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Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie. Constituante . Ce sont les banques commerciales qui créent l’essentiel de la monnaie. Création monétaire et multiplicateur du crédit sont fonction de l’effet de levier / des contraintes de capital en regard des actifs risqués.

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Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

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Presentation Transcript


  1. Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie Constituante

  2. Ce sont les banques commerciales qui créent l’essentiel de la monnaie

  3. Création monétaire et multiplicateur du crédit sont fonction de l’effet de levier / des contraintes de capital en regard des actifs risqués

  4. Les crédits font les dépôts et non l’inverse • Personne ne contrôle l’activité de crédit des banques privées. • La banque centrale peut bien jouer sur le % de réserves obligatoires mais ne s’en est servie pour la première fois qu’en janvier 2012 et l’a fixé à 1%... • La politique de « benign neglect » celle de Greenspan qui consistait à dire que mieux valait laisser faire les marchés et laisser s’envoler les prix des actifs que de crever la bulle d’initiative vient seulement d’être remise en question tout récemment par Olivier Blanchard du FMI, Bâle III va rendre certaines mesures contra cycliques possibles et la BCE réfléchit à des politiques macro prudentielles qu’elle pourrait coupler à sa politique monétaire basée uniquement sur la fixation du taux directeur.

  5. Un secteur financier hors de contrôle Une progression des crédits octroyées par les banques à elles mêmes et au secteur privé supérieure à 100% de 1997 à 2010 alors que le PNB croissait de moins de 20% Que l’industrie financière (banque + assurance) qui offre un service à l’ensemble des autres industries génère un bénéficie égal à 40% de la totalité des bénéfices de ces autres entreprises aurait dû attirer l’attention

  6. Même l’école autrichienne fondé par Hayek a marqué ses craintes vis-à-vis des banques commerciales • Alors qu’une banque commerciale devrait théoriquement transformer des dépôts en prêts, de l’épargne en investissement, du court terme en long terme et se rémunérer au travers d’un différentiel de taux elles accordent des prêts ex nihilo, qui n’ont pas tous comme contrepartie une épargne, qu’elles ne consacrent pas majoritairement à des investissements dans l’économie réelle et en se rémunérant au travers de commission ou d’espérées plus values.

  7. Comment les banques commerciales créent elles les bulles financières • Ce qui a pour conséquence qu’avec l’accroissement du crédit disponible, les taux d’intérêt baissent alors qu’afin d’attirer davantage de dépôts pour pouvoir procéder à ces prêts les banques devraient offrir des taux plus rémunérateurs. Ainsi se créent les bulles.

  8. Les banques privées se financent de moins en moins par le dépôt client et de plus en plus par le marché interbancaire (à très court terme) Mais en cas de craintes sur le marché quant aux risques de faillite de certaines banques cette liquidité s’évapore Ce qui a obligé la BCE de compenser

  9. M0, M1, M2, M3,… • La base monétaire ou M0 est contrôlée par la BCE. • Les différentes masses monétaires (M1 (monnaie fiduciaire + dépôts à vue), M2 (M1 + dépôts à terme de moins de 2 ans, M3 (M2 + instruments négociables) sont le fait des banques commerciales. • La Fed a arrêté de suivre M3 en 2006 • Le seul élément de politique monétaire que contrôle encore la BCE est le taux directeur. • Le contrôle de M3 n’est plus réalisé alors que c’est son affolement qui est à l’origine de la crise. • Contrairement à la théorie dominante, la monnaie n’est pas neutre.

  10. La base monétaire ne représente qu’une petite partie de la masse monétaire

  11. Les théories monétaires Les différentes théories monétaires • Les classiques (Adam Smith, David Ricardo, Jean Baptiste Say): neutralité de la monnaie, distinguent le monde réel où se passent les actions économique du monde monétaire qui n’en est que l’apparence (« voile ») • Les néoclassiques (Léon Walras, W.S. Jevons,…) neutralité de la monnaie, celle-ci n’intervient pas dans l’équilibre économique des marchés • Keynes, monnaie active • Les monétaristes, monnaie neutre • Néo keynésiens, monnaie neutre, se rallient aux avis des monétaristes • Hayek, monnaie neutre • Post keynésien, monnaie active

  12. Politique et politique monétaire • On le voit les théories ont varié, les politiques monétaires aussi, ainsi que les instruments de celles-ci et le statut des instances en charge de les mettre en pratique. • Peut être convient-il d’en changer à nouveau.

  13. Il y a bien un lien entre sphère financière et sphère réelle, dire que la monnaie a un effet neutre est léger La croissance de l’octroi de crédit est devenue négative Les entreprises ne savent plus rembourser

  14. De la banque de bon papa • Une banque peut se financer de différentes façons. Outre son capital apporté par des actionnaires, elles peut lancer des emprunt obligataires mais la source de fonds principale est le dépôt et le financement court terme sur les marchés financiers. Cette dernière source, plus volatile, les a rendues plus vulnérables et à été la cause du problème de liquidités rencontré par beaucoup de banques.

  15. À la banque au risque débridé

  16. Effet de levier et asymétrie négative • Une banque a un capital, mettons de 10, et peut prêter, mettons 10 fois ses fonds propres soit 100. En 2007, certaines banques avait un ratio prêts/capital de 50, c’est ce qu’on appelle l’effet de levier. • Si elle enregistre 10% de perte sur ses prêts, elle perd 10. Cette perte en comptabilité vient en déduction des fonds propres qui deviennent 0 => la banque est en faillite. • Sur des prêts conventionnels, une banque peut espérer gagner 5, 6, 7%, son potentiel de gain est donc limité pour cette activité. Elle est susceptible de prêter à une entreprise qui va tomber en faillite et tout perdre. L’activité bancaire est donc à asymétrie négative. C’est un métier dangereux, ce qui peut expliquer que cette industrie bénéficie du soutien des gouvernements. Les faillites bancaires dans l’Histoire sont légions. • Comme la rentabilité d’une banque est fonction de l’équation suivante: ROE (return on equity) = ROA (return on assets) x leverage, réduire l’effet de levier ne peut qu’entraîner la banque à prendre plus de risque avec ses actifs. C’est le chien qui se mange la queue.

  17. L’effet de levier même après la crise reste très important Source: http://chevallier.biz/

  18. Tangible equity, Tier 1, Core Tier 1, Common Tier I, Tier II, preferred, perpetual, hybrid capital,… Même si les règlementations sont en train de se montrer plus contraignantes, les seules actions souscrites par des actionnaires ne sont pas le seul élément servant à calculer le montant en regard duquel les banques peuvent prêter.

  19. Un calcul des fonds propres étrange • Sont encore admis dans le calcul des fonds propres les crédit d’impôt, ceux-ci représentent 50 bn$ soit 37% du core Tier 1 des banques espagnoles. • Les modèles de valorisation du risque, que certaines banques peuvent définir par elles mêmes ont un impact très positif sur le calcul des fonds propres à mettre en regard des actifs risqués. Il s’agit d’une boîte noire. Ce qui renforce la pro cyclicité

  20. Après des relations incestueuses banques commerciales - Etats • Voici venu le temps des relations « contre nature » banques centrales - banques privées: LTRO, OMT dont la constitutionalité est remise en question par l’Allemagne • Sans que pour autant le lien banques commerciales - Etats se soit distendu

  21. Les règles qui ont été prises et vont rentrer en application en 2015 vont renforcer ce penchant incestueux • Les normes pour le calcul du LCR ( Leverage liquidity ratio) donne une préférence aux emprunts d’Etat souscrits par les banques commerciales. • Pire encore ces règles donnent la préférence à la souscription d’emprunts domestiques par ces banques. • A chacun son problème. • Retour du nationalisme financier. • L’Union Bancaire n’est qu’une chimère

  22. La régulation semble avoir quelque utilité • La régulation semble avoir du bon: entre 1933, signature du Glass Steagall Act qui visait à scinder les activités bancaires (dépôts vs spéculation) et sa suppression fin des années 90, les crises financières ont été moins nombreuses

  23. Banquiers, régulateurs et politiciens • Les banques qui en 2000 avaient essuyé de fortes pertes suite à leur investissement dans le marché actions devaient trouver un support d’investissement plus sûr et si possible aussi rentable (quand tout va bien). • L’immobilier semblait être une cible de choix mais le crédit hypothécaire est déjà pratiqué par bon nombre et sa rentabilité est faible alors on découvre le charme des subprimes et CDO sur subprimes qui se font notés AAA par les agences de notation. Les régulateurs ayant accepté que les banques ne doivent pas mettre en réserve une quelleconque quote-part de leurs fonds propres si elles investissent dans des produits notés AAA, c’est la nouvelle ruée vers l’or. • Dans un sens il est vrai que l’on peut dire que « tout le monde » est coupable: le banquier qui fait n’importe quoi, le régulateur qui le laisse faire n’importe quoi et l’investisseur (qui est parfois le banquier) qui croit n’importe quoi, le politique qui pousse le régulateur à être plus laxiste étant lui-même poussé par le banquier afin d’assouplir les règles; mais le citoyen lambda là dedans il est coupable de quoi?

  24. Bâle I, II, III,… • Bale I Rapport fonds propres/ prêts: 8% • Bale II outre le risque de crédit, cette réforme inclut également le risque de contrepartie et les risques opérationnels mais surtout permet à certaines banques « plus avancées » de définir leurs propres modèles de gestion de risque et donc de pouvoir évaluer celui-ci par elles mêmes… • Bale III sera pleinement mis en place en …2019 • Oblige les banques à détenir plus de capital et plus d’actifs liquides • D’avoir un effet de levier moindre, le maximum est néanmoins encore de 33 • D’avoir moins recours au financement à court terme

  25. Réformes bancaires envisagées • Loi Dodd Frank (2012), règle Volker empêchera les banques de faire du trading pour compte propre mais comme il est difficile de faire la distinction entre tenue de marché (= service rendu à la clientèle) et activité propre, cette règle sera difficilement applicable. • Liikanen (Octobre 2012) • Vickers (Septembre 2011) En Angleterre, la régulation va sans doute le plus loin; les activités de dépôts vont être « ring fencées » des activités spéculatives. En d’autres mots, lorsque les activités de négociation ("trading") pour compte propre des banques de détail dépassent un certain seuil, elles seront transférées à une autre entité du groupe soumise à des restrictions bien précises • Rapport de la Commission bancaire britannique (juin 2013) • Loi française (Juillet 2013), le % d’activité filialisée (on met les activités de trading dans des filiales qui ne bénéficieront pas du soutien de l’Etat en cas de difficulté) est resté très faible. Les banques ont encore énormément de marge de manœuvre, les banques doivent dorénavant déclarer leur chiffre d’affaires et le nombre de personnes employées dans leurs filiales situées dans les paradis fiscaux. • Loi suisse, le % de capital que les banques suisses doivent détenir est supérieur à ce qui est prévu dans Bâle III • Projet européen (Barnier) (novembre 2013) • Loi bancaire belge (avril 2014) ou loi KBC

  26. Assessment of the cumulative impact of various regulatory initiatives on the European banking sector, European Parliament August 2011 Les initiatives de réformes sont nombreuses mais n’ont pas atteint leur objectif

  27. Et les plus importantes vont prendre du temps avant d’être pleinement mises en place

  28. Ce qu’Hayek en aurait dit • En fait en réduisant l’effet de levier tout en augmentant de façon concomitante les montants de capitaux dont doivent disposer les banques, on ne réduit pas la capacité de celles-ci à créer de la monnaie et ce en quantité qui peut être supérieure à ce que nécessite l’économie réelle. Un surplus restera donc toujours disponible pour des activités spéculatives. Il ne faut pas que la seule base monétaire (déterminée par la BCE) évolue en phase avec la croissance nominale du PNB, il faut que la croissance de la masse monétaire (déterminé par les banques commerciales) évolue en phase avec cette dernière. Il faut donc en revenir à un contrôle de M3 par la BCE. • La Bundesbank qui voyait ses fourchettes de croissance de M3 être couramment excédées nous trouvait mille explications à la fin des années 90 pour ne pas monter ses taux. Les ordolibéraux ne s’appliquent pas toujours les règles qu’ils édictent... D’autres ont prétexté qu’au vu des modifications survenues au sein des marchés financiers et des instruments qui le constituent, la variabilité de cette mesure était devenue imprévisible et ne pouvait donc être utilement exploitée. Dans le même temps, on n’a eu de cesse de réviser l’indice d’inflation pour en réduire l’ampleur ce qui permettait de maintenir une politique de taux d’intérêt bas qui satisfaisait tout le monde, entreprises, consommateurs comme gouvernements, créant ainsi des bulles à répétition.

  29. Pour une autre politique monétaire • Si la croissance potentielle du PNB réel est estimée aux alentours de 1,7% et si la cible d’inflation de la BCE aujourd’hui de 2% était relevée à 3%, la croissance du PNB nominal devrait tourner aux alentours de 5% et donc la croissance de M3 devrait elle aussi être de 5%. • Le taux d’intérêt d’équilibre, soit celui qui empêche tout arbitrage entre économie financière et économie réelle devrait donc également s’établir à 5%. • Néanmoins, un investissement dans l’économie réelle se fait à long terme (+/-10 ans) alors que le taux d’intérêt directeur de la BCE est un taux à court terme. Celui-ci devrait donc être inférieur à 5%. • Le taux long terme (10 ans) qui s’établit en fonction du taux d’intérêt directeur est plus élevé que ce dernier de 2 , 3 voire 4%. Le taux d’intérêt directeur devrait donc s’établir quelque part entre 1 et 3% • Par ailleurs, mesurer la rentabilité d’un investissement dans l’économie réelle en se basant sur le taux de croissance du PNB est erroné, le ROE d’un tel investissement est plus élevé. • Il faut donc construire un taux de base ou taux pivot ou taux neutre de la politique monétaire autrement. • Intuitivement si la cible d’inflation est porté de 2% à 3%, on peut l’établir à 3%, ce qui permet de ne pas euthanasier le rentier mais aussi de ne pas inciter les ménages à mettre l’ensemble de leur épargne sur des comptes d’épargne. • On constatera que le taux d’inflation hors matières premières n’a jamais depuis 1999 excédé les 3%. La politique monétaire de la BCE doit donc se focaliser sur la croissance de M3. On peut établir une nouvelle règle d’intervention de la BCE de la manière suivante. Si pendant plus de 12 mois d’affilé la croissance annuelle lissée de M3 est de 5% on applique le taux neutre soit 3%. • Si g M3 > 6%, on accroît le taux de base de 0.5% soit 3% + 0.5% soit 3.5% • Si > 7%: 3% + 0.5% + 0.75% soit 4.25% • Si > 8%: 3% + 0.5% + 0.75% + 1% soit 5.25% • Si > 9%: 3% + 0.5% + 0.75% + 1% + 1.25% soit 6.5% • Si > 10%: 1.7% + 0.5% +0.75% + 1% +1.25% +1.5% soit 8% • Si > 11%: 1.7% + 0.5% + 0.75% + 1% + 1.25% + 1.5% + 1.75% soit 9,75% • Si > 12%, taux que M3 a atteint en fin 2007: 1.7% + 0.5% + 0.75% +1% +1.25% +1.5% +1.75% +2% soit 11,75% • Vraisemblablement on n’en serait jamais venu à pareille extrémité si cette politique monétaire avait été mise en place. Les bulles n’auraient donc pas eu le temps de se former. • Inversement si la croissance de M3 passe à 4% il faut réduire le taux de 0.5% soit 2.5% • Si < 3%: 3% - 0.5% - 0.75% soit 1,75% • Si < 2%: 3% - 0.5% - 0.75% -1% soit 0.75% • Si < 1%: 3% - 0.5% - 0.75% -1% - 1.25% soit -0.5% • Si < 0%: 3% -0.5% - 0.75% -1% -1.25% - 1.5% soit -2% • On devrait rendre possible le fait d’avoir un taux d’intérêt directeur négatif, comme en Suisse. • Une telle nouvelle politique monétaire si elle était mise en place pourrait nous éviter de devoir réformer les banques. • Cette politique semble plus simple à mettre en œuvre que les politiques macro prudentielles que la BCE ne fait encore qu’ébaucher • Et de plus on reste ainsi conforme à la philosophie des ordolibéraux à savoir celle de la règle claire et comprise par tous, juste un tout petit peu plus compliquée que le ciblage de l’inflation. • Peut être qui la BCE préfère que l’on pousse les banques à se réformer plutôt que de se réformer elle- même. • Ou peut être, comme ce nouveau modèle applique des taux d’intérêt plus élevés que ceux qui ont été appliqués par le passé que personne ne souhaite le considérer.

  30. Taux directeur banque centrale et niveau d’inflation Calcul rétrospectif de l’application d’un taux d’intérêt directeur tenant compte de la croissance de M3 HICP, HICP excluding unprocessed food and energy, centred 2-year moving average, unilateral moving average

  31. Règle de Taylor • Ce faisant on ne tient que de M3 ce qui est sans doute limité, il faut tenir compte aussi des récessions ou accélérations s’opérant au sein de l’économie réelle afin d’établir au mieux une règle d’intervention de la BCE. Il convient donc de modifier la règle de Taylor telle que retenue par la Fed qui tient non seulement compte de l’inflation mais aussi du chômage pour la compléter d’un facteur prenant en considération M3. La BCE ne se focalisant que sur l’inflation. • Ancienne règle de Taylor • i = π (anticipée) + 2 + α x ( π - Π) + β ( y - Y) • Où i est le taux directeur; π est l’inflation constatée; П la cible d’inflation (2%); y la croissance du PBN constatée; Y la croissance potentielle du PNB • Nouvelle règle de Taylor • i = α x ( π - Π) + β ( y - Y) + γ (M3 - Π - Y) • Où Π est la cible d’inflation cette fois fixée à 3%

  32. Le paradoxe de la monnaie • Le marché de la monnaie a une caractéristique unique; c’est que son prix ne s’établit pas de façon à équilibrer la demande et l’offre. Son prix doit donc être fixé par une autorité externe. • Lorsque l’offre de monnaie augmente, son prix, soit le taux d’intérêt, baisse alors que pour contenir une offre trop importante son prix devrait monter.

  33. Taux d’intérêt et croissance économique • L’augmentation de la base et de la masse monétaire ont permis aux taux d’intérêt de baisser mais pas à la croissance économique de monter

  34. Il y a bien une corrélation évidente entre accroissement de la masse monétaire et octroi de crédit

  35. Aujourd’hui la Commission Européenne tolère pourtant encore une croissance de l’offre de crédit de 15% du PNB

  36. Les monnaies alternatives offrent une partie de la solution • Leurs caractéristiques doivent être les suivantes: • Les membres adhérents ont un compte auprès d’une agence centrale • Les comptes sont tenus en unité de compensation fictives dont la valeur est identique à celle de la monnaie nationale • Un découvert est autorisé dans une certaine limite et les membres pourvus d’un solde créditeur deviennent de facto prêteurs • L’agence centrale assure tous les règlements • L’agence centrale est rémunérée par des contributions annuelles ou par une taxe sur chacune des transaction • L’agence centrale peut exiger une provision pour s’assurer contre les pertes et les utilisations abusives du système • Mais elles ont leur limite: comment prélever une TVA sur de telles transactions, dans quelle case de la déclaration d’impôt faire rentrer les « revenus » tirés de ces activités hors champ. Cela a pour conséquence que la mesure du PNB doit être revue, que l’Etat va avoir plus de mal à se financer. • Mais cela réduit aussi le pouvoir des banquiers et des banques centrales. Hayek prônait lui aussi les « competitive currencies »

  37. Les partnerships et banques coopératives peuvent en être une autre, les chartes d’éthique et la « corporate governance », non • Quelles sont les institutions financières qui ont perduré: Rothschild qui est toujours détenue par la famille, Goldman Sachs créée en 1829 était jusqu’en 1999 aussi un partnership, ses principales dérives font suite à sa mise en Bourse, les partners n’étant plus responsables sur leurs deniers, la course au profit à tout va fût ouverte, les réassureurs de la Lloyd’s existent depuis 325 ans • En janvier 2004, la CBFA, Euronext Brussels et la FEB ont pris l’initiative commune de créer une Commission de la Gouvernance d’Entreprise, présidée par Maurice Lippens chargée d’élaborer un code unique de « best practices », dit « Code Lippens » • Les néolibéralistes qui chérissent la valeur responsabilisation ne la respectent pas toujours

  38. Une meilleure surveillance par les créanciers des banques, une troisième • A côté d’un financement action et d’un financement obligataire, il faudrait pousser les banques à se financer davantage au travers de « contingent capital »/ IOU, des produits financiers hybrides mi capital mi obligation qui ont le profil de ces dernières quand tout va bien mais se transforme en action avec tous les risques que cela incorpore quand tout va mal. Cela inciterait les créanciers à mieux analyser les banques avant d’y investir.

  39. Un contrôle citoyen des banques • Cette idée et sans doute plus utopique mais qui n’expérimente rien n’arrive à rien. • Les déposants, fort de l’expérience chypriote, feront plus attention à la banque à laquelle ils confieront leur épargne, ce faisant ils contraindront le banquier à faire plus attention à la manière dont il en disposera. Malheureusement la concentration du secteur bancaire est telle, en tout cas en Belgique, que cette perspective en devient illusoire. • Néanmoins, un autocontrôle implicite réalisé par les clients des banques qui pourrait se substituer au défaut de régulation qu’était censée mettre en place les Etats n’est pas inimaginable. • Le citoyen déposant reprendra les tâches de l’Etat failli. • On peut imaginer qu’un comité de déposants se forme au sein de chaque banque, qu’il rassemble quelques sages volontaires qui aient un accès direct aux comptes et au management des banques et lui fasse part de ses recommandations, souhaits. • Ca ne pourra en tout cas pas donner de plus mauvais résultats que les contrôles que devaient soi-disant exercer les Dehaene, Di Rupo et autres Milquet sur la Dexia dont la comptabilisation de la recapitalisation a été requalifiée par l’Europe, aggravant de ce fait de quelque 2,8 milliard € le déficit de la Belgique. • Les membres de ce comité pourraient alerter l’ensemble des citoyens s’ils jugeaient que la banque utilise de façon par trop risquée les fonds qui lui sont confiés. • Qu’est ce qui garantirait que ce comité composé de soi-disant sages, théoriquement volontaires fassent mieux ? • Ne pourraient -ils pas comme les organismes de régulation actuels être récupérés, amadoués par les banques ? • La probabilité que cela arrive est beaucoup plus faible car il faudra réussir à convaincre tous les membres de ces comités qui étant constitués de personnes n’y assistant qu’à temps partiel et ayant un travail par ailleurs préféreront dire ce qu’ils pensent plutôt que de toucher un dessous de table. Comme les membres de ce comité n’ont pas vocation à être engagés par la banque ou en tout cas que leur mandat le leur interdirait formellement, au contraire des régulateurs et des politiques, les chances de succès de ces comités sont infiniment plus élevées que les mesures prises actuellement qui soit sont mal conçues (cf les stress tests pratiqués il y a peu sur les banques dont la Dexia qui indiquaient que tout allait bien quelques mois avant qu’elle ne se déclare en faillite) soit ne sont pas suivies d’effet.

  40. The Freiburg plan • Introduire un coefficient de réserves de liquidités • Ce qui permet de réduire le multiplicateur de crédit et rend le bilan des banques plus liquide, évitant ainsi le risque de liquidité qui a été plus prégnant pendant la récente crise que le risque d’insolvabilité • Ce qui permettra aux banques de ne plus devoir faire appel aux services de la banque centrale comme prêteur en dernier ressort • Objection: ceci aurait pour effet de réduire les capacités des banques à financer l’économie réelle néanmoins: • Sur le long terme un système financier plus solide devrait permettre de réduire les primes de risque et la volatilité assurant ainsi une meilleure stabilité de la croissance économique • Il n’y a pas que les banques qui devraient pouvoir être capables de financer l’économie réelle, de plus en plus de prêts/emprunts privés sont en train de remplacer le système bancaire

  41. Les banques seraient elles vouer à disparaître ?

  42. Le marché anticiperait il que le pire reste à venir?

  43. Le paradoxe des banques systémiques Liste des banques systémiques européennes • Une dizaine de banques européennes ont été considérée comme pouvant entraîner un risque systémique en cas de faillite. Ces banques seront donc toujours préservées par les Etats, c’est le fameux « too big to fail ». • Les investisseurs sachant pertinemment cela sont donc prêts puisqu’il n’y a pas de risque de faillite à prêter à ces institutions à un coût moindre qu’à leurs concurrents de taille plus petite. • On favorise ainsi le gigantisme de banques de plus en plus dangereuses.

  44. Quelques pistes • Il est étonnant, enfin peut on encore s’étonner, qu’une Union Européenne qui prône un marché unique où doit prévaloir une concurrence non faussée tolère les distorsions de marchés induites par le gigantisme de certaines banques. • Certes, peut être que l’asymétrie d’information (en matière d’octroi de crédits) dont pâtissent les banques doit être compensée par quelque chose mais est ce que ce quelque chose doit être la garantie implicite offerte par le contribuable? Ou l’effet de levier? • Des banques de proximité, de vraies, pas des agences qui transfèrent au siège les dossiers clients pourraient être une partie de la solution. • Un réel « due diligence » et non un simple « credit scoring » mécanique pourrait faciliter l’octroi de prêts à des PME, cela impliquerait aussi l’engagement de plus d’employés bancaires, créerait donc de l’emploi tout en réduisant le risque pris par la banque. Judgement based decisions vs model based decisions, ceci est vrai d’ailleurs pour toutes les matières qui touchent au contrôle de risque. • Afin d’éviter l’asymétrie de rendement négative dont sont victimes les banques en matière de crédit, une prise de participation au capital des entreprises obtenant crédit serait une autre mesure positive, elle permettrait un baisse du risk on weighted assets (risque pondéré par les actifs) et une augmentation du ROA. • Remarque: Il est vrai que par ailleurs les banques ont développé un business à asymétrie cette fois positive pour elles, celui de la vente de produits d’investissements complexes.

  45. Conflits d’intérêt • Si la banque i.e. l’activité bancaire en tant que telle bénéficie d’une optionalité négative, elle peut tout perdre sur un crédit pour ne gagner qu’une maigre prime: le taux d’intérêt, les actionnaires de celle-ci, dont la prime payée représente les quelques 2 ou 3% de capital nécessaire au fonctionnement d’une banque bénéficient au travers de l’effet de levier d’une optionalité positive. Les intérêts de la banque en tant que tel sont en quelque sorte opposés à ceux de ses actionnaires qui « bet on the bank » jusqu’à la faire exploser. • Les actionnaires achètent un call à une banque qui la leur vend sans moyen de se hedger quitte à l’Etat c-à-d aux contribuables d’offrir un put gratuit. If there is no free lunch in financial markets there is one offered by the public. • D’où l’intérêt de financer les activités bancaires par une reverse convertible bond ou contingent capital. Ainsi les bondholders obtiennent un taux plus élevé mais supportent la totalité du risque tout en ne pouvant espérer de plus value et de réduire le poids des actionnaires qui certes portent un risque mais bénéficiant d’une possibilité importante de plus value vont fermer les yeux quant aux risques encourus par l’activité bancaire. Cela aura en plus l’avantage de maintenir, voire de gonfler le ROE, le nombre d’actions émises étant réduit, tout en assurant une stabilité des bénéfices grâce à l’action des bonds vigilantes.

  46. La concentration de l’industrie bancaire est une nuisance • Les banques devenant de plus en plus grandes, deviennent de moins en moins locales, devenant de plus en plus puissantes elles s’intéressent à des clients de taille de plus en plus importante or ces clients sont par définition plus rares, ce qui amène les banques à concentrer leur risque ou plus sûrement à ne pas pouvoir leur offrir de services vu que ces grandes entreprises ont désintermédié les banques et passent en direct sur les marchés financiers. Il en ressort que ces grandes banques doivent utiliser leurs fonds à des activités spéculatives et non au financement des plus petites entreprises. • Ce qui laisse à penser que des avantages couramment cités pour justifier de l’intérêt d’une grande banque à savoir « economies of scale » (économie d’échelle) et « economies of scope » (le fait de pouvoir embrasser plusieurs activités et d’ainsi pouvoir diversifier son risque), la seconde est toute relative. • La Belgique compte encore 83 banques selon Febelfin dont plus de 60 sont des filiales de groupes étrangers dont la présence quasi exclusive à Bruxelles n’est pas liée au souhait de financer qui que ce soit excepté les sociétés de leur pays d’origine présentes en Belgique. Dans les 20 restantes plus de 10 sont des banques de gestion privée, n’octroyant pas de crédit. Une demi douzaine d’autres sont des banques locales, n’offrant pas de service sur l’ensemble du pays. Une PME cherchant à faire une opération aussi simple qu’un crédit documentaire est donc vouée à ne pouvoir s’adresser qu’à BNP, ING, KBC et Belfius. Elles ne le feront que si la PME a une compte ouvert chez elles. Une petite société devra donc se contenter de sa seule banque. Ce n’est pas là un marché très concurrentiel.

  47. La concentration de l’industrie bancaire est une nuisance (suite) • Même concernant les économies d’échelle on peut se poser des questions. Elles seraient trop grandes et complexes à gérer. • Par ailleurs, une grande banque est organisée en centre de profit rivalisant les unes avec les autres avec comme conséquence une augmentation de la prise de risque.

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