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Séminaire « Agrocarburants et développement durable ». Elaboration de scénarios contrastés d’usages des sols agricoles associés aux agro-carburants. Xavier POUX et Ga ë lle CHEVILLOTTE Maison des sciences de l’Homme Grenoble 28-29 janvier 2008. 0. INTRODUCTION. Le cadre de la présentation.
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Séminaire « Agrocarburants et développement durable » Elaboration de scénarios contrastés d’usages des sols agricoles associés aux agro-carburants Xavier POUX et Gaëlle CHEVILLOTTE Maison des sciences de l’Homme Grenoble28-29 janvier 2008
Le cadre de la présentation • Une étude commanditée par le MEDAD • La question posée : besoins en terres agricoles en France associés à l’hypothèse d’incorporation de 10% AC à l’horizon 2015 • Faire le point sur des conclusions contradictoires émanant de diverses études • Fournir un cadre explicitant les hypothèses • « Actualiser » les hypothèses pour 2015 (seule une étude récente Agreste traite de la question à l’horizon 2015 pour la France) • L’élaboration de scénarios contrastés • Une exploitation encore incomplète
Les hypothèses de cadrage de l’étude • Des AC de première génération • Un modèle « physique » bouclé à l’échelle de la « ferme France », sans régulation économique • Des hypothèses agronomiques et régionalisées • Une prise en compte des caractéristiques techniques des carburants (iode, TLF) • Estimer les surfaces brutes nécessaires pour atteindre l’objectif 10% • Importations possibles (mais transferts d’impact possibles également)
Les ‘scénarios’ envisagés • Sc1 (de base) : « Quel potentiel de production d’agrocarburants en conservant l’enveloppe de terres arables et en jouant sur les exports de blé ? »(marges : TANC [‘jachères’], betteraves et exports de blé) • Hyp. Basse : Rendements stables • Hyp. Haute : Rendements croissants • Sc2 : « respecter l’objectif et conserver des exports avec des rendements stables : les prairies mises à contribution » • Sc3 : « un minimum de surfaces en couvert environnemental (SCE) conservé et des rotations moins risquées : quel niveau d’agrocarburants permis ? • Variantes : 3% de SCE ou 10% de SCE (Rendements élevés) • Des scénarios « extrêmes » qui font ressortir les marges de manœuvre envisageables sur l’usage des sols et la production d’AC • Par exemple : les hypothèses de rendements, de % de SCE et d’exports vont se balader entre ces extrêmes
Méthodologie mise en œuvre • Estimer les besoins en AC en 2015 découlant des objectifs du plan gouvernemental (source : estimations UFIP) • Évaluer les quantités de produits qui en découlent (reprise des études existantes) et hypothèses sur le bilan d’approvisionnement national (∆ 2015/2006)(source : bilans d’approvisionnement national SCEES) • Raisonner à l’échelle du bilan global national (≠ usines projetées) • Déclinaison régionale en fonction des différents scénarios • Hypothèses de rendement (statistiques agricoles annuelles) • Usages agricoles des sols (id.) • Périodes de référence : • 2006 pour l’occupation du sol et les postes du bilan (= année dans la moyenne) • 1998-2006 ou 1989-2006 pour les rendements
Calcul des impacts des besoins en éthanol sur le bilan national • Blé • besoin éthanol : 1,8 Mt de blé 2015 à comparer à 0,13 Mt en 2006 et 6,56 Mt d’export de blé hors UE • Betteraves • Besoin éthanol : 3,5 Mt 2015 à comparer à 0,3 Mt 2005 (estimées) et dans un contexte de réduction production (prévisions 2015 totale : 27,8 Mt contre 30,8 Mt 2005) • Conclusion : • Blé : des marges de manœuvre « brutes » sans toucher à l’export UE pour l’éthanol ETBE • Betteraves : pas de contraintes sur les surfaces, voire des marges de manœuvre
Calcul des impacts des huiles sur le bilan national • Colza et tournesol • Une entrée par les besoins en huile (hypothèse de 87% des besoins depuis Cø) : • Cø 3,6 Mt en 2015 (0,4 en 2006) • Tø 0,5 Mt en 2015 (0,01 en 2006) • Hypothèse déterminante sur l’ensemble du bilan • 2015 : plus d’export de grains ni d’huiles • Impact sur production nationale • Cø 9,4 Mt en 2015 (4,5 Mt en 2006) • Tø 2,2 Mt en 2015 (1,5 en 2006) • Induit excédent des tourteaux (export ou usage interne) : Cø +3,2 Mt en 2015 (-0,3 Mt en 2006)Tø +0,46 Mt en 2015 (-0,2 Mt en 2006)
Hypothèses sur les rendements • Constats : • Les rendements blé et colza croissent en moyenne sur la période 1989-2006 • Variabilité des rendements en colza élevée et croissante sur la période récente • Une corrélation négative entre la part du colza dans la sole départementale et le taux de croissance des rendements (cf. p 45-46) • Deux interprétations possibles de la courbe pour la période symétrique 2007/2015 : • Hypothèse basse : tassement de rendements =>rendements 2007/2015 = période 1998/2006 • Hypothèse haute : poursuite hausse calculée sur période 1989-2006 pour lisser la variabilité (régression linéaire)
III. Scénario 1 Les AC aux dépens des exports de blé et conservant l’enveloppe de terres arables
L’hypothèse générale du scénario • On exploite en priorité les marges de manœuvre suivantes : • Les Terres arables non cultivées (TANC) • Les surfaces libérées par les betteraves • Les surfaces aujourd’hui (2006) utilisées pour l’export de blé vers les pays tiers • => Enveloppe SCOP inchangée • Les hypothèses de rendement • Période symétrique 1998/2006 -> 2007/2015 • Hypothèse basse : plafond de rendements • Hypothèse haute : hausse continue sur période 1989/2006 • Régions colza et tournesol
Calcul des surfaces potentielles maximales • Pour le colza • Régions ‘historiques’ : colza maximum 25% de la SCOP (y compris TANC et betteraves) • Régions ‘nouvelles’ : colza maximum 10% • Pour le tournesol • Maximum 1/3 de la SCOP
Production permise par les terres arables non cultivées en 2006 • Allocation des TANC2006 en fonction des « vocations » régionales • Régions où la contrainte agronomique joue pour le colza (total 50 000 ha) • Historiques : Centre, Bourgogne, Lorraine • Nouvelles : PdL, Aquitaine, Midi-P, Limousin, Rhône-Alpes, Auvergne, LR, PACA • Calcul de la production correspondante avec les rendements régionaux
Conclusions partielles • Pour le tournesol : • Hausse des rendements et TANC suffisent à atteindre l’objectif • Pour le colza (y.c. exploitation des surfaces colza dans régions tournesol) • Hyp. Basse : 79% des besoins • Hyp. Haute : 89% des besoins • Betteraves : contribution négligeable
Production permise par la réduction de la production en blé • Hypothèses • Régions Cø : la sole en blé est réduite jusqu’à ce que le colza atteigne son maximum théorique (selon régions et si cette contrainte n’est pas déjà atteinte) • Surface dégagée : Hyp basse 384 000 ha ; Hyp Haute 271 000 ha • => Production équivalente Hyp Basse : 1,3 Mt Cø • => Production équivalente Hyp Haute : 1 Mt Cø
Conclusions • L’objectif de 10% peut être atteint sur la sole nationale aux hypothèses fortes suivantes : • Les rendements en colza continuent de croître au rythme passé (= hypothèse haute) • Les surfaces en TANC sont potentiellement propices au colza • Les rendements en blé augmentent • Tout écart par rapport à ces hypothèses limite la capacité d’atteindre les objectifs de 10% d’incorporation • Hypothèse basse : 92% huiles colza et -14% des exports
IV. Scénario 2 Conserver 10% d’AC et des exports avec des rendements stables : les prairies mises à contribution
Les hypothèses • Hypothèse de rendements : stabilité • Seules les prairies des régions colza sont mises à contribution (Prairies artificielles, temporaires et naturelles) • Rotation : une année/quatre • « Besoins » sur les prairies concernées : 20%
Sc. 2 : impacts sur l’assolement • Correspond à -12% de la STH nationale
V. Scénario 3 Conserver les prairies, des SCE et des rotations moins risquées : quel niveau d’AC permis ?
Les hypothèses du scénario 3 • Surfaces en couvert environnemental (non cultivées) • Variante haute : 10% (correspond à situation actuelle) • Variante basse : 3% • Rotations • Colza une année sur cinq dans régions « colza » (20% SCOP) et 10% SCOP dans régions « Tø » • Tournesol une année sur quatre • Hypothèses de rendement : croissance • Plus discutable pour SCE 3% ?
Sc3 : impact sur le colza • Si 3% SCE : 83% des objectifs de colza
Sc3. Impact sur le blé - variante SCE10% • Si 3% SCE : +16% des exports
VI. Conclusions • L’objectif d’incorporation de 10% d’AC peut être atteint sur le papier, mais… • … est très dépendante des hypothèses de rendement et de qualité des sols • Révèle de nombreuses tensions (y.c. sur objectifs politiques UE et procédures d’évaluation) • Sur les usages alimentaires (exports blé) • Sur les usages du sol en lien avec la biodiversité : prairies et SCE • L’épaisseur du trait peut avoir des conséquences notables • Sur les rotations, les produits phytosanitaires et les rendements • Cf. la question de la gestion des sols à LT • Sur des impacts indirects forme d’élevage pour la biodiversité (valorisation des tourteaux et des céréales) : une dimension socio-économique • Sur la prise en compte du CC (efficacité de l’approche agricole pour l’adaptation aux impacts du CC)