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CONSÉQUENCES OU EFFETS OU BESOINS
Mme Rouleau, une femme de 81 ans, a été victime de voie de faits… tout en se faisant voler son sac-à-main. Elle a souffert de plusieurs ecchymoses et de quelques coupures. Depuis sa victimisation, elle dit ne plus se sentir en sécurité dans sa propre maison et ce, l’empêchant de dormir la nuit. Elle s ’est éloignée de sa famille et de ses amis afin qu’ils ne découvrent pas ce qu’il lui est arrivée. Pouvez-vous identifier des effets ou des conséquences pour Mme Rouleau, ainsi que des besoins qu ’elle pourrait présenter?
EXEMPLES D’ EFFETS OU BESOINS POUR MME ROULEAU: EFFET: physiques:ecchymose psychologiques:peur, anxiété, insomnie existentielles:sentiment de vulnérabilité accru sociales:isolement financiers:le sac-à-main et son contenu BESOINS: médicaux:traitements pour les ecchymoses psychologiques:support émotionnel d ’information:sur l’offenseur, les services disponibles pratiques:remplacement de la propriété perdue et endommagée, protection tel un système d’alarme, un chien...
IL Y A UNE DIFFÉRENCE ... Nous et un certain nombre de chercheurs utilisent les termeseffetsouconséquencesetbesoinsinvariablement, comme s’il s ’agissait de deux synonymes. Pourtant, tel n’est pas le cas. Quelques auteurs, dont Shapland (1984), expliquent que les effets suite à une victimisation ne représentent pas nécessairement l’existence d’un besoin d’assistance par rapport à cette conséquence particulière. Les victimes qui souffrent des conséquences les plus sévères ne sont pas nécessairement les victimes les plus affectées et les besoins sont, du moins en partie,basés sur la culture et difficiles à définir (Shapland, 1984).
CONSÉQUENCES OU EFFETS Ø physiques(perdre un membre ou son usage, dommages cérébraux) Ø psychologiques(peur, symptômes reliés à l’état de stress post-traumatique, anxiété, etc.) Ø existentielles(sentiments de vulnérabilité et de mortalité, valo-riser la présence d’autrui, etc.) Øsociales(altérations apportées aux habitudes de vie, effritement des relations interpersonnelles, etc.) Ø financiers(les coûts directes tels ceux liés aux thérapies, les coûts indirectes telle la perte d’un emploi)
BESOINS Ø médicaux(traitements, réadaptation) Ø psychologiques(support émotionnel,ventilation, etc.) Ø d’information(sur les services disponibles, sur l’offenseur, etc.) Ø pratiques(nettoyage ou réparations ou le remplacement de la propriété endommagée ou perdu, assistance à remplir des formulaires, protection, etc.) Ø de participer au processus judiciaire
FUSILLADE DE POLYTECHNIQUE (1989) Le 6 décembre 1989, vers 16 heures de l'après-midi, un jeune homme, Marc Lépine, arrive à l'École Polytechnique de l'Université de Montréal. Muet, il reste assis au bureau du registraire pendant une quarantaine de minutes.Vers 16h45, des étudiants le voient au troisième étage, il tient un sac en plastique contenant un objet long et un petit sac de plastique blanc. Vers 17h10, il se trouve dans un corridor du deuxième étage. Le tueur se dirige vers le local C-230.4. Il fait feu atteignant six victimes, il tire dans le corridor et abat quatre autres personnes.
FUSILLADE DE POLYTECHNIQUE (1989) SUITE... Il sort de la classe, avant d'entrer au local administratif. Là, il atteint une employée du département des finances à travers la vitre du local. Aux environs de 17h20, Marc Lépine descend à la cafétéria et tire sur trois autres femmes. Autour de 17h25, le massacre se poursuit au troisième étage. Le tueur blesse trois autres individus avant d'entrer au local B-311, où se déroule un cours et où il tue quatre autres personnes avant de se suicider. Le bilan est lourd: 14 femmes tuées et 14 blessés en sus du tireur qui s'est donné la mort.
EFFETS ET BESOINS En plus des personnes blessées, des centaines d’autres ont été témoins de cette fusillade.Dans cette situation, les témoins non blessés ont subi un certain nombre d’effets et de besoins. Par exemple, plusieurs ont tombé et se sont fait des entorses au poignet ou ont endommagé leurs vêtements en les déchirants ou en les tachant. Question Vrai ou Faux: Le remplacement de la propriété endommagée constitue un effet possible de la tuerie de Polytechnique pour ces individus. VRAI FAUX
NON! Il s’agit d ’un besoin, de quelque chose qui devra être demandé par la victime ou qui est offert par un intervenant ou un organisme à la victime.
OUI ! Le remplacement de la propriété endommagée ne constitue aucunement un effet puisqu ’il s ’agit d ’un besoin qui devra être demandé par l ’individu ou qui devra être offert par un organisme.
réalisé par: Geneviève Parent formateures: Monique Dugal Suzanne Roy Mélanie Tremblay
textes inspirés de: Parent, G. (1999). Polytechnique, conséquences à long terme d'une hécatombe. Montréal: Université de Montréal Parent, G. (à paraître). Avantages et inconvénients de l'indemnisation aux victimes d'actes criminels. Montréal: Université de Montréal.
Bibliographie Shapland, J. (1984). The Victim, the Criminal Justice System and Compensation. British Journal of Criminology, 24, 131-149.
Université du Québec à Montréal Programme court 2 ième cycle en pédagogie de l'enseignement supérieur EDU 7492: TIC dans l'enseignement aux moyens et grands groupes 19 octobre 2002