQUENCES D’ORDRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE L’avènement de la radio numérique nécessite la mise en place d’un environnement règlementaire. C’est un préalable parce que le vide juridique que connaît la radio numérique ne permet pas de l’adapter aux exigences du contexte national. La notion de multiplexe et de services de données ne figure pas dans les modalités d’attribution des fréquences. D’où la caducité de la loi organique à l’ère du numérique
En outre, le cadre juridique doit permettre de définir la zone géographique de couverture obligatoire pour les appels aux candidatures. Il doit régler également la question relative à la durée des autorisations d’usage des fréquences. Cette durée et son caractère reconductible sont des paramètres importants pour les éditeurs de services. Enfin, il faut que notre code de l’information prévoie un dispositif anti concentration pour protéger le pluralisme des services de radio. Au total, la révision de la loi organique de la HAAC s’impose
VI- LES CONSEQUENCES SUR LES PROFESSIONS ET LES PRATIQUES RADIOPHONIQUES En cette période de mutation technologique, il faut se préparer à entrer progressivement dans l’ère du numérique et du multimédia en tenant compte des ressources dont les opérateurs disposent. Il leur faudra inventer de nouveaux programmes, de nouveaux services, et de nouveaux modes de gestion
En cette période de mutation technologique, il faut se préparer à entrer progressivement dans l’ère du numérique et du multimédia en tenant compte des ressources dont les opérateurs disposent. Il leur faudra inventer de nouveaux programmes, de nouveaux services, et de nouveaux modes de gestion.
En parlant de mode de gestion, on ne peut occulter le statut de l’homme de radio de demain. Quelle carrière et quelles possibilités dans un contexte où tout se vend ou tout s’achète ? Faut-il globaliser l’offre professionnelle pour la livrer aux plus offrants et sans aucune considération de frontière ? Quel mode de rémunération pour les professionnels de la radio confrontés au dictack du marché international?
Faut-il accroître le sponsoring pour produire des émissions? De quelle obédience seront-elles alors ? Les techniciens de radio doivent d’ores et déjà s’adapter à de nouvelles façons de travailler sous peine de disparaître.
Les diffuseurs seront condamnés à travailler sous la coupe de quelques opérateurs. Par ailleurs, il faut une vision globale du financement des systèmes de conception et de gestion des supports physiques pour la transmission de l’information par la communication numérique de terre. Comme toute nouvelle technologie, le numérique engendrera de nouveaux métiers d’ingénierie et les techniciens de radio doivent se préparer à acquérir de nouveaux profils leur permettant de faire face aux nouvelles contraintes techniques et aux usages selon les lois du marché mondial.
CONCLUSION Le passage à la diffusion numérique est un impératif et une formidable opportunité. Cependant, le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication mérite qu’on lui consacre de projets de lois et de discussions franches et profondes sur certaines implications. C’est pourquoi, il me semble indiqué, d’envisager la création d’une commission interministérielle en vue de la tenue d’un atelier regroupant certains ministères clés ,
tous les acteurs de l’audiovisuelle et des délégations des pays de la sous région pour réfléchir et proposer des voies de solution dans le domaine de plus en plus complexe de la régulation. Cette réflexion pourrait se focaliser sur les points suivants :
le développement de nouveaux emplois et la formation ; • l’investissement efficace dans le secteur pour sauvegarder le droit d’accès des auditeurs ; • la prise en compte de l’intérêt national et de celui des groupes spécifiques ;
l’utilisation et la gestion efficaces des fréquences radio électriques sur des bases clairement établies ; • l’élaboration d’un cadre juridique et réglementaire approprié ; • les modalités d’appui aux radios de proximité et de développement. • Contraintes Opérationnelles.
Les contraintes sont généralement relatives à : 1- l'extinction de la télévision analogique (TAT) en bandes UHF IV&V le 17 juin 2015 à 0001 heure UTC ; 2- l’extinction exceptionnelle de la télévision analogique (TAT) en bande VHF III le 17 juin 2015 à 0001 heure UTC pour la majorité des pays de la Région 1 et le 17 juin 2020 à 0001 heure UTC pour une poignée de pays africains notamment le Bénin ;
3- l’usage obligatoire de la bande UHF par les organes de presse audiovisuels du service public (ex. TV/ORTB) que du secteur privé lors du passage du mode analogique au mode numérique en TV ;
4- la conception urgente d’un plan stratégique décliné en programme d’actions pour le déploiement de la radio et la télévision numériques de Terre (DVB-T, T-DAB) ; 5- choix délicat (judicieux) des différents paramètres des normes DVB-T et T-DAB en fonction des dispositions des Actes Finals de la CRR-06 ;
6- l’achat obligatoire de nouveaux récepteurs numériques pour la RNT contrairement à la TNT où il suffit de disposer d’un simple adaptateur numérique pour la réception fixe ; 7- l’acquisition d’équipements numériques de diffusion ; 8- la complexité des démodulateurs ; 9- délais de transition de l’analogique au numérique très proches (pièces de rechange, question de la reconnaissance des fréquences analogiques) en télévision