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La centrale d’Eysses. Quelques aperçus historiques Deuxième partie. Le rattachement des Prisons au ministère de l’Intérieur le 15 septembre 1943.
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La centrale d’Eysses Quelques aperçus historiques Deuxième partie
Le rattachement des Prisons au ministère de l’Intérieur le 15 septembre 1943 Face à la multiplication des évasions de prisonniers politiques, le régime de Vichy riposte par une double politique de concentration et de rattachement des prisons au ministère de l’intérieur le 15 septembre 1943. Cette décision n’est en fait que l’aboutissement d’un processus qui conduit à dénaturer la ma mission pénitentiaire au profit exclusif de la répression… 200 évasions entre juin et décembre 1943, la plus massive étant celle du Puy en septembre 1943, où 80 détenus s’enfuient simultanément grâce à l’aide d’un surveillant. L’évasion du général de Lattre de la prison de Riom sert également de catalyseur. L’impératif sécuritaire et les pressions de l’occupant conduisent Vichy à une concentration des détenus politiques au moment du rattachement des prisons à l’intérieur le 15 septembre 1943
La centrale d’Eysses La centrale d’Eysses devient en octobre 1943 un lieu stratégique où les autorités de Vichy décident de concentrer tous les condamnés politiques de la zone sud. Ainsi une circulaire du 26 octobre 1943 décide de transférer des personnes condamnées par les sections spéciales, les tribunaux militaires de la zone sud et le tribunal d’Etat de Lyon, pour menées communistes, terroristes, anarchistes ou subversives. S’y adjoignent, dès décembre 1943 plusieurs convois arrivant de Paris et de zone Nord, dont cent prisonniers transférés de la Santé le 12 février 1944. C’est l’impératif sécuritaire et les pressions de l’occupant qui conduisent Vichy à une concentration des politiques au moment du rattachement des prisons à l’intérieur.
La centrale d’Eysses Joseph Darnand, chef de la milice se déplace personnellement à Eysses le 20 février 1944 après la tentative d’évasion collective des détenus politiques de la centrale d’Eysses. Celle-ci devient le siège d’une cour martiale. Darnand exige 50 têtes
1400 résistants emprisonnés à Villeneuve-sur-Lot (cliquez ici pour accéder à la liste complète)En octobre 1943, la prison d'Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, devient un lieu stratégique où les autorités de Vichy décident de concentrer tous les condamnés politiques de la zone sud. Le chiffre des prisonniers politiques détenus à Eysses atteindra 1400 début 1944. Le "collectif d'Eysses« La grande diversité géographique et sociale des détenus cède vite la place à l'idée de communauté. Contre toute attente, les détenus réorganisent à l'intérieur de la prison une société vivant normalement malgré la contrainte. Les emprisonnés opposent à leurs geôliers leur esprit de résistance. Ils obtiennent une relative liberté de mouvement ainsi que le droit d'enseigner et de se distraire. Une action clandestine dans la prison Fin 1943, des journaux clandestins font leur apparition dans la prison. Les détenus parviennent aussi à communiquer avec l'extérieur et à tisser des liens avec des résistants locaux, par le biais notamment d'un certain nombre de gardiens. Le soulèvement Le 19 février 1944, le directeur de la prison ainsi qu'un inspecteur de l'administration pénitentiaire sont pris en otage par les détenus. L'alerte est donnée. S'ensuit alors une fusillade puis le siège de la prison, toute la nuit, par les gardes mobiles de réserve. Les détenus résistants sont finalement contraints de renoncer à leur action La répression Dans les jours qui suivent le soulèvement, une cour martiale condamne à mort 12 détenus. Ils sont exécutés au matin du 23 février 1944. Les détenus demeurés dans la prison sont livrés aux nazis le 30 mai 1944. Les S.S. procèdent à la déportation des détenus qui sont transférés vers le camp de concentration de Dachau à la fin du mois de juin 1944. 400 des détenus d'Eysses mourront en déportation. Le retour à Eysses C'est en août 1945 qu'a lieu à Villeneuve-sur-Lot le premier congrès de "l'Amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d'Eysses". Le bulletin de liaison de l'amicale, intitulé « Unis comme à Eysses », paraît chaque trimestre depuis cette date. Dépassant les clivages, cette amicale, dont les membres se retrouvent chaque année devant le mur des fusillés, célèbre et perpétue l'esprit qui a animé les détenus durant leur La centrale d’Eysses
La centrale d’Eysses Cette unique photo des emprisonnés d’Eysses, en colonne, les mains sur la tête, au moment où ils quittaient la centrale aux mains des SS, le 30 mai 1944 pour la gare de Pennes départ où ils allaient être embarqués vers Compiègne, a été prise par un garde mobile, d’une fenêtre dominant la cour d’honneur. Les résistants sont déportés à Dachau…
La centrale d’Eysses Les enjeux de mémoire construits autour de la prison, sont entretenus à la Libération par la présence dans la centrale de détenus condamnés lourdement pour faits de collaboration (en mars 1947, sur les 1257 détenus politiques, 1117 étaient condamnés à des peines de travaux forcés) venant prolonger une tradition de concentration de prisonniers politiques considérés comme dangereux ! Les anciens prisonniers politiques, organisés en amicale sont bien informés de ce qui s’y déroule, car le personnel résistant avec lequel ils sont en contact y exerce encore après guerre. Les incidents qui éclatent en juin 1947, dans un contexte de début de guerre froide, sont amplifiés par la presse qui présente des prisonniers miliciens apportant leurs doléances au directeur et des photos les montrant en train de saluer à l’hitlérienne. Seul le transfert de dix meneurs à Fontevrault permet de calmer l’agitation, avant les libérations progressives, liées aux remises de peines accordées à la plupart d’entre eux.
La centrale d’Eysses La révolte de 1974 Centrale des insurrections, Eysses connaîtra ses derniers soubresauts au cours de la grande révolte des prisons de 1974 ; le 4 août, les détenus incendient une partie de la détention. La maison centrale devient alors un centre de détention, c’est-à-dire un établissement réservé aux condamnés présentant les meilleures perspectives de réinsertion. C’est suite à ces émeutes que le régime de détention se « libéralise ». La règle du silence, établie en 1839, est supprimée en 1972. Les cages à poules ne sont plus utilisées après 1974.
Liens utiles « LA PRISON POLITIQUE SOUS VICHY L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes " Corinne Jaladieu http://www.eysses.fr/pdf/Boncommanderelations.pdf La Centrale d’Eysses http://www.eysses.fr/histoirec.html Résistances en Limousin L’affaire du 17ème barreau de Guy Girard Le 17ème Barreau, c’est l’alliance spontanée, naïve et courageuse d’une quarantaine d’adolescents. En avril 1943, ils s’engagent dans la Résistance. Le film raconte leur épopée et rouvre l’enquête menée par le gouvernement de Vichy qui mena certains de ces jeunes jusqu’à Dachau. France - 2008 - 52 min - 4/3 - Couleur et N&B http://www.resistancesenlimousin.com/affaire17.html Extrait vidéo disponible La centrale d’Eysses
La centrale d’Eysses Philippe Poisson http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article323.html A visiter : Philippe Poisson / Administrateur du site Histoire de la justice. L'annuaire des ressources en ligne http://www.criminocorpus.cnrs.fr/liens/ Documents du Temps Passé http://philippepoisson.canalblog.com/ Histoire de la Police et de la Gendarmerie à travers les documents http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/ http://philippepoisson.unblog.fr/