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H. HOLBEIN

H. HOLBEIN. Les Ambassadeurs. 1533. Présentation du tableau L’anamorphose Animation du tableau Londres, National Gallery. Présentation du tableau .

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Presentation Transcript


  1. H. HOLBEIN Les Ambassadeurs 1533 • Présentation du tableau • L’anamorphose • Animation du tableau • Londres, National Gallery.

  2. Présentation du tableau La scène représente un événement qui s’est passé le 11 Avril 1533 : Henry VIII, sans descendance mâle, venait de répudier Catherine d’Aragon et d’épouser en secret Anne Boleyn, après l’annulation de son précédent mariage par l’archevêque de Canterbury. Une ambassade française, pour mettre fin au scandale et tenter une réconciliation avec le pape, fut envoyée auprès du roi par François 1er. • Le tableau de Holbein représente donc Jean de Dinteville (le laïc, en « robe courte », représentant le pouvoir politique) et Georges de Selve (l’évêque, en « robe longue », représentant le pouvoir religieux) : les deux ambassadeurs semblent figés de part et d’autre dans leurs vêtements d’apparat, alors qu’entre eux figure une série d’objets (difficiles à représenter selon les lois de la perspective) souvent présents dans les « vanités » de l’art baroque (tableaux qui, dans cette époque assez troublée, mettaient en scène la fragilité de la vie, la valeur relative des choses, le temps qui passe etc.) : ici, surtout des symboles de la puissance et de la connaissance scientifique... Le tableau fut commandé à Holbein par Dinteville. • Une énigne : quand le spectacteur passe de gauche à droite devant ce tableau, il se rend soudain compte qu’en plus de ces objets, en bas du tableau, un détail bizarre – une tache claire et de forme oblongue, à demi confondue avec le sol – semble lui avoir échappé : s’il tourne et lève la tête en arrière, alors l’objet, à sa gauche, devient identifiable : il s’agit d’un crâne, sujet de prédilection de toutes les vanités peintes à cette époque. Le peintre s’est donc joué du spectateur, en déformant et rendant méconnaissable un détail de son tableau, en pratiquant une « anamorphose »...

  3. L’anamorphose... • Après un travail de quadrillage, l’image du crâne a été projetée sur un plan oblique, convexe ou concave, pour la déformer. Grâce à cette technique, l’image vue de face est méconnaissable et il faut que l’œil de l’observateur soit placé sur un plan identique à celui de la projection pour que le crâne soit perçu sans déformation, sans illusion d’optique. L’observation à travers un tube cylindrique rétablirait également la forme initiale de l’image. A travers ce jeu d’illusions, H. Holbein le Jeune veut traduire la pensée de son commanditaire, dont la devise est « memento mori » (souviens-toi de la mort) : luxe, savoir et puissance ne sont que vanités. En effet, le peintre a créé un contraste entre la partie haute et compréhensible du tableau (la puissance), et sa partie basse et énigmatique (la mort). Animation reconstituant l’image d’origine du crâne • La démarche du peintre et du commanditaire coïncide parfaitement avec l’esprit baroque : avec la fin de l’héliocentrisme et la découverte de nouveaux continents, l’homme n’est plus au centre du monde, il doit se déplacer pour découvrir le réel ou l’œuvre d’art. Il n’y a plus de certitudes ; le monde n’est qu’un théâtre (le theatrum mundi), une illusion (théâtre dans le théâtre chez Shakespeare, Corneille etc.) ; la vie n’est plus qu’un « songe » (Calderón)... • Une signature cachée ? Outre sa valeur symbolique, ce crâne est aussi une forme de signature du peintre, un clin d’œil adressé au spectateur attentif, voire une manière pour lui de protéger son œuvre des copies : en effet, en allemand, « Hohle bein » signifie « Os creux » ! • Maintenant, vous pouvez visionner l’animation de l’ensemble du tableau...

  4. Réalisation : Y. Gouraud

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