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1. DROIT A L’EDUCATION CETIM 17 décembre 2009. Intervention de H. Magnenat Union du corps enseignant secondaire genevois Chiffres : L’enseignement à Genève, SRED, édition 2009 Bibliographie Samuel Joshua, L’école entre crise et refondation, La dispute, Paris 1999
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1 DROIT A L’EDUCATIONCETIM 17 décembre 2009 Intervention de H. Magnenat Union du corps enseignant secondaire genevois Chiffres : L’enseignement à Genève, SRED, édition 2009 Bibliographie Samuel Joshua, L’école entre crise et refondation, La dispute, Paris 1999 Nico Hirtt, Les nouveaux maîtres de l’école, VO Editions, Bruxelles, 2000 Christian Laval, L’école n’est pas une entreprise, La Découverte, Paris, 2004
2 CETIM / H. M. / 17.12.09 • Remarques liminaires: • UCESG : faîtière des associations professionnelles du PO • H. Magnenat : enseignant jusqu’en juillet 2009 au CEC André-Chavanne et membre du bureau de l’UNION jusqu’en octobre 2009
3 CETIM / H. M. / 17.12.09 • 1) Droit à l’éducation à Genève a) Les textes Chapitre II Enseignement publicArt. 4 : Objectifs de l’école publique L’enseignement public a pour but, dans le respect de la personnalité de chacun : a) de donner à chaque élève le moyen d’acquérir les meilleures connaissances dans la perspective de ses activités futures et de chercher à susciter chez lui le désir permanent d’apprendre et de se former; b) d’aider chaque élève à développer de manière équilibrée sa personnalité, sa créativité ainsi que ses aptitudes intellectuelles, manuelles, physiques et artistiques; c) de veiller à respecter, dans la mesure des conditions requises, les choix de formation des élèves;d) de préparer chacun à participer à la vie sociale, culturelle, civique, politique et économique du pays, en affermissant le sens des responsabilités, la faculté de discernement et l’indépendance de jugement;e) de rendre chaque élève progressivement conscient de son appartenance au monde qui l’entoure, en éveillant en lui le respect d’autrui, l’esprit de solidarité et de coopération et l’attachement aux objectifs du développement durable;f) de tendre à corriger les inégalités de chance de réussite scolaire des élèves dès les premiers degrés de l’école.
4 CETIM / H. M. / 17.12.09 b) L’effort financier du canton de Genève Dépenses publiques d’éducation en % du revenu national /Pib : GE > moyenne CH > moyenne OCDE 6,6 % RN 5,7 % RN 6,1 % Pib 5,5 % Pib c) Taux de scolarisation à Genève 4 ans 95,6 % (85,3 % public) 6-11 ans 98,6 % (83,7 %) 12-15 ans 96,3 % (90,0 %) 16-19 ans 75,0 % (68,2 %) 20-23 ans 36,1 % (35,9 %) ====> TVB !
5 CETIM / H. M. / 17.12.09 • 2) La réalité a) Droit à l’éducation et origine des élèves A Genève : 42 % élèves allophones 160 nationalités différentes 58 % des élèves issus des milieux modestes et défavorisés sont non-francophones, contre 24 % d’élèves francophones Au collège : 70 % élèves francophones 80 % nationalité suisse 31 % origine cadre supérieur contre 21 % classe modeste et défavorisée Dispositif d’insertion : 64 % classe modeste et défavorisée 6 % cadre supérieur 71 % allophones ==> Grande inégalité selon l’origine socio-prof. et linguistique Non-respect du droit à l’éducation pour tous
6 CETIM / H. M. / 17.12.09 b) Le réel effort financier du canton de Genève Si les dépenses publiques d’éducation sont légèrement supérieures à Genève, c’est pour les raisons suivantes : - plus grande tertiarisation - moins de dual - redoublement et changement de filières - insertion des allophones Evolution des dépenses à Genève : - Dépenses DIP 2007 +/- = dépenses DIP 1990 (francs constants) - Dépenses DIP/Dépenses totales de l’Etat : 1990 : 40 % 2007 : 28 % Coût/élève au PO : 1996 CHF 25’000.- 2007 CHF 20’000.- (francs constants) Ratio d’encadrement au PO : (Nombre EPT/100 élèves) 1992 : 11,35 2000 : 8,5 2009 : 8,1 ==> Désengagement relatif de l’ETAT, important par élève
7 CETIM / H. M. / 17.12.09 c) Les réformes et le droit à l’éducation Réformes partout à Genève au PO, comme en Suisse et à l’étranger. Quelques caractéristiques communes : • Réformes imposées d’en haut et initiées par des « experts » liés au monde économique. • Remplacement de l’objectif « transmission des connaissances » par une « approche par compétences » individualisée, avec obligation de résultat ( « l’élève est capable de …»), en particulier dans les filières professionnelles. • Etablissement de standards de formation. • Gestion managériale (efficience, culture du résultat, évaluation, comparaison des performances, renforcement de la hiérarchie) et lourdeur bureaucratique. Conséquences :. • Elève devenant un « apprenant » et l’enseignant un « coach ». • Bachotage et nivellement par le bas. • Renforcement des inégalités. • Affaiblissement de l’enseignement de la culture générale, en particulier dans les filières professionnelles. • Réduction de la liberté d’enseignement. • Difficulté de faisabilité (individualisation, coordination, conception, coût, non-adhésion du corps enseignant). ==> Droit à l’éducation à interprétations variables.
8 CETIM / H. M. / 17.12.09 • 3) Conclusion L’école genevoise s’en sort relativement bien, compte tenu des contraintes qu’elle rencontre (financement, offre diversifiée, caractéristiques de la population scolaire). C’est particulièrement grâce au travail du corps enseignant, qui mérite mieux que l’image véhiculée par les médias. Est-ce que, pour autant, le droit à l’éducation pour tous est respecté ? Cette notion est d’abord un idéal vers lequel on doit tendre, mais force est de constater que les orientations prises à Genève, comme ailleurs en Europe, vont dans le sens contraire. Samuel Joshua disait lors d’une conférence tenue à Genève au début de ce siècle : « pour répondre aux besoins du marché de l’emploi, on oblige l’école à: • très bien former 20 % des jeunes, • n’avoir qu’une mission « pacificatrice » pour un autre 20 %, • apporter, pour les 60 % restant, une formation de base pour qu’ils deviennent des travailleurs flexibles, aptes à satisfaire n’importe quel travail simple. Ainsi, pour les auteurs des réformes : Il y a trop d’école Pour trop de monde Pour trop longtemps » L’école serait-elle alors réduite à ne former que des futurs producteurs et consommateurs ? Que valent les autres objectifs fixés par la LIP (art 4) ?