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Histoire de l’URSS. 1917-1991. 2.4 – Politique nationale Pour la victoire, l’ensemble des nationalités de l’État soviétique ont été mises à contribution et par la suite, l’ensemble des ressources du pays se concentrent pour remettre sur pieds les républiques et les régions de l’ouest du pays.
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Histoire de l’URSS 1917-1991
2.4 – Politique nationale • Pour la victoire, l’ensemble des nationalités de l’État soviétique ont été mises à contribution et par la suite, l’ensemble des ressources du pays se concentrent pour remettre sur pieds les républiques et les régions de l’ouest du pays. • L’évacuation des industries et des usines a stimulé le développement économique de la Sibérie occidentale et de l’Asie centrale. • La guerre a entraîné le développement de mouvements nationaux, particulièrement dans les nouvelles républiques, où la dékoulakisation doit aussi s’appliquer. • Des populations entières suspectées de collaboration avec les Allemands subissent des punitions collectives et sont déportées en Sibérie orientale et en Asie centrale.
Le cas des juifs est particulier : au cours de la guerre, le centre avait mis sur pied le Comité juif antifasciste et après la guerre, ce comité fait pression pour obtenir une région autonome juive. Mais Mikhoels, le chef du comité est assassiné en 1948 et sa mort lance la répression contre les membres du Comité. • Staline fait preuve après la guerre d’un remarquable chauvinisme grand-russe et jusqu’à sa mort, une politique de russification douce sera entreprise, entre autres en limitant les possibilités pour les autres nationalités d’apprendre leur langue et leur histoire.
3 – Politique étrangère (1945-1953) 3.1 – « Début » de la guerre froide • Par sa victoire, l’URSS est devenue l’un des principaux États de la planète, ce qui modifie considérablement la situation et le climat international. • Les alliés d’hier se méfient de plus en plus les uns des autres : l’arme nucléaire inquiète les Soviétiques ; les 15 millions de soldats soviétiques inquiètent les anglos-saxons.
Et le prestige soviétique aussi inquiète : les populations européennes de l’époque savent que c’est l’URSS qui a vaincu le nazisme et conséquemment, les partis communistes d’Europe voient le nombre de leurs membres tripler entre 1939 et 1946. • Ce qui met Staline en appétit : dès 1941, il demande des territoires turcs, des modifications au régime du Liban et de la Syrie et un protectorat en Tripolitaine. En plus de ce qu’il a déjà obtenu par le pacte Ribbentrop-Molotov. • C’est cependant le discours de Churchill à Fulton en 1946 qui met le feu aux poudres : évoquant un « rideau de fer », il en appelle à une politique d’endiguement de « l’impérialisme soviétique ».
Truman reprendra à partir de 1947 cette idée. L’ensemble des éléments de cette politique est nommé « doctrine Truman » : • 1 – Plan Marshall à la reconstruction • 2 – Création de l’OTAN (1949) • 3 – Établissements de bases militaires américaines entourant l’URSS • 4 – Soutien financier à l’opposition dans les États pro-soviétiques • 5 – Usage de la force contre l’URSS • Deux objectifs à cette doctrine : 1 – Empêcher l’URSS d’accroître son influence et 2 – la refouler si possible derrière ses frontières. • Pour l’URSS, c’est une déclaration de guerre et cela la poussera à consolider ses positions dans les États sous occupation.
3.2 – Exportation du système stalinien • En 1945, des régimes prosoviétiques s’installent au Vietnam, en Corée, en Yougoslavie et en Albanie. • À partir de 1947 commence la soviétisation de l’Europe orientale sous occupation soviétique. En Bulgarie (1946), puis en Pologne, en Hongrie, en Roumanie (1947) et en Tchécoslovaquie (1948), les PC prennent le pouvoir, interdisent les autres partis et adoptent des constitutions de modèle soviétique. • Dès lors, l’URSS s’implique activement dans les orientations intérieures et extérieures de ces États, s’appuyant sur son prestige mais aussi sur des aides directes (15 milliards de roubles entre 1945 et 1952).
En 1949 est mis sur pied le COMECON, chargé de coordonner les politiques économiques de l’URSS et de ses alliés. • Au plan politique, la mise au pas se fait progressivement, avec une accélération subite en 1948, lorsque Tito est excommunié de la grande famille. S’ensuit une chasse aux sorcières dans les différentes démocraties populaires. De nombreux communistes « nationaux » sont alors arrêtés pour être remplacés par des inconditionnels du modèle stalinien, formés en URSS. • Enfin, au plan militaire, l’organisation du Pacte de Varsovie ne verra le jour qu’en 1955, après la mort de Staline.
3.3 – Apogée de la guerre froide • Deux graves crises surviennent dans les dernières années de Staline, plaçant le monde au bord d’une autre guerre. • En 1948, c’est la crise de Berlin : incapables de s’entendre avec les Soviétiques concernant la réunification de l’Allemagne, les Occidentaux décident d’unifier leurs trois zones, sans tenir compte des Soviétiques et de signer la paix. • L’URSS réplique par un blocus de Berlin ouest, qui pendant un an sera ravitaillé par pont aérien. Cela entérine de facto la division de l’Allemagne. • En 1949, l’Occident créé l’OTAN et l’URSS expérimente sa première bombe atomique…
Puis c’est la guerre de Corée : profitant de l’absence de l’URSS, causée par le refus d’expulser la Chine nationaliste de l’ONU, les Occidentaux font voter une intervention militaire en Corée, sous la conduite des États-Unis, pour freiner l’offensive nord-coréenne. L’URSS appui discrètement les Nord-coréens, la Chine, totalement. • Les Occidentaux ne parviennent cependant pas à vaincre et en juin 1953, après la mort de Staline, un cessez-le-feu est signé, divisant la Corée au 38e parallèle. Le traité de paix n’a toujours pas été signé. • Ces deux crises inciteront les successeurs de Staline et les Occidentaux à chercher des compromis, d’autant que Truman est remplacé en 1952 par Eisenhower.
4 – Aperçu de la culture soviétique 4.1 – La culture dans les années 30 - Avec la centralisation, les différents mouvements autonomes des années 20 disparaissent. • Pour Staline, ces ingénieurs des âmes que sont les artistes doivent travailler à un seul but : créer l’homo soviéticus appelé à vivre dans ce système. Il convient alors d’expliquer aux « plus humbles » l’ABC du marxisme-léninisme.
- L’art destiné à cet objectif portera le nom de réalisme socialiste : les artistes doivent illustrer la vie non pas telle qu’elle est, mais comme elle doit être dans une société socialiste. On promet ainsi au peuple des « lendemains qui chantent » et un « avenir radieux ». • L’autre fonction de cet art utilitaire est de créer une sorte de surréalité, dans le but de convaincre la population que le bon temps est déjà commencé : c’est là l’origine d’un des slogans de Staline au pire des purges des années 30, en 1937 : « La vie est devenue meilleure, la vie est devenue plus gaie… » • Bien sûr, les camps attendent les artistes qui refusent de se plier à cet art de commande.
4.2 – La culture et la guerre • Comme pour le reste, le contrôle culturel se relâche au cours de la guerre. Le régime oriente bien sûr la production dans le sens d’une célébration des valeurs du moment : courage, honneur, patriotisme, etc. Le contrôle est de toute façon moins nécessaire, les artistes comprenant eux-mêmes les enjeux. • Les artistes participent à la guerre, comme soldats bien sûr, mais ils s’emploient aussi à maintenir le moral des troupes, ou encore à saper celui de l’adversaire. • Tous les domaines sont mis à contribution : chanson, cinéma, poésie, etc.
4.3 – Le jdanovisme - La politique culturelle de 1945 à 1953 est initialement liée au nom d’Andreï Jdanov. C’est lui qui sonne la fin de la récréation. • Parallèlement à la montée des périls extérieurs, le régime se lance en 1946 dans une lutte contre les influences extérieures et contre le « cosmopolitisme » (à partir de 1948). • Deux publications sont créées dans ce but (La vie du parti et Culture et vie), lesquelles s’en prennent à des « concurrents » coupables de publier des auteurs « contestables ». - Les directeurs des associations culturelles sont sommés de purger de leurs rangs les artistes déviants.
- Toutes les disciplines sont touchées : philosophie (1947), musique (1948), etc. • Mentionnons qu’à de rares exceptions, ces purges entraînent uniquement des sanctions diverses, et non des séjours en camps. • Des disciplines scientifiques considérées comme bourgeoises sont interdites : mécanique ondulatoire, cybernétique, psychanalyse, génétique, etc… • C’est l’apogée du lysenkisme… : le volontarisme remplace la rigueur scientifique, suivant l’axiome de Staline selon lequel « Pour nous, bolcheviques, il n’existe pas de problèmes objectifs que nous ne puissions résoudre… »
5 – La société soviétique sous Staline 5.1 – Les ouvriers : • L’État prolétarien réserve souvent à sa classe « dirigeante » des conditions de vie très difficiles. • La priorité au développement industriel entraîne d’une part un accroissement considérable des ouvriers (de 28 à 40 millions de personnes entre 1929 et 1932), et d’autre part, en corollaire, une détérioration de leurs conditions : manque de logements, approvisionnement erratique, etc. • On tente de palier à ces difficultés en introduisant en 1929 des coupons de rationnement ou en mettant sur pied des cafétérias d’État.
Dans la première moitié des années 30, la vie est difficile car s’ajoutent aux conditions de vie l’interdiction des grèves, la suppression de l’indépendance syndicale, etc. • À partir de 1935, Staline commence à accorder un peu plus d’attention aux problèmes ouvriers : infrastructures culturelles, vacances familiales, etc. • Parallèlement arrive le stakhanovisme, qui va entraîner une augmentation des cadences, et pour ceux qui n’arrivent pas à suivre, une détérioration des conditions matérielles. On voit apparaître une « aristocratie » du travail, dont les membres vivent mieux que les autres.
- Comme les ouvriers ne pouvent faire pression autrement qu’en « votant avec leurs pieds », en changeant d’entreprise, le régime réintroduit le carnet de travail et on renforce les régimes de propiska et de passeport intérieur. • Vivant souvent dans des appartements communautaires, les ouvriers développent des comportements asociaux et l’alcoolisme fait des ravages. • Bref, à la fin des années 30 (et même au début des années 50), il semble que le régime n’a pas rempli ses engagements par rapport aux ouvriers qu’il est censé représenter : en 1936, le pouvoir d’achat de l’ouvrier est inférieur à ce qu’il était en 1913….
5.2 – La paysannerie : • C’est pire encore pour les paysans, dont l’ordre social a été détruit par la collectivisation. Tout au long des années 30, les demandes de l’État à son endroit vont crescendo : ils doivent vendre de moins en moins cher, alors que la production industrielle coûte de plus en plus cher. D’autant que les MTS grugent une part importante de leur faible revenus. • En 1935, soucieux de maintenir un approvisionnement acceptable des villes, le régime concède aux paysans le droit d’exploiter des lopins privés : bientôt, 5% des terres vont produire 25% de la production agricole. • C’est la classe méprisée, suspectée, de la société, qui ne jouit pas d’une grande mobilité sociale, surtout après la réintroduction des passeports intérieurs.
5.3 – La nouvelle intelligentsia • Officiellement, les autres classes sociales n’existent pas. Et pourtant… • Traditionnellement, l’intelligentsia tsariste était oppositionnelle. Ce n’est pas le cas de celle de l’époque soviétique, qui est l’un des plus fidèles soutien au régime, à qui elle doit tout. • En gros, cette classe est constituée des spécialistes « prolétariens », formés dans des écoles spécialisées (entre 1928 et 1932, le nombre d’étudiants de ces écoles passent de 50 000 à 300 000) qui ont remplacé au cours des années 20 et 30 les spécialistes bourgeois.
5.4 – Les détenus • Ce n’est pas une classe à proprement parler, mais compte tenu de leur importance numérique, il faut bien en tenir compte. Leur apport à la construction du système, bien que difficile à quantifier, n’en demeure pas moins très important. • Il faut aussi mentionner les académiciens déchus qui se retrouvent dans des camps spéciaux, des prisons scientifiques (charachki) ou le régime les laissent, sous contrôle, poursuivre leur recherche. Leur apport à la science soviétique est aussi très important.
5.5 – La nomenklatura • La dernière, mais non la moindre, de ces classes soviétiques, n’existe pas officiellement, mais c’est elle qui est au sommet du système et le contrôle. • Cette classe a remplacé au cours des années 30 les spécialistes bourgeois impliqués directement dans la gestion de l’État. Le trait dominant de ses membres, c’est l’orthodoxie idéologique, allié à partir de la fin des années 30 surtout, à des origines modestes. • Le terme, que l’on traduit par « liste », désigne deux choses : les postes stratégiques à combler et les personnes susceptibles de les combler.
C’est l’aristocratie du régime, qui vit beaucoup mieux que le reste de la population, ayant accès à des magasins particuliers, se déplaçant en voiture de luxe, vivant à part du reste de la société. • Mais c’est une classe très hiérarchisée : au sommet se trouvent les membres du Politburo et du Comité central, puis les directeurs des commissions de contrôle et des organes de sécurité, suivis des chefs de la bureaucratie et de l’armée, et enfin, les scientifiques les plus importants, les directeurs des grandes usines, etc. • Mentionnons que cette hiérarchisation existe au niveau fédéral et à celui des républiques.
Sixième cours : La succession de Staline et les années Khrouchtchev (1953-1964) 1 – Bref bilan du règne de Staline 2 – Évolution du système politique 3 – L’économie de l’URSS de 1953 à 1964 4 – La politique étrangère soviétique (1953-1964)
1 – Bref bilan du règne de Staline • Considéré comme une divinité jusqu’en 1956 par la gauche, Staline sera à partir de cette date critiqué. Sévèrement à l’étranger, mais de façon beaucoup plus sélective en URSS même. • On lui reproche bien sûr la terreur, mais aussi, nombreux sont les Soviétiques qui l’accusent d’avoir perverti le système, d’avoir trahi la révolution et conséquemment, d’avoir à terme entraîné l’échec de l’URSS. Puis viennent d’autres éléments moins fondamentaux : sa nullité militaire, sa politique culturelle, son culte personnel, etc. • Mais ses « bons coups » sont aussi nombreux pour les Soviétiques : modernisation du pays, victoire dans la Seconde Guerre mondiale, alphabétisation. Bref, en 25 ans, il a fait d’un pays faible et méprisé l’une des grandes puissances du monde.
2 – Évolution du système politique 2.1 - La mort de Staline et la lutte pour sa succession. • Le 5 mars 1953 coupe l’histoire de l’URSS en deux : ce qui suivra sera très différent, l’URSS achevant sa transition d’État révolutionnaire à État « normalement autoritaire ». • La lutte pour la succession commence dès la mort du Guide et ne prendra fin qu’en 1958. Elle se déroule en 3 étapes : • De mars à juin 1953 : Malenkov, chef de l’État et du parti, s’oppose à Beria, chef des organes de sécurité. Malenkov est sommé de choisir entre ses deux postes, et il opte pour celui de chef de l’État, laissant celui de chef de parti à Nikita Khrouchtchev.
Beria s’emploie entre mars et juin à nettoyer son image, en libéralisant le système : réhabilitations massives, décentralisation, etc. • En juin, Khrouchtchev et Malenkov font front commun contre Beria. Avec l’aide de l’armée, celui-ci est destitué, arrêté et exécuté le 26 juin 1953. • Été 1953 à février 1955 : la deuxième phase oppose les alliés d’hier, Malenkov et Khrouchtchev. Chef du parti, celui-ci reprend la technique stalinienne en faisant nommer ses proches dans les hautes instances. En février 1955, Boulganine remplace Malenkov, qui devient ministre de la production électrique. • Février 1955 à mars 1958 : 3e et dernière étape. Elle comprend le XXe congrès du PCUS et les crises hongroises et polonaises, lesquelles servent de prétexte pour tenter de destituer Khrouchtchev.
Été 1957 : le Présidium se réunit en l’absence de Khrouchtchev et vote sa destitution. Alerté, ce dernier parvient grâce à l’armée (Joukov) a réunir un plénum du Comité central, lequel renverse la décision du Présidium. • En vertu des règles du parti, les chefs du groupe sont condamnés pour fractionnisme, exclus du présidium, ils ne sont pas exécutés et restent au service de l’État dans de prestigieux (…) postes. • Le chef de l’État, Boulganine, qui s’est compromis, est aussi destitué. Khrouchtchev s’empare alors de son poste et devient théoriquement aussi puissant que le Staline de l’après-guerre. • Ses alliés sont récompensés mais Joukov, d’abord nommé ministre de la Défense, est trop dangereux pour Khrouchtchev, qui obtient sa destitution en 1958.
2.2 – Le XXe congrès du PCUS et la déstalinisation • Même sans le fameux discours secret, le congrès aurait été important : on admet la possibilité d’arriver au socialisme autrement qu’en URSS et le discours de Mikoïan, sans critiquer Staline, condamne certaines des tendances au sein du parti : centralisme, culte des chefs, etc. • À la fin du congrès, les membres du PCUS sont avisé qu’il y aura une séance à huis clos pour eux. C’est lors de cette séance qu’il sera question du rapport secret de Khrouchtchev. • Dans ce texte, le SG s’en prend violemment à Staline, accusé de presque tout ce qui ne fonctionne pas en URSS, et davantage : son culte, ses erreurs pendant la guerre, la terreur. • Mais le rapport demeure très sélectif : si le SG condamne les purges contre le parti, il ne dit rien au sujet de la population ; il omet d’ailleurs de parler de la purge du PC ukrainien, qu’il a lui-même montée.
Malgré tout, c’est une véritable bombe qui va à terme changer complètement la perception de l’URSS, à l’intérieur, puis à l’extérieur, lorsqu’il sera connu. • Pourquoi ce rapport ? 1 – Khrouchtchev, dont le pouvoir est mal assuré cherche à déstabiliser ses adversaires ; 2 – compte tenu de l’opacité de la direction stalinienne, il est parfaitement possible qu’il ne connaissait pas l’ampleur des « erreurs » de Staline. • Quoi qu’il en soit, le rapport va entraîner une crise majeure dans le mouvement communiste international. En Pologne et surtout en Hongrie, la situation va déraper. Certains PC d’Occident vont revoir leur rapport avec la « patrie du socialisme ». Quant aux relations sino-soviétiques, le rapport va entraîner une rapide détérioration.
Après une pause entre 1957 et 1961, le XXIIe congrès va relancer le processus de déstalinisation. • Le discours du SG à cette occasion est beaucoup plus critique et sévère que celui qu’il avait tenu 5 ans auparavant : il n’est plus question d’erreurs, mais bien de crimes. • Khrouchtchev, dont le pouvoir est alors battu en brèche par ses opposants, tente ainsi de faire appel à la population, aux simples membres du PC, pour contrer ses adversaires. La manœuvre échouera (comme l’ensemble de l’œuvre khrouchtchévienne, d’ailleurs).
2.3 – Réhabilitations • De juin 1953 à 1956, les camps se vident à un rythme très lent et les détenus politiques doivent s’armer de patience avant de voir leur nom lavé : en février 1956, seulement 7 000 personnes avaient été réhabilitées, 200 000 libérées. • Le XXe congrès lance une réhabilitation massive : de 1956 à 1961, 700 000 personnes seront réhabilitées. • Les grands noms de l’opposition à Staline ne sont pas réhabilités (Trotski, Boukharine, Kamenev) car cela reviendrait à condamner le cours stalinien (et le parti ne cherche à condamner que les méthodes) • Avec la mise à la retraite de Khrouchtchev, les réhabilitations s’arrêteront et ne reprendront qu’avec l’arrivée de Gorbatchev.
2.4 – La chute de Khrouchtchev • Au début des années 60, la grogne commence à monter contre le SG : on lui reproche pêle-mêle les difficultés économiques, son attitude personnelle, le culte de sa personnalité, son volontarisme débridé et son aventurisme en politique étrangère. • C’est ainsi qu’en octobre 1964, profitant de son éloignement, le scénario de 1957 est rejoué, mais cette fois il fonctionne. Khrouchtchev est envoyé à la retraite et la « direction collégiale » est remise en place. Deux hommes lui succèdent : • À la tête du parti, Léonid Brejnev • À la tête de l’État, Alexeï Kossyguine • La douceur avec laquelle il tombe témoigne du chemin parcouru, entre autres grâce à lui : aucun mal ne lui est fait, il est simplement « démissionné ».