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L'action sociale territoriale : développement social local CNFPT Dijon 16 juin 2011. Jean-Marie Gourvil INDS. Introduction (1). Les Conseils généraux ... Ont acquis depuis les premières lois de décentralisation une responsabilité “politique” importante.
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L'action sociale territoriale : développement social localCNFPT Dijon 16 juin 2011 • Jean-Marie Gourvil INDS
Introduction (1) Les Conseils généraux ... Ont acquis depuis les premières lois de décentralisation une responsabilité “politique” importante. Ils sont responsables de nombreuses “politiques publiques”... territoriales. Dans le domaine social ils sont désignés comme “chef de file” de l'action sociale.
Introduction (2) UN CONSTAT cependant... Une décentralisation centrée sur la gestion des compétences déléguées par l'Etat. Une forte pression budgétaire et procédurale de l'Etat sur les départements. Une forte bureaucratisation de l'action de tous les services des départements L'existence sur les territoires d'une action sociale complexe, dont l'efficacité et la cohérence ne sont pas évidentes pour le citoyen
Introduction (3) Malgré cette situation inconfortable les départements rêvent toujours de pouvoir créer des “politiques de territoire” et non plus seulement de mettre en oeuvre des “politiques territorialisées”. Ils rêvent de ne plus être de simples rouages « décon-centralisés » de l'Etat mais de devenir de véritables collectivités locales ayant une forte autonomie de gestion et d'initiatives. Ils rêvent de mobiliser sur leur territoire, dans les territoires, tous les acteurs locaux dans des projets partagés.
Introduction (5) Prendre le temps de l'histoire mais... Accoucher d'un équilibre
Introduction (6) Une série d'évolutions non encore maîtrisées, pèse sur l'Action Sociale et sur les collectivités locales -une répartition des compétences non achevée entre l'Etat, les collectivités locales et avec les organismes de Sécurité Sociale - une confusion dans le rôle du secteur associatif (appareil d'Etat et/ou porteur de projets citoyens) - une pression financière - une crise sociale à visages multiples - un management des organisations des services publics qui reste expérimental
Introduction (9) Ces constats permettent de penser que nous sommes dans un moment particulier de notre histoire. Nous sommes dans une phase de transition donc de construction même si la période actuelle peut donner l'impression d'un maquis, d'une forte incohérence, d'une forêt inextricable. Ce constat s'impose aux dirigeants, aux cadres, aux professionnels et aux citoyens. L'EVOLUTION DU SERVICE PUBLIC ET DE LA DEMOCRATIE EST NOTRE ENJEU COMMUN
Introduction (7) Pour faciliter l'évolution de l'Action Sociale et à celle des collectivité locales... ... osons un regard large, historique qui tente de montrer que la crise, les crises, les tatonnements, les expériences manifestent peut être que nous changeons de période de l'histoire....
Introduction (8) Faisons un détour rapide par : - l'histoire des politiques sociales; - l'analyse de la crise de l'Etat providence - la perspective “développement social local »
Première partie :Revenons sur l'histoire de l'Action sociale RenaissanceCrise de l'Etat Providence Antiquité Moyen Age Modernité Post-Modernité ?
l'histoire de l'Action sociale (2) Antiquité et Moyen-Age : - Des solidarités communautaires et des cultures religieuses basées sur un « enchantement du monde » - Une place singulière du « pauvre » qui témoigne d'une autre appréhension du « travail sur soi », du travail de « l'homme intérieur »
l'histoire de l'Action sociale(3) L'époque moderne : La montée de l'Eglise et de l'Etat - l'école - la santé - le social.... .....la gestion de la souffrance par des appareils .............L'ETAT PROVIDENCE
Deuxième partie :Les critiques de l'Etat providence La critique marxiste La critique culturaliste (M. Foucault) La critique de Michel Crozier La critique solidariste (P. Rosanvallon) La critique des années 2000 : « La démocratie contre elle-même »
Deuxième partie (2) :Les critiques du travail social • Des diagnostics sociaux très « psy », centrés sur l'individu et leurs problèmes • Une forte tendance à l'institutionnalisation • Une méconnaissance des solidarités locales • Une relation d'aide centrée sur l'aidé (sa posture) et non sur l'aidant (ses ressources)
Troisième partie :Les hypothèses et une perspective: La modernité est arrivée à bout de souffle? Quelles sont les hypothèses : - la nostalgie des années 1975 - le renforcement des caractéristiques de la modernité par une hyper-modernité technocratique (l'Etat social actif) - refonder la modernité ou fonder la post-modernité
Une mauvaise réponse à la crise de l'Etat providence • Les débats lors des Etats Généraux du social de 2004 (position de M. Chauvière, J. Ladsous...) • La dénonciation constante du néo-libéralisme et du retrait de l'Etat • Le procès de marchandisation du travail social • La nostalgie des années 1975
Une stratégie pour l'Action Sociale : Prendre distance avec les nouvelles formes de la technocratie et du centralisme (L'état social actif) Ecouter la souffrance..... / mobiliser les ressources ......dans une perspective de développement social local
Troisième partie: La longue marche du développement social local / rappel historique - le développement des personnes - le développement local le courant économique et social le courant solidariste (XIXème et après les années 1950) - le développement des organisations. LE DEVELOPPEMENT SOCIAL LOCAL
Définition du développement social local « Le Développement social local est un processus d’analyse et d’action participant d’une stratégie globale sur un territoire. Ce processus est mené avec la population, et des partenaires (associations, élus, institutions, etc,…), dans une philosophie selon laquelle les individus sont capables de prendre des responsabilités sociales. Il a pour but l’élaboration de réponses à des besoins sociaux tout en favorisant l’insertion des populations, dans une perspective de changement durable »
Le développement social local Le Développement social local est un processus d ’action qui clarifie l ’objet de l ’intervention sociale : L ’intervention sociale a pour objectif de développer la capacité d ’action, le pouvoir agir d ’une personne dans le système social qui est le sien, dans les systèmes sociaux qui sont les siens. C ’est l ’empowerment. Rappelons nous que : •Le médecin a comme objet d ’intervention essentiellement le corps • Le psychologue a comme objet d ’intervention essentiellement la psyché et le subjectif • Le travailleur social a comme objet d ’intervention essentiellement les capacités d ’action d ’une personne dans son environnement
Le développement social local Mettre en synergie trois dynamiques Le développement des personnes Revisiter la relation d’aideLe développement des territoires Mobiliser les solidarités et les ressourcesLe développement des organisations Mettre en place un management participatif Fédérer les organisations dans des politiques publiques transversales et des projets territorialisés
la nécessité de penserla synergie endogène / exogène • Le développement intègre toujours deux logiques qui forment une synergie : • une logique ascendante, endogène • une logique descendante, exogène La succession des deux logiques peut être inversée, mais il n’y a pas de développement sans cette synergie
le DSL question de méthode Pour un schéma général du système Développement social local
EUROPE ET ETAT Politiques publiques de développement local Démarche exogène Conseil Général Caisse Gestion des politiques publiques Pays, Agglo, Commune Quartier Régulation républicaine politique Élaboration du projet de territoire COMITÉ DSL Mobilisation citoyenne Pôle Ressources en Travail Social * * travail professionnel * * Problèmes sociaux Aide aux personnes Démarche endogène TERRITOIRE LOCAL
la synergie endogène / exogène • Maintenir l’aide individualisée • Développer systématiquement les actions collectives • Dégager les capacités de leadership des usagers • Mettre en place les comités locaux de développement social aptes à générer des projets et à dialoguer avec les élus locaux
Quatrième partie : les raisons des difficultés actuelles • Les effets d’instrumentalisation du territoire des politiques sociales exogènes • La difficulté à s’intégrer dans les dispositifs arrivant par vagues successives • La difficulté structurelle des répartitions des compétences entre les opérateurs de l’Action sociale
La difficulté à sortir de la modernité et de l’Etat-providence • la difficulté à sortir d’une aide centrée sur l’aidant et à passer à une aide centrée sur l’aidé, ses ressources et son milieu. • La difficulté à se saisir de l’empowerment, à lier relation d’aide et aide à la relation, aide à la citoyenneté • La difficulté à inventer un management des organisations de service public
Les lignes de forces à privilégier • Maintenir la perspective des trois dimensions du développement : “développer le développement” • Pour passer des actions collectives au DSL, mobiliser les usagers capables d’un leadership dans des comités locaux de développement (l’organisation communautaire)
Les lignes de forces à privilégier • Developper les compétences nécessaires pour inventer les modes d'intervention « innovants » • Développer les compétences nécessaires pour accompagner les diagnostics de territoire et l’élaboration des projets sociaux de territoire • Développer un management des équipes professionnelles axé sur la territorialisation de l’Action sociale et le DSL …et donc plus sur des missions que sur des professions
Une dernière interrogation Le développement social local constitue une perspective globale pour l'Action Sociale mais tous les services ne sont pas impliqués de la même façon dans une co-construction avec les usagers...citoyens .....Principe de pertinence des actions et des partenariats
Répartition des compétences en niveaux de service et mobilisation participative
Il convient donc de définir Quels services du Conseil Général sont : - des services de premier niveau - des services de second niveau - des services de troisième niveau Pour ceux de premier niveau le service assume la mobilisation par des actions collectives et la démarche DSL Pour ceux de second niveau le service collabore (par convention) avec les services (des villes...) qui peuvent mobiliser les usagers Pour ceux de troisième niveau le service assume son rôle en se dotant des instruments de pilotage nécessaires
Conclusion (1) • La perspective DSL passe par une vision “anthropologique” de l’homme défini comme être social, porteur d’une culture, de valeurs, appartenant à un groupe social, à un territoire, à des réseaux, ayant une histoire se déroulant sur plusieurs générations. • La perspective DSL passe par une réflexion des classes moyennes sur elles-mêmes. Cette vision anthropologique n’est pas que pour le pauvre ou l’exclu, elle s’applique à chacun de nous. Sommes nous capables dans nos réflexions sur nous mêmes de nous percevoir comme “être social” ou privilégie-t-on la vision hyper-psychologisante de l’homme “moderne” enfermé dans son individualité? Si nous sommes porteur d’une vision sociale de nous-mêmes, nous saurons développer le social dans les territoires.