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L’ album écho. D ’ apr è s les recherches de Philippe Boisseau Animation p é dagogique Janvier 2012 Circonscription de Lyon 8 è me Annie De Magistra, CPC. Qu’est-ce que c’est? Un outil pédagogique destiné à aider l’enfant à construire son langage oral.
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L’ album écho D’après les recherches de Philippe Boisseau Animation pédagogique Janvier 2012 Circonscription de Lyon 8ème Annie De Magistra, CPC
Qu’est-ce que c’est? Un outil pédagogique destiné à aider l’enfant à construire son langage oral. S’appuie sur des photographies représentant l’enfant en activité dans une situation vécue avec la classe. Fonctionne sur un principe d’interactions, de feed-backs pour lui proposer des formes de l’oral un peu au-dessus de ses capacités du moment: il est conçu en écho des capacités déjà acquises par l’enfant pour le faire progresser.
Diffère donc de la dictée à l’adulte où on incite l’enfant à glisser dans le texte des formes de l’écrit • Diffère du cahier de vie de la classe qui n’est pas individualisé et dont l’objectif n’est pas un travail systématique sur la langue
Les albums écho peuvent être à la première personne ou à la troisième personne, au présent ou au passé • C’est un outil privilégié pour le soutien en langage
Pourquoi? • Il vise à développer: • La maîtrise du langage en s’appuyant sur des situations vécues motivantes: • Acquisition d’une élocution compréhensible par les autres • Développement des compétences lexicales et syntaxiques à partir de productions personnelles (outil sur mesure)
Pour notamment l'aider à : • - mettre en place et diversifier ses pronoms sujets; • - diversifier ses prépositions; • - se construire un système de temps de plus en plus élaboré ; • - complexifier.
Les élèves s’entraînent à : • dire pour raconter ce que l’on a fait (album écho à la première personne) • dire pour raconter ce qu’ont fait les autres (album écho à la 3ème personne) • dire pour raconter à des invités ce qu’on fait dans la classe (situation inconnue pour eux)
Il permet à l’enseignant • d’être plus efficace en anticipant sur les feed back qu’il renvoie: l’enseignant prend le temps de réfléchir à un texte de l’oral qui s’ancre dans les tentatives spontanées approximatives de l’enfant pour lui proposer quelque chose d’un peu plus élaboré • de garder mémoire, de voir évoluer le langage au sein de sa classe • élaborer une programmation syntaxique de classe, à coordonner avec des collègues pour une production de cycle
Comment s’y prendre? • Prendre des photos de l’enfant en pleine activité sur des thèmes qui le motivent • Les étaler devant lui afin qu’il les découvre • Noter les premiers jets spontanés de l’enfant: garder trace de ce qu’il dit vraiment • S’il y a peu de réactions, les provoquer par des questions qui favorisent la formulation des actions au présent ou au passé : • Qu’est ce qui se passe…? • Qu’est ce que tu fais là? Et là? • Qu’est-ce qu’on faisait?
Des impulsions comme « Qu’est-ce qui se passe » conduisent à travailler dans le plan de la photo (se situer au moment où se déroule la photo ) et déclenche des présents, quelques passés composés et des futursaller . Cela permettra de parvenir àdes produits comme: Je marche sur la poutre J’écarte bien les bras pour ne pas tomber Là j’ai traversé la passerelle Je suis en haut du toboggan Après je vais descendre du toboggan en glissant sur le ventre
Des impulsions au passé« Là, qu’est-ce que tu faisais? » conduisent à travailler dans le plan du vécu évoqué par la photo (au moment où on commente la photo) et à s’installer dans l’alternance du récit de vie: passé composé/ imparfait avec parfois des plus- que-parfait et éventuellement des futursaller dans le passé On était dans la salle de jeux. J’ai marché sur la poutre. J’écartais bien les bras pour ne pas tomber. Là j’avais traversé la passerelle. J’étais en haut du toboggan. Après j’allais descendre du toboggan en glissant sur le ventre.
Sélectionner parmi les photos celles qui ont vraiment intéressé l’enfant: (cf film) • 6 à 8 pour les 3 ans • 8 à 10 pour les 4 ans • 10 à 12 pour les 5 ans • A tête reposée, avec les premiers jets de l’enfant sous les yeux, l’adulte va pouvoir se détacher du sens du message et s’intéresser à sa forme. • Commence un travail de recherche du meilleur feed-back possible, qui gagne à être fait à 2.
Eviter les propositions académiques (le moule de la déclarative simple est plutôt caractéristique de l’écrit) • On tiendra compte des tentatives spontanées de l’enfant, mais aussi des objectifs de la section • On pourra trouver des détachements du sujet, caractéristiques de l’oral: Marie, elle arrose la terre pour qu’elles poussent bien, les graines.
On va déplacer les formulations des enfants vers des formes un peu plus complexes, licites à l’oral • Exemple album écho de première personne: Pour Océane, 3 ans, qui a proposé: «C’est Océane. I frotte les mains co ça. Laver é mains. » Le texte pourra être: C’est Océane. C’est moi. Je frotte mes mains pour les laver. Océane parle d’elle à la 3ème personne, il faut la faire transiter par le « moi » (que les enfants possèdent avant le « je ») pour la conduire à utiliser le « je ».
Pour Matthieu qui a réussi à dire: Je tourne, je tourne... Je tourne avec une cuillère. Je remue bien la pâte. Océane, é tient un truc vert (le saladier) pour pas le truc vert, i se renverse Le texte peut se transformer ainsi: Je tourne, je tourne avec une grande cuillère pour bien remuer la pâte. Océane, elle tient le saladier pour pas qu’il se renverse.
Exemple d’album écho à la 3ème personne, pour des grands, on peut avoir trois versions:
Pour les enfants les moins armés Dimitri, il creuse un trou pour mettre des graines. Il a du mal parce que la terre, elle est dure. C’est des graines de tournesol parce que y’a une grosse fleur jaune sur le paquet. Yoan, il pose des graines au fond du trou. Marie, elle arrose la terre pour qu’elles poussent bien les graines. • Des phrases au présent avec quelques complexités: parce que/ pour+infinitif/ pourque
Pour la majorité de la classe: Dimitri, il creuse un trou pour mettre des graines dans laterre. Il est obligé d’appuyer très fort sur sa pellepour qu’elle rentre dans le sol. La terre, elle est dure parce qu’il (n’) a pas plu depuis longtemps. Là Dimitri, il montre le paquet.C’est des graines de tournesol parce que y’a une grosse fleur jaune sur le paquet. Yoan, il pose des graines de tournesol dans la terre. Il faut enmettre un petit peu au fond du trou. A la fin, Marie, elle arrose la terre pour qu’elles poussent bien les graines. Elle a rempli un arrosoir dans les toilettes pour arroser. Elle arrose en écartant les jambes pour (ne) pas se mouiller les pieds. Récit de vie au présent de narration avec des complexités dans les phrases : Pour que / pour + infinitif, parce que, infinitif/ de + infinitif, gérondif
Pour les enfants plus armés: • Au printemps, on a fait des plantations dans le jardin de l’école. Dimitri, il a creusé un trou pour mettre des graines dans laterre. Il était obligé d’appuyer très fort sur sa pelle pour qu’elle rentre dans le sol. Comme il n’avait pas plu depuis longtemps, la terre, elle était dure. Qu’est-ce-qu’il allaitplanter dans le trou? Là Dimitri, il montrait les graines qu’on allait planter.C’étaient des graines de tournesol. On le voyait parce que y’avait une grosse fleur jaune sur le paquet. Yoan, il a mis des graines de tournesol dans la terre. Il fallait en mettre un petit peu. Il les a posées dans le trou qu’il avaitcreusé avec sa pelle. A la fin, Marie, elle a arrosé la terre pour qu’elles poussent bien les graines. Elle avait pris un arrosoir qu’elle avait rempli d’eau dans les toilettes. Elle arrosait en écartant les jambes pour (ne) pas se mouiller les pieds. Alternance passé composé/imparfait encore plus complexe: relatif que, pour que/ pour+ infinitif, parce que/ comme, infinitif/ de + infinitif , gérondif
Confection de l’album écho: Il peut se faire pendant un atelier avec les enfants Format de photo classique (11X15 pour le numérique) bien adapté Texte manuscrit ou saisi à l’ordinateur mais dans une bulle pour bien indiquer qu’il s’agit de notation de l’oral. On colle les photos dans l’ordre chronologique (une photo/ son texte à l’intérieur de la bulle sur des feuilles A4 pliées en 2 pour former un petit livret). Sur la couverture une photo représentative pour que l’enfant reconnaisse immédiatement son album.
Etapes de travail à partir de l’album constitué • Album de 1ère personne: • Entraînement de l’enfant en interaction avec l’adulte c’est l’enfant qui parle d’abord/ relances/ feed-back (en 2 temps si l’énoncé est un peu long= à mi-parcours, puis à la fin) • Le feed-back peut-être conversationnel (en tu) ou en assistance (je) • Il n’est pas nécessaire d’exiger une répétition du feed-back • Le texte constitue un aide mémoire seulement, si l’élève s’en écarte on s’adapte, on suit l’élève
Présentation autonome de son album Au bout de 5 à 10 séances l’enfant a rejoint le niveau visé par l’album On va valoriser cette réussite: l’enfant va raconter son album devant des invités (classe voisine) ou le présenter au groupe classe • la situation doit être confortable: l’album est sur un présentoir ou tenu par le maître qui tourne les pages, l’enfant n’a qu’à se concentrer sur sa prestation • on peut filmer cette prestation
L’album de 3ème personne Remporte un vif succès auprès des 3ans qui ont du mal à investir le « je » pour des raisons psycho-affectives • Nombre de séances identiques mais séances plus longues (gestion du groupe-classe) • Présentation magistrale théâtralisées de l’album par l’adulte • Jeu de la recherche de la page mené en petit groupe, animé par l’enseignant (cf film), puis les élèves deviennent meneurs de jeu (toutes les pages doivent avoir été restituées)
Jeu du loto (en groupes de soutien) • La douzaine de photos est répartie sur 4 planches de 3 photos ( photocopies noir et blanc) • Une planche est distribuée à chacun des 4 enfants du groupe • L’enseignant présente les photos couleurs une par une • L’élève qui a la photo correspondante sur sa planche est invitéà la raconter avant de pouvoir posé la photo couleur sur sa planche, qui se colorie peu à peu (soutien de l’attention)
Présentation autonome de l’album par chaque enfant • Ne pas trop hâter cette présentation: elle doit engager une réussite pour l’enfant • Un nouveau chantier peut déjà être en cours et on revient régulièrement sur l’album qui n’a pas été encore raconté pour peaufiner l’entraînement avant de provoquer sa présentation au groupe • Peu à peu, tout au long de l’année, chaque enfant doit présenter un ou plusieurs albums de troisième personne, adaptéà ses capacités
Entraînement à des restitutions collectives en groupes réduits : • l’adulte ne raconte plus, il propose aux élèves de le faire • Pour chaque photo, les tentatives de plusieurs élèves se superposent • L’adulte les synthétise par le biais de feed-backs • Remise en ordre des photos mélangées de l’album, pour les albums qui s’y prêtent (à partir d’une série de doubles, retour aux photos en vrac)
Permet un travail sur le système des temps (qu’est ce qui s’est passé avant/ qu’est-ce qui s’est passé après?) • A la fin de la séance, les enfants présentent, en se relayant la séquence des photos remise en ordre dans son intégralité • L’adulte continue à poser des feed-backs • Ce type d’album peut être ressorti à diverses occasions (les elèves de la classe voisine se demande comment on fait les crêpes…) • Faire tout ce que dit l’album-écho, mimer en verbalisant ses actions.
Des albums écho de la section de petits peuvent être réutilisés plus tard, en GS, pour faire des albums du type: « quand j’étais petit…», « quand on était petits…» et permettre un travail approfondi des temps du passé