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Les Européens dans le peuplement de la Terre. Thème introductif – Histoire Classe de 2nde. I. La place des populations de l’Europe dans le peuplement de la Terre. A. Le peuplement de la Terre depuis l’Antiquité.
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Les Européens dans le peuplement de la Terre Thème introductif – Histoire Classe de 2nde
I. La place des populations de l’Europe dans le peuplement de la Terre
A. Le peuplement de la Terre depuis l’Antiquité Source : Olivier DOLLFUS, Mondes nouveaux, Belin-RECLUS, Géographie universelle, 1990. • Observez les planisphères : • 1) Localisez et nommez les régions du monde les plus densément peuplées au début de l’ère chrétienne ; vers 1500 ; vers 1600; vers 1800. • 2) Qu’illustre la confrontation des différents planisphères en ce qui concerne l’Europe ?
B. Les Européens dans la population mondiale depuis l’Antiquité • Ce tableau = résultat de la compilation de données souvent disparates, fragmentaires, et approximatives pour les périodes anciennes pose la question des sources. • Les sources de la démographie historique : • Relation entre le dénombrement des hommes et l’apparition de l’écriture ; mais beaucoup d’inconnues donc estimations. Ex. début ère chrétienne, population mondiale estimée entre 170 et 250 M d’individus. • Moyen Age : données peu nombreuses jusqu’en 1400. • Époque moderne : multiplication des recensements, des descriptions. Apparition en France des registres paroissiaux. • A partir du XVIII è s., amélioration constante de la fiabilité des séries en Europe au moins. Source : J.-N. BIRABEN, « L’évolution du nombre des hommes », Population et sociétés n° 394, octobre 2003. • Comment évolue la population mondiale entre l’an 1 et 1500 ? Et 1800 ? Et 1900 ? • Comment évolue la population européenne entre l’an 1 et 1500 ? Et 1800 ? Et 1900 ? • Identifiez une période de fort recul de la population européenne. Comment l’expliquez-vous ? • Calculez la part de la population européenne dans la population mondiale en 500, 1800 et 1900. • Indiquez la période à laquelle la population européenne a connu la plus forte croissance.
C. La croissance de la population européenne au XIX è siècle Document 1 : La transition démographique Document 2 : la croissance démographique, l’exemple de l’Angleterre Source : J.-P. BARDET et J. DUPAQUIER (dir.), Histoire des populations de l’Europe, Fayard, 1998. Vidéo : http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/population_mondiale/
Une croissance qui s’explique par la transition démographique (document 1)… • … caractérisée par un recul (général après 1880) de la mortalité… • … favorisé par les progrès de l’hygiène, de la médecine (sensibles surtout à la fin du XIX è siècle), l’amélioration de l’alimentation au cours du siècle (raréfaction des famines dans la 2nde moitié du siècle), l’immunisation des populations // recul des épidémies (peste, variole par ex.), l’adduction d’eau potable. • Cette croissance s’effectue dans le contexte de l’industrialisation (liaison entre croissance économique, croissance démographique, urbanisation et densification du peuplement européen). → Ensemble de facteurs complexes expliquent la forte croissance séculaire.
Perspective : Les principales migrations du XVI è s. au XVIII è s. → Quels éléments apporte ce document sur la place et le rôle des Européens dans le peuplement de la Terre à l’époque moderne (XVI-XVIII è siècles) ?
II. L’émigration irlandaise au cours du XIX è s. : caractères généraux
Introduction • Mise en perspective du phénomène (longue durée) : Une forte tradition de départ • L’Irlande au XIX è siècle • recensement de 1841 : un pays rural à 85 %. • Développement remarquable de l’industrialisation rurale. • Phase de croissance démographique au XIX è s. recul de la mortalité y contribue (rôle de la culture de la PDT, adaptée au climat). • Problématique : caractéristiques de l’émigration irlandaise au XIX è siècle ? Identité, trajectoires, devenir des émigrants ? Impacts sur la société de départ ?
A. Un phénomène massif Doc. 1 : La population irlandaise, en millions d’habitants (1700-1911) Doc. 2 : Production de pommes de terre en Irlande (1844-1849) Doc. 3 : Nombre d’émigrants irlandais (1851-1920) • Etudiez précisément l’évolution de la population de l’Irlande entre 1700 et 1911 (doc. 1). • Quelles informations apporte le document 2 sur la production de pommes de terre entre 1844 et 1849 ? • Comment évolue le nombre d’émigrants ? • Mettez en relation ces documents et dégagez la chronologie, les impacts démographiques et un des motifs majeurs de l’émigration irlandaise.
1850-1930 : concerne 7,3 M d’Irlandais (55 M d’Européens, Irlande : 3ème pays d’émigration mais c’est le pays qui a connu la plus forte proportion de départs). • La Grande Famine constitue une rupture majeure. Désastre agricole de 1846 (pourriture de la pomme de terre) et épidémie de choléra qui suit. Phénomènes amplifiés par les évolutions économiques, sociales et démographiques. • Emigration = moyen de régulation démographique et solution à la crise sociale. • Impacts spatiaux : toute l’île est concernée mais à des degrés divers (SO davantage, 40 % des départs environ entre 1851 et 1871), différences à relier à l’intensité variable de la Famine. • Emigration entraîne une diminution du nombre des travailleurs agricoles (1.32 M en 1841, 277 000 en 1911) et la disparition de 200 000 micro exploitations entre 1845 et 1851 (soit 25 %). L’agriculture se transforme radicalement avec le triomphe de l’élevage.
B. Les principaux pays de destination des Irlandais Document 4 : répartition des émigrants irlandais selon leur destination pour la période 1880-1884 • A l’aide des éléments du tableau ci-dessus, construisez la carte (diapo suivante) • En reportant sur le fond de carte les figurés indiqués en légende ; • En renseignant le nom des six premiers pays concernés.
L’émigration irlandaise à la fin du XIX è siècle Légende Destination première des émigrants Autres destinations L’Irlande, foyer majeur d’émigration
L’émigration irlandaise à la fin du XIX è siècle Canada 1 Etats-Unis Australie Nouvelle-Zélande Légende Destination première des émigrants Autres destinations L’Irlande, foyer majeur d’émigration 1 = Angleterre
C. Les motivations • Motivations individuelles fort variées : fuite des persécutions politiques ou religieuses, fuite de la crise économique, fuite d’un environnement familial intenable, recherche de l’enrichissement, esprit d’aventure / le « rêve américain » (alimenté par les récits d’émigrés qui ont réussi et la correspondance de ceux qui ont gardé des liens avec le pays natal), appel de la modernité (incarnée par les EU). • Rôle incitatif des politiques publiques. Deux exemples : • EU : pays ouvert jusqu’en 1920 → mise en valeur d’un immense territoire. Besoin de main d’ouvre pour l’industrie. • RU : volonté de peupler immense empire. Ainsi doit-on comprendre les efforts pour mettre en valeur Australie (voyage coûte cher, climat difficile, éloignement, et image du pays liée à celle des forçats qui y vinrent fin XVIII è s.) → effort pour lancer émigration de masse commence dès 1830 et se poursuit encore dans les années 1920. Etat et entreprises commerciales ont crée des structures pour inciter au départ et aider l’accueil sur place. Pour les Irlandais pauvres, les landlords et les administrations de workhouses aidèrent à payer le voyage à destination du Canada ou de l’Australie.
Rôle incitatif de la publicité pratiquée par les compagnies de navigation transatlantique (tarifs attractifs pour la traversée) et les agences spécialisées / organisation des départs selon une logique commerciale (dès le XVIII è siècle). • Les agents des armateurs publiaient dans la presse des lettres (non authentiques) d’émigrants, fournissaient des informations sur la traversée et les terres d’accueil. Existence aux niveaux régional et local de relais qui drainent les espaces ruraux. Exemple en Irlande de la firme J and J Cooke, qui s’est spécialisée dans le trafic des passagers dès 1815 et organise le départ de 21 800 personnes entre 1847 et 1867 surtout en provenance de la région de Londonderry (Ulster). La compagnie possède deux agences à Philadelphie (qui attire 8624 des 21 800 émigrants).
III. Les itinéraires de l’émigration Travail autour du film de Chaplin, L’Emigrant (1917).
IV.Les Irlandais au sein des sociétés d’accueil Problématique : sort des émigrants ? Conditions de vie ? Intégration ? Promotion ? Retours ?
A. Les conditions de vie Installation dans les régions industrielles du NE // croissance urbaine exceptionnelle de NY, Boston, Chicago. Tendance au regroupement. Rôle des réseaux. Photographies de Jacob Riis Emigrants sont employés dans des secteurs où le travail est difficile. Une intégration difficile / l’épisode des Draft Riots.
Doc. 1 : Jacob Riis (1849-1914) D’origine danoise, Jacob Riis débarque à New York en 1870. Il devient journaliste au New York Tribune, chargé des affaires criminelles. A cette occasion, il se familiarise avec les taudis du Lower east Side de Manhattan où vivent la plupart des immigrés européens. Interpellé par leurs conditions de vie, il entreprend de sensibiliser l’opinion publique et publie un livre (« Comment vit l’autre moitié ») en 1890. Il utilise la photographie et profite des avancées techniques (flash au magnésium inventé en 1887) de ce nouveau médium. Il arpente alors les bas-fonds new-yorkais. Riis devient ainsi un photographe proche des réformateurs sociaux et il est nommé Préfet de police de New York par Théodore Roosevelt. Riis meurt en 1914. Doc. 2 : Photographie de Jacob Riis, Lower East Side, 1897
Doc. 3 : Photographie de Jacob Riis, taudis de Bayard Street, 1889.
1. Dans quelles circonstances Riis s’est-il mis à photographier certains quartiers de New York (doc. 1 à 3) ? 2. Décrivez le plus précisément possible les deux photographies. (Scènes représentées, personnages) 3. Quels éléments donnent l’impression d’une photographie prise sur le vif ? (Doc. 3) 4. Quels éléments démentent la spontanéité de la prise de vue ? Quelle est pour lui la fonction de l’art photographique ? Que veut dénoncer Riis avec ses clichés ? En quoi cela renforce –t-il l’impact de la photographie ? Que regardent les personnes présentes ? Questions (observations / interprétation)
B. Les perspectives de promotion sociale ▪ Mobilité (ascension) sociale existe pour les Irlandais, comme pour les autres émigrés européens, dès la 2ème génération → apparition de classes moyennes et d’élites d’origine irlandaise dès les années 1870. Forment des groupes de pression influents. Irlandais bien intégrés dans milieux syndicalistes et politiques (parti démocrate). Prennent contrôle de municipalités (NY a son premier maire – d’origine irlandaise – en 1880). ▪ A Boston en 1890 on ne trouve que 10 % de cols blancs dans la colonie irlandaise mais la proportion passe à 40 % pour la génération suivante. Vers 1900 les travailleurs non qualifiés ne représentent plus que 15 %. Beaucoup deviennent pompiers, policiers. ▪ Figures de Ford (dont le père est irlandais) et de Kennedy.
Conclusion • Une émigration de la misère → pas de retour en Irlande. • Un mouvement qui se poursuit jusqu’au début du XX è siècle ; constitue, avec l’émigration en provenance du RU ou des pays germaniques une « vieille émigration » par différence avec une émigration « nouvelle », , puissante dès la fin du XIX è siècle, en provenance des pays du sud et de l’est européens. • Mémoire de l’immigration cf. cinéma. Cf. aussi auj. les 15 à 20 M d’Américains d’origine irlandaise. Fête de St Patrick à NY rassemble chaque 17 mars des foules très importantes. Timbre commémoratif, Etats-Unis, émission : 1996-2000