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Bilinguisme A partir du mémoire Orthophonie Lille 2004 « L’évaluation phonologique du système français de l’enfant bilingue d’origine maghrébine : Quelles spécificités ? » F Toucane et C Fleury Accompagnées par M-P Lemoine orthophoniste. Qu’est-ce que le bilinguisme ?
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Bilinguisme A partir du mémoire Orthophonie Lille 2004 « L’évaluation phonologique du système français de l’enfant bilingue d’origine maghrébine : Quelles spécificités ? » F Toucane et C Fleury Accompagnées par M-P Lemoine orthophoniste
Qu’est-ce que le bilinguisme ? Est-ce parler parfaitement deux langues ? Ou Est-ce avoir une compétence minimale dans une autre langue que sa langue maternelle ? Définition proposée par Hamers JF et Blanc M « état d'un individu qui se réfère à la présence simultanée de deux langues ». Bilingualité et bilinguisme, Hamers JF & Blanc M chez Pierre Mardaga
Définition suivant la compétence atteinte dans les deux langues • Le bilinguisme équilibré : la compétence atteinte dans les deux langues est équivalente quel que soit le niveau de compétence linguistique de l'individu. • Le bilinguisme dominant : la compétence dans une langue est supérieure à la compétence dans l'autre langue. - soit la langue maternelle est la langue dominante - soit la compétence en seconde langue a dépassé la langue maternelle.
Définition suivant l'âge d'acquisition des deux langues. • Le bilinguisme d'enfance : Si l’acquisition de la langue a lieu avant 5-6 ans, on parle de bilinguisme précoce. - Le bilinguisme précoce simultané : l'enfant acquiert deux langues simultanément dès le début de l'acquisitiondu langage. Il n'y a pas de dominance d'une langue sur l'autre - Lebilinguisme précoce consécutif : l'enfant acquiert une langue tôt dans l'enfance mais après avoir acquis un certain niveau de compréhension et d'expression dans sa langue maternelle. • Le bilinguisme d'adolescence entre 10 /12 ans et 16/18 ans. • Le bilinguisme d'adulte
Définition suivant le rapport des statuts socioculturels des deux langues • -soit un bilinguisme additif : les deux langues sont suffisamment valorisées par l'entourage et l'enfant va développer ses deux langues de façon équilibrée. Il peut en tirer un bénéfice maximum sur le plan cognitif et profiter d'une stimulation enrichissante. • - soit un bilinguisme soustractif : l'entourage dévalorise la langue maternelle par rapport à la langue dominante socialement plus prestigieuse et l’enfant va développer sa deuxième langue au détriment de ses acquis dans sa langue maternelle. Son développement cognitif pourra en être freiné.
Définition suivant l'appartenance et l’identité culturelle • Le bilinguisme biculturel : le sujet se reconnaît comme appartenant à la culture de chacune de ses langues et est reconnu par les membres du groupe culturel comme un des leurs. Cela va souvent de pair avec un bilinguisme équilibré et additif. • Le bilinguisme mono culturel : le sujet ne se reconnaît que dans une seule culture, le plus souvent celle de son groupe d'appartenance.
Le bilinguisme acculturé à la 2ème langue : le développement bilingue peut amener le sujet à renoncer à l'identité culturelle de son groupe d'appartenance et à adopter celle du groupe de langue seconde. • Le bilinguisme acculturé anomique : le sujet ne parvient pas à exprimer son appartenance à aucune des deux cultures.
Présentation des différentes pratiques familiales du bilinguisme La coexistence de deux langues sous un même toit semble être la situation la plus fréquente. • La forme alternée : - l'enfant passe d'une langue à l'autre en fonction de son interlocuteur - l'enfant peut aussi ne parler qu'en français tandis que ses parents communiquent avec lui dans l'autre langue. • La forme mêlée qui est la plus fréquente : tous les membres de la famille parlent les deux langues. Une personne peut alors changer de langue au cours de son énoncé tout en s'adressant à la même personne.
Conséquences sur les relations familiales • les parents sont réticents à l'apparition de l’autre langue dans la cellule familiale (souvent parce qu'ils craignent que leur langue disparaisse) alors que l'enfant préfère s'exprimer en français, cette langue permettant de revendiquer son appartenance sociale. Dans ce cas on perçoit les relations conflictuelles que cela va entraîner.
les parents laissent l’enfant libre de son choix : les parents respectent la langue que l'enfant a choisi de parler dans le cercle familial. L'enfant comprend la langue de ses parents mais ne la parle pas. Forme de respect ou coupure langagière entre les générations? Si les parents ne parlent pas bien le français, ils vont se sentir exclus et la communication au sein de la famille va s'en trouver altérée. Comment l'enfant fera-t-il par exemple pour exprimer des notions abstraites comme l’expression des sentiments, des émotions s'il ne souhaite pas utiliser la langue de ses parents. La mère peut ressentir le choix de son enfant comme un échec personnel.
l'enfant ne souhaite pas faire de choix Les deux langues peuvent avoir pour lui une utilité au sein de la famille. • dans le cas où chacun parle les deux langues, le changement de langue peut permettre une mise en relief, un changement de point de vue au sein d'un discours. • lorsque les frères et soeurs parlent le français et que les parents le parlent mal, la langue peut être un moyen de complicité entre les enfants.
Le phénomène linguistique d'interférence Il s’agit des problèmes d'apprentissage dans lequel l’apprenant transfère le plus souvent inconsciemment et de façon inappropriée des éléments et des traits d'une langue connue dans l'autre langue. L'enfant bilingue doit apprendre à manipuler deux codes linguistiques qui sont parfois très différents comme c'est le cas du français et de l'arabe.
Si l’enfant est bilingue précoce simultané, les deux codes linguistiques sont appris en même temps et dans le même contexte. L'enfant est très tôt capable de faire la différence entre les deux langues. Ainsi il parvient à utiliser ces deux codes de façon appropriée en fonction de son interlocuteur sans qu’il y ait d’interférence d'une langue sur l’autre.
Dans le cas où l'enfant acquiert sa langue seconde plus tardivement, les deux codes linguistiques peuvent être mélangés. Ce phénomène se rencontre lorsque l'enfant ne possède pas toutes les règles de la langue seconde. Ces difficultés résident dans le fait qu'il a développé des habitudes en langue maternelle qu'il transfère dans l'autre langue.
Les interférences peuvent se rencontrer au niveau lexical L’enfant va donner un mot en arabe par exemple dans une phrase en français. • Soit parce qu'il ne connaît pas le mot en français, • Soit parce que le mot a pour lui un sens légèrement différent dans sa langue maternelle, • Soit parce que l'enfant ne parvient encore à s'adapter à la parole de l'interlocuteur. Il mélange les codes sans savoir qu'un des codes n'est pas commun entre lui et son interlocuteur. Ce phénomène peut être dû à un processus d'imitation. Si l'enfant entend ses parents mélanger les deux langues, il va reproduire leur manière de parler sans comprendre que le parent utilise un mélange de deux langues
L'interférence peut aussi se situer au niveau des phonèmes. Les difficultés sont : • soit perceptives : l'enfant ne fait pas la distinction entre les deux systèmes phonologiques appartenant à chaque langue. Il mélange les sons des deux langues au sein d'un même mot. • soit articulatoires : l'enfant, à qui l'on a parlé uniquement dans une langue durant les premières années de sa vie, doit découvrir au moment de l'entrée à l'école un nouveau mode articulatoire et l'existence de nouveaux phonèmes. Lorsque les deux systèmes phonétiques sont assez éloignés (comme c'est le cas du français et de l'arabe), la maîtrise de ceux-ci demandera du temps. Les difficultés au niveau perceptif peuvent se combiner aux difficultés articulatoires.
Les questions spécifiques de l’anamnèse • 1 L’histoire linguistique de la famille Quelle est la langue de la mère ? Quelle est la langue du père ? Quelle est la date d’arrivée en France ? Quelle est la langue parlée par les grands-parents ? • 2 Les langues dans le quotidien de l’enfant Quelle est la langue parlée à la maison en général ? Quelles sont les langues parlées à l’enfant ? Quelles sont les chaînes de télévision regardées ?
3 Le développement langagier de l’enfant En quelle langue sont apparus les premiers mots ? Est-ce que les parents ont remarqué un trouble de langage dans la langue d’origine ? L’enfant a-t-il été scolarisé dans son pays d’origine ? • 4 Le comportement linguistique de l’enfant Quelle(s) langue(s) choisit-il ? Dans quelles situations ? • 5 Autres questions L’enfant apprend-il cette langue hors du cadre familial ? Aime-t-il la parler ? Retourne-t-il dans le pays d’origine ? A quelle fréquence ?