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Lilymage présente. France. L’Eglise de la Madeleine, située à Paris, offre à travers la rue Royale, une superbe perspective sur la place de la Concorde. La façade en forme de temple grec est en parfaite harmonie avec le Palais Bourbon qui lui fait face de l’autre côté de la Seine.
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L’Eglise de la Madeleine, située à Paris, offre à travers la rue Royale, une superbe perspective sur la place de la Concorde. La façade en forme de temple grec est en parfaite harmonie avec le Palais Bourbon qui lui fait face de l’autre côté de la Seine. La construction de cette église n’a pas été sans poser de problèmes. Elle a commencé en 1764 sous Louis XV et sur des plans qui rappelaient l’église des Invalides avec un dôme surmontant l’édifice en forme de croix latine. Cependant, la construction à peine commencée est détruite. Les travaux reprennent en 1777 mais sont interrompus durant la Révolution et c’est seulement en 1806 que Napoléon confie à Vignon la tâche de transformer cet édifice en temple à la gloire de sa Grande Armée. Faute d’argent, les travaux sont stoppés en 1811.
Après le désastre de la campagne de Russie en 1812, Napoléon renonce au temple de la Gloire et revient au projet initial d’une église : « Que ferons-nous du temple de la Gloire ? » dit-il à l’un de ses proches et il ajoute « nos grandes idées sur tout cela sont bien changées… C’est aux prêtres qu’il faut donner nos temples à garder, ils s’entendent mieux que nous à faire des cérémonies et à conserver un culte. Que le Temple de la Gloire soit désormais une Eglise : c’est le moyen d’achever et de conserver ce monument ». Après avoir connu encore des périodes d’arrêt dans l’avancement des travaux, dues à des problèmes d’argent, l’église de la Madeleine est achevée en 1842. Elle est consacrée le 9 Octobre 1845 par Mgr. Affre, archevêque de Paris. Elle est construite sur le même plan néo-classique que le Panthéon des Grands Hommes; avec tant de statues, elle s’apparente à un musée de sculptures. La semi-obscurité de la nef et l’absence de chapelles en font, effectivement, un sanctuaire atypique. Uniforme et grandiose, la Madeleine mérite une visite détaillée.
Façades latérales de l’église et détail du haut d’une colonne.
Sous le fronton, apparaît la dédicace latine :D.O.M. SVB. INVOCAT S. MAR. MAGDALENAE (Au Dieu tout puissant et très grand, sous l’invocation de Sainte Marie-Madeleine). Le fronton a été sculpté par Henri Lemaire (1789-1880). Au jugement dernier, le Christ apparaît entouré de deux anges : à sa gauche (notre droite) l’archange Saint-Michel chasse les réprouvés, personnifiés par les Vices. De l’autre côté, ce sont les Vertus qui conduisent les élus. Singularité de la composition, Marie-Madeleine est agenouillée à droite, avec les réprouvés; elle exprime ainsi la repentance qui est une constante du programme iconographique. Certains contemporains trouvèrent que Marie-Madeleine avait une allure impudique. Lemaire acheva ce haut-relief en 1833 et donna la maquette au musée de Valenciennes plutôt qu’à Louis-Philippe qui l’avait demandée. L’affaire du fronton avait beaucoup préoccupé les milieux officiels et artistiques, sa réalisation devait être l’une des démonstrations les plus évidentes de la politique culturelle de la Monarchie de Juillet.
Les portes de la Madeleine sont exceptionnelles par leurs dimensions qui les rendent plus grandes que la porte de bronze de Saint-Pierre de Rome, et, par leur légèreté due à une fonte très savante. La porte est constituée d’un contre chambranle , une corniche à denticules porte le relief d’une imposte, partie fixe où commence l’illustration du Décalogue. Triqueti y a figuré Moïse portant les Tables de la loi aux Hébreux; le prophète sort du cadre et domine les deux premières évocations des Dix Commandements. Les huit autres sont figurés dans les panneaux carrés entourés de clous des deux vantaux. Le sculpteur évita ainsi le compartimentage trop serré du baptistère de Florence.
Détail du relief de l’imposte au-dessus de la porte d’entrée principale de l’église.
L’effet coloré de cette mosaïque de Charles-Joseph Lameire ( 1832-1910), située au dessus du maître-autel, est assez singulier mais respecte l’alternance des tons chauds et froids de tout l’édifice. Le Christ de la Résurrection apparaît dans toute sa gloire, au centre, offert à l’adoration de ses premiers disciples et de ceux qui ont évangélisé la Gaule, auréolés sur un fond d’or. Ils sont séparés par quelques palmiers. Sous les pieds du Christ le texte qui rappelle le début de la loi salique. A sa droite, des saints dont Marie-Madeleine.
Marochetti mit 12 ans à sculpter le « Ravissement desainte Marie-Madeleine » Ce groupe occupe le retable d’un autel monumental dont la blancheur est relevée par les ors de la somptueuse garniture d’autel d’époque Restauration et des deux reliefs où apparaît le Christ, à l’antependium et à la porte du tabernacle. Selon la tradition , la Sainte aurait terminé sa vie en Provence, à la Sainte-Baume. Là, des anges venaient la soutenir dans ses extases, lorsque son âme quittait la terre et entrainait son corps vers les cieux. En 1781, Louis XVI avait fait extraire un fragment d’os du reliquaire de la Sainte-Baume pour l’offrir au duc de Parme. L’idée de transformer ce retable en terrasse de sculpture vient d’Italie.
Cette mosaïque, que l’on voit dans la nef, a été terminée en 1893, sous le pontificat de Léon XIII, François Richard étant archevêque de Paris et Almyre le Rebours, curé de cette paroisse. Elle a été conçue et composée par Charles-Joseph Lameire et exécutée par Auguste Guilbert-Martin.
Les sculptures intérieures sont très assorties avec le style extérieur de l’église.
Le grand orgue de Cavaillé-Coll (1846) fait de la Madeleine un des lieux privilégiés de la musique à Paris. En harmonie avec l’architecture, ce sont quatre ordres corinthiens superposés, à colonnes et pilastres cannelés qui ornent et soutiennent la porte, la tribune et les deux jeux de tuyaux .
Fresques insérées dans des « lunettes » sur le pourtour intérieur de l’église. « Le repas chez Simon » (Louis-Charles-Auguste Couder) 1791-1873 « Sainte Marie-Madeleine au Sépulcre » (Léon Cogniet) 1794-1880. « Mort de sainte Marie-Madeleine » (1840) (Emile Signol) 1804-1892.
« Sainte Marie-Madeleine en prière visitée par les anges » (1840) (Abel de Pujol ) 1785-1861. « Sainte Marie-Madeleine, témoin de la mort de Jésus » (1841) (François Bouchot) 1800-1842. « La conversion de sainte Marie-Madeleine » (Jean-Victor Schnetz) 1787-1870
« Le baptême du Christ » est l’un des chefs-d’œuvre de François Rude (1784-1855). Commandé en 1835, le groupe fut installé en 1843 après que le sculpteur eut modifié le geste du Baptiste qui dissimulait le visage du Christ dans l’esquisse du Louvre. Conformément à la tradition, Rude a représenté un ange agenouillé, qui équilibre la masse de saint Jean, et poursuivi l’iconographie angélique si riche de la Madeleine.
« Sainte-Clotilde » sculptée par Antoine-Louis Barye (1795-1875) a été commandée en 1835 et achevée sept années plus tard. Là encore, la tradition chrétienne française ne donnait guère de renseignements sur l’épouse de Clovis. Avec son diadème royal et son air pensif, la sainte exprime pourtant très subtilement son attente de la conversion des Francs et l’antériorité de sa foi.
« Saint Vincent de Paul » a été créée par le sculpteur italien Nicolas-Bernard Raggi (1798-1858). L’artiste montre le fondateur des Lazaristes tenant un enfant par la main; il en réchauffe un autre contre sa poitrine et se hâte pour aller secourir des indigents. Raggi a réalisé un portrait exact et saisissant du saint dont l’image authentique avait été gardée par les Lazaristes.
« La Vierge à l’enfant » a été sculptée par Charles-Emile-Marie Seurre (1798-1858). Il combine deux thèmes : le serpent foulé au pied par l’Immaculée Conception et la destruction des idoles. En effet, Jésus prend appui sur les ruines d’un temple de Jupiter.
La statue de « La Bienheureuse Jeanne d’Arc » est antérieure à la canonisation de l’héroïne médiévale. Les « jeunes filles » de la paroisse et le clergé se cotisèrent en 1909 pour la faire représenter par l’un des sculpteurs les plus prisés de l’époque; ils acquirent un exemplaire de la guerrière inspirée par le Ciel que Raoul Larche (1860-1912) proposait aux églises de France.
La statue de « Saint Augustin » est l’œuvre d’Antoine Etex (1808-1888) qui a montré le Père de l’Eglise s’apprêtant à écrire alors que son pied droit foule le livre des hérésies donatistes et pélagiennes qu’il combat.
Cette église de la Madeleine recèle encore beaucoup de trésors à contempler aussi bien à l’extérieur, où sont sculptés dans la pierre tous les apôtres de Jésus, qu’à l’intérieur où sont accrochés de superbes tableaux. Alors, si vous passez par Paris, ne vous laissez pas décourager par l’escalier qu’il faut grimper pour aller contempler les trésors que recèle cet édifice. Et , peut-être aurez-vous la chance de pouvoir assister à un concert, ce qui serait un souvenir inoubliable. Pour terminer, je vous offre quelques vues sur l’environnement de cette église qui sont incontournables pour les amoureux de cette splendide ville qu’est Paris.
Qui ne connaît pas, au moins de nom, le célèbre restaurant de la rue Royale ?
Le ministère de la Marine qui fait l’angle de la rue Royale et de la place de la Concorde. A la diapositive suivante, vous aurez une vue partielle de la place de la Concorde avec une perspective sur le Palais Bourbon, le dôme des Invalides et le pont de la Concorde sur la Seine.
Conception et réalisation de Liliane CAVALLARI. Photos personnelles. Informations prises sur place. Musique : Agnus Dei de I. Mivruni et les 500 choristes. Janvier 2008.