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Développement durable : faut-il une rupture par rapport à notre économie aujourd’hui ?. Dominique Plihon, CEPN IUT Saint-Denis 11 octobre 2011. Plan de la présentation. I/ Constat : de sérieuses menaces pour l’avenir de notre planète II/ Le développement durable : une solution?
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Développement durable : faut-il une rupture par rapport à notre économie aujourd’hui ? Dominique Plihon, CEPN IUT Saint-Denis 11 octobre 2011
Plan de la présentation I/ Constat : de sérieuses menaces pour l’avenir de notre planète II/ Le développement durable : une solution? III/ Quel degré de changement pour sauver la planète ?
I/ Constat : de sérieuses menaces pour l’avenir de notre planète A/ Les experts ont un diagnostic convergent B/ Les principales dimensions de la crise écologique
A/ Les experts ont un diagnostic convergent • Hervé Kempf, journaliste au journal Le Monde : pour la première fois, l’activité de l’espèce humaine se heurte aux limites de la biosphère et met en danger son avenir • Selon l’économiste Jean-Paul Fitoussi, le rapport de force entre Homme et Nature s’est inversé : l’Homme est à la merci des écosystèmes qu’il a dégradés • Geneviève Férone, directrice du développement durable à Véolia prédit un « krach écologique » en 2030 si les tendances actuelles se poursuivent
B/ Les principales dimensions de la crise écologique La crise écologique se manifeste plus particulièrement dans quatre domaines : • Le réchauffement climatique : + 1.4 ° à 5.8° d’ici la fin du 21ème siècle => désertification • Les énergies fossiles non renouvelables : nous approchons de la zone du « pic de Hubert » pour les hydrocarbures • L’eau potable : - 28% d’eau douce • La biodiversité : - 27 % d’espèces marines
Un indicateur global de la crise :l’empreinte écologique Indicateur qui mesure l’impact des activités humaines sur l’environnement : dépasse actuellement de 25 % la capacité biologique de la planète (WWF, 2008) => nous vivons au-dessus de nos moyens => nous hypothéquons les ressources naturelles des générations futures
Les facteurs aggravant la crise écologique • Notre modèle de production productiviste • La croissance démographique : une population estimée à 9 milliards d’habitants en 2050 • Les inégalités : les pays les plus riches de la planète (20 % de la population) concentrent : • 80 % de l’énergie commerciale • 40 % de l’eau douce
II/ Le développement durable : une solution ? Le développement durable : A/ Une notion essentielle … B/ … mais ambigüe
A/ Le développement durable : une notion essentielle aujourd’hui • Objectif proposé par les Nations Unies en 1987 : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». • Double dimension : • Transformation des relations de l’homme avec la nature et le monde du « vivant » • Transformation des rapports sociaux
Le développement durable fondé sur trois principes • Le principe de précaution • Le principe de solidarité avec les générations futures et entre les populations de la planète • Le principe de participation de tous les acteurs concernés, publics, privés, associatifs, …
B/ Le développement durable : deux interprétations possibles a. La « durabilité faible » • Hypothèse : substituabilité entre capital naturel et capital manufacturé • Vision très optimiste selon laquelle : • Le progrès technique peut résoudre les problèmes écologiques => absence de limites imposées par la nature • La question écologique peut être ramenée à un problème économique de lutte contre la rareté • L’écologie est considérée comme un coût (éventuellement sous la forme d’une taxe) qui peut être pris en compte par le calcul économique => les mécanismes de prix et l’économie de marché sont adaptés à la résolution des problèmes écologiques
Une deuxième conception du développement durable b. La « durabilité forte » - Vision moins optimiste fondée sur les lois de la thermodynamique et de l’entropie (travaux de Georgescu-Roegen) => la planète est finie - Les ressources de la planète sont limitées • Effets de seuil et d’irréversibilité • Substituabilité limitée entre capital technique et capital naturel • Le calcul économique traditionnel inadapté
III/ Quel degré de changement pour sauver la planète ? • Si les tendances actuelles se poursuivent, l’humanité utilisera le double de la biocapacité de la planète en 2050 => crise écologique grave • Donc, l’objectif doit être d’assurer pour les générations futures une bonne qualité de vie avec la moitié de l’empreinte écologique résultant des tendances actuelles
Deux scénarii pour éviter la crise écologique • Scénario 1 : « durabilité faible » => poursuite des politiques actuelles • Scénario 2 : « durabilité forte » => rupture avec les évolutions en cours
Scénario 1 : Poursuite des politiques actuelles • Le développement durable est considéré comme une opportunité économique • => notion de croissance verte qui reste dans la logique du modèle de développement actuel • => Investissements importants dans les secteurs de l’industrie, du logement et des transports (Grenelle de l’environnement) • => Une partie importante de la régulation écologique passe par les mécanismes économiques traditionnels : marché (Kyoto), éco-taxes, …
Résultats insuffisants • Selon les estimations existantes (ONU, GIEC), les politiques mises en œuvre récemment par les acteurs privés et publics ne permettront pas d’atteindre les objectifs de préservation de la planète • En particulier, la réduction de 50 % des gaz à effet de serre nécessaire d’ici 2050 pour limiter le réchauffement planétaire à + 2 degrés Celsius ne sera pas obtenue. • Depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 10 % dans les pays développés …
Scénario 2 : Rupture avec les évolutions en cours • Deux objectifs : • réduire l’empreinte écologique • répartir l’utilisation de la biocapacité de la planète • Deux changements : • Changer les relations de l’Homme à la Nature => Modifier notre modèle de production et de consommation • Modifier les relations politiques et sociales (relations de l’Homme avec lui-même) => Transformer la gouvernance mondiale
Réduire et répartir l’utilisationde la biocapacité de la planète Données en 2003 Source : Global Footprint Network
B/ Des changements radicaux sont nécessaires dans deux domaines 1/ Domaine économique et technique • De nouveaux modes de production • Réduisant les émissions de CO2 • Economes en ressources non renouvelables • De nouveaux modes de consommation • Choix de produits écologiques • Réduction du gaspillage et des biens inutiles => Ces changements = conditions nécessaires mais non suffisantes pour atteindre les objectifs
Deuxième changement 2/ Domaine politique et social • La réduction et la répartition de la biocapacité relèvent de choix politiques, sociaux, ethiques au triple niveau : local, national, international • Quelles politiques pour répartir équitablement l’empreinte écologique ? • Quels critères ? population, biocapacité
La solution à la crise est politique la démocratie • Pour éviter les conflits et les guerres, il faut trouver des solutions politiques équitables, fondées sur la démocratie et la participation de tous les acteurs (3ème principe du développement durable) • Amayrta Sen, prix Nobel d’économie : « Jamais une famine n’est survenue dans un pays respectant les règles démocratiques et le multipartisme »
L’échec du sommet de Copenhague (décembre 2009) • Ce sommet sur le réchauffement climatique organisé par l’ONU n’a pas débouché sur un accord :120 pays / 192 ont signé • Les réductions annoncées de gaz à effet de serre (Europe : -20%, US : -17%) pour 2020 conduisent à un réchauffement catastrophique de 3% à 4% • Financements insuffisants : 100 milliards$ prévus jusqu’en 2020; il faudrait au moins 500 milliards$. • Remise en cause du multilatéralisme; opposition entre pays riches (Triade) et G77 des pays moins développés
Le demi-succès du sommet de Cancun (décembre 2010) • Ce nouveau sommet sur le réchauffement climatique a permis une relance des négociations • La volonté de progresser des pays émergents et en développement est plus forte que celle des pays riches • Un fonds d’aide de 30 milliards de $ est débloqué en faveur des pays les moins développés • Mais aucun engagement ferme et contraignant n’est pris par les principaux pays de la planète pour réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre • Or la décennie 2000 – 2010 a été la plus chaude depuis 1850 …