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La civilisation occidentale. Cours de Mme Evguénia MADELAINE Maître de conférences. Sommaire : Introduction L’héritage de l’hellénisme L’héritage de Rome L’héritage du christianisme L’héritage du Moyen Age L’apport des Temps moderne. La civilisation occidentale
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La civilisation occidentale Cours de Mme Evguénia MADELAINE Maître de conférences
Sommaire : Introduction • L’héritage de l’hellénisme • L’héritage de Rome • L’héritage du christianisme • L’héritage du Moyen Age • L’apport des Temps moderne
La civilisation occidentale -Une civilisation née dans l’Antiquité au bord de la Méditerranée et qui s’est développée à l’époque moderne sur les deux rives de l’Océan Atlantique. -Une civilisation qui a réalisé une synthèse harmonieuse de plusieurs héritages antiques: la pensée grecque, l’autorité romaine, la spiritualité judéo-chrétienne.
-Une civilisation qui se caractérise par un attachement très marqué à la liberté et par une aptitude particulière à la pensée scientifique et à ses application technique, et à la dignité de l’homme.
-Une civilisation qui est née dans le berceau méditerranéen, où s’est développée déjà la civilisation égyptienne (esclavagisme et irrigation) à partir du IV ème millénaire av.JC. Les peuples indo-européens arrivent dans la région entre le 3 ème et le 1 er millénaire av.JC. La préhistoire se termine au début du 1 er millénaire:
l’homme occidental possède déjà des techniques (agriculture, métallurgie, céramique) qui seront à la base des civilisations futures. La Civilisation grecque s’épanouit entre le VIIIème et le IVème siècl av.JC. - Ici, les liens entre Géographie et Histoire sont très forts :
un territoire restreint disposé autour de la Méditerranée; un relief varié et souvent très accidenté, ce qui favorise l’individualisme régional, mais, partout les communications sont possibles: les cols alpins sont pratiqués dès la Préhistoire, et la mer permet une navigation facile.
Une forte interpénétration des terres et des mers, ce qui favorise la vie de relations et le commerce; • Un climat modéré, chaud et sec en été, mais sans chaleur accablante, ni froid trop rigoureux, ce qui a favorisé le développement d’une Civilisation agraire fort ancienne… L’Europe est le seul continent sans désert!
Des sols de fertilité inégale, mais aux possibilités variées: incitation aux échanges! • Des ressources minérales longtemps suffisantes aux besoins Donc, au total, des conditions favorables, mais exigeant de l’homme du travail, de l’initiative, et de l’organisation.
L’héritage de l’hellénisme Le cadre : la montagne et la mer - Une Civilisation maritime, la mer est un lien entre toutes les îles de la mer Égée=la terre est toujours en vue, le commerce est fructueux et la colonisation possible. - Le cadre était favorable à la naissance des cités grecques indépendantes. C’est l’origine de quelques traits fondamentaux de la Civilisation occidentale :
L’individualisme, le goût du concret, la méfiance envers les théories, le sens des liens qui unissent l’individu à l’individu : solidarité individuelle et non pas tribale comme dans les pays de plaines. • La Civilisation grecque s’est élaborée à partir du VIIIème s.av.JC. Apogée aux Vème et IVème siècle av.JC.
Expansion grecque dans tout le bassin méditerranéen. La Grèce est l’une des sources les plus riches de la civilisation occidentale ; elle a marqué profondément le monde romain et ses héritiers; puis la Renaissance (fin 15ème, début 16ème siècle) a renouvelé et approfondi son influence.
L’apport de la Grèce se situe à 3 niveaux : Au niveau intellectuel Les Grecs ont été les premiers à avoir appliqué leur réflexion à la nature (et au destin de l’homme): ils ont créé la philosophie et leur pensée reste très vivante: Platon et Aristote restent des auteurs très étudiés. L’homme devient un sujet de connaissance: cf le précepte de Socrate: « Connais-toi toi-même »
Les civilisations orientales avaient dressé des inventaires des connaissances, mais elles restaient dans l’étroite dépendance des religions : elles ignoraient l’idée de progrès. Les Grecs sont les premiers à avoir fait confiance à la raison pour expliquer l’ordre de la nature ; ils ont permis l’essor de la pensée scientifique.
Ils sont passés de l’empirisme à une méthode rationnelle d’où la notion de progrès… Ainsi sont nées la physique (Aristote), la médecine (Hippocrate). Des sciences fondées sur l’observation, refusant le secours de la magie…Thalès de Milet, au VIème siècle, interprète les données astrologiques qu’il a reçues des Babyloniens, données purement descriptives, et le calcul lui permet de prévoir l’éclipse de soleil du 25 mai 585.
L’arithmétique était connue des commerçants phéniciens pour leur comptabilité, Pythagore en a tiré la théorie des nombres; Au niveau politique Nous leur devons 3 notions essentielles: • La notion de patriotisme : le Grec aime la cité qu’il habite, il s’efforce de l’illustrer par sa force (Jeux Olympiques) ou son talent. Il donne sa vie au combat (Athéniens contre Spartiates).
La notion de liberté: Certes, les lois de la cité sont souvent contraignantes, mais elles sont librement acceptées par les citoyens. Les Grecs méprisent les sujets du Roi de Perse; ils les considèrent comme des esclaves. - La notion de démocratie (cf le mot : demos: le peuple; polis signifie la cité). Il s’agit certes d’une démocratie imparfaite puisque les citoyens ne sont pas la majorité (esclaves, femmes et métèques sont exclus),
Mais c’est une démocratie vivante avec ses assemblées délibérantes, ses magistrats élus par le peuple (les stratèges), ses tribunaux populaires, etc. Aristote a étudié la vie des cités grecs («la politique») et les régimes politiques (monarchie, aristocratie, démocratie, etc.). Il a fondé la « science politique ».
De même, les notions d’anarchie, de démagogie, de despotisme et de tyrannie ont été définies par Aristote. Seule Rome apportera un mot nouveau: « Res publica »: la chose publique, l’affaire de tous, la République. Au niveau esthétique Nous leur devons la notion même de beau sous tous ses aspects
en littérature, les Grecs sont les créateurs du théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide et Aristophane), de l’Histoire (Hérodote,Thucydide), de l’art oratoire (Démosthène); • Sur le plan artistique l’influence de leurs créations en architecture comme en sculpture (marquées par le sens aigu de la mesure et de l’harmonie (cf. les temples grecs)) a été telle que d’innombrables artistes les ont copiées (parfois platement),
Aussi bien dans l’Antiquité que depuis la Renaissance… Le souci de développer harmonieusement le corps humain par la pratique du sport (les Jeux Olympiques : les derniers ont eu lieu en 393. Ils ont été restaurés en 1896 par le Baron Pierre de Coubertin).
L’apport des Grecs est donc fondamental : la raison, la liberté, la beauté, chacun de ces termes souligne l’importance attribuée à l’homme, longtemps sous-estimé par les grands empires orientaux. La pensée grecque a été la première pensée humaniste : cf. le mythe de Prométhée dans la mythologie grecque.
La tragédie d’Eschyle nous présente un héros qui s’est révolté contre Zeus, et qui s’est emparé du feu du ciel pour le donner aux hommes. Grâce au feu, l’humanité a cessé d’être inactive et a pu développer l’industrie et les arts. En punition, Prométhée fut attaché à un rocher; un aigle lui dévorant le ventre jusqu’à la fin des temps.
Prométhée symbolise la révolte des hommes contre les forces obscures, leur volonté de connaissance et d’aventure; le sens profond du mythe est que l’homme ne doit pas subir, il doit agir pour améliorer sa condition. Les Civilisations de droit divin (l’Égypte des pharaons, Dieux-rois) sont mortes, les Civilisations basées sur l’homme ont survécues…
II.L’héritage de Rome: L’empire romain(Vème siècle av JC Vème s. après JC aservi de cadre à la diffusion de l’hellénisme, puis du christianisme. L’apogée se situe du 1er s.av.JC.au IIIème s. ap.JC. Nous devons à Rome 3 apports essentiels : • la notion de droit, opposé à l’arbitraire et à la force brutale, le droit écrits’oppose désormais au droit coutumier des peuples barbares.
Tous les codes juridiques modernes s’inspirent plus ou moins du droit romain pour définir le régime des biens et des personnes, par exemple : le régime de la propriété. - Le sens de l’autorité publique : l’État est tout puissant, au dessus de l’individu; il est centralisé car l’Empire est vaste; l’administration assure l’ordre et la paix dans l’Empire par l’intermédiaire des préfets.
L’exemple de grands travaux destinés à maîtriser la nature: les voies romaines, les ponts, les aqueducs etc., les Romains ont été des bâtisseurs. Exemple d’une architecture utilitaire qui survivra longtemps à l’Empire. (nombreux vestiges en France)
Rome a unifié le monde méditerranéen politiquement et économiquement, d’où la diffusion du Latin, langue internationale jusqu’à la Renaissance et dont les langues romanes sont aujourd’hui les héritières, y compris dans les Balkans (cf. la langue roumaine, une langue latine au milieu des langues slaves).
Mais, du Vème s. au VIIIème s., une série d’invasions « barbares » bouleverse le monde romain. Venus d’Europe orientale, les Germains envahissent la partie occidentale de l’Empire, occupant l’Allemagne (les Alamans), l’Italie (les Lombards), la Gaule (les Francs, les Burgondes, etc…), l’Angleterre (les Angles et les Saxons). Les Celtes sot refoulés en Irlande, en Écosse, dans le Pays de Galles, etc…
Naissance des Civilisations romanes (qui empruntent des éléments à Rome et aux horizons plus larges que la Méditerranée. A partir du VIIème s., la conquête arabe arrache au Monde occidental toute l’Afrique du Nord et la majeure partie de l’Espagne occupée au Vème s. par les Wisigoths.
III. L’héritage du christianisme: un héritage judéo-chrétien • Le judaïsme est la plus ancienne des religions monothéistes, fondée par Abraham. Le peuple juif apportait un message spirituel contenu dans la Bible (l’Ancien Testament) et le Talmud: Dieu est unique et il est le Créateur du monde;
Moise a été le plus grand des prophètes, et la Loi, la Torah, a été donnée par Dieu à Moise; Dieu récompense ceux qui accomplissent ses commandements et punit ceux qui les transgressent; il enverra le Messie annoncé et rappellera les morts à la vie. Tout fidèle doit s’efforcer d’accomplir la volonté divine.
2. Le christianisme, sans renier le Judaïsme, lui ajoute une révélation: le mystère de la Trinité divine, de l’Incarnation du Fils Jésus Christ (parmi les hommes) et de la Rédemption par la Croix qui a effacé le péché originel. Pour les chrétiens, Jésus est le Messie annoncé dans l’Ancien Testament.
La doctrine chrétienne est basée sur l’immortalité de l’âme (déjà contenue dans le platonisme) et la résurrection du corps, la loi de l’amour du prochain, étape indispensable vers l’amour de Dieu: c’est l’impératif de charité. La doctrine, contenue dans les textes du Nouveau Testament (1er s. ap.J.C.) fut précisée par les « Pères de l’Eglise », tel Saint Augustin (354-430)
qui affirme la possibilité pour l’homme d’un salut avec l’aide de la grâce qui se répand par les 7 sacrements: • le baptême, la communion, le mariage, la confirmation, l’ordination, la pénitence et l’extrême onction, et que l’Église visible et hiérarchisée sous la direction des Papes est l’unique organisation de salut, et qu’elle jouit d’une sainteté objective.
Le Christianisme affirme la primauté de la foi sur l’intelligence, de la vie spirituelle sur les biens matériels. • C’est une religion du salut individuel : chaque homme peut atteindre Dieu. « Aide-toi et le Ciel t’aidera! » L’accent est mis sur l’individu. L’individualisme occidental va se trouver ainsi renforcé.
Le christianisme s’est diffusé grâce à l’unité du monde romain et à la prédication d’apôtres zélés tel Saint-Paul dont les Épîtres s’ajoutent aux évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean (premiers textes du Nouveau Testament).
Malgré les persécutions et les hérésies, la communauté chrétienne s’organise dans le cadre de l’Empire (les diocèses), se hiérarchise (les évêques) et s’impose au IVème siècle, alors que le déclin de Rome commence.
En 313, par l’édit de Milan, l’Empereur Constantin se convertit et reconnaît officiellement le Christianisme; la liberté des cultes est proclamée, le monachisme se développe, le paganisme recule.
L’Église de Rome, fondée par l’apôtre Pierre, prend peu à peu le premier rang dans la direction de l’Église catholique (du grec « katholikos » :universel) mais, en 451, est créé le patriarcat de Constantinople, siège de l’Église d’Orient.
Lors des grandes invasions du Vème s., alors que l’Empire Romain s’effondre, l’Église chrétienne réussit à maintenir ses institutions; progressivement, les peuples barbares se convertissent. Clovis, Roi des Francs, est baptisé à Reims en 496 ou 499.
Tous les textes religieux étaient rédigés en latin, les seules écoles étaient celles des monastères, c’est donc par le canal de l’Église chrétienne que l’héritage gréco-romain est transmis (en partie) à l’Occident.
3.Mais l’unité des chrétiens est rompue - Au XIème s., par le Grand Schisme de 1054 entre l’Église d’Occident et d’Orient (Byzance). Les Chrétiens « orthodoxes » se séparent des catholiques et ne reconnaissent plus l’autorité du Pape Léon IX. - La catholicité (universalité) est revendiquée par l’Église romaine comme son attribut propre et distinctif.
Outre les Écritures saintes, le catholicisme admet comme source de révélation la vie même de l’Église et les expériences spirituelles. Une véritable monarchie pontificale se forme, et l’Inquisition est créée en 1231 pour lutter contre les hérésies. Les luttes entre la Papauté et le pouvoir temporel entraînent de nouveaux schismes, et la décadence du pouvoir spirituel des Papes.
Le recrutement des membres du Clergé est corrompu: le pouvoir temporel intervient dans la distribution des charges et bénéfices ecclésiastiques (revenus attachés à une dignité ecclésiastique). Le luxe et la richesse de l’Église romaine paraissent fort éloignés de l’exemple donné par le Christ et favorisent le développement d’hérésies.
La doctrine de l’Église Orthodoxe est conforme dans l’ensemble à celle de l’Église Catholique. • Les principaux points de divergence sont les suivants: • Non reconnaissance de l’autorité du Pape • L’autorité de l’Église est collégiale, à travers notamment les conciles (assemblées d’évêques et de théologiens qui décident des questions de doctrine et de discipline ecclésiastiques).
-Reconnaissance exclusive des 7 premiers Conciles (avant 1054) -Organisation en Églises autonomes qui élisent leurs patriarches -Non obligation du célibat ecclésiastique -Une liturgie plus solennelle -Rejet de l’existence du Purgatoire -Place importante accordée au culte des images (icônes)
Au XVIème s., par la Réforme et la naissance des Églises protestantes A la crise de l’Église catholique romaine s’ajoute la crise de la pensée religieuse : beaucoup d’esprits pieux se demandent si l’enseignement de l’Église est conforme aux Écritures. Les humanistes prétendent retrouver l’esprit véritable du christianisme dans la lecture directe de l’Ancien et du Nouveau Testament.
La pensée des humanistes chrétiens correspond aux aspirations d’un grand nombre de fidèles. Ces aspirations, non seulement à une réforme mettant fin aux abus de l’Église mais aussi à un renouveau de la piété et de la spiritualité chrétiennes, conduisent à la Réforme.
Martin LUTHER, moine, théologien allemand, s’oppose à la vente des « Indulgences » (remises des peines dues aux péchés par les Papes pour financer des constructions comme la Basilique St Pierre à Rome, mais aussi leurs fêtes) en Allemagne et dénonce la décadence morale du Clergé et de la Papauté et la trahison de l’Evangile.