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familles contemporaines et espaces habités. Mutations et permanences des structures familiales Rapports de genre et rapports de classe Les générations dans l’espace habité. Cours socio 1ère année 2009. 1 Mutations et permanences des structures familiales.
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familles contemporaines et espaces habités Mutations et permanences des structures familiales Rapports de genre et rapports de classe Les générations dans l’espace habité Cours socio 1ère année 2009
1 Mutations et permanences des structures familiales • LA FAMILLE EN OCCIDENT JUSQU’AU XVIIIÈME • . Définitions • structures de parenté avant la révolution industrielle • EMERGENCE DE L’INDIVIDU ET DU PRIVÉ • la construction de l’intimité et de l’individu 1 (N. Elias) • la construction de l’intimité et de l’individu 2 • processus de spécialisation des espaces • MORALE PUBLIQUE, FAMILLE ET LOGEMENT • la relation famille-habitat au cœur des politiques de moralisation • rationalisation de la sphère domestique • LA FAMILLE RELATIONNELLE • une famille conjugale et éducative • “Libres ensemble” ou vivre ensemble et séparément • libres ensemble ex. c% Yves Lion • ESPACES HABITES ET RAPPORTS FAMILIAUX : D’AUTRES REGLES • constantes et changements dans le rapport famille-habitant • Famille et habitat ont partie liée avec les définitions sociales de l’âge et du genre et du statut : Mahdia • Flexibilité et communauté : la concession en Afrique de l’ouest
Structures de parenté, définitions • Famille: groupe de personnes caractérisé par la présence d’adultes et d’enfants adoptés ou engendrés • Parenté : personnes ayant un lien d’alliance ou de filiation (inclut cousins, oncles…). Selon les sociétés les limites du cercle varient). • On parle de groupes domestiques (école de Cambridge). Quatre types : . Sans structure familiale, . Groupe domestique simple ou conjugal . Groupe domestique étendu ou famille souche . Groupe domestique multiple ou étendu latéralement (frères ou sœurs mariés…) . Edouard Shorter montre qu’une majorité de familles sont des groupes domestiques simples à partir du XVIème. Ils sont moins nombreux en Europe de sud • . Importance du lignage : groupe de filiation unilinéaire (en ligne agnatique ou utérine) ayant un ancêtre commun connu
Caractéristiques de la famille jusqu’au milieu du XIXème, E. Shorter En France, milieu rural. Parenté joue un rôle crucial et ne se limite pas à la famille au sens contemporain. Gouffre entre les catégories sociales : métayers, propriétaires, travailleurs et petite bourgeoisie urbaine, sans parler de l’aristocratie • 1. En milieu rural, famille plus complexe • . Espace habité et façons d’habiter sont associés à l’espace de production • .pas d’espace de l’individu dans l’habitation • .Sociabilité contrôlée • Mais malgré tout “degré de liberté” et de surveillance très variés selon les régions • 2. Points communs avec les milieux populaires : promiscuité ; sentiment d’urgence ; moindre place à l’affectivité
La construction de l’intimité et de l’individu 1, Norbert Elias, La civilisation des moeurs • . Processus de civilisation des mœurs à partir du XVIIè : contrôle des mœurs, accroissement des règles et des séparations physiques • . Lutter contre la promiscuité, progression des seuils de la pudeur • . Promouvoir séparation des espaces et assignation des espaces • La Salle 1774: “c’est un étrange abus de faire coucher des personnes de différents sexe dans une même chambre ; et si la nécessité y oblige, il faut bien faire en sorte que les lits soient séparés et que la pudeur ne souffre en rien de ce mélange. Une grande indigence peut seule excuser cet usage”
La construction de l’intimité et de l’individu 2 Des phénomènes qui progressent en parallèle dans la sphère familiale et l’attribution, la pratique des espaces. S’ils étaient présents depuis des siècles, ils se renforcent vigoureusement au XXème • Privatisation de la famille (F. de Singly) et renforcement de la dimension affective et éducative au détriment de la fonction productive et reproductive : Emprise de la famille élargie se réduit ; conjugalité reconnue et peu contrôlée (amour dans le mariage) ; montée du “sentiment de l’enfance” 2. Redistribution de l’espace liée au travail de l’intime (Goubert) • . Apparition des premières salles de bain en 1860. Présence d’un tiers interdit • . Chambre et lit deviennent une affaire privée, sommeil réservé à la famille restreinte (intimité familiale)
Processus de spécialisation des espaces • Manuels de savoirs-vivre font l’éloge de la vie privée et la civilité (définie comme la répression des instincts dans la sphère publique) : se créent ainsi des pièces annexes, cabinets, boudoirs. • Spécialisation des espaces : commence avec séparation serviteurs et famille (couloir) • . Séparation domaine intime et lieux de représentation. Nouvelle pièce fin XIXème : les salons (espace de “la société”) alors que la salle à manger incarne le lieu familial par excellence • Modèle ensuite imité dans le logement bourgeois
La relation famille-habitat au cœur des politiques de moralisation • 1. Idée d’un déclin moral chez les ouvriers et critique des concentrations ouvrières propices au relâchement des moeurs • Moraliser l’ouvrier : éviter qu’il ne fréquente le café et pour ce faire créer des logements privatifs • Le stabiliser et lui donner un sens des responsabilités 2. Permettre à la femme de s’occuper de l’hygiène et de ses enfants : -- modalités : équipements de quartier, • pression par la privatisation du logement, supprimer la vie de voisinage (rétrécissement des paliers, suppression des coursives) • rationalisation du logement (dicter un usage lié à des fonctionnalités) Perret (1937) s’opposant aux buanderies : “il faut que la maison soit construite pour que la femme lave le linge chez elle”
Rationalisation de la sphère domestique • . Spécialisation des pièces (30’) : une pièce, un type d’occupation (uni-fonctionnalité) • . Couloir se marque • . Espace central devient la salle à manger • . Chambre à coucher : se sépare complètement. Devient la plus grande pièce, celle qui symbolise l’autorité parentale • .chambre des enfants apparaît plus tardivement (50’) • Cuisine : espace de socialisation par excellence, qui favorise ordre et propreté • C// poids des normes sociales constituées en règles. Architecture consacre la division sexuelle des tâches
La famille relationnelle (F. de Singly) • A partir du XXème siècle et plus encore de la seconde moitié, famille à la fois conjugale, affective et éducative • Apparition de la famille relationnelle est ainsi définie (F. de Singly) : -reconnaissance de l’enfance-intimité familiale-amour dans le mariage.Unité domestique lus marquée par l’importance accordée à la relation qu’à l’obligation : on passe du “mariage au mariage d’amour puis au couple d’amour comme référence centrale” (Chaland, 1996) • . Et les autres modèles ? Mariage arrangé reste la norme dans le monde. • . Selon P. Ariès, la famille contemporaine occidentale : • . Plus instable ET plus égalitaire • -Vue comme lieu du bonheur/socialisation de l’enfant et moins comme lieu de transmision d’un nom et d’un patrimoine • Diversité des formes familiales à relativiser : familles recomposées ont toujours existé. Seule nouveauté : leur reconnaissance officielle • Ce type de famille est associé à la montée de l’individu et lié à trois facteurs : élévation niveau éducation, société salariale, rôle de l’Etat
Changements socio-démographiques de la famille contemporaine • Diminution de moitié des grandes familles depuis le début du siècle ; • Naissances hors mariage : • 6% en 1945 ; 40% en 2000 ; 47,5% en 2004 • Divorce a surtout augmenté après 1995 : 9% des mariages de l’année en 1945 ; 22% en 1980 ; 45 divorces pour 100 en 2004. • Composition des ménages
“Libres ensemble” dans l’espace du logement • Vie commune qui autorise activités séparées • Zone conjugale définie par le temps des repas : là que se “nourrit” la relation • Importance de la chambre des enfants et règles de séparation (sexe, âge) • Cuisine : double variable H/F, quotidien/exceptionnel. Tendance à s’ouvrir, à se montrer • Diversité des modèles : modèle égalitaire ou traditionnel avec plus ou moins grande ouverture des espaces • Libres ensemble ou égaux ensemble ? • la maison fut longtemps l’espace assigné des femmes. Thucydide, “le corps comme le renom d’une femme de bien doit rester sous clef sans jamais sortir” (in P. Serfaty-Garzon) • Education va changer ce rapport. Au XIXème, s’élabore le modèle de la “maîtresse de maison” : organiser la maison, travailler son esthétique, régenter la maisonnee (Ib.) • >Travail des femmes n’a pas fondamentalement changé les choses : tâches ménagères quotidiennes et suivi de l’éducation des enfants sont encore largement à dominante féminine • Fait nouveau, certains ménages sont cependant considérés comme égalitaires
Libres ensemble ) • .Temps du repas (F. De Singly, Le Monde 10/04/2010). Symboliquement toujours aussi important. En pratique vécu comme un temps de partage où “les places et la hiérarchie sont temporairement suspendues. Mise entre parenthèses de règles” • . Chambre à coucher : identification et dé-spécialisation • . Le salon-salle à manger : un espace à vivre ensemble. • Importance de la “souplesse” visible dans le mobilier • .Temps croissant passé “ensemble” autour de supports de loisir. Le contenu des temps communs est - dicté par les parents • . Importance de la salle de bains : dimension hédoniste. Placée à la lumière et dans les chambres
Jean-Michel Léger : Yves Lion, logements avec architecte, Créaphis, 2006
Changements dans le rapport famille-habitat • . Importance du rapport genre/statut dans le traitement des espaces. Dépend de la structure sociétale (cad des rapports sociaux de sexe) et aussi de la configuration familiale. Obéit à des règles sociales. De l’assignation au choix • Plus la famille est relationnelle moins les différences d’attribution sont marquées • Nécessité de trouver une “réserve de soi” : marque de l’individuation • . Importance de l’âge : chambres se privatisent à mesure que l’occupant grandit • . La famille à l’épreuve de la vieillesse : isolement, placement (étude d’Isabelle Mallon, “Les personnes âgées en maisons de retraite : une redéfinition des espaces familiaux”, Espaces et sociétés, 2005) . Réduction des espaces et des rôles . Vie sociale centrée autour de la chambre . Relations familiales soutiennent identité et appropriation . Plus d’activités communes pour étayer la relation . Habiter et non-habiter : Epad, foyers de travailleurs (jeunes et migrants), CHRS, résidences sociales…
A.Marie, A.Sinou,A.Osmont, Famille et résidence dans les villes africaines, Paris, ed.Karthala, 1987
P. Bataille, D. Pinson La maison radieuse, Rezé. Evolution et réhabilitation Rapport de recherches Meltm, 1990