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Définition et formulation du relativisme. Dans des domaines variés: Art Emotions Perceptions Valeurs morales Science. Des manifestations variées: Opposition diamétrale des jugements Différence de jugements Ne pas mettre la même chose sous le même terme
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Dans des domaines variés: Art Emotions Perceptions Valeurs morales Science Des manifestations variées: Opposition diamétrale des jugements Différence de jugements Ne pas mettre la même chose sous le même terme Ne pas hiérarchiser ou classer les choses de la même façon Relativisme
Il n’y a pas une seule croyance, pas une seule opinion, etc. selon les cultures selon les époques selon les générations selon les individus Etc. = diversité Relativisme • Il n’y a pas une seule vérité, unique, atemporelle, invariable, absolue : un jugement et son contraire peuvent être vrais relativement à deux points de vue différents. = refus de l’absolutisme
I. Sources et motivations du relativisme à l’époque contemporaine
La fin des certitudesA.1. Théologiques Feuerbach (1804-1872) Marx (1818-1883) Nietzsche (1844-1900) Dawkins (1941-)
La fin des certitudesA.1. Théologiques (1) “Autant de valeur possède l’homme, autant et pas plus, son Dieu. La conscience de Dieu est la conscience de soi de l’homme, la connaissance de Dieu est la connaissance de soi de l’homme. A partir de son Dieu tu connais l’homme, et inversement à partir de l’homme son Dieu : les deux ne font qu’un. Ce que Dieu est pour l’homme, c’est son esprit, son âme, et ce qui est le propre de l’esprit humain, son âme, son coeur, c’est cela son Dieu : Dieu est l’intériorité manifeste, le soi exprimé de l’homme ; la religion est le solennel dévoilement des trésors cachés de l’homme, l’aveu de ses pensées les plus intimes, la confession publique de ses secrets d’amour. Mais si la religion, consciente de Dieu, est désignée comme étant la conscience de soi de l’homme, cela ne peut signifier que l’homme religieux a directement conscience du fait que sa conscience de Dieu est la conscience de soi de son essence, puisque c’est la carence de cette conscience qui précisément fonde l’essence particulière de la religion. Pour écarter ce malentendu, il vaut mieux dire : la religion est la première conscience de soi de l’homme, mais indirecte. Partout, par suite, la religion précède la philosophie, aussi bien dans l’histoire de l’humanité que dans l’histoire de l’individu. L’homme déplace d’abord à l’extérieur de soi sa propre essence avant de la trouver en lui. La religion est l’essence infantile de l’humanité”.(Ludwig Feuerbach, L’essence du christianisme(1841), traduction Jean-Pierre Osier, Maspero 1968, pp 129-130)
La fin des certitudesA.1. Théologiques (2) « La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. Abolir la religion en tant que bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusion. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. La critique a dépouillé les chaînes des fleurs imaginaires qui les recouvraient, non pour que l’homme porte des chaînes sans fantaisie, désespérantes, mais pour qu’il rejette les chaînes et cueille la fleur vivante. La critique de la religion détruit les illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme désillusionné parvenu à l’âge de la raison, pour qu’il gravite autour de lui-même, c’est-à-dire de son soleil réel. La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’homme en tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même. » (Karl Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (1844), traduction A. Baraquin, dans Critique du droit politique hégélien, Editions Sociales, 1975, p197)
La fin des certitudesA.1. Théologiques (3) « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? » (Nietzsche, (1882) Livre troisième, 125.)
La fin des certitudesA.2. Scientifiques Darwin (1809-1882) Riemann (1826-1866) Lobatchevsky (1792-1856)
La fin des certitudesA.2. Scientifiques Darwin (1809-1882)
La fin des certitudesA.2. Scientifiques Riemann (1826-1866) Lobatchevsky (1792-1856)
La fin des certitudesA.2. Scientifiques Etant donnés deux points A et B, il existe une droite passant par A et B Tout segment [AB] est prolongeable en une droite passant par A et B; Pour tout point A et tout point B distinct de A, on peut décrire un cercle de centre A passant par B Tous les angles droits sont égaux entre eux Par un point extérieur à une droite, on peut mener une parallèle et une seule à cette droite. Les 5 axiomes d’Euclide
La fin des certitudesA.2. Scientifiques 5. Par un point extérieur à une droite, on peut mener une parallèle et une seule à cette droite. 5’. Par un point extérieur à une droite, on ne peut mener aucune parallèle = géométrie elliptiques ou sphérique.
La fin des certitudesA.2. Scientifiques 5. Par un point extérieur à une droite, on peut mener une parallèle et une seule à cette droite. 5’. Par un point extérieur à une droite, on ne peut mener une infinité de parallèles = géométries hyperboliques
La fin des certitudesA.2. Scientifiques (18) C'est pourquoi peut-être que de là nous ne conclurons pas mal, si nous disons que la physique, l'astronomie, la médecine, et toutes les autres sciences qui dépendent de la considération des choses composées, sont fort douteuses et incertaines; mais que l'arithmétique, la géométrie, et les autres sciences de cette nature, qui ne traitent que de choses fort simples et fort générales, sans se mettre beaucoup en peine si elles sont dans la nature, ou si elles n'y sont pas, contiennent quelque chose de certain et d'indubitable. Car, soit que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre de cinq, et le carré n'aura jamais plus de quatre côtés; et il ne semble pas possible que des vérités si apparentes puissent être soupçonnées d'aucune fausseté ou d'incertitude (Descartes, Méditations Métaphysiques, Première Méditation)
La fin des certitudesA.3. Philosophiques (19) Nous ne pouvons pas concevoir une ligne sans la tracer, un cercle sans le décrire, les trois dimensions de l’espace sans tirer trois lignes perpendiculaires à partir d’un même point origine, ni même le temps, sans tracer une ligne droite : ce mouvement, en tant que description d’un espace, est un pur acte de l’imagination productrice effectuant la synthèse successive de la variété dans l’intuition externe en général, aussi n’appartient-il pas seulement à la géométrie, mais également à la philosophie transcendantale (Kant, Critique de la Raison Pure, Esthétique Transcendentale, B 154) ».
La fin des certitudesA.3. Philosophiques Nietzsche (1844-1900) Foucault (1926-1984) Rorty (1931-2007) Kuhn (1922-1996)
La fin des certitudesA.3. Philosophiques • Incertitude quant à l’existence de vérités a priori qui seraient les principes nécessaires de l’esprit humain et délimiteraient les limites du concevable (ex : la liste kantienne, et les formes a priori de la sensibilité ) • Vérités nécessaires ? Non, toutes contingentes. • Vérités de raison ? Non, toute le fruit de l’expérience. Or l’expérience varie, et est faillible.
La fin des certitudesA.3. Philosophiques • Remise en cause de la supériorité des théories scientifiques les plus récentes, comme étant plus proches de la vérité sur le monde parce qu’elles suivent une méthode rigoureuse et implacable. • les théories scientifiques sont également le produit d’une histoire, l’objet d’enjeux de pouvoir (Nietzsche, Foucault, et la sociologie des sciences) • l’esprit n’est pas le « miroir » d’une réalité indépendante (Rorty) • Les théories scientifiques sont différentes, mais pas plus vraies les unes que les autres : elles sont incomparables (Kuhn)
La fin des certitudesA.3. Philosophiques • Vérité comme représentation, correspondance avec une réalité extérieure, indépendante. • La Raison, avec pour modèle la rationalité scientifique. • Notion même de « réalité indépendante »
B. Les nouvelles relativitésB.1. La relativité physique (4) « Plus tôt dans le siècle, la théorie de la relativité restreinte a été prise comme modèle pour le relativisme, bien que cela ait été dû principalement à une mauvaise interprétation de la dite théorie et mené à des confusions. Mais le paradigme se défend quand même. Selon Einstein, des qualités comme la masse et la vitesse, jadis considérées comme absolues et invariantes, sont désormais considérées comme relatives à des référentiels d’inertie. Dire que ces qualités sont relatives, c’est dire qu’elles réclament un paramètre de plus qu’on ne le croyait avant : voilà une première approximation de ce qu’on entend par relativisme, la thèse selon laquelle un concept C réclame d’être relativisé à un paramètre P. » (C. Swoyer, 1982, « Vrai pour… », Relativism, Cognitive and Moral, p. 85)
B. Les nouvelles relativitésB.1. La relativité physique ( 5) « L’a priori a perdu sa fixité et son statut absolu : il peut se développer et changer avec le progrès de la science, et il varie selon le contexte, d’une théorie à une autre (la géométrie euclidienne est a priori dans le contexte de la science newtonienne, mais la géométrie riemanienne est a priori dans le contexte de la relativité générale)…Ce que la relativité nous montre, en fait, c’est que la notion d’a priori doit elle-même être relativisée. » (Friedmann, 1993, « Remarques sur l’histoire des sciences, et l’histoire de la philosophie », p. 50)
B. Les nouvelles relativitésB.2. La relativité culturelle Frazer (1854-1941)
B. Les nouvelles relativitésB.2. La relativité culturelle Frank Boas (1858-1942) deux principes : « relativisme culturel » et particularisme historique ». Ruth Benedict (1887-1948) Patterns of Culture (1934) Margaret Mead (1901-1978) Melville Herkovits (1895-1963) Les bases de l’anthropologie culturelle (1948)
B. Les nouvelles relativitésB.2. La relativité culturelle (6) « Le principe du relativisme culturel, pour le dire brièvement, est celui-ci : les jugements s’ancrent dans l’expérience, et l’expérience est interprétée par chacun en fonction de la culture qu’il s’est appropriée…Même les faits du monde physique sont perçus à travers le filtre de la culture, et la perception du temps, de la distance, du poids, de la taille et des autres « réalités » passe par la médiation des conventions de tel et tel groupe. » ( Herskovits, 1960, L’homme et ses œuvres, p. 61)
B. Les nouvelles relativitésB.2. La relativité culturelle (7) « Les données des ethnologues prouvent que nos connaissances, mais également nos émotions résultent de notre forme de vie sociale et de l’histoire du peuple auquel nous appartenons. » (Boas, 1940, « Les buts de l’ethnologie », p. 636) (8) « Une civilisation comme un individu représente un modèle plus ou moins net de pensées et d'actions. Dans chaque culture, on trouve des buts d'action caractéristiques qui ne sont forcément pas les mêmes dans d'autres types de société. En accord avec ces buts, chaque peuple ne cesse de consolider son expérience, et selon que cette manière de voir exerce une pression plus ou moins forte, les détails hétérogènes de la manière de vivre revêtent une forme plus ou moins adaptées à celle-ci. Adoptés par une culture bien établie, les actes les plus saugrenus reflètent les caractéristiques de ses buts particuliers, en subissant parfois d'incroyables métamorphoses. La forme que prennent ces actes, nous ne pouvons la comprendre qu'en comprenant d'abord les mobiles sentimentaux et intellectuels de cette société. » (Ruth Benedict, Échantillons de civilisation, Gallimard, 1950, p.57-58 )
B. Les nouvelles relativitésB.3. La relativité linguistique
B. Les nouvelles relativitésB.3. La relativité linguistique Sapir (1884-1939) Whorf (1887-1981)
B. Les nouvelles relativitésB.3. La relativité linguistique (9) « Ceux qui utilisent des grammaires différentes sont enclins, du fait de leurs grammaires, à faire des observations différentes, et à donner des évaluations différentes d’observations similaires d’un point de vue externe. Ce ne sont pas des observateurs qui s’équivalent, et donc ils sont conduits à des visions du monde différentes. » (Whorf, 1956, Langage, Pensée et Réalité, p. 221)
C. L’ère « post-moderne »C.1. L’individualisme (10) « Ce personnage ….entre ainsi dans une relativité absolue où il n’y a pas d’autre vérité que les vérités isolées propres à ce que chacun observe et ressent à chaque moment de son existence…La conséquence est que l’homme a divorcé de ses valeurs, et que l’Ego s’est libéré du Super-Ego de la société. La seule moralité du Hip (Hipster) …est de faire ce qu’il veut, dès que et où cela est possible ». (Norman Mailer, « The White Negro », Dissent, 1957)
C. L’ère du « post-moderne »C.2. La fin du rationalisme
C. L’ère du « post-moderne »C.2. La fin du rationalisme L'histoire classique des sciences se donne pour fondement des vérités positives contemporaines (détermination actuelle de la folie comme maladie mentale, définition moderne du rapport clinique, analyse positive de la production des richesses, etc.) et tente, en les utilisant comme grilles de lecture pour une interprétation rétrospective, de décrire le mouvement progressif de découverte de ces vérités fonda mentales, c'est-à-dire aussi bien de dégagement des erreurs, des préjugés, des inerties, des occultations, des obscurantismes de toutes sortes. La vérité alors a valeur de partage, permettant de séparer les énoncés précurseurs ou intuitions géniales des théories erronées et autres idéologies. Elle est réfléchie comme ce qui en soi dirige secrètement le mouvement de l'histoire, avant d'être, dans l'illumination d'une découverte, objet d'une conscience scientifique complète et pure. La méthode archéologique de Foucault suppose une première mise à distance critique des énoncés positifs établis, terminaux et définitifs, “scientifiques et vrais”, une neutralisation de leur puissance d'éclairement rétrospectif. Il ne s'agit pas de contester leur valeur de vérité, mais de chercher pour écrire l'histoire de la psychiatrie, de la médecine ou des sciences humaines un autre ancrage. Le problème n'est pas de faire une histoire en essayant de savoir à chaque fois ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est en avance et ce qui est en retard (si telle définition de la mélancolie se rapproche de la logique médicale de la dépression, si telle description clinique est valable ou fantasque), mais de penser pour l'ensemble des énoncés et descriptions d'une époque ce qui les rend possibles tous dans leur cohérence. Il faut rechercher en dessous, en deçà de ce qui est dit et vu à une époque, les systèmes contraignants qui rendent ces choses-là, et pas d'autres, visibles et énonçables (Frédéric Gros, introduction à la philosophie de Michel Foucault.
C. L’ère du « post-moderne »C.2. La fin du rationalisme
Quelques exemples Faut-il autoriser ….(la polygamie, la burka, l’excision, le mariage homosexuel, l’adoption par un couple homosexuel, toutes sortes d’éducations, de modes de vie, etc.)? • Absolutisme : oui / non parce que …. • Relativisme : non pour moi, oui pour eux
B. En philosophieB.1.Le relativisme moral et argument par les conséquences
B. En philosophieB.2.Le relativisme généralisé et la question de la cohérence
B. En philosophieB.3. L’incompatibilité avec le dessein de la philosophie