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Où nous en sommes…. Néolibéraux, ordolibéraux , néoclassiques. Un peu de « préhistoire ». Echecs du libéralisme classique (1815-1930)
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Où nous en sommes… Néolibéraux, ordolibéraux, néoclassiques.
Un peu de « préhistoire » Echecs du libéralisme classique (1815-1930) Keynésianisme: l’Etat, acteur de l’économie (1945-1975): résoudre l’équation plein emploi/biens chers (consommation de masse) essentiellement grâce à la politique fiscale Néolibéralisme (« ultralibéralisme » et ordolibéralisme). Depuis la fin des années 1970. Ultralibéralisme: exemple des programmes d’ajustement structurel.
Les programmes d’ajustement structurel… …d’où ça vient?
Deux origines • La Stagflation en Occident (Années 1970: fin des trente glorieuses) • Crise de la dette au Sud (fin des années 1970)
La stagflation en Occident dans les années 70 • La position théorique des keynésiens fondée sur une interprétation de la Courbe de Phillips: « plus le chômage est bas, plus l’inflation est élevée ». Pour les keynésiens l’Etat doit arbitrer entre l’inflation (chômage faible mais prix élevés) et le chômage (chômage élevé mais prix faibles). Historiquement vrai: plein emploi=demande=prix élevés=plus d’emplois. • Leurs critiques (les monétaristes) pensent qu’à la longue on aura en fait un chômage et une inflation élevés, parce que les bas taux de chômage ne seraient qu’un phénomène passager et l’inflation serait nourrie par la croissance de la masse monétaire en circulation par rapport au revenu national (Friedman) ainsi que par les anticipations des agents économiques. • La stagflation: on débat encore sur ses sources, MAIS pour les économistes, ce qui compte, c’est le modèle qui prédit le mieux, d’où discrédit des keynésiens et montée des monétaristes et des « néoclassiques » (Ecole de Chicago).
La réponse monétariste/néoclassique • Restreindre la croissance de la masse monétaire (cela stoppe la croissance des dépenses de consommation et les emprunts des entreprises: l’économie est « nettoyée » par la récession). Cette réponse a été dépassée par la financiarisation des années 90: à présent, fixation d’un objectif quantitatif de l’inflation. Rendre les banques centrales « indépendantes » des Etats en les cantonnant à la politique monétaire (cas de la BCE et de la BCEAO mais non de la Federal Reserve). • Il faut séparer le traitement du chômage de celui de l’inflation. L’inflation serait le fruit d’un manque de discipline monétaire et budgétaire des gouvernements (d’où BC indépendante) et le chômage serait le fruit des rigidités du marché. Au premier problème: politiques macroéconomiques; au second: réformes structurelles. • Conséquence: l’Etat perd son rôle d’arbitre, la redistribution se fait par le marché, mais suivant des instruments précis: la BC, les marchés financiers, l’option de privilégier l’emprunt par rapport à l’impôt. Le sens du transfert en est inversé: des plus pauvres vers les plus riches. (Reagan: Supply-SideEconomics, Thatcher: TINA). • Application des principes de l’ordolibéralisme (réformes institutionnelles et législatives pour mettre en œuvre le fonctionnement de l’économie de marché).
La crise de la dette au Sud • Avant: les pays du Sud peu endettés et dettes surtout publiques (cas du Niger jusqu’en 1974); • Hyperliquidité du système financier international (banques des pays de l’OCDE) à partir du boom pétrolier qui a suivi les chocs pétroliers de 1973; • Les pays du Sud veulent accélérer leur développement et leur industrialisation (cas du Niger après 1974: plans quinquennaux très ambitieux); • Compétition des banques de l’OCDE pour exporter les capitaux: frénésie de prêts à taux d’intérêt fixe; • Pour réduire les risques, les banques décident de passer à des taux d’intérêt variables et réussissent à convaincre les gouvernements du Sud. • La stagflation produit une baisse drastique des coûts des matières premières (dont l’uranium) alors que les nouveaux taux d’intérêt augmentaient considérablement (à la suite du plan Volcker aux USA) et que les flux de capitaux vers le Sud commençaient à se réduire; • Le capital fuit le Sud sous forme de remboursement de dette et d’intérêts de la dette; • Le FMI chargé d’organiser le remboursement en imposant des politiques de stabilisation macroéconomiques et des réformes structurelles aux pays du Sud. • Donc au niveau international aussi, transfert des pauvres vers les riches.
Comment? Remplacer le marché comme gestionnaire de l’économie, en lieu et place de l’Etat par: Des politiques macroéconomiques: • Réduire les dépenses publiques (austérité, permet de nourrir le service de la dette) • Dévaluer les monnaies par rapport au dollar (bon pour l’exportation. Cas particulier de la zone franc) • Equilibrer les budgets (pas de dépenses excessives, rembourser la dette) Et des réformes structurelles: • Libéraliser le commerce (réduire ou éliminer les restrictions au commerce, permet aux investisseurs étrangers d’acquérir et de spéculer) • Privilégier l’extraction et l’exportation des ressources (intégration asymétrique au marché international) • Accroître la stabilité des investissements (accompagner les IDE par l’ouverture de bourses locales, crée de la transparence pour les investisseurs) • Eliminer le contrôle des prix et les subventions gouvernementales (primauté du marché) • Privatiser les entreprises publiques (primauté du marché) • Améliorer les droits des investisseurs étrangers par rapport aux lois nationales (mondialiser l’économie) • Bonne gouvernance: simplifier l’administration (dans le domaine économique) et éliminer la corruption en son sein ( rendre l’administration favorable au marché) (C’est le consensus de Washington, en pratique).
Résultats? • Apparition d’un phénomène de guerre des prix entre pays du Sud (forcés de compétir pour vendre les mêmes matières premières) • Les ressources des pays pauvres deviennent toujours moins chères (« commoditytrap ») • Les gouvernements doivent exporter toujours plus simplement pour maintenir la stabilité de leur monnaie et obtenir des devises étrangères pour payer la dette • La valeur du travail décroît • Les flux de capitaux deviennent plus volatils (plus spéculatifs que productifs) • Austérité monétaire pour stabiliser la valeur de la devise locale, au détriment du financement de l’économie (crédit) (cas aberrant de la zone franc, surliquide mais dépourvue de crédits). • Austérité fiscale (augmenter la pression fiscale tout en réduisant les dépenses publiques) • Les troubles sociaux apparaissent (« IMF riots » comme celle du 9 février 1990 et celle la coalition équité qualité) • Les investisseurs, protégés par le cadre légal, peuvent partir à la moindre alerte • Dans certains cas, la fuite des capitaux provoque l’effondrement total de l’économie (Asie du Sud-Est, Argentine, Brésil, Mexique…) • Accroissement de la pauvreté et de l’inégalité ainsi que de la corruption • Détérioration du système socio-politique • Dette non payée
Critiques et réponses • Critiques fondamentales: • La théorie du marché moteur de développement (par « ruissellement ») est fausse. • Le développement uniquement par le commerce extérieur ne marche pas. • Critiques directes: • Les conditionnalités vident la démocratie de son sens. • Les PAS ont accru la pauvreté (voir critiques fondamentales). • La dette demeure • Réponses: • Stratégies de lutte contre la pauvreté. • Reposent uniquement sur des conditionnalités procédurales (en fait, ce n’est pas vrai) • Initiative d’allègement de la dette des Pays Pauvres Très Endettés
Plus positifs? • A l’interne: • Le retrait initial de l’Etat a permis l’émergence d’un secteur privé • Ce dernier a créé des emplois compensant la perte d’emplois dans le public • L’économie locale plus dynamique, innovante et ouverte • L’Etat en profite à terme, notamment au point de vue fiscal • A l’externe: • RAS: limite les effets positifs susmentionnés • Et la question du caractère non productif (non industrialisé) du secteur privé (comme du secteur public) demeure
L’ordolibéralisme: un néolibéralisme pour riches? • Le libéralisme classique ne marche pas, parce que si ses prémisses anthropologiques sont correctes (concurrence, liberté des agents, quête du profit, allocation plus efficiente des ressources par le marché) ses principes d’action (basées sur l’idée de lois naturelles) ne le sont pas. NB: c’est ça les mécanismes du libéralisme classique. • Ce qui a posé problème au plan économique: • La situation même de l’Etat: en dehors du marché et acceptant ses limites. Cela ne marche pas. • La pratique du laisser-faire • Ainsi: • Libéralisme classique: l’Etat n’intervient ni n’interfère avec les règles naturelles de la concurrence /ordolibéralisme: l’Etat intervient pour sauver les règles naturelles de la concurrence de la dérive vers le monopole et l’oligopole (cartels) qui mènerait au fascisme; • LC: l’Etat n’intervient ni n’interfère avec la liberté des agents dans l’activité économique légitime / ordolibéralisme: l’Etat peut organiser l’inégalité pour inciter les agents à mener des activités rémunératrices (Ludwig Erhard: « facteurs motivants d’inégalité »)
Mécanismes • Ce n’est pas l’état qui doit réguler le marché (Keynes), mais l’inverse. L’Etat doit laisser l’économie respirer dans ses cycles, assurer la stabilité monétaire, non rechercher la stabilisation; en cas de mouvements cumulatifs de dépression ou de surchauffe, action budgétaire ou réglementaire à court terme. • Actions conformes régulatrices et ordonnatrices: • Régulatrices: politique structurelle (infrastructures, recherche fondamentale, soutien aux apprentissages, aux PME pour assurer le renouvellement et l’intensité de la concurrence, aide à l’adaptation en cas de difficultés sectorielles mais uniquement dans le sens indiqué par l’évolution du marché, privatisation, libéralisation internationale progressive mais rapide, focalisation sur la concurrence); politique conjoncturelle (voir ci-dessus); politique sociale (solidarité sociale décroissante en fonction de l’élévation générale des revenus; voir suivant). • Ordonnatrices: équilibre entre les fins (ordre social) et les moyens (ordre économique) réalisé par voie de législation à caractère général (le cadre) et non par des mesures ponctuelles ou des plans.
Objectifs • Economie sociale de marché: pas de régulation vers une moyenne (transferts égalisateurs), l’inégalité structure le système de concurrence. Les transferts (prélevés sur la consommation et non sur l’épargne et l’investissement) doivent se faire en direction des nécessiteux absolus (handicapés, etc.); production de revenus permettant aux individus d’être responsables d’eux-mêmes par rapport aux risques individuels (maladie, etc.) ou collectifs (dommages): « politique sociale individuelle ». • La croissance est elle-même la politique sociale • But fondamental: création du bonheur individuel sur la base de la responsabilité individuelle inscrite dans le marché et stimulée par l’Etat pour une société ouverte, prospère et innovante.