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La « VAE à la belge » De la difficulté d’implémenter un dispositif de reconnaissance d’acquis dans un quasi-marché scolaire. Renaud Maes* & Michel Sylin * rmaes@ulb.ac.be. Amiens – 13/06/2014. TdM. 1. La VAE dans le « paysage » de l’enseignement supérieur francophone de Belgique
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La « VAE à la belge » De la difficulté d’implémenter un dispositif de reconnaissance d’acquis dans un quasi-marché scolaire Renaud Maes* & Michel Sylin *rmaes@ulb.ac.be Amiens – 13/06/2014
TdM • 1. La VAE dans le « paysage » de l’enseignement supérieur francophone de Belgique • 2. La VAE comme « ascenseur social » • 3. La VAE face à la concurrence institutionnelle
1. La VAE dans l’enseignement supérieur belge francophone • Structure en types : 175 000 étudiants • Université (BAt-MA-DOC) ~ 40% des étudiants • Hautes écoles & Ecoles supérieures des arts • Type court (BA) • Type long (BAt-MA) • Depuis 1834, co-existence d’universités semi-privées et d’universités officielles • Structure en « piliers » de la société belge
1. La VAE dans l’enseignement supérieur belge francophone • Système d’enseignement parmi les moins démocratiques de l’OCDE. • En particulier, système d’enseignement supérieur très peu démocratisé. • Depuis 2000, les universités se ferment de plus en plus aux milieux populaires. • Dualisation croissante des filières : phénomène croissant de relégation • Après un échec, les étudiants issus des milieux moins favorisés quittent l’université • La massification de l’enseignement supérieur continue mais surtout par le fait d’une augmentation de la fréquentation des filières de type court
1. La VAE dans l’enseignement supérieur belge francophone • En 2004, le législateur promeut la VAE comme « accessit » généralisé pour trois raisons : • 1. contribuer à démocratiser l’enseignement supérieur (principe de la « deuxième chance »), • 2. permettre de répondre aux besoins des marchés locaux d’emploi, • 3. faire comme tout le monde en Europe. • Très grande méfiance des institutions • Seul le master (deuxième cycle) est alors accessible. • Depuis 2013, tous les cycles sont accessibles. • Environ 1200 candidats par an, dont 67% en université
2. La VAE « comme ascenseur social » • Les jurys ont des attentes très précises répondant (globalement) à une logique disciplinaire forte • les jurys se tournent vers des outils qu’ils considèrent mieux maîtriser : diplômes & certificats de formations, lettres de motivation, etc. • Les candidats exprimant des motivations épistémiques sont préférentiellement admis par les jurys. • Ce sont généralement ceux qui ont déjà une certaine « culture universitaire » par leur origine sociale.
2. La VAE « comme ascenseur social » Motivations contextuelles • L’accompagnement VAE peut jouer un rôle de diminution du « filtre social » Intérêt instrumental Faveur Intérêt épistémique Droit Motivations personnelles
2. La VAE comme « ascenseur social » • Grille d’analyseintersectionnelle
2. La VAE comme « ascenseur social » • Etudes qualitatives 2009-2012 • Strong stereotypes in the administration (feedback from the ex-RPL candidates) • Older black women: “their diploma is fake” • Unemployed men with ‘Arabic names’: “they are not interested in the study: they only want the visa” • Strong stereotypes of several professors (focus-groups) • “Working ‘Belgian’ men with high responsibilities will better succeed in their studies than all the others.” • “An old black man with a PhD and no high-salary is not able to understand the university culture.”
2. La VAE comme « ascenseur social » • Effet majeur de dualisation des filières • Pour l’ULB, • 80% des admissions sur 5 master • 0 admission en master en droit, en polytechnique, en ingénieur commercial • Cet effet se renforce dans le temps : le nombre de filières ouvertes diminue ! • NB : cela correspond à la tendance générale de dualisation • En 2000, 8% d’étudiants boursiers en MA2 d’ingénieur de gestion. Aujourd’hui, 2% seulement.
3. La VAE face à la concurrence institutionnelle • L’autonomie institutionnelleet « la tentation de Harvard » • Les institutions qui optent pour une stratégie élitiste sont très réticentes à la VAE • Complications dans les démarches administratives (jusqu’à l’absurde) • Frais de dépôt de dossier • Fragilisation de l’accompagnement VAE • Jurys qui n’ouvrent pas les dossiers • Non-application du décret (pas de possibilité physique de suivre la procédure VAE)
3. La VAE face à la concurrence institutionnelle • L’autonomie institutionnelle et les partenariats industriels • Renforcement des logiques adéquationnistes indépendantes de la volonté des candidats • Partenariats pour la VAE avec certaines firmes autour de certaines filières qui deviennent les seules accessibles • Accès à des certificats plutôt qu’au diplôme, pour éviter les effets de droits du diplôme
Quelques conclusions… • 1. De l’expérience de la Belgique francophone • La VAE peut fonctionner… • L’accompagnement VAE est crucial ! • Intégrer la dimension pleinement sociale (intervention sociale) • Intégrer la familiarisation/le décodage des codes institutionnels • 2. De l’évolution du paysage européen d’enseignement supérieur et des risques liés • 3. De la nécessité de projets de recherche internationaux