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Lu de près, lu de loin. Quelques textes pour découvrir la littérature contemporaine Par Norbert Czarny, formateur, critique à la Quinzaine Littéraire. Trois aspects de la littérature contemporaine. la littérature consentante , académique
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Lu de près, lu de loin. Quelques textes pour découvrir la littérature contemporaine Par Norbert Czarny, formateur, critique à la Quinzaine Littéraire
Trois aspects de la littérature contemporaine • la littérature consentante, académique • la littérature concertante, médiatique et commerciale, le plus souvent sujette à scandale • la littérature déconcertante « à la fois un souci des enjeux, une conscience critique envers son propre travail, une recherche de langue et de formes susceptible d’atteindre des significations demeurées jusqu’ici hors de portée. » Dominique Viart La littérature française au présent Bordas Paris 2005
Deux critiques de la littérature contemporaine en France. • « Solipsiste, formaliste, nihiliste » Tzvetan Todorov, La littérature en péril Flammarion Paris 2006
Autre regard • Est-ce qu’une part de ma désaffection à l’égard d’un certain roman français […] ne tiendrait pas au fait que rien du poids du monde ne semble peser dans leurs écrits ? Tous les écrivains dont je me suis senti proche […] se sont confrontés dans leur existence et dans leur œuvre aux aléas et aux catastrophes de l’Histoire. » Jacques Henric, Politique Le Seuil 2007
Espaces Là, par les baies vitrées, seule avec son quart Vittel, elle regardait ce panorama sans domicile fixe qui ne déclinait rien de plus que son identité, pas plus un paysage qu’un passeport n’est quelqu’un, signe particulier néant. L’environnement semblait disposé là faute de mieux, histoire de combler le vide en attendant une meilleure idée. Le ciel consistait en un nuage uniforme où, figurants sous-payés, croisaient sans conviction d’anonymes oiseaux noirs et le soleil concédait une lumière muette de salle d’attente, sans l’ombre d’un magazine pour patienter. Jean Echenoz Un an 1997
Une vie parmi les autres • Ce sera un récit glissant, dans un imparfait continu, absolu, dévorant le présent au fur et à mesure jusqu'à la dernière image d'une vie. Une coulée suspendue, cependant, à intervalles réguliers par des photos et des séquences de films qui saisiront les formes corporelles et les positions sociales successives de son être — constituant des arrêts sur mémoire en même temps que des rapports sur l'évolution de son existence, ce qui l'a rendue singulière, non par la nature des éléments de sa vie, externes (trajectoire sociale, métier) ou internes (pensées et aspirations, désir d'écrire), mais par leur combinaison, unique en chacun. À cette « sans cesse autre » des photos correspondra, en miroir, le " elle » de l'écriture. • Aucun « je » dans ce qu'elle voit comme une sorte d'autobiographie impersonnelle — mais « on » et « nous » — comme si, à son tour, elle faisait le récit des jours d'avant. • Annie Ernaux Les années p 240
Une vie en transparence À part mon frère Rudy, sa mort, je crois que rien de tout ce que je rapporterai ici ne me concerne en profondeur. J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Il ne s'agit que d'une simple pellicule de faits et gestes. Je n'ai rien à confesser ni à élucider et je n'éprouve aucun goût pour l'introspection et les examens de conscience. Au contraire, plus les choses demeuraient obscures et mystérieuses, plus je leur portais de l'intérêt Patrick Modiano Un pedigree
Ce qu’apprennent les garçons « Quelques jours plus tard se tiendrait à Courbourg l’annuel carnaval, lointaine résurgence des feux de la Saint-Jean, lesquels avaient longtemps donné lieu à des réjouissances dans cet ancien village de campagne, avant que l’exode rural ne les fisse peu à peu tomber en désuétude, mais que le comité des fêtes de la municipalité, pour animer un peu l’ambiance de ce qui était devenu une cité- dortoir, avait récemment décidé de réactiver dans le dessein d’en faire l’événement culturel de l’année. » Eric LaurrentLes découvertes (Minuit)
Partir de la banalité Junichirô Tanizaki disait qu’il regrettait le pinceau moins sonore que le stylo; les objets de métal ternis; le cristal opaque et le jade trouble; les traînées de la suie sur les briques; l’effritement des peintures sur le bois; la trace de l’intempérie; la branche brisée, la ride, l’ourlet défait, le sein lourd; le déchet d’un oiseau sur la balustrade; la lueur insuffisante et silencieuse d’une bougie pour dîner ou celle d’une lanterne suspendue au- dessus de la porte de bois; Pascal Quignard Les ombres errantes
Nouveau départ « Et je me voyais de nouveau, reprendre la route – hors de question, dorénavant, de repartir où que ce soit à pied – faire en sorte que le décor autour de moi ne cesse plus de changer et de ne m’arrêter que par nécessité, que rien ne s’installe plus, à aucun moment, pas même l’apparence des choses. » Christian Oster Rouler (L’Olivier)
Commencer où on peut. Quand Simon m’a raconté cette scène d’amour j’ai trouvé ça charmant, s’agissant d’un homme et d’une femme vieillissants qui sans doute ne connaîtront plus jamais une émotion de cette qualité, aussi intense, aussi belle dans sa fulgurance. Bref, ça fait une heure que je suis là en train de me demander comment je vais m’y prendre. Eh bien je vais faire comme je fais d’habitude quand je suis embarrassé, je vais commencer, ni par le début ni par la fin mais par le premier bout qui se présente. Christian Gailly Un soir au club
Planter le décor • Il paraît, après la guerre, tandis que Brest était en ruines, qu’un architecte audacieux proposa, tant qu’à reconstruire, que tous les habitants puissent voir la mer : on aurait construit la ville en hémicycle, augmenté la hauteur des immeubles, avancé la ville au rebord de ses plages. En quelque sorte on aurait tout réinventé. On aurait tout réinventé, oui, s’il n’y avait pas eu quelques riches grincheux voulant récupérer leur bien, ou non pas leur bien puisque la ville était de cendres, mais l’emplacement de leur bien. Alors à Brest, comme à Lorient, comme à Saint-Nazaire, on n’a rien réinventé du tout, seulement empilé des pierres sur des ruines enfouies. • Tanguy Viel Paris-Brest
Fiction et réalité • Cela se passait dans la même région, le même milieu, les gens habitaient les mêmes maisons, lisaient les mêmes livres, avaient les mêmes amis, mais d’un côté on avait Jean-Claude Romand qui est le mensonge et le malheur incarnés, de l’autre Juliette et Etienne qui, tant dans l’exercice du droit que dans l’épreuve de la maladie, n’ont cessé de poursuivre la justice et la vérité. • Emmanuel Carrère D’autres vies que la mienne
Une Histoire française, au Cambodge « Mouhot c’est le nez de Cléopâtre et la théodicée de Leibniz, l’histoire du battement d’ailes d’un papillon qui provoque une catastrophe des milliers de kilomètres plus loin ou des dizaines d’années plus tard. Sans Mouhot peut-être pas de rue Saint-André –des -Arts pour Ieng Sary et Ieng Thirith ni pour Pol Pot. » Patrick Deville Kampuchéa (Le Seuil)
La France, vue de près La mode était, au bord des routes, pour influer sur les comportements routiers, à ces silhouettes de contreplaqué peintes en noir dressées dans l’herbe partout où il y avait eu des morts toi, tu imaginais que devant chaque usine ayant licencié son personnel on établirait un champ de pareilles silhouettes de contreplaqué. Mais non, il n’y avait que le bâtiment bleu, le bitume et les pelouses, le grillage blanc impeccable. A peine sur le mur face au bureau du vigile qui t’avait reconnu et adressé un signe de la main, on reconnaissait cependant l’empreinte de l’ancien nom, puisqu’ils avaient démonté les lettres de bois vissées sur le mur sans repasser un coup de peinture. François Bon Daewoo
Un grand roman d’amour, aujourd’hui « Ne jamais être à la même place, se segmenter dans un grand nombre d’activités et de projets, pour ne jamais se laisser enfermer dans aucune vérité – mais être à soi-même, dans le mouvement, sa propre vérité. Victoria n’éprouvait pas de pitié, de remords, de tristesse ou d’angoisses, car elle les dissolvait par le mouvement et la fragmentation. » Eric Reinhardt Le système Victoria (Stock)
Un autre monde, le nôtre • « Il devait continuer à prétendre qu’il gagnait de petites sommes en racontant ses rêves au public et en divertissant les masses avec des chants improvisés, des proses fantastiques, des entrevoûtes, des ritournelles et des épopées venues de nulle part, avec des énumérations incongrues, avec des chapitres inaboutis, des fragments de divagations, des haïkus populaires, des discours insanes, des fééries pour décédés, avec des piécettes animalières et des monologues de sous-hommes. » • Lutz Bassmann Danse avec Nathan Golshem Verdier
Ailleurs… De son côté, Guevara, qui ne devait pas s'être documenté beaucoup sur le pays avant d'entreprendre ce voyage, semble avoir été particulièrement déconcerté par le recours systématique des-guérilleros congolais à la dawa, que l'on peut décrire comme une aspersion d'eau bénite censée liquéfier en vol les balles ennemies, ou rendre d'une manière ou d'une autre les combattants invulnérables, aussi longtemps du moins qu'ils ne commettent aucune infraction aux règles très strictes qui vont de pair avec la dawa Jean Rolin L’explosion de la durite
Question de genre • D’ailleurs ce récit que j’écris, que vous lisez, à quoi ça rime ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est ? Un journal de voyage, des lambeaux de souvenirs mal cousus entre eux, un testament ? « Un livre sur rien », presque sans sujet, ou dont le sujet reste presque invisible, comme le rêvait Flaubert (mais alors il faudrait qu’il tienne « par la force interne de son style », et ce serait évidemment présumer de mes forces) ? C’est une promenade sur un fil. Un monologue à basse voix pour des oreilles patientes et attentives. Une lettre à des amis connus et inconnus. • Olivier Rolin Bakou, derniers jours.
Ici, ailleurs, avant. Comme je m'échappais alors vers les lointains, vers l'aridité magnifique d'où je venais, vers cet arrière-pays niçois si radicalement opposé à ce pays-ci tellement vert dès qu'on quittait la ville noire, tellement abondant, obscène, comme je m'échappais vers cet arrière-pays où notre famille ne comptait encore aucun mort. Aucun cimetière à visiter, ou alors pour rire et jouer à se faire peur, pour faucher les perles d'antiques couronnes, tenter d'apercevoir des os par les fentes de vieilles tombes cassées, la terre vierge de toute mémoire. Car c'était aussi cela, revenir, c'était revenir vers les morts, malgré toute la méconnaissance que j'avais d'eux, à cause de l'éloignement et de mon jeune âge, c'était revenir vers les morts. Marilyne Desbiolles Primo
L’instant révélateur Mais cette année-là, tous les cerisiers avaient soudainement fleuri un peu plus tôt que d'ordinaire. Alors, un vent froid s'était mis à souffler sur la ville. La neige était tombée tout à coup et, partout dans les jardins, le blanc des flocons s'était ajouté à celui des fleurs. Cela faisait sur le sol une mince et fondante couche de blanc où, sous la semelle, les cristaux se mêlaient aux pétales. Depuis plusieurs dizaines d'années, le phénomène ne s'était pas produit. Pendant les quelques heures qu'a duré ce mirage météorologique, on ne parlait que du caractère exceptionnel de la fête. Une grande foule s'était répandue dans les parcs pour jouir du moment. La neige unissait son symbole à la fleur pour dire deux fois à quel point le monde où nous vivons est éphémère et ce qu'il y a de splendeur dans l'évanouissement même des choses que nous aimons. Philippe Forest Sarinagara
Vies errantes, de femmes • Wanda entre dans un bar et s'assoit à une table en formica rouge dans un recoin de fenêtres. On ne sait pas dans quelle ville se passe la scène, mais dès qu'on voit ce recoin de fenêtres, la table en formica dans l'angle des rideaux aux plis épais qui sentent la cigarette et la bière, on sait que ce bar en Pennsylvanie est à l'à-pic exact du malheur, pas un malheur plein d'emphase, pas un malheur grandiose agrafé à l'Histoire, non, un malheur fade qui a l'odeur d'un tissu à carreaux pendu aux fenêtres d'un café de province. • Supplément à la vie de Barbara Loden Nathalie Léger P.O.L 2012
Des femmes, aujourd’hui. • Et celui qui l'accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesurée n'avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu'elle semblait impérissable. • Il gardait les mains croisées sur son ventre et la tête inclinée sur le côté, et cette tête était grise et ce ventre saillant et mou sous la chemise blanche, au-dessus de la ceinture du pantalon crème. • Marie N’Diaye Trois femmes puissantes
Le fantasme comme réalité Elle aurait dû maîtriser ses angoisses, les jeter au fond de son cerveau comme des vieilleries. Elle ne vivrait jamais à l’intérieur d’un fait divers, ni au milieu d’une guerre, d’un tremblement de terre ou d’un attentat. Il y avait des gens qui avaient été mis au monde pour peupler ces malheurs, elle et les siens ne faisaient pas partie du lot. Régis JauffretFragments de la vie des gens
L’autre comme angoisse. Ce serait quand même bien que tu viennes, avait dit Ludo, ajoutant après s’être bruyamment raclé la gorge : Assez vite... ça vaudrait mieux..., d’une voix étranglée, un peu haletante, espérant sans doute que son père lui épargnerait un nouveau pourquoi – ou pour quoi en réalité. Mais il l’avait répété, rude, obstiné, en détachant les mots : Pour quoi ? Dis-moi pour quoi ! Ludo jurant et criant alors : est-ce qu’il allait attendre qu’elle passe sur le billard ou carrément de l’autre côté... ? Il avait trouvé l’expression étrange mais il n’avait rien dit, préférant le laisser poursuivre ou reprendre en s’énervant le rapport du médecin-chef qui avait vu Véra à cinq heures. Il était cinq heures. Six heures là-bas, à Helsinki. Sa voix était enrouée, un peu désaccordée, dérapant à deux ou trois reprises comme un gamin qui mue. Hélène Lenoir Le répit
Histoire d’amour au XXIème siècle • Et c’est alors, que, m’immobilisant et redressant la tête au-dessus de son visage dont les yeux bandés me voilaient l’expression, je vis apparaître très lentement une larme sous le mince rebord noir des lunettes de soie lilas de la Japan Airlines, une larme immobile, à peine formée, qui tremblait tragiquement sur place, indécise, incapable de glisser davantage le long de sa joue, une larme qui, à force de trembler à la frontière du tissu, finit par éclater sur la peau de sa joue dans un silence qui résonna dans mon esprit comme une déflagration • Jean Philippe Toussaint Faire l’amour
Fixer des vertiges Je me souviens de certains soirs de causerie littéraire ; en haut on parlait de poésie et de désir, du plaisir ineffable qu’on prend, dit-on, à composer des livres ; en bas, ayant trouvé la clef de la cave où étaient stockées les bières du petit bar intérieur, je me saoulais sans vergogne. Je me souviens de la neige, toute de fleurs légères dans le halo des réverbères, et pesante et noire autour du bâtiment, foulée de tant de pas et de roues, où j’aurais voulu tomber. Pierre Michon Vies minuscules
Comme un cri d’horreur et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu, qu’il est injuste de mourir à cause d’une canette de bière que le type aura gardée assez longtemps entre les mains pour que les vigiles puissent l’accuser de vol et se vanter, après, de l’avoir repéré et choisi parmi les autres, là, qui font leurs courses, le temps pour lui d’essayer – c’est ça, qu’il essaie de courir vers les caisses
La myopie a des avantages. En fermant alternativement les yeux, j'avais donc le choix entre deux visions, entre deux mondes. L'un, clair et net, dans lequel se détachent le sourire narquois de l'autorité, une règle de grammaire sur le tableau[…], tout un monde tellement sûr de son fait qu'il se donne en spectacle, et l'autre, considérablement rétréci (l'horizon ramené à trois mètres), imprécis et vague, éloge du flou, où le ciel passerait pour une mer renversée et les nuages pour de l'écume bouillonnante, où le tableau vert n'a rien à livrer que son voile de craie, où les visages sont sans visage et donc sans malice, et où la vie, feutrée, ouatée, ayant perdu en définition, semble faire antichambre en attente d'un autre monde. Jean RouaudLe Monde à peu près
Fantaisie érudite • Enfin j’en tiens un et nous allons savoir. Nous allons savoir. Nous allons savoir ! Nous allons obtenir une réponse à cette question qui ne laisse plus en paix une • seconde l’esprit qui l’a un jour conçue incidemment ou au terme d’une réflexion bien ordonnée : que serait aujourd’hui le monde si Homère ou Marco Polo n’avaient pas existé ? Ou Platon. Ou Pythagore. Ou • Leonard. Ou Mozart, Einstein, Archimède, Colomb, Rembrandt, Marx, Newton, Shakespeare, Cervantès, l’un de ceux-là qui ont à un moment donné de l’histoire impulsé un mouvement, un désordre, ou mis en branle une ingénieuse et fatale mécanique dont a procédé la réalité nouvelle…. • Eric Chevillard Dino Egger
Pour conclure, avec un écrivain Oserai-je employer le mot vérité ? Voilà. Ce sont les écrivains qui me disent la vérité. Allons plus loin : je ne connais d’autre vérité que celle que j’aime à entendre. Et j’éprouve aujourd’hui la même surprise émerveillée que dans l’enfance à l’appel d’une voix familière. Il y a toutes sortes de façons sans doute d’aller à la vérité. Ce qui ne trompe pas, c’est l’accent, l’hésitation à peine perceptible de la voix, au bord de la confidence, au seuil du récit, à l’heure de la parole. Rien de tranchant, rien d’agressif, au contraire. C’est cela que j’écoute, cette retenue que je guette, et la pudeur la plus farouche me touchera, réduisant en fumée les roulades péremptoires des hâbleurs. Les voix qui me parlent détiennent au plus profond le secret du silence. Jean Claude PirotteRue des Remberges Le Temps qu’il fait 2003