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Les salaires. Ils constituent un élément fondamental de la vie économique et sociale. Mai 2012. 1. 1. Retour sur les fondamentaux….
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Les salaires Ils constituent un élément fondamental de la vie économique et sociale Mai 2012 1 1
Retour sur les fondamentaux… Pour créer de la richesse nouvelle, il faut du travail humain qui, par sa force musculaire et intellectuelle, transforme le capital (machines, matériaux) mis à sa disposition,permettant de réaliser la valeur ajoutée. Ni la machine, ni l’argent ne créent de la valeur : • De l’argent, en tant que tel, ne peut pas fructifier seul. • Une machine non plus (même la plus sophistiquée) ne « produit » pas, en soi, de la valeur sans intervention humaine. 2 2
Retour sur les fondamentaux… • La société capitaliste fait de la force de travail une marchandise, or c'est la seule dont l’usage permet de créer une valeur supérieure à sa propre valeur. • Le salaire exprime la valeur de la force de travail. • Le niveau et l’évolution des salaires correspondent au niveau du développement économique et social d’un pays. (Cela explique la différence des salaires dans le temps, dans un pays comme la France, ainsi que les différences des salaires entre pays.) 3 3
Retour sur les fondamentaux… • Le salaire exprime la valeur de l’ensemble des biens et services nécessaires pour la reproduction de la force de travail. • Le salaire minimum correspond à ce qui est nécessaire pour assurer une vie décente. La définition d’une vie décente est conditionnée par les luttes sociales. • Exemple : il est aujourd’hui admis que les travailleurs doivent avoir droit aux congés payés. Or, tel n’était pas le cas il y a moins de 80 ans. C’est grâce à leurs luttes que les travailleurs ont obtenu ce droit, acquis à tel point que personne n’ose le remettre ouvertement en cause. • La conception de salaire est donc une construction sociale, définie par les luttes sociales opposées aux détenteurs de capitaux. 4 4
La situation salariale en France aujourd’hui… 5 5
Le poids de la précarité Source: Insee, Emploi et salaires, 2012 6 6
Pour peser sur les revendications, le patronat et l’État développentl’individualisation. • Plus de la moitié des salariés sont concernés ; • Des pratiques plus courantes dans les grandes entreprises ; • Une forte hausse des sommes distribuées ; • C'est actuellement 8 % de la masse salariale globale en France. 8 8
l’individualisation Ensemble de données en % Source : La Dares 9 9
Notions de : - SMIC, - Salaires, - Salaires Brut - Salaires Net
Le SMIC, c'est pour le salaire minimum sans qualification ! Pour la CGT, le salaire de base minimum garanti, devrait être : • niveau BEP / CAP : 1,2 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 040 € brut ; • niveau Bac : 1,4 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 380 € brut ; • niveau BTS / Deug / DUT : 1,6 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 720 € brut ; • niveau Licence / Maîtrise : 1,8 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 3 060 € brut ; • niveau Bac + 5 / Ingénieur :2 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 3 400 € brut ; • niveau Doctorat : 2,3 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification soit 3 910 € brut. 11
Le SMIC, pour la CGT Pourquoi un SMIC à 1 700 euros brut revendiqué en 2012 ? • Dès l’origine, le taux du SMIC revendiqué par la CGT a été lié à la réponse aux besoins élémentaires, le plus souvent incompressibles. • Au tout début, la CGT a pris comme base revendicative un budget type (élaboré et adopté en 1953 par la Commission supérieure des conventions collectives). • Dès 1954, l’évaluation de ce budget type était de 21 à 31 % supérieure au SMIG. • Depuis, cette différence s’est maintenue : • en 1970, le salaire minimum revendiqué par la CGT était supérieur de 27 % au SMIG • en 1982, l’écart était de 20 % • en 1992, de 30 % • en 2001 et 2002, de 21 % • en 2006, de 20 % • en 2008, de 21 % • En 2011, de 25 % 12
Les salaires : Net et Brut. • Le salaire comporte deux parties : • Le salaire net: directement versé au salarié; • Les cotisations sociales: c’est la partie du salaire mise dans un « pot commun ». • Lescotisations sociales forment une partie du salaire qui, au lieu d’être directement versée au salarié, sert à financer la protection sociale. • Elles constituent la partie socialisée du salaire. • Elles ne sont pas du « salaire différé » qui ignore totalement la logique de solidarité et de mise en commun. • Les cotisations sociales dites « patronales » font aussi partie intégrante du salaire. • Le patronat présente cette partie du salaire comme une « charge » pesant sur les entreprises. C’est faux car elle nourrit une bonne partie de leur carnet de commande (industries pharmaceutiques, pouvoir d'achat des ménages...). 13 13
Les salaires : Net et Brut. • Conscient que la « part employeur » des cotisations fait partie intégrante du salaire, le patronat exerce une forte pression pour réduire cette part. • Pour le satisfaire, l’État prend en charge une partie de ces cotisations. • Or, cette politique coûte, en année pleine, 30 milliards d’euros au budget de l’État, sans résultats probants en matière d’emploi. • Cette politique est aussi coûteuse pour la Sécurité sociale qui perd les cotisations des « mesures non compensées » par l’État 14 14
Il faut augmenter les salaires pour… • rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée en faveur des travailleurs, • réduire les inégalités croissantes des salaires, • améliorer véritablement le pouvoir d’achat, • assurer une vie décente à tous les travailleurs, compatible avec les exigences de notre temps, • augmenter la consommation des ménages qui est le principal moteur de l’activité économique, • accroître les ressources de la Sécurité sociale, des caisses de l’État et des retraites. 16 16
La hausse des salaires est nécessaire pourrééquilibrer le partage de la valeur ajoutée en faveur des travailleurs. • La part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté de 10 points dans les années 1980. • Rien que dans les sociétés non financières (industrie et services hormis banques et assurances), chaque point de la valeur ajoutée représente 10 milliards d’euros par an. • Dans ces entreprises, depuis vingt ans, chaque année, 100 milliards d’euros supplémentaires passent du camp du travail à celui du capital. 17 17
Mission présidée par Jean-Philippe Cotis, Directeur général de l’Insee 13 mai 2009 Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunérations en France 18 18
Partage de la valeur ajoutée, Excédent Brut d'Exploitation et Salaires en France
La hausse des salaires est indispensable pour réduire les inégalités croissantes des salaires. Ces dernières années, les inégalités salariales ont fortement augmenté. • Un nombre de plus en plus important de salariés sont payés au voisinage du SMIC. • Par contre, les hauts et les très hauts salaires (notamment les 10 % et les 1 % les mieux rémunérés) ont fortement augmenté. 20 20
Une forte hausse des hauts et des très hauts salaires. 21 21
Une forte hausse des hauts et des très hauts salaires. 22 22
Des dirigeants d’entreprises plus généreux avec eux-mêmes qu’avec les salariés. Sur les 5 dernières années: Rémunérations des patrons du CAC 40= +34 % (+ 13% pour les rémunérations des salariés de ces entreprises ); • les effectifs de ces entreprises ont progressé de +10%, essentiellement entre 2006 et 2008, mais… plus d’1/3 de ces emplois sont précaires (CDD, temps partiels). 23 23
La hausse des salaires est nécessaire pouraméliorer véritablement le pouvoir d’achat des salariés. • Le pouvoir d’achat dépend de deux facteurs : le revenu disponible et l’évolution des prix. • Le revenu disponible : Il représente l’ensemble du revenu d’un individu ou d’un ménage (y compris les revenus sociaux monétaires perçus) après paiement des impôts. • Au niveau de l’ensemble de l’économie, les revenus issus du travail constituent aujourd’hui 62 % du revenu total des ménages. • Or, la part des revenus sociaux ne cesse d’augmenter (allocations,…) et l'on sait qu'une société où la part des revenus sociaux tend à augmenter (à cause de la faiblesse des salaires et de l’emploi) est sans avenir. 24 24
Améliorer véritablement le pouvoir d’achat des salariés. • Les gouvernements prétendent que la baisse de l’impôt sur le revenu améliore le pouvoir d’achat. • Or, cette baisse profite surtout aux riches • De plus, la baisse des impôts réduit les moyens des services publics qui sont financés par les impôts. • Le repli des services publics entraîne des dépenses nouvelles, directement à charge des ménages. Ce qui réduit leur pouvoir d’achat. • Le meilleur moyen d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages est d’augmenter les salaires. 25 25
La hausse des salaires est nécessaire pour assurer une vie décente à tous les travailleurs,compatible avec les exigences de notre temps. • Les dépenses pré-engagées représentent en moyenne 45 % du budget des ménages en 2006, contre 41 % en 2001. • Ex: mensualités de crédits, logement, eau, électricité, gaz, frais d’assurances, dépenses liées aux télécommunications… • Pour une majorité de salariés, la hausse des dépenses pré-engagées se fait au détriment des dépenses incontournables (alimentation, santé, culture…). • Cela entraîne un abaissement du niveau de vie avec des situations de pauvreté inquiétantes. • (8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté). 26 26
La hausse des salaires est nécessaire pouraccroître la consommation et accélérer la croissance économique. • La consommation des ménages compte pour 57 % du PIB. • L’évolution du PIB dépend donc largement de cette consommation. • Au cours des années 2000, la consommation des ménages explique deux tiers de la croissance de l’activité économique en France. • Un fait : la croissance économique suit l’évolution de la consommation. 27 27
Accroître la consommation pour accélérer la croissance économique. 28 28
2 affirmations du patronat répétées en boucle par les médias, aux ordres des libéraux. • Le travail coûte cher en France. FAUX ! • Les entreprises n’ont pas les moyens pour augmenter les salaires sans perdre leur compétitivité. FAUX ! 29 29
La France, le pays où le travail ne coûte pas si cher que cela. Source: Insee, Emploi et salaires, 2012 Le « coût du travail » en France, y compris les cotisations sociales, se situe dans la moyenne des pays qui ont à peu près le même niveau de développement économique et social. En revanche, la France se situe dans le peloton de tête en ce qui concerne la productivité apparente du travail. 30 30
Ce qui handicape la France, ce n’est pas le « coût du travail » mais bien les prélèvements financiers. 31 31
Ce qui handicape la France, ce n’est pas le « coût du travail » mais bien les prélèvements financiers. 32 32
Les principaux concurrents de la France sont les pays à hauts salaires. • Contrairement à une idée reçue et largement répandue par le patronat et les libéraux, les produits français sont surtout concurrencés par ceux provenant des pays, tels l’Allemagne, qui ont un niveau de développement économique et social proche du nôtre. • La concurrence des pays à bas salaires est pour l’essentiel circonscrite à un nombre limité de secteurs où une stratégie industrielle délibérée a choisi d'affaiblir le potentiel de la France. 33 33
En pleine crise, quelles sont les choix du patronat ? • En pleine crise économique et sociale, les entreprises donnent la priorité aux dividendes. • Ainsi, avec un CAC 40 qui a réalisé 86 mds € de bénéfices en 2011 : 37 mds € ont été versés aux actionnaires. (chiffres provisoires; Les Échos, 5/01/2012) • En pleine crise, les dividendes distribués aux actionnaires augmentent par rapport à 2007. • Taux de distribution des bénéfices: • 2007: 37% • 2008: 44% • 2009: 62% • 2010: 48% • 2011: 43% 34 34
En pleine crise, quelles sont les choix du patronat ? Répartir les dividendes aux actionnaires ! 35 35
En pleine crise, quelles sont les choix du gouvernement ? • Le gouvernement doit aussi assumer sa responsabilité… • En tant qu’employeur, l’État doit mettre fin au gel des traitement dans la fonction publique. • Il peut, et doit, augmenter le Smic au-delà du minimum légal ainsi que les pensions de retraite, les indemnité du chômage et les minima sociaux. 36 36
En pleine crise, quelles sont les choix du patronat ? «Pour sortir de la crise, il faut augmenter les salaires aujourd'hui. Le gouvernement pourrait donner ici l'exemple, en mettant fin au gel des traitements dans la fonction publique et en augmentant le Smic au-delà de l'obligation légale… » Extraits de la déclaration du groupe de la CGT au Conseil économique, social et environnemental au sujet de l’avis sur l’état de la France, 2012 37 37
Les « Niches fiscales et sociales » dont bénéficient les entreprises. • Coût total : 172 milliards d’euros, soit 5 fois plus que l’impôt sur les sociétés. • (Chiffre 2010, Conseil des prélèvements obligatoires, Entreprises et « niches » fiscales et sociales, octobre 2010). • Niches fiscales : • 35 Md € : dépenses fiscales (293 mesures), soit 14 % de recettes fiscales nettes de l’État. • 71 Md € : mesures dérogatoires déclassées. • Niches sociales (91 dispositifs) : 66 Md €, soit 15 % des recettes de la Sécurité Sociale, dont 31,5 Md € sous la forme d’allègements généraux et d’exonérations ciblées. 38 38
La situation à la SNCF… 39 39
La désindexation des salaires… à la SNCF aussi ! • En matière salariale, “la rigueur” mise en œuvre par Jacques Delors en 1982 a instauré de manière durable une “modération salariale” fondée sur la dés-indexation entre le Point 100 et les Prix, • Depuis : • les augmentations salariales sont fixées dans l’accord salarial. • toute clause d’indexation est interdite. 40 40
Le « point 100 » • Le “point 100” (de la grille) est une référence conventionnelle (de principe) dont la valeur devrait correspondre au salaire d’embauche sans qualification (SMIC). • Sur ce principe, la CGT affirme que c’est sur le point 100 que repose notre système salarial, destiné à assurer un juste paiement des qualifications, et que celui-ci détermine tous les salaires de l’entreprise. • La dévalorisation continue du point 100 a tiré l’ensemble des salaires (et donc des pensions) vers le bas, en obligeant la SNCF à prendre régulièrement des mesures dites « bas salaires ». 41 41
Années / Salaires / Prix • 1982 8,75% 9,70% • 1983 9,30% 9,30% • 1984 5,00% 6,70% • 1985 4,50% 4,70% • 1986 0,00% 2,10% • 1987 2,10% 3,10% • 1988 2,20% 3,10% • 1989 2,70% 3,60% • 1990 2,50% 3,40% • 1991 2,80% 3,10% • 1992 2,80% 2,00% • 1993 0,00% 2,10% • 1994 2,00% 1,60% • 1995 1,20% 2,10% • 1996 1,70% 1,70% • 1997 1,00% 1,10% • 1998 0,90% 0,30% • 1999 0,00% 1,30% • 2000 0,80% 1,60% • 2001 1,60% 1,40% • 2002 1,60% 2,30% • 2003 0,00% 2,20% • 2004 1,80% 2,10% • 2005 1,80% 3,00% • 2006 1,80% 1,60% • 2007 1,50% 2,60% • 2008 1,50% 2,50% • 2009 0,30% 0,90% • 2010 0,90% 1,80% • 2011 0,90% 2,50% Les augmentations de salaires sous-estiment le plus souvent celles des prix… sans possibilité de rattrapage ! 42 42
LE CONTENTIEUX SALARIAL • Il s'agit de l’augmentation nécessaire pour que le Point 100 retrouve le niveau de Pouvoir d’Achat qu’il avait fin 1981. C'est à dire avant la désindexation… • Ce contentieux résulte du cumul des écarts entre les augmentations du Point et celles des prix. • Ce contentieux traduit la dévalorisation du Point 43 43
Contentieux salarial, il s'accroît sur les 3 dernières années 44 44
La DEVALORISATION du POINT Elle amène une baisse du Pouvoir d’Achat pour tous. Elle tire tous les salaires et toutes les pensions vers le bas, d’où une «smicardisation» des cheminots. • Depuis le 1er janvier 2012, le salaire minimum à la SNCF est sous le SMIC !! Elle engendre une vaste zone de bas salaires (mesures bas salaires). 45 45
DEVALORISATION DU POINT • La dégradation de la rémunération des salaires à la SNCF (« une smicardisation des salaires ») s’est accélérée depuis la désindexation, des salaires sur les prix, en 1982 : plus de 20% de perte de la valeur du point 100 depuis cette date. (avant cette date, l’augmentation annuelle de la valeur du point 100 était au moins égale à l’augmentation des prix !) • C’est cette perte de la valeur du point 100, depuis 1982, que la CGT définit comme le « contentieux salarial » qui légitime la revendication d’augmentations générales de salaire, permettant à la valeur du point 100 de retrouver son niveau de « pouvoir d’achat » qu’il avait en 1981. • Ce seul rattrapage permettrait de porter le salaire minimum à la SNCF à près de 1700 €. 46 46
Les REVENDICATIONS de la CGT • Rattrapage des pertes cumulées (contentieux salarial) avec comme première étape +6% ; • Salaire minimum d’embauche et minimum de pension à 1700€ ; • Transformation de la PFA en un véritable 13ème mois (inclure la prime de travail) pour tous ; • Ouverture de négociations sur : • Les primes de travail • Les déroulements de carrière • Les EVS (avec revalorisation des indemnités) • Suppression des gratifications exceptionnelles (GIR, GEXCI,…) mais revalorisation de la gratification de vacances et alignement du taux de l’IR des zones 2 et 3 sur celui de la zone 1 avec intégration dans le traitement ; • Retour de la péréquation des pensions sur les salaires,… 47 47
Les moyens existent pour nos revendications ! • De 1981 à 2008, la masse salariale réelle a baissé de plus de 168 % • De 1981 à 2008, la productivité a augmenté de plus de 82% (à pondérer avec effet sous-traitance). • En 2008 et 2011, la SNCF a versé à l'État un «dividende» de 514 M d’€ (alors qu’elle éponge la dette de l'État, via les péages)… • Entre 1997 et 2012, la hausse des péages a été de 2 600 M€ (+ 288 %), soitl’équivalent d’une augmentation des salaires de +48 % ou de 70 900 emplois ! 48 48
Extrait des comptes de résultats de l’EPIC où l’on peut remarquer que : - la plus faibles progression concerne le personnel - lesplus fortes progressions concernent les impôts et taxes, l’EBE et ACE
Évolution des dix plus grosses rémunérations globales à la SNCF(+16.8% entre 2006 et 2009) 51 51