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AVEC MARIJO. La Venise provençale, MARTIGUES. « De gueules à la tour d’argent, ouverte et ajourée de champ, maçonnée de sable, accompagnée de deux clefs adossées, aussi d’argent. ».
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La Venise provençale, MARTIGUES
« De gueules à la tour d’argent, ouverte et ajourée de champ, maçonnée de sable, accompagnée de deux clefs adossées, aussi d’argent. »
Martigues est une petite cité charmante formée du regroupement de trois quartiers bien distincts dont celui du centre est une île et de plusieurs villages. Elle est parcourue par quelques canaux ce qui lui a valu son qualificatif de Venise provençale comme l’a chanté Vincent Scotto. Située en bordure de l’Etang de Berre, elle est reliée à la « grande bleue » par le canal de Caronte. Celui-ci est barré à l’entrée par Fort de Bouc dont les constructions actuelles résultent d’une restauration effectuée par Vauban. Ce canal est enjambé par un viaduc ferroviaire tournant.
Pour avoir une meilleure idée de la configuration des lieux, nous montons d’abord à la chapelle Notre-Dame de la Miséricorde érigée durant le premier quart du XVIIe siècle et qui a aussi pris le nom de Notre-Dame des Marins. Elle domine la ville à plus de 100 mètres d’altitude. De là nous pouvons découvrir l’étang de Berre, le canal de Caronte et Fort de Bouc. Au loin, la Méditerranée et Fos… Nous découvrons aussi un charmant moulin sans en découvrir les antécédents…
Massive pour résister au Mistral, Notre-Dame des Marins. De gros câbles retiennent la croix voisine…
Vue sur l’Etang de Berre qui constitue l’une des plus grandes mers intérieures d’Europe.
Contrairement au pays d’Aix, Martigues offre à la vue, comme ses consœurs de la Côte d’Azur, de nombreux mimosas dont c’est la pleine saison. Nous en admirons un splendide spécimen en redescendant pour aborder la ville par le quartier de Jonquières où l’on peut visiter l’église Saint-Geniès érigée au XVIIe siècle. En arrière de cette église, la chapelle de l’Annonciade, construite elle aussi au XVIIe siècle par les Pénitents blancs, offre, paraît-il, de splendides décors. Elle était malheureusement fermée.
L’église Saint-Géniès (Saint-Genest) fut construite dans un style très sobre.
Les besoins de restauration seraient importants : des remontées d’eau par capillarité ont causé une forte dégradation.
Les tableaux ont malheureusement été récemment vandalisés. Celui-ci est immense, recouvrant presque toute la hauteur du mur!
Vierge d’angle près de la chapelle de l’Annonciade dont on peut voir la porte et le clocheton.
Nous allons pénétrer maintenant dans L’Ile qui constitue le cœur de la ville. On y découvrira tout le charme de la cité avec ses canaux et ses petits ponts, en flânant au bord de ses quais, principalement autour du Canal Saint-Sébastien. Ce charmant quartier fleuri porte le nom romantique de Miroir des oiseaux. Les maisons multicolores qui bordent les quais sont celles des pêcheurs du XVIIe siècle. De nombreux peintres s’y sont attardés dont, principalement, Duffy et Ziem qui a donné son nom à un musée de la ville.
Cette place qui paraît si calme le long du canal Saint-Sébastien, devient particulièrement animée les jours de marché… En son centre, une fontaine ornée de chérubins joufflus.
Les pittoresques maisons le long du quai dont celle en chapeau de gendarme (à droite, photographiée par Gérard Bouteyron) où fut tourné, en 1963, le film « La cuisine au beurre » avec Bourvil et Fernandel.
Surmontée d’un joli campanile de fer, l’église Sainte-Madeleine, de style baroque, fut construite entre 1681 et 1688.
De nombreux tableaux ornent cette église. Notamment, on peut remarquer une œuvre qui présente assez curieusement trois saints qui ne sont pas contemporains… Il fut commandé à Michel Serre, peintre du XVIIe siècle par la corporation des fourniers et boulangers. Il représente, évidemment, Saint-Honoré, évêque d’Amiens au VIe siècle et patron des boulangers mais le peintre y a ajouté son patron, Saint-Michel. De plus, on y retrouve Saint-Antoine, ermite de la Haute-Egypte au IIIe siècle, peut-être parce qu’il fut nourri par un corbeau qui lui apportait quotidiennement un pain et deux le jour de sa visite à un autre ermite, Saint-Paul… Ce qui surprend dans cette église c’est que, malgré sa dédicace à Sainte-Madeleine, c’est Sainte-Catherine d’Alexandrie qui est à l’honneur! Sa statue est présentée, avec la roue de son supplice. De plus, de chaque côté du cœur on retrouve d’une part sa décapitation, de l’autre les anges transportant son corps au monastère qui porte son nom au pied du Sinaï.
Ci-dessous, une Vierge à l’Enfant remettant un Rosaire à Saint-Dominique. Saint-Honoré, Saint-Michel et Saint-Antoine.
Sainte-Catherine d’Alexandrie et la roue armée de pointes et de lames coupantes devant un grand tableau qui montre la foudre tombant sur la machine à roue et aveuglant les bourreaux retenus par l’Empereur Maxence rendu furieux du fait de son autorité intellectuelle! Elle avait confondu les philosophes qu’il lui avait adressés et de plus, converti l’impératrice Faustina.
Décapitation de Sainte-Catherine d’Alexandrie et transport de son corps par les anges.
Martigues fut un lieu d’habitat gaulois. Sur une petite place, des vitrines permettent de se représenter cet habitat. Les murs retrouvés étaient formés de deux parties : une fondation faite de pierres et une élévation en briques crues ou en terre façonnée. Les parois étaient recouvertes d’un enduit de terre argileuse très fine, de couleur vive.
Reconstitution d’habitat gaulois avec les ruines de huit habitations, à l’emplacement même où elles étaient localisées. Plusieurs fois ravagés par des incendies, les vestiges des habitations et même une partie de leur mobilier sont parvenus jusqu’à nous grâce à la présence d’une nappe phréatique dans le sous-sol et à sa remontée légère à l’époque gallo-romaine.
Des grilles de fer sont installées au bout des petites rues aboutissant dans la cour de l’ancien hôpital.
Un peu partout, les ponts enjambant les canaux, piétonniers ou destinés à la circulation des voitures, sont peints en bleu, donnant un caractère encore plus charmant à ce petit coin de la Provence! Nous en empruntons un pour passer au troisième quartier du centre ville, celui de Ferrières et retrouver encore un peu de l’histoire de la cité.
Une peinture murale qui se veut évocation des pêcheurs du temps passé…
Eglise Saint-Louis d’Anjou dont l’origine remonte au XIVe siècle mais qui fut reconstruite au XVIIe.
C’est dans cette église que fut signé l’acte qui donna naissance à la ville de Martigues. Jusque là existaient trois communautés rivales : Jonquières dépendant de l’abbaye de Montmajour, l’Ile sous l’autorité du Comte de Provence et Ferrières relevant de l’archevêque d’Arles. Dans le but de le pacifier, le Roi Henri III érigea le territoire en Principauté dès juillet 1580 et des négociations furent menées par son représentant, le duc Henri d’Angoulême. Finalement, c’est le 21 avril 1581 que les 18 représentants de chacune des villes approuvèrent leur fusion en une seule. Ce n’est toutefois qu’en 1582 que l’acte sera vraiment appliqué alors qu’une épidémie de peste rendra l’entente nécessaire…
Lors de travaux en 2003, furent découverts deux tombeaux mitoyens ornés de dalles gravées. Sur les dalles inférieures on remarque un chapeau d’évêque portant un ruban avec devise sur l’un et sur le second, les armes sont couronnées d’un heaume de chevalier orné de lambrequins Les deux caveaux sont aux armes de la famille de Turc . Les dalles supérieures montrent l’image de la mort sous la forme d’un squelette portant la faux sur le premier et la résurrection du Christ entouré d’angelots sur le second.
Au XVIIe siècle, une confrérie rattachée à l’église Saint-Louis, avait pour mission l’organisation d’une grande procession jusqu’à Notre-Dame de la Miséricorde. Elle promenait alors une statue en argent qui disparut à la Révolution. Elle fut remplacée par une statue en bois que l’on retrouve encore dans l’église.
Notre promenade dans Martigues se termine maintenant sur cette vision de façade si bien agrémentée…
Musique : Sir Paul McCartney’s – Liverpool Oratorio Suit March Documentation prise sur place Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Mars 2010 marijo855@gmail.com