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La mère dans la littérature. S. Monnier Clay, Ph.D. Rapports entre mère et fille. Rapports entre mère et fils. Mary Cassatt Good Night Kiss , 1888. Une mère : « une femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants »,
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La mère dans la littérature S. Monnier Clay, Ph.D. • Rapports entre mère et fille. • Rapports entre mère et fils. Mary Cassatt Good Night Kiss, 1888
Une mère: « une femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants », Maternité : état, qualité d'être mère."La Maternité n'est pas seulement liée à la reproduction, Mais au désir, Elle ne vient pas du hasard mais du rêve, Elle accomplit l'existence de l'homme et ne se limite pas à la procréation" (Jean-Marie Delassus) Ève, la tentatrice qui corrompt l’homme par une pomme. Elle donne naissance, dans un rituel d’élévation qui ne peut être que souffrance : « Tu enfanteras dans la douleur » (III,16). C’est cependant la mère, pure. Lilith, c’est l’anti-Mère, qui quitte Adam pour Belzébuth. Elle reste sourde à la menace du Créateur.
La Vierge: Dans la littérature occidentale, la Vierge s’imposera donc comme modèle, qui érige l’amour maternel comme naturel et instinctif, vécu dans le sacrifice et dans l’abnégation. Une mère doit être pure, irréprochable, symboliquement vierge, quand la femme est à peine reconnue. Image rêvée des enfants parant celle qui donne naissance d’une omnipotence bienveillante : « Mère est le nom pour Dieu sur les lèvres et dans le cœur des petits enfants » (Tackeray, La Foire aux vanités). Olivier Stroh, http://www.zone-litteraire.com/zoom.php?art_id=584
Stimulés par le contexte d’émancipation des femmes, les auteurs du vingtième siècle décrivent différents genres de mères: mères bourgeoises, filles-mères, mères ouvrières… Elle hante la littérature autobiographique et autofictionnelle du XXème siècle et conduit à découvrir le but recherché par l’écriture : pour certains auteurs elle est la source de tous leurs maux, elle fait partie du premier âge dont l’allégorie s’impose, douloureuse ou mythifiée. Evoquer la mère, c’est faire surgir l’enfance.
La mère vue par la mère Évènement éminemment physiologique, la Maternité s'accompagne également de remaniements psychiques qui changent radicalement l'être de la femme. Devenir mère est un voyage intérieur, un retour en soi qui s'accompagne parfois de bouleversements sensibles et imprévus. C'est une traversée d'une rive à une autre, d'une femme à une mère qui peut prendre du temps et nécessiter un accompagnement spécifique.
RAPPORTS entre MERE et FILLE François Guiguet (1860-1937) Mère et fille,
Rapports positifs: « La maison de Claudine », 1922 « Sido », 1930 En la décrivant comme la nature, aimante, Colette a déclaré que Sidonie était « le principal personnage de sa vie ». « Le Labyrinthe du monde », trilogie sur la famille de Marguerite Yourcenar : Souvenirs pieux (1973) Archives du Nord (1977) Quoi? L'éternité (1988) (posthume) Problèmes d’identité du « soi ».
Rapports tendus: Annie Ernaux (normande) a écrit deux livres sur sa mère: « Une femme », 1987 « Je ne suis pas sortie de ma nuit », 1997 Enfance rebelle.
Rapports négatifs: Enfance est une autobiographie écrite par Nathalie Sarraute (1900 - 1999), publiée en 1983. Nathalie Sarraute, y raconte ses souvenirs d'enfance, sous forme d'un dialogue avec elle-même. Cette période est déchirée entre ses parents, divorcés, et entre la Russie et la France. N. Sarraute essaye d'être aussi sincère que possible, et son roman s'avère être une sorte d'introspection où elle s'interroge sur la véritable nature de sa mère, froide et distante, et qui finit par l'abandonner complètement à l'adolescence. Toutefois, vers la fin du livre, elle explique qu'elle renoue ses liens avec sa mère .
Ma mère, mon bourreau, 2005 Récit d'une enfance volée Julie Gregory Histoire vraie de Julie Grégory, qui depuis qu'elle est toute petite a eu à faire face au Syndrome de Münchhausen, un des plus indétectables cas de maltraitance. C'est-à-dire que sa mère, par besoin excessif d'attention, rendait malade sa fille et passait, ainsi, le plus clair de son temps chez les médecins, afin de trouver ce qui n'allait pas. Outre la malnutrition, la prise excessive de médicaments et les mensonges aux médecins, la mère de Julie n'hésitait pas manipuler son époux jusqu'à ce que celui-ci et elle battent sauvagement Julie et son petit frère. Ce livre raconte donc sa descente aux enfers, et son très lent retour à la vie. Cette fois, elle a un nouveau combat, soit celle d'une petite fille de onze ans qui lui ressemble tant... Livre poignant, terrifiant, d'une maladie qu'on ne connaît pas beaucoup mais qui nous fait questionner beaucoup.
Mères vulnérables: les maternités s'interrogent, 1992 Françoise Molénat Etude psychologique de la naissance. Etude affective de la mère. L'idéologie sociale fait que les mères doivent répondre à un "impératif moral maternel", qui leur donne un devoir d'état d’être une « bonne mère ». Les mères doivent taire leurs difficultés; de plus, il existe une restriction sémantique concernant la maternité. Le Larousse de 1971 parle de l'instinct maternel comme d' "une tendance primordiale qui créé chez toute femme normale un désir de maternité et qui, une fois ce désir satisfait, incite la femme à veiller à la protection physique et morale des enfants."
L'avènement de la féminité, choix de parenté avec l'Originaire. Il y a un concurrent à l'amour de la mère et de l'Originaire : c'est l'amour de l'autonomie. En grandissant, l'enfant ne peut plus tout faire et sa mère ne fait plus tout pour lui. Advient un conflit nécessaire dans lequel l'enfant ne reconnaît plus sa mère. La mère réelle n'est alors plus la mère de l’originaire. Avant, la mère était comme un "complément de soi pour soi", comme "l'Autre-même », elle devient là vraiment quelqu'un d'autre. Apparaît la volonté personnelle de l'enfant, qui provoque dès lors la perte de l'Originaire. L'enfant rompt la Totalité, c'est un matricide et un suicide. http://membres.lycos.fr/famjanin/DELASSUS.htm
RAPPORTS entre MERE et FILS Emile Friant Portrait de sa mère, 1887
Les bonnes mères:La mère qui vit pour son enfant:- «Ma mère», 1954Albert Cohen- «La promesse de l’aube», 1960. Roman Gary(Roman Kacew, mère juive et russe) - «La mère», 1906 Maxime Gorki (Pechkov) - «Le château de ma mère»1957. Marcel Pagnol écrit une trilogie sur sa famille. Les mauvaises mères:- «Vipère au poing», 1948Hervé BazinMère despote et terrible qui n’aime pas ses enfants.- «La mère », 1942 Pièce de Witkiewicz Mère ivrogne, le fils est un maquereau. Il devient fou lorsqu’elle meurt. Les deux sortes de mères face à leur fils
LE LIVRE DE MA MERE (1954) d’Albert Cohen: Ce livre d'un fils est le livre de tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle, courage et bonté, chaleur et regard d'amour. Et tout fils pleurant sa mère disparue y retrouvera les reproches qu'il s'adresse à lui-même lorsqu'il pense à telle circonstance où il s'est montré ingrat, indifférent ou incompréhensif. Regrets ou remords toujours tardifs. " Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra et tous les fils se fâchent et s'impatientent contre leurs mères, les fous si tôt punis. " Dans Le Livre de ma mère de Cohen, l’enfant abandonne lâchement sa source et restera torturé par le remords. Le roman raconte l'émouvante histoire de la mère d'Albert Cohen.
Le Château de ma Mère (1957) De Marcel Pagnol: Pagnol parle de ses aventures dans la garrigue accompagné de sa famille et de son fidèle ami Lili. Contrairement au premier livre, le deuxième se termine par la mention de tous ses proches, essentiellement sa mère à qui il vouait le plus grand amour.
Dans la tragédie de Sophocle, Œdipe, qui découvre tout de son passé, ne se crève les yeux qu’après avoir trouvé sa mère pendue dans le palais. Victime expiatoire, elle a laissé le mal se commettre : or elle ne doit que dispenser le bien.
Les écrivains face à eux-mêmes trouvent souvent leur génitrice dans le reflet du miroir. La mère représente le noeud du souvenir qui rattache l’auteur à son enfance. Dans Pierre et Jean, Maupassant nous fait découvrir une mère qui n’est pas parfaite. Marcel Proust écrit dans À la recherche du temps perdu qu’il ne pouvait s’endormir sans le baiser du soir de sa mère dont il considère le manque une réelle cruauté, Romain Gary, quant à lui, instruit par le désenchantement des rencontres, constate en 1960 dans La Promesse de l’aube: « il n’est pas bon d’être aimé, si jeune, si tôt. […] Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. »
Mauriac mettait en scène des femmes et des mères abusives et sans cœur, comme dans L’Esprit de famille, Thérèse Desqueyroux et Le Sagouin.
Par contre, les rapports entre père et fils sont différents: Freud, dans son essai intitulé « Dostoïevski et le parricide » (1928), fait du meurtre du père la thématique essentielle et récurrente de trois des chefs-d’oeuvre de la littérature de tous les temps : l’Oedipe Roi de Sophocle, Hamlet de Shakespeare et Les Frères Karamazov de Dostoïevski.
William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - L’admiration maternelle (1869)