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Baccalauréat – option facultative musique Sessions 2011 - 2012. Jean-Sébastien BACH Messe en Si mineur. ET INCARNATUS EST. Georges de La Tour, L’Adoration des bergers . Vers 1640, Huile sur toile. Louvre, Paris, France. E. Michon, IA-IPR. Et incarnatus est : Généralités. Si mineur, 3/4
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Baccalauréat – option facultative musique Sessions 2011 - 2012 Jean-Sébastien BACHMesse en Si mineur ET INCARNATUS EST Georges de La Tour, L’Adoration des bergers. Vers 1640, Huile sur toile. Louvre, Paris, France E. Michon, IA-IPR
Et incarnatus est :Généralités • Si mineur, 3/4 • Chœur à 5 voix – division des soprani • Minimalisme de l’orchestration : deux violons et continuo. • Tempo très lent, climat pesant, sinistre… • Ecriture sur pédale, richesse harmonique, dissonances qui envahissent le discours musical • Bach traite la naissance du Christ dans une écriture qui, dans toutes ses dimensions, évoque non pas un heureux événement mais la souffrance…
Et incarnatus est De spiritu sancto Ex Maria virgine Et homo factus est Et il est né, Conçu du Saint Esprit, de la Vierge Marie. Et il s’est fait homme. Et incarnatus est : le texte La conception de Jésus (sans géniteur) doit être comprise à partir du germe de « chair » que la Vierge Marie a fourni quand le Verbe est entré en elle : « Il a PRIS chair de la vierge Marie et s’est fait homme . »
Et incarnatus est :Le rapport de la musique au texte • La rythmique ternaire • Les lignes descendantes du motif initial et des entrées du chœur, ascendantes sur la dernière phrase « et il s’est fait homme » mais qui retombent pour conclure. • L’omniprésence des dissonances • Le traitement formel du texte – cf. plus loin • Symbolismes : • La rythmique ternaire (3/4) , l’introduction sur 3 mesures. • La tonalité (cf. théorie des Passions) • L’orchestre réduit. • Les lignes descendantes, la retombée finale. • Les dissonances sur certains mots (spiritu). • L’écriture en homorythmie sur ex Maria- même traitée en imitation 2 + 3. • La cadence imparfaite finale – annonce de la suite ?
Et incarnatus est : Tonalité et Théorie des Passions En Allemagne, à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, l'école de Mannheim, Friedrich Marpurg, Johann David Heinichen, Andreas Werckmeister, Johann Scheibe et Johann Mattheson codifient cette « Théorie des passions » (Affektenlehre) et y accordent plus d'importance qu'ailleurs car elle renforce le rôle moralisateur et édificateur que Luther a conféré à la musique. Manfred F. Bukofzer le remarque : « La plus importante contribution de l’époque baroque à la théorie des passions est la systématisation de ces figures. Si l’on en juge par le grand nombre d’ouvrages sur cette question, ce sont avant tout les théoriciens allemands qui s’y intéressent – encore qu’il en soit question ailleurs. » Mattheson dresse même un catalogue d'une vingtaine de correspondances que l'on retrouve fréquemment dans l'œuvre de Johann Sebastian Bach : ainsi, la superbe ré majeur est la gamme de la célébration (d'ailleurs, les instruments de célébration que sont les trompettes sont accordés en ré majeur),la contrainte et dure mi mineur celle de l'hostilité du monde, la solide ré mineur celle de la foi (et la préférée de Bach), l'imparfaite et ambiguë si mineur celle de la douleur, la noire ut mineur celle de la désespérance, la gaillarde ut majeur celle de l'entreprise décidée, la tendre sol mineur celle de la douceur pastorale, etc. On ne peut que remarquer que, chez Bach comme chez tous ses contemporains, les changements de tonalité suivent les tableaux évoqués ou dépeints par le texte.
Et incarnatus est :Structure interne • Traitement du texte : isolement et mise en valeur de la dernière phrase « et il s’est fait homme » • Forme A A’ B (ou coda) avec Introduction de trois mesures (harmonie I / IV / 7e dim) : A est construit sur les trois premières phrases, B sur la dernière. Les trois parties sont séparées par des silences du chœur et un retour du motif de l’introduction. • A l’intérieur de A (mesures 4 à 20), Bach traite différemment les trois phrases • Et incarnatus est : imitations sur pédale de tonique – même harmonie que dans l’introduction • De spiritu sancto : en tuilage avec la première phrase, on quitte la pédale de tonique pour une harmonie mouvante et riche, toujours emprunte de dissonances, qui aboutit à une modulation à la dominante. • Ex Maria virgine : sur V (fa# mineur), écriture plus homorythmique – mise en valeur du texte. • A’ (mesures 23 à 39) : écriture similaire, organisation interne identique ; sur V • B (ou coda), mesures 41 à la fin : nouveau motif, courbe ascendante cette fois mais qui s’écroule in fine, écriture contrapuntique. Conclusion en Si Majeur (tierce picarde), sur cadence imparfaite(...) A noter l’intégration dans la basse du motif initial des violons - modifié.
AVERTISSEMENT • Les éléments d’analyse harmonique sont volontairement réduits au strict minimum – il y en a déjà trop peut-être. Un travail de cette nature est en effet incompatible avec le niveau moyen des candidats à une épreuve facultative de musique au baccalauréat
N.B. L’audition se poursuit jusqu’à la fin du diaporama ; pour suivre la partition, actionner manuellement le changement de diapositive SI mineur + DISSONANCES, expressions de la douleur 1 Accord de tonique brodé Accord de IV brodé 7e dim sur tonique Imitations sur et incarnatus Ecriture sur pédale
Basse mouvante, richesse harmonique, dissonances ; vers Fa# m 8 2ème phrase : imitations 2 + 3 6te augm V de Fa# m 5ème entrée
A’ (sur V, fa# m) Retour du motif initial 16 Silence des voix qui sépare la reprise transposée en fa# mineur (V) Retour de l’écriture sur pédale (V)
Basse mouvante, richesse harmonique, dissonances… retour vers Si mineur 33 Silence des voix qui sépare les parties Cadence parfaite en si m
Motif initial qui intègre la basse + en imitation - dramatisation B – dernière phrase du texte 41