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Un savoir S’entraîner scolaire : c’est-à-dire ?!. Exposé : Raymond DHELLEMMES - Association des Enseignants EPS (AEEPS). Villeneuve d’Ascq, le 9 juin 2006. Un savoir S’entraîner scolaire : c’est-à-dire ?!. En introduction le but du propos, et… ce que je ne traite pas.
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Un savoir S’entraîner scolaire : c’est-à-dire ?! Exposé : Raymond DHELLEMMES - Association des Enseignants EPS (AEEPS). Villeneuve d’Ascq, le 9 juin 2006.
Un savoir S’entraîner scolaire : c’est-à-dire ?! En introduction le but du propos, et… ce que je ne traite pas. • L’entraînement : des « pratiques » (s’entraîner, entraîner), qui s’appuient sur des savoirs… • L’entraînement comme « activité » : - une activité adaptative humaine complexe - savoir S’entraîner : une compétence qui se construit - certains traits de cette activité sont-ils accessibles à l’école ? • Savoir S’entraîner, un objet d’enseignement scolaire ? • Pourquoi ? • Comment ? • A quelles conditions ? En conclusion l’EPS et ses acteurs comme ressource éducative remarquable… et méconnue…
En introduction le but du propos, et… ce qui n’est pas traité. • Le but : tenter de démontrer qu’à certaines conditions, il est possible de transmettre aux élèves un « savoir S’entraîner » • Ces conditions supposent des ruptures avec des conceptions exclusivement « sportives » de l’entraînement au profit d’une approche anthropologique de « l’expérience physique » de l’entraînement. • Je ne suis pas spécialisé dans la physiologie de l’entraînement sportif. Je travaille les contenus de l’EPS, dans leurs relations avec les cultures corporelles qu’il est possible et souhaitable de communiquer aux élèves
1. L’entraînement : des « pratiques » (s’entraîner, entraîner), qui s’appuient sur des savoirs…
1. L’entraînement : des pratiques (s’entraîner, entraîner), qui s’appuient sur des savoirs 1.1. Quelques termes utilisés spontanément 1.2. Un processus de historique de construction et d’articulation des savoirs empiriques et scientifiques. 1.3. Des pratiques, des savoirs : le « S’entraîner » comme une action complexe à définir
1.1. Quelques termes utilisés spontanément, qu’il est nécessaire de différencier! • Savoir comme connaissances mobilisables… • Entraîner… • Etre entraîné par…(la mode du « coaching ») • L’entraînement (pas seulement sportif) • Savoir entraîner comme compétence « professionnelle » • S’entraîner • Savoir S’entraîner comme résultat d’une pratique… • Des pratiques, des actions • Une activité ( des processus), en arrière plan de ces actions
1.2. Un processus de historique de construction et d’articulation des savoirs empiriques et scientifiques • La construction des savoirs de l’entraînement sportif : une histoire significative pour l’éducateur • Le dépassement de croyances voir de dogmes (pulsations 140) • L’incorporation de connaissances scientifiques concernant les processus invisibles à l’œuvre • Le dialogue praticiens/chercheurs • Les savoirs empiriques construits dans la relation entraîneur athlète
1.3. Des pratiques, des savoirs : le « S’entraîner » comme action complexe : quelle action ? - 1.3.1. Caractéristiques de cette action - 1.3.2. Des principes d’efficacité connus concernant cette action - 1.3.3. Une ou des cultures de l’entraînement ?
1.3.2. Des principes d’efficacité connus concernant cette action : les principaux • Continuité (gestion de temps d’activités) • Progressivité (des paramètres de charge) • Adaptation (aux individus, aux ressources) • Alternance (dépense réparation récupération) • Spécification (aux visées de performance) • …
1.3.3. Des interrogations utiles pour une EPS à venir : Une ou des cultures de l’entraînement ? Et plus spécifiquement, quand il est tourné la recherche de transformation de propriétés corporelles : - N’appartient pas en propre au milieu sportif (musique, danse théâtre art du cirque - Décliné sous des formes différentes dans d’autres civilisations (taï chi, yoga) avec une même intention : l’articulation états de conscience/ états somatiques. - Marqué historiquement dans ses rapports avec les conceptions du corps, les connaissances scientifiques permettant d’identifier les propriétés de l’organisme, les performances physiques
1.3.3. Des interrogations utiles… suite • L’histoire de l’EPS est marquée par cette question sous le vocable des METHODES. Les gymnastiques pour adultes plus ou moins récentes également. • Les réticences récentes à l’introduction d’une culture scolaire de l’entraînement sont-elles dues à la crainte d’un retour aux « méthodes » ? • Mais hors l’école, un développement massif des pratiques de forme que l’EPS ne peut ignorer. L’entraînement comme pratique régulière : une culture, une lente conquête de l’homme. Pour se construire des pouvoirs moteurs nouveaux : un rapport à soi, à l’effort consenti, de nature téléologique…
Pour conclure ce premier point… • Pratiques et savoirs de l’entraînement sportif ne sont pas importables directement dans le monde scolaire. • Un « savoir S’entraîner » n’existe pas en tant qu’objet directement saisissable. • En arrière plan des pratiques, de l’action : « S’entraîner » une ACTIVITE singulière complexe, des composantes, des processus culturels à identifier. • L’élucidation de cette « activité » l’identification de ses « composantes » : une étape indispensable pour envisager un « savoir S'entraîner » scolaire
2. L’entraînement comme « activité» :2.1. - une activité adaptative humaine complexe : ses composantes. 2.2. - savoir S’entraîner : une compétence qui se construit. 2.3. Certains traits de cette activité sont -ils accessibles à l’école ?
2.1. - une activité adaptative humaine complexe : ses composantes 2.1.1. Composantes anthropologique et symbolique 2.1.2. Composantes « sensitive et sensorielle » 2.1.3. Composantes biologiques (bio fonctionnelles) 2.1.4. Composante affective, motivationnelle 2.15. Composante cognitive
2.1.1. Composantes anthropologique, symbolique S’entraîner, c’est « Se » faire advenir, se concevoir différemment dans le futur L’intentionnalité de l’acte d’entraînement est de « se faire advenir » d’être en même temps sujet et objet de l’action
2.1.2. Composantes « sensitive et sensorielle » Le pratiquant effectue une «Lecture sensori-motrice et cognitive » de…« l’expérience énergétique » ( il construit un affinement du ressenti et de son expression par une « didactique du sensible », par une « histoire du corps sensible » ).
2.1.3. Composantes biologiques (bio fonctionnelles) Données scientifiques actuelles sur le développement des qualités d’endurance, de force/puissance chez les adolescent-e-s, sur les conditions de la sollicitation du système énergétique de la contraction musculaire, sur les possibilités de mesure de sa transformation avec tests de terrain.
2.1.4. Composante affective, motivationnelle Des motifs spontanés d’un « se dépenser physiquement » à des motifs plus construits Les jeux d’exercice (Château), fonctionnels (Wallon), de vertige (Caillois) l’épreuve (B. Jeu), les « promenades » : « c’est à la promenade que j’écrit dans mon cerveau » (Rousseau). Des pratiques ancestrales liées à l’action sur les corps (le non mouvement, le sauna, les hammams…révèlent les fondements d’un tel projet. Des pratiques maintenant sportives, initialement liées à la recherche d’états physiques (boxe française, culture physique de Desbonnet). Une culture du physique liée à pour les jeunes, à des objectifs de développement EVALUABLES (la mesure de soi contribue probablement à la construction de son identité) …
2.1.5. Composante cognitive • « Il s’agit d’établir un contrôle sur les états d’un objet en cours de transformation et impliquant des …anticipations… et rétroactions à réaliser sur des états ». • De rendre conscient le contrôle de l’action… - Terme adopté « procéduralisation » (G. Malglaive) • Des outils extraordinaires pour conduire ce travail réflexif : les ressources de l’informatique
2.2. « savoir S’entraîner » : une compétence qui se construit.
2.2. - savoir S’entraîner : une compétence qui se construit. • Ces composantes s’organisent dans l’expérience personnelle dans un « parcours » semé d’embûches (rapport à l’effort, se projeter vers l’avenir, faire évoluer ses motivations…). • En période de développement il est plus ou moins pertinent d’intervenir sur telle ou telle ressource. • Les « expériences » de dépense physique hors et dans l’école se coordonnent-t-elles pour faire sens ? • La question du « réinvestissement » de ce qu’offre l’apprentissage de l’entraînement dans d’autres champs …
2.3. En conclusion ce second point : certains traits de cette activité sont - ils accessibles à l’école ?
2.3. En conclusion ce second point : certains traits de cette activité sont - ils accessibles à l’école ? • Ce ne sont pas les pratiques qu’il faut transposer mais « l’expérience de l’entraînement », l’activité humaine qui l’accompagne, dans les conditions scolaires. • Toutes les «spécialités » sont bonnes à prendre tant qu’elles permettent cette « expérience ». • L’expérience ne suffit pas : une « relecture compréhensive » s’impose ! Condition pour transformer cette expérience en compétence…
2.3. En conclusion ce second point… suite • Des pratiques scolaires d'entraînement doivent donc être conçues, à partir des contraintes et des ressources que propose le milieu scolaire et les caractéristiques de élèves. • Le « Savoir s’entraîner » comme aboutissement d’un parcours de formation… Sur un « bruit de fond » permanent, des périodes favorables pour un enseignement systématique. Exemple : en quatrième au collège. En première au lycée.
Savoir S’entraîner Physiquement, un objet d’enseignement scolaire ?3.1. Pourquoi ?L’enjeu majeur d’un « savoir intervenir » sur les propriétés de son fonctionnement corporel : l’éducation à la santé.3.2. Comment ?Rendre l’élève acteur, forcément !3.3. A quelles conditions ?Un parcours de formation pertinent
3.1. Pourquoi ?L’enjeu majeur d’un « savoir intervenir » sur les propriétés de son fonctionnement corporel : l’éducation à la santé.Quelques définitions…(O.M.S. + divers)La « santé » comme capacité d’adaptation, comme possibilité d’affrontement des situations de vie, comme sentiment de bien-être (comme rapport à soi, à autrui, au monde social, à l’environnement)« Pour chaque homme, c’est d’avoir les moyens de tracer le cheminement personnel vers le bien-être physique psychique et moral » L’éducation pour la santé contribue à la construction par les élèves d’indicateurs perceptuels, fonctionnels et adaptatifs d’un « état de santé » (bien être)
Suite Pourquoi un « savoir S’entraîner »à l’école ?…1. 1. On sait que la jeunesse reste sensible aux conduites addictives de toute nature : un impératif social de lutte contre cette tendance.1.2. Face auxdiversités des cultures des élèves concernant leur rapport au corps, leur vécu et leurs habitus touchant à l’effort et à la dépense physique : une exigence de démocratisation1.3.L’école comme lieu privilégié de possibilité de mise en synergie des connaissances pour travailler l’image que les élèves ont d’eux mêmes, leur identité de genre : une possible efficacité
Suite Pourquoi un « savoir S’entraîner »à l’école ?… 1.4.Croyances et représentations des élèves à propos de leur fonctionnement corporel. L’école comme lieu de mise à distance, de rationalisation.1.5. L’adolescence et la fabrication de la sédentarité. Des corps instrumentés sur le pôle de la sexualisation. Des confusions entretenues : sensations émotions sentiments : l’école comme lieu d’ouverture culturelle. Mais l’EPS n’est pas « propriétaire » de la formation corporelle des élèves (plus de 50% pratiquent des APSA en dehors de l’école). Par contre, elle doit exercer une responsabilité particulière et en évaluer ses effets !
3.2. Comment ? • Des programmes et des contenus (lycées) • Des modalités d’évaluation (référentiel lycée) • Des procédés de motivation (motifs personnalisés) • Des recommandations « transversales » (collège) • Des démarches : l’élève construit ses connaissances par l’action et la prise d’initiative • Des activités sous forme de « procédés » (collège), ou de spécialités (lycées) transposées dans le monde scolaire • La mise en perspective d’une culture scolaire du «savoir S’entraîner » (les ASDEP)
3.3. Un savoir S’entraîner scolaire : A quelles conditions ?
3.3. A quelles conditions ? • Un parcours de formation pertinent et continu des élèves, obligation scolaire dans une visée de globalité d’approche • Des prises de consciences politiques de la force de frappe que représente la masse des enseignants EPS. • Une commande claire des pouvoirs publics vers le « corps ». • Des recherches sur les conditions de transformation et de suivi de l’état sanitaire de la jeunesse. • Des programmes d’action pluridisciplinaires et inter catégoriels initiés dans les régions. (Cf. LILLE) • De la formation continue alimentée par des travaux d’équipe de recherche pluri disciplinaires (Cf. ici dans les années 1990)
Conclusions de l’exposé 1. Des questions en suspens 2. Des enjeux économiques…aussi 3. Que vive une EPS …
1. Des questions en suspens • Pas de continuité entre les cycles d’enseignement. • L’EPS exclue du socle des fondamentaux au collège. • Des difficultés pour fournir des repères sous forme de normes correspondant au projet éducatif du « savoir S’entraîner ». • Un champ en développement mais insuffisamment « mature ». • L’EPS largement absente des discours politiques et médiatiques, victime des confusions avec le sport, l’activité physique. • ….
2. Des enjeux économiques aussi Certes l’EPS coûte cher… Mais : Citation extraite du somment mondial de l’EPS (Kidd B. , Berlin 1999). • … Négliger l’éducation Physique se révèlera plus coûteux que de l’enseigner… • …Pour 1 $ investi, gain de productivité de 2 à 5 $…
3. Que vive une EPS… • Ouverte de façon critique sur toutes les cultures relatives aux activités corporelles. • Soutenue par des enseignants engagés et convaincus de leur mission (rôle essentiel des organisations professionnelles) • Accompagnée par les collectivités territoriales pour la transformation des conditions de pratique, par l’encadrement de proximité. • Prise en considération par la classe politique, par les médias : des horaires, des attentes à formuler vers les acteurs de l’EPS
Avec tous mes remerciements pour votre attention, et pour votre accueil chaleureux…