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Les us et coutumes. Ceux qui pourraient être d’origine arabe… et… les autres….
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Les us et coutumes Ceux qui pourraient être d’origine arabe… et… les autres….
La Sicile a toujours été terre de conquêtes, et les cultures dominantes ont toutes été acceptées; jusqu’à s’intégrer complètement dans la culture préexistante, sans que l’on réussisse aujourd’hui à distinguer la différence entre ce qui est et ce qui a été…
Cela vaut bien entendu pour tous les domaines de la culture, mais dans la culture populaire, cela est encore bien plus évident que dans les autres domaines
En Sicile, les fêtes populaires sont en général des fêtes religieuses. • Il semble évident que de nombreuses fêtes ont des origines païennes. • De nombreuses saintes protectrices des villes de la Sicile, (Sainte Agathe – Sainte Lucie – Sainte Barbara…) seraient à l’origine des déesses grecques dont les rites auraient été transformés en consécrations religieuses. • Ici les « Juifs » se moquent du Christ le vendredi saint.
Les marchés de Balharm (Palerme) • La production artisanale et le commerce dans les villes islamiques est toujours organisé dans une ou plusieurs rues : le souk. • Encore aujourd’hui, surtout à Palerme mais aussi dans d’autres villes nous retrouvons des marchés permanents qui ont encore aujourd’hui un aspect oriental.
Parmi les marchés les plus importants de Palerme, il y a la Vucceria (nom d’origine française: boucherie devient Ucceria) et Ballaro (d’origine arabe : Baiharu - village d’où provenaient les commerçants devient Ballaro)
LE MARIAGE ET LA MORT • Le mariage reste le plus grand évènement d'une vie sicilienne. Il est préparé minutieusement. La mariée se constitue un trousseau et la cérémonie se déroule dans le faste. Après la cérémonie religieuse, un grand repas est organisé réunissant famille proche et éloignée et un grand cercle d'amis.
La mort est perçue avec douleur mais aussi avec une certaine fatalité. Elle est encore célébrée par un cortège noir composé d'une charrette décorée de couronnes suivie par la famille et les proches jusqu'au cimetière.
Certaines coutumes concernant le mariage • La tradition veut que la mariée porte le jour de ses noces • Quelque chose d’emprunté • Quelque chose de donné • Quelque chose de bleu • Quelque chose de vieux • Quelque chose de neuf
La dot: est quelque chose qui nait dans le monde oriental. • La femme doit apporter en dot différentes choses: surtout du linge pour la chambre à coucher et pour la table.
Le bouquet est selon la tradition le dernier cadeau que le fiancé fait à sa fiancée . • La tradition d’orner la jeune épouse le jour des noces nait dans le monde arabe. La jeune mariée était embellie avec des fleurs d’orangers – blanches et délicates – symbole de fertilité comme vœux pour avoir beaucoup d’enfants.
Aux temps des cours, selon certaines traditions, l’homme enlevait sa préférée et s’enfuyait à cheval en tenant sa bien-aimée dans ses bras. • Aujourd’hui, il arrive encore que les jeunes font « la fuitina » ou mieux dit prennent la fuite ensemble, et « l’honneur » veut qu’on les marient ensuite afin de ne pas déshonorer la jeune femme. Vu le changement de mœurs cette pratique a tendance à disparaitre.
PUPI E CARETTI • L'opera dei pupi est une tradition sicilienne remontant à l'antiquité visant à raconter aux siciliens l'histoire des invasions. Les marionnettes que l'on trouve aujourd'hui en Sicile sont inspirées des conquêtes normandes; on y retrouve Charlemagne, Roland, Renaud et… bien entendu les « méchants musulmans »!!!
L’opera dei pupi • L’origine du théâtre des marionnettes n’est pas toujours claire ; les témoignages les plus antiques remontent au XIX° siècle où on parle de l’existence de marionnettes aux armures rudimentaires. Selon des ethnographes du XVIII° siècle, l’habilité des marionnettistes résidait dans le fait de construire et de faire bouger les marionnettes qui à Syracuse étaient déjà actifs à l’époque de Socrate et de Sénofonte.
Au XVII° siècle, Cervantes décrit un marionnettiste qui représente un spectacle de chevaliers armés dont les interprètes sont Don Gaifero, neveu de Charlemagne, le roi Marsilio, Roland, la princesse Mélisendre …
Il existe 4 types de traditions des « opera dei pupi » ou théâtres de marionnettes : la palermitaine qui s’est diffusée dans la Sicile occidentale, la catanaise que l’on retrouve dans la Sicile orientale et en Calabre, la napolitaine dans la région campane et l’apulienne qui est différente des autres dans la mécanique, dans la figuration et dans le répertoire. Une forme analogue de théâtre de marionnettes existe aussi en Belgique et dans le Nord de la France.
Les théâtres de marionnettes siciliennes ont deux matrices fondamentales : celle des histoires orales racontées par les « cantastorie » - espèces de troubadours siciliens actifs dans les campagnes jusqu’à l’avènement de la télévision et celle de la danse avec les épées, antique représentation de combats aux mouvements rythmés et répétés, qui dans la tradition rurale était liée aux rites de la fertilité. On retrouve encore cette danse dans certaines fêtes populaires comme par exemple dans la danse du « Taratata » de Casteltermini.
Au début du XIX° siècle, on redécouvre le Moyen-âge et avec lui la Chanson de Geste, que des trouvères normands avaient portés en Sicile au XI° siècle. Les histoires orales racontées de bouche à oreille deviennent théâtre , et les marionnettes s’animent pour les joies d’un public populaire. Les moments de gloire de ce genre de théâtre furent entre 1840 et 1890. Une multitude de métiers (artisans, constructeurs, couturiers, peintres, ciseleurs et sculpteurs ) travaillèrent grâce à cette gloire.
Le « carretto » sicilien • La charrette (carri) est le symbole de l’abandon des campagnes de la part des paysans puisqu'elle était autrefois le seul mode de transport permettant aux paysans vivant en ville de rejoindre leur champs, et d’abandonner les champs au crépuscule pour se retirer dans les villes. La charrette était fièrement décorée par des fresques hautes en couleur restituant les conquêtes normandes en Sicile.
Aujourd'hui, les charrettes se font rares mais les fresques traditionnelles peuvent se retrouver sur des supports surprenant tel que des tricycles ou des Fiat 500.
Le Carrettosiciliano (en sicilien carrettu) est un moyen de transport à traction équine utilisé pour le transport de marchandises dans tout le territoire sicilien, cela jusqu’aux années cinquante du XX° siècle quand il fut remplacé par des moyens de locomotion à moteur. Il était construit avec différentes qualités de bois, et souvent décoré avec des sculptures en bois et des peintures fortes aux thèmes bucoliques ou inspiré aux Chansons de Gestes (surtout à la Chanson de Roland) ils sont devenus aujourd’hui des objets d’art populaire et un des symboles du folklore sicilien.
Lesartisans (mastri) qui réussissentencoreaujourd’hui à construiredes “carretti” sont de plus en plus rares. Mais nousretrouvonsencoredans la province de Catania différentsartisanscapables de construire un “carrettu”
La mattanza • La mattanza est une méthode antique, traditionnelle et cruelle de pèche au thon qui s’est développée surtout dans les provinces de Trapani et de Syracuse. Elle a étéimportée par lesArabes
Le travail des pécheurs de thons commence en avril quand on met en mer une série de filets qui peuvent arriver jusqu’à 4-5 km de longueur. Ce sont des filets qui forment un couloir où les thons, qui sont des animaux migrateurs vivant en groupe, sont invités à entrer. A la fin de ce couloir de filets se trouve la chambre de la mort.
En mai, les bateaux quittent la “tonnara” ou fabrique de mise en conserve des thons. • Sous les ordres du “rais” les pécheurs participent à la mattanza. • Le rituel est toujours le même: les bateaux longs et plats encerclent la chambre de la mort où les thons sont arrivés. Lentement ils tirent les filets vers eux afin d’avoir les thons à portée de harpions. Les thons sont harponnés, ce qui cause outre la mort la perte de leur sang.
C’est pour ce motif que la chair de thon est tendre et recherchée. • Aujourd’hui il n’existe en Sicile plus qu’une « tonnara » encore active: celle de Favignana. • Toutes les autres « tonnara » ont du fermer leurs portes parce qu’il y a de moins en moins de thons en Méditerranée.
Cette diminution de la population des thons est due à la pollution des mers, mais aussi et surtout à la pèche industrielle qui intercepte les bancs de thons bien avant que ceux-ci entrent en Méditerranée.
SICILIA Terre de géants, de monstres et de personnages fantastiques… qui font partie de la vie quotidienne
Les fables et légendes Dans le monde enchanté de la fantaisie, les hommes cherchent l’espérance. On y rencontre des fées et des follets avec leurs pouvoirs magiques. Ils imaginent comment serait le monde s’il pouvait être différent et modifiable.
Ils construisent le passé, en justifiant des choses étranges, ils créent des héros et des diables, ils libèrent leurs désirs et leurs peurs.
Mais dans le cœur de l’homme c’est toujours la magie qui gagne, même si quand il vit dans le monde avec les yeux ouverts il la renie, dans ses rêves, elle est toujours présente. • C’est ainsi que naissent les fables et les contes…..
Elles sont un mélange de réalité et de fantaisie, avec peu de magie et beaucoup de ruse. Ce sont les explications fantastiques aux phénomènes naturels, la transposition de faits réels en mythes et légendes.
Ce sont des contes de subtilité pour obtenir une victoire, de trouvailles sagaces pour contourner les obstacles. Au fond, on peut les considérer comme si elles étaient le résultat des siècles d’asservissement aux dominations étrangères, comme si elles étaient l’histoire des combines aptes à récupérer en partie la liberté perdue.
Les fables siciliennes semblent être un genre littéraire séparé des autres avec ses propres caractéristiques et ses règles propres.
Les plus grands écrivains de fables siciliennes sont: • Luigi Capuana (Mineo 1839 – Catania 1915) écrivain et critique littéraire et Giuseppe Pitré (Palerme 1841 – 1916) folkloriste et écrivain
Mataet Grifone • A Messine, dans la zone de Camaro, vivait une belle jeune fille grande et plantureuse, pleine de vertue et fervente chrétienne ; elle était le fille du roi Cosme II de Castelluccio et elle s’appelait Marthe (en dialecte cela devint Matta ou Mata).
Vers l’an 970 un Maure géant du nom d’Hassan Ibn Hammar débarqua en Sicile à Messine avec une cinquantaine de pirates et il commença à piller de ci de là mais surtout entre les zones de Camaro et de Dinnamare (dont le nom dérive proprement de Ibn Hammar). Un jour, durant une de ses cruelles entreprises, le Maure vit la belle jeune fille et il en tomba amoureux à la folie.
Ibn Hammar demanda à Marta de l’épouser, mais elle ne voulait pas de lui. Cela provoqua en lui une furie homicide et il devint encore plus cruel. Marthe fut cachée par ses parents dans une de leurs propriétés, mais le Maure découvrit sa cachette et l’enleva dans l’espoir d’être aimé et de pouvoir l’épouser.
Mais pour Marthe, l’amour n’était pas réciproque, et il chercha de la persuader, un peu avec gentillesse, un peu à travers la violence et la cruauté : certaines fois il la priva de tout. Mais Marthe résista, elle trouva la force dans la prière. A la fin, Ibn-Hammar par amour pour elle, se convertit à la religion chrétienne et changea son nom en Grifo qui à cause de sa stature gigantesque devint Grifone.
Emotionnée, et en admiration, Marthe accepta de l’épouser. Ils eurent beaucoup d’enfants et ils firent tant de choses. La tradition leur attribue la fondation de la ville de Messine.
Dans une discussion entre Palerme et Messine pour établir laquelle des deux villes devait être la capitale légitime de la Sicile, afin de revendiquer une origine plus antique, on attribuât au géant le nom de Zanclo, premier roi des Sicules, qui aurait perdu la faux à Messine, dont l’empreinte serait devenu le port à forme de faux ; à Marthe on aurait ainsi attribué le nom de la déesse Rea ou Celibe qui est la grande mère des principales divinités et la protectrice des moissons.
La tête de « Moro » (Maure) • Dans la Kalsa, (Kasbah en arabe) le quartier "arabe" de Palerme pendant la domination arabe, vers l’an 1000, dans une ruelle étroite et puante, vivait une belle jeune fille au teint rose, pareille à une fleur de pécher, au moment le plus beau de sa floraison. Elle avait des yeux qui semblait refléter la splendide mer du golfe de Palerme
Elle était récluse dans la maison et passait ses journée à cultiver et à soigner ses fleurs sur son balcon. • Un jour, un jeune Sarazin passa par là, il vit la belle jeune fille qui soignait ses plantes sur son balcon, il fut éblouis par sa beauté et décida de la prendre pour soi.
Sans plus attendre, il entra dans la maison de la jeune fille et lui déclarât son amour. • La jeune fille, touchée par tant de sentiments, accepta l’amour du jeune homme, mais, quand après l’avoir prise, il lui dit qu’il aurait du retourner en terre d’Islam auprès de sa femme et de ses enfants, elle attendit la nuit et le tua sans tambours ni trompettes.
Elle lui coupa la tête, en fit un vase dans lequel elle planta du basilic et mit la tête avec le basilic en belle vue sur son balcon. • Le Sarazin, ne pouvant plus s’échapper, resta avec elle pour le restant de ses jours (à elle!!). Le basilic poussa tellement bien que toutes les voisines de balcon de la jeune fille furent jaloux, et… afin d’avoir un vase aussi beau ils les firent fabriquer au céramiste du quartier… et c’est ainsi que tous les balcons siciliens qui se respectent ont une tête de “Moro” sur leur balcon.
Les mythes en Sicile • Ile de géants, cette Sicile des légendes. Il y a les Lestrigons, avec leur très méchant roi Antifate, et puis il y a les Cyclopes avec le plus célèbre : Polyphème, et il a encore et toujours un motif sérieux pour lancer des pierres
Dans le livre X, vers 153-155, Homère appelle la Sicile Lestrigonia, terre aux hautes montagnes et aux denses forets, terres inconnues là où Ulysse envoie en avant-garde trois de ses compagnons de voyage. Le roi de Itaca resta sur le bateau et contrôle l’avancée des courageux, qui après avoir rencontré une jeune fille géante, finiront par être les victimes de la gourmandise de son époux Antifade, roi des Lestrigones. Il en prit un qui devint son diner ; les deux autres réussirent à fuir et arrivèrent aux bateaux. (Odysée, livre X, 153-155)