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Année 2011-2012. Cours de croissance économique L3 Mickaël Clévenot. La croissance peut-être définie comme l’accroissant des biens et des services produits sur un espace donné Cette définition pose immédiatement la question de la comptabilité des biens et des services produits.
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Année 2011-2012 Cours de croissance économique L3 Mickaël Clévenot
La croissance peut-être définie comme l’accroissant des biens et des services produits sur un espace donné Cette définition pose immédiatement la question de la comptabilité des biens et des services produits. Habituellement, leur somme est fournie par un indicateur synthétique, le PIB. Mais techniquement cela pose de nombreux problèmes car les produits et les services évoluent à travers le temps. Comment mesurer l’évolution de la qualité ? (prix hédoniques, arbitrage volume/prix, etc.
Quels sont les facteurs de la croissance et du développement économique ? Habituellement dans les fonctions de production on retient le facteur travail, le facteur capital et un facteur de progrès technique qui s’applique à l’un des facteurs précédents, ou à l’ensemble. C’est donc la quantité et la qualité des facteurs des productions qui a première vue permettent d’assurer une croissance régulière du produit. Cette représentation simple cache de nombreuses autres conditions pour autoriser l’avènement d’un processus d’accumulation cumulatif comme en ont connu les pays occidentaux depuis le milieu du XVIIIe siècle. D’ailleurs ce processus n’a pas eu lieu partout de la même manière. De nombreux pays sont restés à l’écart de ce processus d’émergence économique. Ils sont essentiellement localisée en Afrique sub-saharienne, les PMA.
La Chine qui disposait d’une niveau de développement économique équivalent voire supérieur à celui des pays occidents au XVIIIe a connu une longue nuit. Son réveil depuis la fin des années 70s modifie considérablement les équilibres de l’économie mondiale. Par ailleurs, d’autres pays qui étaient « en retard » sont inscrits dans une processus de rattrapage accéléré depuis une vingtaine d’année. La Corée du Sud est l’exemple le plus significatif. Enfin, les pays dominants l’économie mondiale depuis le XVIIIe sont-ils assurés de maintenir cette domination? Si on suit Fernand Braudel, rien n’est moins sûr. Les pôles du leadership de l’économie mondiale se sont déplacés à travers l’histoire. Pour autant, depuis l’avènement du capitalisme, la perte du leadership n’a pas entraîné jusqu’à présente d’enlisement vers le sous développement. Toutefois, à travers l’histoire longue on note la disparition de civilisations
Les perspectives de croissance à long terme partent souvent d’une perspective d’offre. L’idée sous-jacente est qu’à long-terme, les ajustements de court terme ont eu lieu et que seules les conditions de l’offre limitent la croissance. Cette perspective classique est remise en cause par la perspective keynésienne et kaleckienne. Pour les keynésiens et plus particulièrement, les post-keynesiens le long terme n’existe pas. A long terme on est tous mort comme s’amusait à plaisanter Keynes. Pour Kalecki, le long terme n’est qu’une succession de courts termes. C’est-à-dire que les conditions de la demande interagissent en permanence avec les conditions l’offre. Pour que la croissance puisse s’établir sur de longue période, l’offre doit être en adéquation avec la demande tant sur les aspects quantitatifs que sur des aspects qualitatifs.
Cette adéquation entre la norme de consommation et la norme de production n’apparaît pas spontanément. Contrairement à l’idée d’un marché autorégulateur à la J-B. Say, les ajustements entre l’offre et la demande en fonction des prix et des quantités peuvent ne pas suffire pour ajuster les marchés. J-B. Say avec la loi des débouchés décrit une économie d’échanges et non pas une économie monétaire de production. Cette économie d’échange constituer une représentation satisfaisante de l’économie avant l’émergence du capitalisme moderne du XIX e siècle fondé sur le machinisme et la division sociale entre salariés et capitalistes. La loi des débouchés décrit des situations de crise d’ancien régime. Ces crises sont des crises de sous-production liée à la faiblesse des capacités productives. Les pénuries alimentaires entraînent régulière des hausses de prix qui permettent d’ajuster l’offre à la demande. Mais les crises du capitalisme moderne sont des crises de surproduction cumulative.
PIB: Produit Intérieur Brut, le PIB est la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises (nationales ou internationales) situées sur le territoire. PNB (produit national brut), qui comptabilise toutes les activités (biens et services) produits sur un territoire. En terme de développement économique, on peut également retenir l’indicateur du PIB par tête, l’IDH ou plus récemment l’indice de bien être calculé par l’OCDE.
L’IDH est un indice de mesure composite faisant intervenir trois dimensions du développement humain (SEN) : 1 la longévité et la santé (mesurées par l’espérance de vie), 2) l’instruction (mesurée par l’alphabétisation des adultes et la scolarisation au niveau primaire, secondaire et supérieur) 3 un niveau de vie décent (mesuré par le revenu en parité de pouvoir d’achat – PPA).
L’IDH ne prétend nullement mesurer de manière exhaustive le développement humain. En effet, il n’inclut pas, d’indicateurs importants tels que le respect des droits de l’Homme, la démocratie et l’égalité. L'indice de l'OCDE (Stiglitz) permet de comparer le bien-être à partir de onze critères : logement, revenu, travail, communauté, éducation, environnement, gouvernance, santé, bien-être subjectif, sécurité, et conciliation travail-vie privée.
La croissance est une préoccupation récente à l’échelle de l’histoire humaine qui remonte à la fin du XVIII. Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) Smith décrit une perspective assez optimiste de la croissance qui aura globalement était juste durant les deux siècles qui vont suivent. Au contraire de ses successeurs : D. Ricardo qui prévoit un état stationnaire, T.R.Maltus qui prévoit crises famine et guerres ou Marx qui pronostique simple la crise inéluctable du Capitalisme.
Au cours des cent dernières années, la plupart des pays ont connu une croissance économique significative en termes historiques. Une vision rapide montre que le phénomène d’accélération de l’accumulation remonte à environ deux siècles. Un virage important avec le première puis la seconde révolution industrielle. Même si c’est moins à la mode, la révolution des technologies de l’information et de la communication est à l’œuvre. La loi de Moore, iPhone, tablette, etc.
La révolution industrielle correspond à des transformations importantes et rapides dans l’industrie. Elle mêle à la fois une dimension technique, la machinisme et socio-politique la séparation entre les détenteurs du capital et les salariés, prolétaires. a- De nouveaux moyens de production. On passe de l'outil actionnée par la main de l'homme à la machine, mécanisme transformant la matière première, dont le mouvement provient non plus de l'énergie musculaire, mais d’une machine motrice. Que ce soit le moulin à eau ou la machine à vapeur. C’est ce développement du machinisme qui caractérise le plus nettement la révolution industrielle comme l'a souligné Paul Mantoux. b- De nouveaux lieux de production. L'usine qui se met en place, la fabrique ou la factory du début du 19e siècle se caractérise par la concentration des moyens importants de production (machine et au moins une machine motrice) et de travail. C'est le passage notamment du système domestique de la production qui est dispersée en petits ateliers souvent ruraux au système de production entre entreprises qui peu à peu se réalise.
c- De nouveaux rapports sociaux. C'est le développement du salariat, où les travailleurs ne fournissent plus le produit de leur travail comme les artisans qui possédaient au moins leurs outils, mais les ouvriers mettent à la disposition du propriétaire leurs capacités de travail. Ce propriétaire possède non seulement les matières premières, les outils et les machines, les locaux de production et enfin les produits du travail qu’il met en vente sur le marché. C’est le capitaliste au sens traditionnel du terme. Eléments tiré de http://membres.multimania.fr/yannickperez/site/prepa%20HEC%20chapitre%202%202000-2001.PDF
Cette croissance se manifeste par une augmentation continuelle du revenu réel agrégé, de la production, de la consommation de biens et de services, non seulement en niveau, mais aussi et surtout par habitant. A travers les générations successives on s’était habitué à accéder à un niveau de vie plus de en plus élevé. Ces dernières années, la successions de crises économiques et financières, ou encore les questions écologiques ont jeté un doute sur le possibilité de la poursuite de ce mouvement, voire sur l’intérêt même de ce mouvement. Doit-on toujours posséder plus pour être plus heureux ? Voir article de K. Rogoff en annexe. Si notre bien être est relatif, il ne sert à rien de vouloir accélérer le rythme de la croissance. Toutefois, le rythme de la croissance détermine le niveau d’emploi et donc du taux de chômage pour un niveau de productivité et de croissance de la population active donnée. Par ailleurs, plus le gâteau est large et plus il facile de le partager. La question de la croissance, de la forme de l’accumulation n’est pas uniquement liée à des phénomènes économiques, mais également à des phénomènes politiques sociaux et culturels, et institutionnels.
Selon Max Weber l’éthique protestante aurait beaucoup joué sur l’apparition du Capitalisme. C’est du Capitalisme moderne que nait cette dynamique d’accumulation fondée sur le profit, le calcul rationnel, l’organisation du travail salarié au sein d’entreprises gérée de manière bureaucratique. Cette dynamique possède également une origine technique, l’approfondissement de la division du travail définie par Adam Smith dans l’étude sur les origines et les causes de la richesse des nations. Les ateliers dont la taille s’accroît régulièrement permettent d’améliorer l’efficacité productive grâce à la spécialisation des travailleurs sur les tâches qu’ils maîtrisent le mieux. Ceci permet d’accroître le revenu et donc le niveau de dépenses. Ainsi la taille des marchés augmente. Cette dynamique permet un renforcement de la division du travail ce qui génère une dynamique endogène de croissance. Les conflits et leur industrialisation progressive constitue également d’importants accélérateurs de l’histoire économique en même qu’ils sont des sources de destructions considérable. La guerre est la quintessence du principe de destruction créatrice de Schumpeter. La guerre est le plus puissant accélérateur du progrès technique et social.
Les facteurs qui concourent au développement économique autrement dit ceux qui permettent d’assurer une croissance régulière sur longue période sont nombreux et souvent difficile à réunir ensemble. Ceux-ci tiennent à des facteurs techniques, sociaux, politiques et institutionnel. La croissance sur longue période, le développement économique nécessite des transformations structurelles des relations économiques. Pour favoriser ces transformations, les institutions d’un pays doivent être solides. On parle d’Etat développeur, ou d’Etat stratège. Mais cela ne signifie pas que l’Etat soit protecteur des libertés publiques, ou qu’il soit favorable à la mise en œuvre de protections sociales. Même le plus souvent durant le XIXe siècle l’Etat dans les pays occidentaux intervient peu dans les relations économiques. Il est néanmoins garant de la propriété privée et assure le bon fonctionnement de la justice. Les fonctions régaliennes. Mais progressivement les tensions sociales et politiques vont conduire l’Etat à promulguer des lois sociales et à assurer un développement des libertés publiques. Mais la liaison entre démocratie et Capitalisme n’est pas obligatoire en tout cas de la phase d’émergence, cf. Chine. Par ailleurs
Relation entre le log du PIB part tête et l’indicateur synthétique des institutions (score)
Le développement économique correspond concrètement à l’élévation du PIB par tête, ainsi si la dynamique démographique est très élevée malgré une croissance importante du PIB, le PIB par tête peut stagner ou même reculer. C’est la problématique malthusienne, qui renvoie elle-même à des déterminants sociaux culturels, religieux et économiques. Dans les pays occidentaux, la révolution démographique où l’on observe une baisse du taux de mortalité infantile associé à une réduction du taux d’enfant par femme aura sans doute contribué à la progression du PIB par tête en même temps qu’il est l’expression d’une amélioration générale des conditions de vie. Mais le processus de développement mobilise des phénomènes cumulatifs si bien qu’il est difficile de savoir quel facteur particulier se trouve à l’origine du processus global. D’ailleurs, il vaut mieux évoquer une forme d’alchimie où de nombreux facteurs sont présents ensemble dans des proportions variables en fonctions des pays, des régions du monde. Il ne semble ne pas avoir de recette miracle tant le processus de développement est une mécanique complexe.
Dans ce cours nous tenterons néanmoins d’évoquer les facteurs qui contribuent pour certains pays une converger vers des niveaux de développement élevé. LE cas des pays de l’OCDE. Parmi les pays de l’OCDE, les pays les plus riches au début du 20ème siècle (Australie : 1,4% par an entre 1900 et 1987, RU : 1,4%, EU : 1,8%, PB : 1,7% et B : 1,6%) ont une croissance du revenu par habitant relativement plus faible que celle des pays de l’OCDE les moins riches au début du 20ème siècle (Japon : 3,1% par an entre 1900 et 1987, Finlande : 2,6%, Norvège : 2,6%) : les écarts de revenu se sont réduits entre les pays de l’OCDE. Cette mécanique peut-être représenté par le modèle Solow de convergence absolue et surtout par le modèle de convergence relative pour expliquer la présence de club de convergence ou même l’absence de convergence. Pourquoi, certains autre pays sont dans le sous-développement, les PMA
Certains pays sont devenus relativement plus riches et semblent le rester alors que d’autres sont toujours pris dans des trappes à pauvreté. Les inégalités de revenus entre les pays les plus riches et les plus pauvres persistent. Cela amène à définir la notion de « club de convergence » pour désigner le phénomène de la convergence des pays les plus riches (Baumol, W. J. 1986) : les pays membres de l’OCDE font partie des « gagnants » de la croissance économique. choisir les pays membres de l’OCDE introduit ce que l’on appelle un biais de sélection : on définit un groupe ou club de pays en fonction de leurs bonnes performances économiques. Pour éviter ce biais il faudrait choisir les pays sur d’autres critères que leurs performances économiques. Pour une critique de l’article de Baumol : De Long, JB. 1988. Pour approfondir cette notion de Club de convergence, cf. le site de J. Bradford DeLong : http://www.j-bradford-delong.net/
Relation entre l’IDH et l’indicateur synthétique des institutions (score)
Les secteurs institutionnels les plus significatifs • Environnement des entreprises • Modalité d’intervention de l’État • Institutions sociales et sociétales
Dans le cours nous aborderons le modèle de reproduction élargie de MARX comme réponse critique à la loi des débouchés de J-B.Say Le modèle Harrod Domar comme prolongation du modèle de Marx le modèle Solow, les tentatives d’explication des résidus du modèle de Solow, les facteurs exogènes issus des travaux de Maddison, Tendances et contre-tendances dans le modèle marxien, la possibilité d’une croissance équilibrée les modèles post-keynésiens de Kaldor et Pasinetti en économie fermée et ouverte. Quels exemples de modèle de croissance endogène Romer Puis nous évoquerons des problématiques contemporains touchant à l’actualité liée à la croissance Conséquence des crises de la dette dans la zone euro, conséquence de la mondialisation sur la croissance. Quelles solutions sont proposées pour rehausser le niveau de la croissance potentielle française ? Évocation des limites de la croissance, la croissance pour quoi faire ?
Chapitre II Les représentations de la croissance dans la pensée économique Introduction A. Les bienfaits du progrès technique chez A. Smith. B. La croissance pessimiste de Ricardo et Malthus. C. La reproduction élargie de Marx : est-ce la croissance ? D.L’innovation Schumpétérienne. E. La croissance globale après la Théorie générale.
Thème central de l’ouvrage Une enquête sur la nature et les causes de la richesse des • nations (1776) est le développement économique : étudie les facteurs de longue période qui • gouvernent la croissance de la richesse des nations. Richesse : flux au sens de revenu. • Analyse qui a fait la renommée de Smith, fil conducteur de son principal ouvrage. Pose les principes de la pensée économique du 19ème siècle, du moins ceux par rapport auxquels les économistes prendront position. • Le rôle de du capital • Croissance est le résultat de variables exogènes et endogènes. • Variables exogènes : - Les institutions : permettent la sécurité des échanges, assurent sécurité des individus. • Baissent les coûts de transaction donc des échanges. • Les individus ne peuvent les influencer ; • Les ressources naturelles. • Données géologiques, météorologiques, etc. influencent la richesse des individus mais les individus ne peuvent les modifier. http://www.cerdi.org/uploads/sfCmsBlog/html/29/macrodynamique%200910%20intro.pdf
Environnement politique, naturel = variables exogènes. • Variables endogènes : • La population, la main d’oeuvre : dépendent du capital. Les salaires sont du capital « avancé » par les capitalistes aux salariés (« capital circulant »). Salaires du marché « gravitent » autour du salaire naturel i.e. le salaire de subsistance qui est exogène ; • L’accumulation du capital est le moteur du progrès économique. Le capital, dont l’accroissement est déterminé par l’épargne. L’épargne est nécessairement égale à l’investissement (loi des débouchés), • pas de sous-consommation i.e. d’insuffisance de la demande. Épargne dépend du rendement des capitaux investis, le taux de profit. Existence d’un taux naturel de profit. SI taux du marché supérieur au taux naturel alors investissement net positif et accroissement de capital et inversement ; s’annule quand taux de profit égaux. Taux de profit diminue avec stock de capital donc tendance à la stagnation ; • A LT : Stock de capital n’augmente plus de même que la population qui est stationnaire.
B. La division du travail : « l’opulence naît de la division du travail » Tendance à la stagnation n’est cependant pas inéluctable : aucun pays n’est parvenu au « degré d’opulence » qui rend inévitable l’état stationnaire. Existence mécanisme qui propulse l’économie vers la croissance : repose sur la division du travail. Exemple de la fabrique d’épingles : la division du travail permet de réaliser des gains de productivité. Habileté à travailler => économie de temps d’où progrès technique. Division du travail cependant limitée par la taille du marché : rien d’autre ne limite l’extension de la spécialisation sinon le volume de la production qui peut être écoulé, sinon le revenu
La division du travail est la conséquence de l’échange. Individus ont un « penchant naturel à échanger ». Le penchant à échanger pousse à d’adonner à une activité particulière et d’y exploiter ses aptitudes particulières afin de dégager un surplus qui pourra être échangé (concept d’avantage comparatif décliné sur le plan individuel). La croissance qui accroît le revenu favorise donc l’extension du marché qui stimule la division du travail. Tendance à la réduction de l’auto-production et réciproquement accroissement des échanges marchands. Les gains de productivité réalisés par la division du travail permettent un accroissement des revenus et donc la croissance. Existence mécanisme pour une croissance auto-entretenue fondé sur le triptyque, marché, prix, main invisible
La division du travail limitée par l’étendue du marché La faculté d’échanger qui donne lieu à la division du travail, mais l’accroissement de cette division est limitée par l’étendue de la faculté d’échanger, ou, en d’autres termes, par l’étendue du marché. Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s’adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail d’autrui qu’il voudrait se procurer. » Source : Smith, A. 1776, Livre I, chapitre III La division travail permet un accroissement de la productivité qui incorpore du progrès technique. L’accroissement de la productivité augmente les gains à l’échange donc les revenus. L’accroissement de la productivité accroît les échanges (marchands). Elle favorise donc l’extension de la sphère marchande qui elle-même est génératrice d’une division accrue du travail. Le processus de croissance se caractérise donc par accroissement du capital, un accroissement du revenu et du progrès technique.
Modèle de croissance Smith Le modèle croissance de Ricardo est moins optimiste. Son questionnement est lié à des problèmes de répartition des revenus et leurs conséquences sur le niveau d’accumulation du capital. C’est la question du libre échange qui est posée. La croissance bute sur la limite des facteurs de production disponibles. On retrouve ici une idée de Maltus. L’augmentation de la croissance nécessite une augmentation des facteurs de production et particulièrement du travail. Les salaires gravitent habituellement autour du niveau de salaire de subsistance qui permet tout juste la reproduction de la force de travail.
David Ricardo est né à Londres le 19 avril 1772. Il vit dans une famille d’origine séfarade portugaise. Son père, courtier en valeurs et marchandises l’initie très tôt à l’économie pratique et DR travaille dans ce secteur à 14 ans. Intégré à la société anglaise, il se marie avec une protestante ce qui le conduit à rompre avec sa famille attachée aux traditions hébraïques. Il doit alors s’établir à son compte et faire fortune par son aptitude à mener des opérations boursières. A vingt-cinq ans, il a assez d’argent pour se retirer des affaires ; il faut attendre 1809 pour qu’il publie. En 1815, avec la parution de son Essai sur l’influence du bas prix du blé sur les profits on constate que Ricardo a étendu sa réflexion économique à la plupart des grands problèmes du capitalisme anglais. En 1817, Ricardo va enfin écrire et publier son chef d’œuvre d’analyse économique : Principes de l’économie politique et de l’impôt. Dans ce texte, il développe une théorie originale de la rente et des échanges internationaux. Il prend parti pour la valeur travail qui est le socle de sa théorie. Le travail est, comme toute marchandise, mesuré par son prix de revient. La valeur du travail varient à court terme (en fonction de l’offre et de la demande) elle constitue donc une aussi mauvaise mesure que le blé. A long termes elle varie en fonction des biens achetés par les salaires.
L’augmentation des besoins de main d’œuvre nécessite de mobiliser de plus en plus de terres pour produire les biens salariaux. Mais les terres mobilisées en premier sont a priori les terres les plus productives. Plus la masse des salaires augmentent et plus les terres à cultiver sont mauvaises, de rendements plus faibles. C’est le principe de la baisse de la productivité marginale qui s’impose ici. Le rendement factoriel du facteur variable, le travail, est décroissant. Les progrès dans l’agriculture ne sont pas sensés permettre d’aller à l’encontre de cette réduction tendancielle des gains de productivité et des profits. La réduction de la fertilité des terres misent en culture accroît la rente foncière et réduit les profits. Le motif d’accumulation étant motivée par le profit, l’accumulation ne progresse plus, la croissance cesse. C’est l’état stationnaire! Le libre échange peut temporairement remettre en cause l’état stationnaire en réduisant le prix des biens alimentaires qui entrent dans la composition du prix du salaire de subsistance.
C’est pour cette raison que Ricardo est favorable à la libéralisation des échanges commerciaux sur le blé. Les Corns law’s. (1846) L’idée est de réduire le prix des biens salariaux de façon à favoriser l’émergence d’un avantage comparatif dans le secteur industriel En réduisant les protections octroyées au secteur agricole. Comme les rendements décroissants (en agriculture) rendent plus coûteux la production d’une unité supplémentaire de produit. Et que le prix des produits agricoles dépendent des conditions de production les moins favorables. Les prix produits agricoles doivent augmenter. Les propriétaires des terres les plus fertiles perçoivent donc une « rente ». C’est-à-dire la différence entre leur produit moyen et le produit marginal. Plus le prix des produits agricoles est élevé, et plus la rente est importante. Hypothèses de Ricardo, les productivités marginale Pm et moyenne PM sont linéaires positives et décroissantes
Travailleurs reçoivent des salaires (de subsistance) consommés intégralement ; • - Propriétaires fonciers perçoivent la rente foncière consommée intégralement ; • Capitalistes qui détiennent le capital constitué d’avances nécessaires à la subsistance des travailleurs pendant la période production. • Ils retirent un profit de leurs activités de production qui est réinvesti. D’où l’importance du taux de profit pour l’accumulation et la croissance. • Produit exprimé en blé (numéraire), salaire exprimé en blé (OW) : blé = capital circulant, bien de consommation, est à la fois intrant et produit. • Intrant composite est du « capital et travail » car combinés en proportions fixes. • Demande de travail dépend du stock de capital constitué notamment d’avances pour les salaires. Celles-ci constituent le capital circulant. • Le salaire naturel de subsistance est exprimé en termes de blé.
A mesure que la productivité marginale décroît, la rente augmente. La Rente dépend de l’écart entre les productivités moyenne et marginale, Plus la décroissance des rendements est rapide, plus la rente foncière augmente. Conclusion ricardienne importante qui fonde l’économie politique, la répartition des revenus entre les classes sociales modifie le rythme d’accumulation du capital.
Activité de production donne un produit réparti entre salaires, rentes et profits. Produit : OEAM = OCDM ; Rente : AEB ou ABCD ; Salaires : OM.OW ; Profit : OM.(AM-KM).
Capital et travail combinés en proportions fixes ‘intrant) : l’augmentation des outils entraîne une augmentation de la demande travail (capital circulant) dans la même proportion. Les « Outils » disparaissent au cours de la période de production : capital = capital circulant. D’où le taux de profit défini comme le rapport profit / salaire (avances en salaires) : Tant que r supérieur à 0 (ou à une quantité strictement positive représentant la rémunération minimale des capitaux investis acceptée par les capitalistes) les capitalistes accumulent puisque toute l’épargne est investie (pas de thésaurisation). Toute accumulation de capital représente une augmentation de la demande de travail donc OM augmente. Accumulation entraîne augmentation rente (rendements décroissants), donc baisse profit. Ainsi il arrive un moment où les profits atteignent un niveau jugé minimum par les capitalistes qui ne les incite plus à investir : on finit par avoir AM = KM = SM’, taux de profit nul. L’accumulation cesse, l’économie est à l’état stationnaire, contrainte par la disponibilité des ressources.
A l’origine du phénomène se trouve l’opposition entre deux mouvements qui apparaissent inéluctables et incontrôlables à l’époque : d’une part, la croissance démographique et, d’autre part, les rendements décroissants de la terre. L’accroissement de la production provoque une hausse de la demande de travail, qui implique une hausse des salaires. Cette amélioration des conditions de vie conduit à une croissance de la population. Celle-ci implique une hausse de la demande de produits agricoles. La production agricole augmente. Toutefois, les terres mises en culture pour augmenter la production se heurtent à des rendements décroissants. Le coût de production et donc le prix des denrées agricoles augmentent. Il en résulte que les propriétaires des terres les plus fertiles bénéficient de rentes ; en revanche, les profits des industriels diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu national. Les profits diminuent, l’investissement baisse bloquant la croissance. Le commerce international et le libre échange peuvent retarder l’échéance mais cette solution ne peut-être que de court terme »
Travail direct, travail indirect. La valeur d’échange des marchandises produites [est] proportionnelle au travail consacré à leur production ; non pas uniquement à leur production immédiate, mais à la production de tous les instruments ou machines nécessaires pour mettre en action le travail particulier auquel ils sont appliqués » p.63 Ricardo C’est la différence entre travail direct et indirect. Le capital est produit par du travail passé (indirect) qui est redonné en parti aux produit en formation. C’est l’amortissement du capital. Le travail direct met en œuvre le capital dans la production de produits. La valeur d’échange d’une marchandise reflète sa difficulté de production, et il faut pour la déterminer, prendre en compte les marchandises qui servent à la produire. Cette difficulté est exprimée par la quantité de travail direct et indirect que cette production requiert
Vi = l0i + l(-1)i + l(-2)i +… + l(-t) i • La valeur d’une marchandise va donc être composée du travail direct L01 et de travail indirect porté par les matières premières et le capital que du travail passé à contribué à produire. • La valeur de la production V • C’est la somme des quantités des • X biens multipliés par leur valeur d’échange (v) de ces X biens • Y représente la valeur créée par le travail (direct) de la période courante • C représente la valeur transmise par le travail passé incorporé
C constitue la partie du revenu qui ne peut être distribué car il s’agit de l’amortissement qui permet la reconstitution du capital pour enclencher un nouveau cycle de production. Le revenu national peut être divisé en trois en fonction des classes sociales: salaires (W), profits () et rente (T). Comme la dernière terre mise en culture est la moins productive vi = li quantité de travail direct et indirecte la plus élevée. La rente globale va être égale à : L0 quantité totale de travail direct
De (5) et (6) on tire : T=Y-L0 À partir de (4) (7) W+=L0 Après déduction de la rente globale, le revenu national divisé en salaires et profits est égal à la quantité total de travail direct employé dans l’économie Celle-ci étant une grandeur donnée, la répartition est une relation inverse entre salaires et profits Les capitalistes et les travailleurs salariés sont deux classes fondamentales (les propriétaires fonciers sont en position dérivée) Leurs intérêts sont opposés
La détermination des salaires Les salaires sont déterminés en premier. Les profits constituent un reliquat. Elle dépend de la quantité de travail employé L0 et du salaire annuel par travailleur (w) Donc la masse des salaires: W= L0*w À partir de l’équation 7 on peut réécrire : (9) = L0*(1-w) Pour une quantité donné de travail employé dans l’économie la masse des profits varie en raison inverse du taux de salaire. Celui-ci dépend des quantités de biens de subsistance qui constitue la consommation des salariés et de sa famille De la valeur d’échange de ces biens Le salaire correspond à la quantité des biens salaires (q) multiplié par leur valeur d’échange
« … le taux de profit ne peux jamais croître, si ce n’est sous l’effet d’une baisse des salaires, et que l’on ne peut avoir de baisse durables des salaires, si ce n’est à la suite d’une baisse des prix des biens nécessaires dans lesquels les salaires sont dépensés p.151 Ricardo Comme les prix des biens salaires évoluent en fonction de leur difficulté de production. Les profits évoluent en sens inverse des difficultés de production. Les profits accumulés servent à accroitre la production, mais l’augmentation de la production tend à réduire les profits car elle suppose une augmentation des travailleurs employés. Ceci nécessite la mise en culture de plus de terre de moins bonne productivité Ce qui accroît le prix des biens salaires, qui réduit les profits et donc l’accumulation, puisque c’est le profit qui motive l’accumulation capitaliste.