1 / 51

Chapitre 1

Chapitre 1. L’orthographe française : quelques aspects historiques et structuraux. 1.1. Quelques repères historiques. 1. Moyen Âge. La langue a évolué: l’alphabet latin, qui comprend 22 lettres, ne suffit plus pour écrire tous les sons nouveaux du français naissant.

krikor
Download Presentation

Chapitre 1

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Chapitre 1 L’orthographe française : quelques aspects historiques et structuraux

  2. 1.1. Quelques repères historiques

  3. 1. Moyen Âge • La langue a évolué: l’alphabet latin, qui comprend 22 lettres, ne suffit plus pour écrire tous les sons nouveaux du français naissant. Exemple: la lettre « u » sert à transcrire tantôt le son [y], tantôt le son [v]; la lettre « i », tantôt le son [i], tantôt le son[ʒ].

  4. 1. Moyen Âge • L’usure phonétique de certains mots va donner lieu à la formation de nombreux homophones monosyllabiques. Exemple: cinq(<quinque); saint (<sanctu); sein (<sinu); seing (<signu); sain (<sanu); ceint (<cinctu), tous mots prononcés [s ɛ̃ ].

  5. 2. Renaissance • Le trait principal de l’orthographe française à cette époque est qu’elle s’éloigne du phonétisme pour adopter un aspect plus idéographique. Évolution de la calligraphie > une série de lettres muettes de l’alphabet latin vont jouer un rôle diacritique.

  6. 2. Renaissance Exemples: 1. On a ajouté un « h » à « huile, huit, huitre » pour distinguer ces mots de « vile, vit, vitre », puisque la lettre « v » n’était pas encore répandue pour transcrire [v]. 2. On a eu recours à l’étymologie dans de nombreux cas (vingt > viginti) pour éviter les confusions homophoniques. Ainsi de nombreuses erreurs se produisirent (poids >pensum, mais faux rapprochement étymologique avec « pondus »).

  7. 3. XVIe siècle Rappel: Au XVe siècle, Gutenberg invente l’imprimerie. En 1452, la Bible est le premier livre imprimé en série.

  8. 3. XVIe siècle • Dès le XVIe siècle, les imprimeurs vont lutter pour une fixation du français écrit. Faits marquants: • les mots se séparent à l’écrit • les abréviations disparaissent • un système normalisé de majuscules, de signes de ponctuation et d’accents se met en place, remplaçant les procédés compliqués de lettres adscrites.

  9. 3. XVIe siècle Exemple: L’imprimeur Tory préconise l’emploi de la cédille et de l’apostrophe. Le grammairien Estienne adopte l’accent aigu à la finale. Par ailleurs, de nombreux imprimeurs adoptent le « j » et le « v », proposés par les phonéticiens.

  10. 4. XVIIe siècle • On voit s’opposer deux traditions: celle des modernes (grammairiens, éditeurs et écrivains) et des anciens (clercs, gens de lettres, officiers royaux, maîtres des écritures officielles). Les dictionnaires aussi sont partagés.

  11. 4. XVIIe siècle Le dictionnaire de Richelet (1680) est le premier véritable dictionnaire qui recueille l’héritage des réformateurs: • Modération des tendances étymologiques • Simplification des consonnes doubles • Suppression des lettres adscrites compensées par l’emploi des accents graves, aigus et circonflexes • Suppression des lettres grecques (y>i)

  12. 4. XVIIe siècle Le dictionnaire de l’Académie française (1694) préconisera une orthographe plus « étymologisante », ancienne: « La Compagnie déclare qu’elle désire suivre l’ancienne orthographe qui distingue les gens de lettres d’avec les ignorants et les simples femmes… ». Cela dit, ce dictionnaire adoptera tout de même « v » et « j » et fera également disparaître un grand nombre de consonnes adscrites (« avril » et non plus « apuril »; « ajouter » et non plus « adjouster »).

  13. 5. XIXe siècle • Au milieu du XIXe siècle, en plein scientisme, l’Académie revient à un étymologisme outrancier dans sa sixième édition (1835). Exemple: anévrysme, aphthe, phthisie, rhythme, asyle,…(« monstres » auxquels on se contentera, en 1878, d’enlever un « h »).

  14. 5. XIXe siècle • Le ministère de l’Instruction publique se déclare favorable, en 1893, à un projet de simplification modéré en sept points:

  15. 5. XIXe siècle • Doubles consonnes (échèle, paysane) • Lettres grecques (rinocéros, rume, analise, stile) • Mots de même série à orthographe contradictoire (chariot/charrette) • Alignement des adjectifs et noms en –ent, -ence sur ceux en –ant, -ance et des adverbes en –emment, écrits –ament (prudament) • X final muet (bijous, chous) • Mots composés (mouvement vers la soudure) • Accents (croute, flute, ile, dévoument, évènement) • Orthographe des mots étrangers et mots à double genre ou double orthographe

  16. 7. 1990 • Des rectifications de l’orthographe sont acceptées par l’Académie française après de nombreuses tentatives de réforme ayant échoué. Ces rectifications se fondent sur cinq points: • L’emploi du trait d’union • Le pluriel des noms composés • Les accents • Les corrections d’anomalie • Le participe passé employé avec « avoir »

  17. 7. 1990 Une nouvelle campagne de dénigrement se déclenche ensuite, dans le but de forcer l’Académie française à revenir sur sa décision. Ce mouvement d’opposition demande notamment qu’il n’y ait pas de circulaire impérative, en particulier dans l’enseignement. Cela étant, en 2008, la Communauté française de Belgique demandera à ses enseignants d’enseigner prioritairement la nouvelle orthographe (sans pour autant sanctionner les anciennes graphies).

  18. 1.2. Le système orthographique français

  19. Qu’est-ce que l’orthographe? « L’ensemble des fonctions que l’on donne aux lettres et aux signes écrits » (Grevisse – Goosse)

  20. Qu’est-ce qu’un phonème? • Plus petite unité phonique qui permet de distinguer les mots d’une langue. • Un phonème peut connaître plusieurs réalisations concrètes sons.

  21. Qu’est-ce qu’un graphème? • Plus petite unité graphique à valeur distinctive. • A ne pas confondre avec la lettre. En français: • Un même graphème peut servir à transcrire plusieurs phonèmes. Exemple: « c » transcrit le [s] (célèbre) et le [k] (cadeau) • Un même phonème peut être transcrit par plusieurs graphèmes. Exemple: [z] peut être transcrit tant par « z » (zèbre) que par « s » (case) ]

  22. Principe phonographique vs principe idéographique Le principe de la transcription phonétique est de faire correspondre un symbole à un son (voir API). Le principe de la transcription orthographique est, quant à lui: • phonographique (ce qui s’écrit est ce qui se prononce) • idéographique (ce qui s’écrit est ce qui se signifie, la représentation d’un sens)

  23. Dans le système orthographique français, un graphème: • peut correspondre à un phonème de la langue. Il réalise ainsi un principe phonographique. PHONOGRAMME • peut ne correspondre à aucun phonème, mais remplir un rôle soit grammatical soit sémantique. Il réalise ainsi un principe idéographique. MORPHOGRAMME (grammatical ou lexical) et/ou LOGOGRAMME et/ou LETTRE ETYMOLOGIQUE ou HISTORIQUE

  24. 1. Les valeurs phonographiques(phonogrammes) (1) a. Certains mots présentent une correspondance graphème/son: la transcription orthographique fonctionne presque comme une transcription phonétique. Midi: on a une correspondance stricte [midi]

  25. 1. Les valeurs phonographiques(phonogrammes) (2) b. Valeurs de position: la valeur du graphème est déterminée par le contexte (variante combinatoire). Rosier: le graphème « s » correspond ordinairement au phonème [s]. Mais dans ce mot, puisque « s » est entre deux voyelles, il transcrit [z].

  26. 1. Les valeurs phonographiques(phonogrammes) (3) • Les digrammes: combinaison de deux graphèmes qui correspond à un son unique. Exemple: Dans milieu (« e » + « u » transcrit [ø])

  27. 1. Les valeurs phonographiques(phonogrammes) (4) • Les trigrammes: combinaison de trois graphèmes qui correspond à un son unique. Exemple: - muraille(« ill » transcrit [j])

  28. 2. Les valeurs idéographiques(morphogrammes) (1) Les morphogrammes véhiculent une information sur le contenu des mots ou sur le système grammatical.

  29. 2. Les valeurs idéographiques(morphogrammes) (2) a. Le contenu des mots: le « m » de « parfum » inscrit ce mot dans une série lexicale Ce graphème est un morphogramme lexical. b. Le système grammatical: dans « ils mêlaient », le trigramme « ent » indique une conjugaison à la 3e p.pl.  Ces graphèmes est morphogramme grammatical.

  30. 2. Les valeurs idéographiques(logogrammes) (1) • Les logogrammes jouent également un rôle sémantique en permettant de distinguer les homophones. Exemple: Puits (différent de « puis ») – là (et non « la ») – tente (et non « tante ») – où (et non « ou »)

  31. 2. Les valeurs idéographiques(lettres étymologiques ou historiques) (1) • Les lettres historiques Exemple: Le « t » de « puits » s’explique par l’influence du terme francique d’origine *putti.

  32. Exercice 3 Exhausser (1) 1. Le graphème « e » correspond, dans une syllabe fermée, au son [ɛ] (valeur de position)  phonogramme 2. Le graphème « x », devant un « h », correspond aux sons [gz] (valeur de position) phonogramme

  33. Exhausser (2) 3. Le graphème « h » ne correspond à aucun son, il a donc une valeur idéographique: • rapprochement avec une série lexicale (hauteur, haut, hausser,…) morphogramme lexical • rôle distinctif (différent du mot « exaucer ») logogramme • lettre historique (introduite tardivement)

  34. Exhausser (3) 4. Le graphème « au » est un digramme qui correspond au son [o]  phonogramme 5. Le graphème « ss » est un digramme qui correspond au son [s] (valeur de position)  phonogramme Par ailleurs, il permet une distinction d’avec « exaucer »  logogramme

  35. Exhausser (4) 6. Le graphème « er » est un digramme qui correspond au son [e]  phonogramme Il indique également un infinitif  morphogramme grammatical

  36. Sangsue (1) • Le graphème « s » correspond au son [s] phonogramme • Le graphème « an », digramme, correspond au son [ɑ̃] phonogramme

  37. Sangsue (2) 3. Le graphème « g » n’est pas prononcé, il a donc une valeur idéographique: • rapprochement avec une série lexicale (sang, saigner,…) morphogramme lexical • lettre étymologique (sanguis) 4. Le graphème « s » correspond au son [s] phonogramme

  38. Sangsue (3) 5. Le graphème « u » correspond au son [y] phonogramme 6. Le graphème « e » est la marque du féminin  morphogramme grammatical

  39. Seing (1) • Le graphème « s » correspond au son [s] phonogramme • Le graphème « ein », trigramme, correspond au son [ɛ̃]  phonogramme

  40. Seing (2) 3. Le graphème « g » n’est pas prononcé, il a donc une valeur idéographique: • rapprochement avec une série lexicale (signature, signe, signer,…) morphogramme lexical • rôle distinctif (différent des mots « sein, saint, ceint ») logogramme • lettre étymologique (signum)

  41. Syllabe graphique vs syllabe phonique Une syllabe = un groupe de sons que l’on prononce d’une seule émission de voix. En français, une syllabe se construit obligatoirement autour d’une voyelle, le noyau (revoir règles de découpage dans la GMF, p.66). Il ne faut pas confondre syllabe phonique et syllabe graphique.

  42. - La syllabe phonique: elle est dite « fermée » si elle se termine à l’oral par une consonne, « ouverte », si elle se termine à l’oral par une voyelle. Exemple: le mot « empire »  [ɑ̃pir] est constitué de deux syllabes: • [ɑ̃]  voyelle (nasale)  syllabe phonique ouverte • [pir]  [r] est une consonne  syllabe phonique fermée

  43. La syllabe graphique: elle est dite fermée si elle se termine à l’écrit par une consonne, « ouverte », si elle se termine à l’écrit par une voyelle. Exemple: le mot « empire »  le mot écrit est constitué de trois syllabes: • « em »  « m » est une consonne  syllabe graphique fermée • « pi »  « i » est une voyelle  syllabe graphique ouverte • « re »  « e » est une voyelle  syllabe graphique ouverte

  44. Exercice 1 Trembler 2 syllabes phoniques: • [trɑ̃] : ouverte • [ble] : ouverte 2 syllabes graphiques: • « trem- »: fermée • « -bler »: fermée

  45. Écriture 3 syllabes phoniques: • [e] : ouverte • [kri] : ouverte • [tyr]: fermée

  46. Écriture 4 syllabes graphiques: • « é- »: ouverte • « -cri- »: ouverte • « -tu- »: ouverte • « -re- »: ouverte

  47. Savoir 2 syllabes phoniques: • [sa] : ouverte • [vwar] : fermée 2 syllabes graphiques: • « sa- »: ouverte • « -voir »: fermée

  48. Exercice 2 Allègement al - lè - ge - ment • Il n’y a pas de règle spéciale ici. • Attention: si « a » seul avait constitué la première syllabe, on n’aurait pas pu faire la coupure à cet endroit. Exemple: aper - ce - voir

  49. Sixième Si - xième • Ici « x » est là pour [z], on peut donc couper avant cette consonne. • On ne peut pas couper entre « i » et « è » car « i » transcrit la semi-voyelle yod. • On ne rejette pas une syllabe muette en début de ligne, donc on ne peut isoler le « -me ».

  50. Mille-pattes Ce mot est ici écrit en A.O. Comme il s’agit ici d’un composé, on ne pourra couper qu’entre « mille » et « pattes ».

More Related