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La médicalisation des problèmes sociaux : jusqu’où aller trop loin ? . Le traitement des drogues illicites. LES USAGES DE DROGUES : un problème de société qui intéresse la médecine ( et les disciplines connexes, biologie, pharmacie, etc.) Convoquée pour traiter des usagers de drogues
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La médicalisation des problèmes sociaux : jusqu’où aller trop loin ?. Le traitement des drogues illicites
LES USAGES DE DROGUES : un problème de société qui intéresse la médecine (et les disciplines connexes, biologie, pharmacie, etc.) • Convoquée pour traiter des usagers de drogues • Parce que la médecine est (a côté du commerce) un vecteur important de la diffusion des drogues =>Toutes les drogues ont été des médicaments =>L’histoire des drogues est l’histoire du détournement des médicaments
Usages de drogues, médecine et société : un équilibre instable La façon dont on traite les usages de drogues condense et questionne plusieurs évolutions: • la place de la médecine et du médecin dans la société: • Un champ d’intervention de plus en plus vaste • L’ère de la santé publique qui fait entrer la médecine dans nos comportements les plus intimes, au nom de la prévention • Une pathologisation des événements de la vie • La disposition de produits de plus en plus nombreux et efficaces pour soulager ces difficultés • l’implication des usagers dans les traitements. • l’usager « acteur de son traitement », • qui revendique parfois dans notre domaine d’en être le « coprescripteur » • Le statut de la consommation de drogues illicites au regard de la société et de la médecine: • Maladie, ou pratique sociale?
Si pratique sociale • En quoi la médecine est-elle fondée à intervenir? • Pallier l’interdiction légale des drogues? • Faire rentrer le « toxicomane sauvage » dans la cohorte des malades? • Si maladie: • Quelles causes? • Nombreux traitements des effets • La cause n’appartient – elle qu’à la médecine?
Représentations des causes des usages de drogues et incidence sur les traitements
Les usagers: des acteurs incontournables • Dans tous les champs: =>L’Usager au centre des dispositifs • L’usager devient coauteur de la décision le concernant • Il est l’acteur de son traitement et de sa guérison • Intérêt: responsabilisation du malade • Limite: faire peser sur ses épaules la responsabilité de l’échec des traitements. • En ce qui concerne les drogues: • Le médecin a un savoir sur les conséquences objectives/probables • L’usager a un savoir sur les effets subjectifs =>sont-ils faits pour s’entendre?
Conférence de consensus Constats 1) des patients éligibles ne disposent pas de traitements de substitution aux opiacés (TSO) 2) La méthadone n’est pas assez distribuée 3) la distribution de Buprénorphine donne lieu à des dérives Il en découle trois objectifs : 1) Elargir la dispensation des TSO (surtout vers les plus précaires) 2) L’améliorer en permettant aux prescripteurs d’avoir le choix entre les deux molécules 3) En renforcer la sécurité Et 12 propositions EGUS Le terme de " MESUSAGE " est à bannir, considérant qu’il recouvre un point de vue moral de la part des autorités, : ’il s’agit en fait de problèmes de prise en charge médicale, liés à l’observance, le respect de la galénique et les modes de consommation des produits de substitution. Si il y a un trafic de produits de substitution, il relève des réponses manquantes des politiques de substitution actuelles, en France. Il paraît essentiel de reconnaître et prendre en compte la place du plaisir dans la substitution, car même si un usager ne prend sa substitution que dans un but hédoniste, il faut privilégier le fait qu’il renonce déjà aux produits illicites et au trafic. Le plaisir a une place essentielle dans l’accès aux soins mais aussi dans le cadre d’une démarche thérapeutique. il est urgent de pouvoir rapidement pérenniser et développer aussi bien ces programmes que de nouveaux programmes pilotes de recherche pour des solutions ayant déjà fait leurs preuves, depuis longtemps, notamment dans de nombreux pays européens voisins Il faut aujourd’hui consolider et absolument préserver la Réduction des risques, au risque de voir bon nombre d’usagers préférer retourner aux produits illicites, s’ils ne peuvent faire face à de nouvelles règles trop stricte EGUS / Conférence de consensus:
Un point commun: • un discours essentiellement centré sur la substance et son accessibilité • Absence ou faible référence aux discours psychologiques et sociaux • Des lignes de convergences: • Faciliter la diffusion des médicaments de substitution • Diversifier les galéniques • Des divergences • Contrôle / liberté • un point d’achoppement • Le plaisir
Le médecin peut-il prescrire pour donner du plaisir? • Médecine + performance => dopage • Médecine + plaisir => addiction?
Quelle place pour la médecine? • Pour une phénoménologie des usages de drogues: • Le corps en soi • Le corps pour autrui • Le corps pour soi
Le corps en soi • La machinerie biologique • Résiste à l’imaginaire • Le réel des psychanalystes • Les drogues l’affectent: • En modifiant les équilibres biochimiques et les échanges entre les cellules nerveuses mais: • Cela ne dit rien sur l’éprouvé de celui qui s’y adonne • La connaissance approfondie des substances ne dit pas pourquoi certains plus que d’autres vont s’y perdre
Le corps pour autrui • C'est « le corps placé sous le regard des autres ». • C'est donc le corps de la relation, du désir : on ne peut parler de relation entre personnes s'il n'y a pas de relation entre les corps à travers les perceptions dont il est le support. • C'est dans les perturbations du corps pour autrui que l'on voit se glisser certains usages de drogues, • pour "être au niveau de" (les psychotropes rejoignent alors anabolisants et stimulants divers) • pour "mieux communiquer", • supporter/éviter la relation, le désir. • Pour se faire pur instrument: Quand une drogue permet de sacrifier son propre désir.
Le corps pour soi • Au centre de l’expérience toxicomaniaque: • Corps de l’ici et maintenant, « pivot du monde », qui donne sens à l’univers qui nous entoure en organisant la perception qu’on en a. • L'usage de modificateurs d'états de conscience, en agissant sur nos perceptions spatiales, temporelles, modifie la façon dont on dispose le monde : • "je peux transformer à volonté la façon dont le monde a prise sur mon corps et la façon dont mon corps a prise sur le monde, puisque je peux transformer ma réalité en agissant sur mes perceptions". • Le monde intériorisé est alors le monde transformé chimiquement, par l'altération des perceptions, qu’elle joue sur les registres de l’anesthésie, de la sur-information ou de l’hallucination: • certaines drogues visent à se libérer du corps, par la sensation qu'elles procurent d'affranchir l'esprit de la chair • D'autres visent à médiatiser la prise que le monde a sur soi, à procurer à volonté plaisirs et sensations, d'autres encore à modifier, augmenter les informations que les sens transmettent sur l'environnement.
Pour une réelle pluridisciplinarité • Face à l’intrication des corps: l’intrication des savoirs => Nous engage à une réelle pluridisciplinarité: • La médecine et la biologie, intéressées par le corps en soi • La psychologie, par le corps sous le regard d’autrui • Le travail social, par le corps pivot du monde =>Plaidoyer pour une prise en charge globale
Médecin, travailleur social, psychologue,Gardons-nous de toute prétention hégémonique,et travaillons à un savoir pluriel