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Le personnage de roman du Moyen Age au 19e siècle. Origines du roman. Le mot « roman » fait son apparition au 12 e siècle. Il désigne alors un texte écrit en langue romane (d’où son nom) et en vers.
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Origines du roman • Le mot « roman » fait son apparition au 12e siècle. Il désigne alors un texte écrit en langue romane (d’où son nom) et en vers. • L’œuvre de Chrétien de Troyes (v. 1135-v. 1183) illustre la 1ère forme que prend ce genre dans la littérature française. • Le récit fait la part belle à l’aventure personnelle et met ainsi en avant des héros idéalisés et stéréotypés, aux actions codifiées. Le héros est d’abord un agent de l’action.
Lancelot ou le chevalier de la charrette (vers 1176-1181) • Yvain ou le chevalier au lion (vers 1178-1181) • Perceval ou le conte du Graal (v. 1181)
Du héros au personnage • Le mot « personnage » n’apparaît qu’au 15e siècle pour désigner une personne fictive. • Jusqu’au 17e siècle, ce terme est en concurrence avec ceux de « héros » et d’ « acteur », dans la continuité des romans médiévaux. • Le genre est dominé par le « roman héroïque » (1640-1660), dans la filiation de l’épopée, et le « roman comique » (1ère moitié du 17e siècle), dont les personnages sont marqués par la dimension parodique du Don Quichotte de Cervantès.
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne est née dans une famille aisée de petite noblesse, qui gravite dans l’entourage du cardinal de Richelieu. • En 1650, à seize ans, elle devient dame d'honneur de la reine Anne d’Autriche et commence à acquérir une éducation littéraire auprès du grammairien Ménage qui lui enseigne l’italien et le latin. Ce dernier l’introduit dans les salons littéraires en vogue. • Elle se marie, fréquente la haute société de la Cour, ouvre avec succès son propre salon. Elle devient une amie très proche de la marquise de Sévigné, puis de La Rochefoucauld (l’auteur des Maximes), qui lui présente Racine et Boileau. • Elle fait paraître anonymement La Princesse de Montpensier en 1662. • La Princesse de Clèves est d’abord éditée par un de ses amis en mars 1678. Le succès est immense.
L’acte de naissance du roman: La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette (1678) • En quoi cette œuvre est-elle novatrice? La princesse de Clèves fait l’objet d’une véritable exploration psychologique, très éloignée des clichés accumulés dans les romans antérieurs. Elle s’impose par l’écart de son comportement par rapport aux attentes des lecteurs contemporains du roman (scène de l’aveu, choix de la solitude). Grâce à ce roman, le personnage trouve une nouvelle épaisseur, une plus grande autonomie.
Au 18e siècle, de nouvelles relations entre l’auteur et le lecteur • Au XVIIIe siècle, le mot de « personnage » s’impose, remplaçant peu à peu celui de « héros ». Cela témoigne d’un éloignement par rapport à l’idéalisation héroïque et d’une plus grande proximité avec la personne humaine. • Les personnages sont situés dans des contextes plus ordinaires.
Les Lettres persanes de Montesquieu (1721): deux voyageurs persans,Usbek et Rica, font part dans leurs lettres de leurs remarques concernant la société française. • L’histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut de l’abbé Prévost (1731):Des Grieuxraconte au narrateur l’histoire de sa passion pour Manon Lescaut, lors de laquelle ils ont connu la misère, la fortune, la prison, la déportation, le vol, le meurtre, la prostitution et la mort. • La Vie de Marianne de Marivaux (1731-1742): le récit du parcours deMarianne, une jeune orpheline partie de la condition la plus humble, et des épreuves qu’elle affronte avant de parvenir à la considération et à la fortune. • Julie ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau (1761): la passion amoureuse entreJulie d’Étange, une jeune noble, et son précepteur,Saint-Preux, d’origine humble. Leur différence de classe sociale constitue un obstacle à leur amour et les force à s’interroger par lettres sur les conventions sociales et l’éthique individuelle. • Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782):sous forme épistolaire, les machinations libertines de la marquise de Merteuiletdu vicomte de Valmont. • Les romanciers du 18e siècle privilégient souvent l’expression à la première personne (nombreux romans épistolaires), renforçant l’illusion romanesque et permettant au personnage de gagner en épaisseur psychologique.
Jacques le Fataliste et son maîtrede Diderot (1778-1780) • Deux personnages, un valet et son maître, chevauchent sur les routes vers une destination qui restera inconnue, s'arrêtent dans des auberges, conversent à bâtons rompus. Au fil de leur voyage, leurs rencontres font aussi des récits. • Diderot donne sans cesse la parole à Jacques et à son maître. La typographie du roman se rapproche à maintes reprises de celle du théâtre. • Ce roman se libère des formes antérieures, s’amuse avec lui-même, au point qu’il est souvent qualifié d’antiroman: incohérences, multiplication des niveaux temporels et des registres, absence d’intrigue claire, prolifération de récits annexes, adresses directes au lecteur contribuant à briser l’illusion romanesque…
Au XVIIIe siècle, un personnage se doit d’être en prise avec la société dans laquelle il évolue. Libéré de son héroïsme, il devient un prisme qui permet de mieux voir ce qui l’environne dans le cadre du roman. • Les romanciers ont appris à construire un personnage. • Ce rapprochement du monde réel, cette plus grande vraisemblance des personnages sont les conditions obligées pour que le roman ait une portée morale et ne se limite pas à un simple divertissement. Ces caractéristiques s’affirment et se développent au siècle suivant.
Début du XIXe siècle: le roman romantique • Le roman romantique se caractérise par l’emploi fréquent du « je », l’expression de la sensibilité du personnage, qui s’enrichit d’une réelle intériorité. L’analyse des sentiments est approfondie, la relation à l’autre est complexe et tourmentée. Le personnage romantique se complaît dans un état où sa tristesse se mêle au plaisir de se sentir tout près de la nature. • Deux grands romans romantiques: René de Chateaubriand (1802), dont le héros s’éprend de sa sœur Amélie avant de s’enfuir pour l’Amérique, et Adolphe de Benjamin Constant (1816), récit de la relation compliquée entre Adolphe et Ellénore, de dix ans son aînée.
Victor Hugo (1802-1885) • Fils du général d’Empire Joseph Hugo, il publie son premier recueil de poèmes à 19 ans. Il devient chef de fil du mouvement romantique, en particulier grâce à ses drames. • Notre Dame de Paris (1831) se déroule dans un Paris médiéval. On y trouve les personnages d’Esmeralda, Quasimodo, Gringoire, Frollo. • Suite à l’arrivée de Napoléon III au pouvoir, il s’exile volontairement en Belgique, puis à Jersey et Guernesey. • Il y écrit Les Misérables (1862), roman dans lequel il exprime ses idéaux de justice sociale et de dignité humaine à travers les personnages emblématiques de Jean Valjean, Fantine, Gavroche, Cosette, Marius, Javert, la famille Thénardier. • Sa puissance lyrique donne à ses récits une dimension épique. Il laisse toute sa place au plaisir de raconter une histoire et de faire ressentir des émotions au lecteur, intègre la petite histoire à la grande. • Sa trajectoire politiquele voit passer de soutien de la monarchie, sous Louis XVIII et Charles X, à partisan de Louis-Napoléon Bonaparte (il soutient sa candidature à l'élection présidentielle). Mais son républicanisme est désormais assez ancré pour que le coup d'Etat de 1851 le voie devenir l'adversaire le plus véhément du Second Empire. En prenant parti pour l'amnistie des communards, pour l'émancipation des hommes par l'éducation, en alertant sans relâche sur la "question sociale" (il est élu député en 1848, puis 1871), Victor Hugo en vient à se transformer en porte-parole de la cause républicaine.