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LES URGENCES PSYCHIATRIQUES. PRESENTATION DU SECOP C.H. CHARLES PERRENS Docteur J. Ariagno. Les urgences psychiatriques: définition. Définition proposée par une groupe de travail de la commission des maladies mentales:
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LES URGENCES PSYCHIATRIQUES PRESENTATION DU SECOP C.H. CHARLES PERRENS Docteur J. Ariagno
Les urgences psychiatriques:définition • Définition proposée par une groupe de travail de la commission des maladies mentales: • « une demande dont la réponse ne peut être différée: il y a une urgence à partir du moment où quelqu’un se pose la question…nécessite une réponse rapide et adéquate de l’équipe soignante afin d’atténuer le caractère aigu de la souffrance psychique ».
L’ urgence psychiatrique: • L’urgence psychiatrique est une notion essentiellement subjective: pas d’examen complémentaires. • On parle d’urgence ressentie. • La plupart du temps: pas d’engagement immédiat du pronostic vital. • Évaluation dangerosité (auto et ou hétéro agressivité) à court et moyen long terme.
Enjeux de l’urgence: • Situation complexe qui conduit à: • Éliminer une urgence somatique mimant une symptomatologie psychiatrique. • Reconnaitre une pathologie psychiatrique: • Pas de diagnostic de trouble mais identification syndromique. • Gérer une situation de « crise » et proposer une réponse adaptée.
Les fausses urgences psychiatriques: • nombreuses pathologies somatiques avec manifestations psycho-comportementales. • tableau clinique empruntant symptômes à la sémiologie psychiatriques (troubles de l’affectivité, du jugement, des conduites, propos et comportements « inadaptés »…) sous tendu par une étiologie organique. • Nécessité d’une identification rapide car besoin d’une intervention thérapeutique rapide. • Diagnostic psy = diagnostic d’exclusion.
Les fausses urgences psychiatriques: • Toujours y penser devant un patient: • Confus. • Agité. • Délirant. • Anxieux. • Inhibé. • Surtout chez un patient sans aucun antécédent psychiatrique connu.
Exemples: états d’agitation: • Devant un état d’agitation, évoquer: • Hypoglycémie. • Intoxication au CO. • Épilepsie, AVC, hémorragie ménigée…. • Encéphalopathie hypertensive. • Hyperthyroïdie. • Pathologie cortico-surrénalienne, hypercorticisme. • …
Exemples: tableau d’anxiété: • Devant un tableau d’anxiété, il faut éliminer: • IDM, angor. • Troubles du rythme cardiaque (AC/FA…). • Sevrages médicamenteux: benzodiazépines, béta-bloquant… • Sevrage en OH (pré-DT, DT…). • …
Exemples: symptomatologie délirante ou halluciantoire: • Devant une symptomatologie délirante ou hallucinatoire, éliminer: • Épilepsie temporale • Tumeur cérébrale (occipitale…) • Encéphalopathie à VIH • Intoxication par psycho-stimulant, hallucinogène…
Syndrôme confusionnel: • Présentation: égarement, hébétude, inadaptation, perplexité anxieuse, pauvreté du langage. • Absence de contact ou contact fluctuent. • Comportement: incohérent, stupeur, agitation.. • Signes psychiques: confusion intellectuelle (obnubilation, désorientation, troubles mnésiques), onirisme. • Signes physiques: déshydratation, céphalées, tremblements, signes neuro-végétatifs, troubles du sommeils. • Aggravation nycthémérale et dans l’obscurité: tableau fluctuent+++
après avoir éliminé urgence somatique: 2 cas de figure: • Urgence par décompensation ou aggravation d’une affection psychiatrique (aigue ou chronique). • États aigus transitoires: aussi appelés « crises psycho-sociales ».
Urgences psychiatriques pures: • Épisode dépressif caractérisé d’intensité sévère. • Tentative de suicide ou Crise Suicidaire. • Épisode maniaque avec ou sans caractéristiques psychotiques. • Episode psychotique: décompensation d’une schizophrénie ou trouble schizo-affectif, trouble psychotique bref… • Attaque de panique…
la crise suicidaire (CS): • Crise psychique aigue: situation de vulnérabilité aigue, face à une situation de souffrance psychique, s’accompagnant d’idées et d’intentions suicidaires envahissantes, dont le risque majeur est le suicide. • CS: ne signifie pas forcément qu’il y ait eu passage à l’acte. • Dangerosité suicidaire: isolement, coupée de ses émotions, projet précis de PAA, moyen à disposition, personne émotive, agitée, stuporeuse, âge>75 ans. • Si critère de dangerosité: nécessité d’hospitalisation.
Situation particulière: l’adolescent: • Symptomatologie souvent masquée. • Rechercher: modifications récentes de comportements (repli, isolement), trouble des conduites, conduites d’opposition, irritabilité, agressivité, mises en danger répétées…. • Nécessité d’une prise en charge incluant la famille+++. • Importance d’une prise en charge adaptée en cas de crise suicidaire: ne pas banaliser, il ne s’agit pas d’une simple « crise d’adolescence ».
Situation particulière: la personne âgée: • Symptomatologie masquée: idées suicidaires rarement exprimées. • Rechercher: repli, refus de soin et de s’alimenter, aboulie, anhédonie, désir de rejoindre un proche décédé+++. • Ne pas banaliser une CS chez une personne âgée: taux de suicide et détermination à se donner la mort augmentent +++ avec l’âge.
Démarche médicale usuelle: • Repérage des symptômes: idées délirantes, hallucinations, humeur, angoisse… • Distinction entre symptômes subjectifs (rapportés par le patient) et symptômes objectifs (repérés par les soignants). • Identification syndromique: épisode maniaque, dépressif, psychotique…. • Conduite à tenir : hospitalisation, traitements….
Rappel: examen sémiologique systématisé: • Présentation: tenue, contact, mimique, comportement (observation du patient+++). • Fonctions supérieures: • Fonctions symboliques: langage (fluence,sémantique, syntaxe, aphasie), praxies. • Fonctions mnésiques: amnésie…
Conscience de soi et de l’environnement: • Trouble de la vigilance. • Troubles de l’attention. • Troubles de la conscience de soi: trouble du schéma corporel, dépersonnalisation, déréalisation.
Fonctionnement de la pensée et du jugement: • Trouble du cours de la pensée: tachy ou bradypsychie, pensée désorganisée (coq à l’âne, latence, diffluence, fuite des idées…). • Trouble du contenu de la pensée: idées délirantes, obsédantes, dépressives… • Distorsion globale de la pensée: rationnalisme morbide, paralogie, pensée magique… • Évaluation globale de l’intelligence: carence intellectuelle…
Activités perceptives: • Hallucinations acoustico-verbales. • Hallucinations auditives. • Hallucinations visuelles. • Hallucinations cénesthésiques. • Hallucinations olfactives.
Etats émotionnels: • Trouble de l’expression des affects: hyperémotivité, émoussement des affects, anesthésie affective, discordance idéo-affective. • Trouble de l’humeur: dépressive (tristesse, souffrance), exaltation, labilité, alexithymie. • Troubles anxieux.
Perturbation des conduites: • Conduites instinctuelles: sommeil, alimentation, conduites sexuelles… • Conduites sociales: fugues, errances, vols pathologiques, homicide. • Conduites addictives: alcoolisme, toxicomanie.
Les états de crise: • Également appelés « états aigus transitoires » ou « crise psycho-sociale ». • Réactions émotionnelles et comportementales survenant sur un terrain psychologique vulnérable à la suite d’évènements ou de conflits. • Se manifestent par: tentatives de suicide, menaces suicidaires, crises clastiques, conduites d’alcoolisations aigues…
Caractéristiques des états de crise: • Dramatisation, théâtralisme, débordement émotionnel. • Tableau clinique instable: ne pas hésiter à réévaluer les patients. • Attitudes régressives. • Mise en jeux du contexte de vie: rupture affective, conflits relationnels…
Difficultés propres à la situation: • Symptomatologie floride qui ne s’inscrit pas dans une affection psychiatrique constituée et identifiable. • Intrication étroite des facteurs socio-environnementaux . • Prise à témoin/ à partie de l’équipe soignante: importance d’une position neutre++++.
Approche des situations de crise: • Analyse du contexte et signification de la crise (valeur d’appel, moyen de pression, recherches de bénéfices secondaires…). • Attitude ni trop interventionniste ni abstentionniste. • Conduite à tenir: apaiser, temporiser, prioriser le dialogue et la communication. • Nécessité d’inscrire le patient dans un processus de prise en charge multidimensionnelle.
SECOP:Service d’Evaluation de Crise et d’Orientation Psychiatrique: • 1980: ouverture d’un Service d’Accueil et d’Admission d’Urgence (SAAU) au C.H. Charles Perrens. • Structure psychiatrique intersectorielle (CHCP, Cadillac). • Prise en charge des urgences psychiatriques avec médicalisation de l’accueil des patients.
Quelques points d’histoire… • 1995: devient un service à part entière, autonome. • 2007: intégration au sein du Pôle EVAMET ( Pôle d’EVAluation Medicale et Technique) qui regroupe le laboratoire, la pharmacie le centre technique médical (CTM) et le département d’information médicale (DIM).
Implantation et entités associées: • 2 sites d’activités: • C.H.Charles Perrens: unité d’accueil. • CHU (service d’urgence de Pellegrin et de Saint André): équipes psychiatriques de liaison. • Entités associées: • PASS: permanence d’accès aux soins de santé. • CUMP: cellule d’urgence médico-psychologique.
Psychiatrie de liaison: • Aux urgences de Pellegrins: 2 IDE. • A Saint André: urgence+ service de réanimation; 3 IDE + 1 médecin à mi-temps le matin. • Rôle: évaluation psychiatrique sur place et orientation des patients.
Organisation du SECOP: • 2 pôles d’activité: consultations, unité d’hospitalisation. • 11 chambres individuelles: dont 2 chambres de contention. • 22 IDE + 1 cadre de santé. • 4 médecins séniors temps pleins, 2 médecins séniors à mi-temps. • 1 à 2 internes selon les semestres…. • 3 secrétaires médicales. • 4 ASH.
Fonctionnement général du SECOP: • Accueil 24h/24, 7j/7. • Adultes et adolescents (15 ans et 3 mois et +). • 2 pôles d’action: consultation et hospitalisation brève (<48h): • Evaluation • Premiers soins • Orientation • Organisation de la prise en charge • Lien amont et aval • Rencontre et lien avec l’entourage
Activité du SECOP en 2007: • 7725 passages dans l’année pour 5096 patient soit 1,52 passage par patient en moyenne. • 5001 consultations: soit 74% de consultations sans hospitalisation en suivant. • 2724 admissions au SECOP: • 58,7%: hospit sur CHCP • 16,7%: hospit sur Cadillac • 15,6%: SDRD • 9%: autre( clinique, Libourne, CHU, R.Picqué…)
Epidémiologie: caractéristiques socio-démographiques: • Sexe: 2545 hommes et 2549 femmes (2 NR). • Âge: • <16 ans: 68 • 16-17: 191 • 18-19: 200 • 20-29: 1075 • 30-39: 1163 • 40-49: 1081 • 50-59: 684 • 60-69: 295 • 70-79: 181 • >80: 156 • 5% de la file active: - de 18 ans, 26% de – de 16 ans.
Provenance: consultations: • Spontanément: 53,4%. • Urgences MCO, SAMU, Réa:21,4%. • MG,SOS Médecins: 12,7%. • Autres services CHR: 3,8%. • Cliniques: 2,8%. • Justice: 1,3%. • Services sociaux: 1,2%. • Psychiatre secteur:1,2%. • Psychiatres libéraux: 0,8%. • Maisons de retraite: 0,8%. • NR: 0,6%.
Provenance: hospitalisation: • Spontanément: 26%. • Urgences MCO, SAMU, Réa: 26%. • MG, SOS Médecins: 24%. • Autres services du CHR: 8%. • Cliniques: 4%. • Psychiatre de secteur: 3%. • Justice: 3%. • Services sociaux: 2%. • Psychiatres libéraux: 1%. • Maisons de retraite: 1%. • NR: 0,1%.
Motifs de consultation: • Autre raison non spécifiée ailleurs: 60,1%. • Angoisse, tension, trouble anxieux: 12,5%. • Tentative de suicide: 7,2%. • Dépression, menaces suicidaires: 6,8%. • Troubles du cpt (errance, fugue, inhibition): 2,6%. • Agitation, agressivité physique et/ou verbale: 1,9%. • Délire et/ou hallu: 1,8%. • Ivresse OH: 1,8%. • Demande de cs, trt, hospit: 1,4%. • Sevrage OH: 1,2%. • Plaintes somatiques, insomnies: 0,8%. • Sevrage autres substances: 0,3%. • Troubles cognitifs ou de la conscience: 0,3%. • Détresse psycho-sociale: 0,3%. • TCA: 0,2%.
Motifs d’admission: • Autre raison non spécifiée ailleurs: 32%. • Agitation, agressivité physique et/ou verbale:11,9%. • Tentative de suicide: 11,9%. • Troubles du cpt (errance, fugue, inhibition): 11,5%. • Dépression, menaces suicidaires: 10,9%. • Angoisse, tension, trouble anxieux:7,4%. • Délire et/ou hallu: 7,1%. • Sevrage OH: 4,6%. • Ivresse OH: 4,4%. • Demande de cs, trt, hospit: 0,5%. • Sevrage autres substances: 0,2%. • Détresse psycho-sociale: 0,1%. • Plaintes somatiques, insomnies: 0,1%. • Troubles cognitifs ou de la conscience: 0,1%. • TCA: 0,1%. • Intoxication autre: 0,1%.
Diagnostic hospitalisation: • F0: tb mentaux organiques: 5%. • F1: tb liés à des substances psycho-actives: 7,7%. • F2: Schizophrénie: 27,3%. • F3: troubles de l’humeur: 21,8%. • F4: tb liés à facteurs de stress, somatoformes: 5,7%. • F5: tdc liés à perturbations physio et physiques: 0,1%. • F6: tb de la personnalité et du comportement: 29,7%. • F7: retard mental: 0,7%. • F8: tb du développement psychologique: 1,2%. • F9: tb du cpt et des émotions (ado et enfance): 0,1%. • Pas de dg posé: 0,3%.
Diagnostic consultations: • F0: tb mentaux organiques: 2,2%. • F1: tb liés à des substances psycho-actives: 8,3%. • F2: Schizophrénie: 13,5%. • F3: troubles de l’humeur: 15,5%. • F4: tb liés à facteurs de stress, somatoformes: 17,9%. • F5: tdc liés à perturbations physio et physiques: 0,2%. • F6: tb de la personnalité et du comportement: 41,3%. • F7: retard mental: 0,2%. • F8: tb du développement psychologique: 0,2%. • F9: tb du cpt et des émotions (ado et enfance): 0,2%. • Pas de dg posé: 0,8%.
Modes d’hospitalisation (2006): • Hospitalisation Libre (HL): 76%. • Hospitalisation à la Demande d’un Tiers (HDT): 13%. • Hospitalisation d’Office: 11%. • Pour les mineurs: 3 modes d’hospitalisation: • Autorisation parentale • OPP (ordre de placement provisoire) • HO
Rôle infirmier au SECOP: • Organisation: équipe mixte, avec au moins 1 hommes par équipe. • Planning: 3 le matin, 4 l’après midi et 3 la nuit + 1 IAO de 11 à 19h en semaine. • Rôle infirmier triple: • Accueil du patient • Entrée du patient dans l’unité • Prise en charge durant le séjour au SECOP
Accueil: • Rôle dévolu à l’IAO. • 1er contact du patient avec le service: primordial+++. • 1er entretien et recueil de données. • Permet de hiérarchiser l’ordre des consultations (détection de situations critiques nécessitant une PEC rapide). • Gestion de l’attente des patients.
Entrée du patient dans l’unité: • Moment capital: surtout si 1ère hospitalisation. • Accompagnement psychologique dans le processus d’hospitalisation. • Présentation du service, de l’hospitalisation • Inventaire du patient à l’admission+++. • Gestion des réactions du patient à son admission: anxiété, réticence, dévalorisation…
Séjour du patient: • Recueil des données cliniques (complémentaires aux données médicales). • Observation du patient dans ses gestes du quotidien. • Permet confrontation aux données médicales. • Bilans et administration des traitements. • Surveillance de l’évolution, du risque auto et/ou hétéro agressif. • Transmission des données à l’équipe de l’UF accueillant le patient.