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L’espace antillais au f éminin. Pi èce dominée par la présence invisible d’une voix féminine Le rythme de cette voix envahit l’espace de la misérable hutte de Wilnor mais aussi l’espace scénique et théâtral Marie-Ange est cette présence-absence qui résume l’histoire de l’espace antillais
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Pièce dominée par la présence invisible d’une voix féminine • Le rythme de cette voix envahit l’espace de la misérable hutte de Wilnor mais aussi l’espace scénique et théâtral • Marie-Ange est cette présence-absence qui résume l’histoire de l’espace antillais • La voix rit, pleure, chante, supplie, se confie • Elle raconte l’histoire et fait l’objet du conte • Elle raconte le détail de leur histoire, leurs rêves, leurs espoirs face à l’exil • Wilnor écoute, réagit, répond confrontant lui aussi ses propres rêves à la réalité présente • Tous deux (à travers le chant, la danse, les silences) se révèlent peu à peu à eux-mêmes et à l’autre dans toute leur nudité
Femme-bateau en quête de son beau capitaine • Femme enceinte… Wilnor acceptera-t-il cette paternité par procuration • Schwarz-Bart universalise les personnages et le public • Wilnor est « l’homme », le public « on » et Marie-Ange, la « voix », « la femme » • Visibilité et invisibilité ; voix et silence ; masculin et féminin fusionnent en une expérience commune d’où jaillit la lumière de la reconnaissance et l’envol vers la transcendance • En effet, l’homme cesse de douter, « éclairé », dit-il (6 fois dans le texte), « comme si j’avais une ampoule électrique au milieu de la gorge ». • Dans l’éclat de la lumière nouvelle : personnage et public peuvent
Alors s’écrier ensemble : voir page 54-55 • Au rêve du naufrage collectif raconté par Marie-Ange au premier tableau, se substitue, au terme de la pièce, l’espoir d’un chant nouveau par la voix de Wilnor : p. 56 • Le chant créole de Marie-Ange sur la cassette transcende toute dialectique pour célébrer le dialogue entre les êtres et les îles • L’enfant « à venir » issue de l’union symbolique de la femme-bateau et du beau capitaine substitue à la symbolique néfaste du bateau (boat people) l’image d’une vie nouvelle placée sous le signe de la reconnaissance et du pardon
La dramaturge souligne non seulement la beauté de l’enfant « beau comme un ange », et par association, la beauté de sa Mère, mais elle insiste aussi sur la reconnaissance de la Beauté d’un Père-non plus usurpateur-mais fidèle, généreux, le Beau Capitaine d’un navire qui puisse enfin triompher des ruptures de son histoire et de celles de l’Histoire collective • La force de ce personnage est illustrée à la conclusion de la pièce à travers l’interrogation répétée de Wilnor, le visage figé en masque, les bras dressés au-dessus de lui, dans l’obscurité totale: « Ton beau capitaine? » (56-7). • Il suggère (plutôt que la désarticulation) la revitalisation de l’espoir individuel et collectif et l’articulation d’une harmonie possible pour l’espace antillais
La symbolique du geste et du masque inscrites sur son personnage sont la métaphore d’un rituel dramatique illustrant l’expérience collective du Nommo(Dieu de l’eau, originaire du Mali : dans le théâtre du monde noir, la force du Nommo active le mode dramatique (contexte de l’expérience) et révèle la gesture symbolique du Masque (caractérisation). Dans cette symbolique, on trouve les mythes et les significations qui définissent la moralité collective de l’univers • Cet appel « Ton beau capitaine », cette interrogation peuvent être conçus comme une exhortation envers sa femme, mais aussi comme une invitation collective hors de l’invisibilité, du silence, vers la lumière de la reconnaissance