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2. Cas clinique 1. Mr C., 19 ans arrive aux urgences pour traumatisme de l'avant bras gauche survenu au cours d'un match de rugbyL'examen clinique, que confirmera l'examen radiologique, est en faveur d'une fracture radiale non dplace A l'entre aux urgences le bless se plaint: d'une douleur assez intense type de dchirement de la rgion fracturaireLe patient est conscient, logorrhique, rpond clairement aux questions. L'examen neurologique est normal.De quelle forme clinique s'agit-il ? Argumentez.
E N D
1. 17/03/2012 C.E.T.D. Hôpital de la Timone 1 La douleur neuropathique 18 mars 2010 Marc LEVEQUE
Philippe ROUSSEL
Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur
Service de Neurochirurgie Fonctionnelle
Professeur J.C. PERAGUT
2. 2 Cas clinique 1 Mr C., 19 ans arrive aux urgences pour traumatisme de l’avant bras gauche survenu au cours d’un match de rugby
L’examen clinique, que confirmera l’examen radiologique, est en faveur d’une fracture radiale non déplacée
A l’entrée aux urgences le blessé se plaint: d’une douleur assez intense à type de déchirement de la région fracturaire
Le patient est conscient, logorrhéique, répond clairement aux questions. L’examen neurologique est normal.
De quelle forme clinique s’agit-il ? Argumentez
3. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 3 17/03/2012 Douleur aiguë
Signal d ’alarme, utile, protectrice, oriente le diagnostic
Douleur transitoire,
Mécanisme générateur unifactoriel souvent par excès de nociception
Réponses végétatives réactionnelles: tachycardie, polypnée, mydriase, sueurs
Anxiété, stress réversibles
Traitement étiologique,antalgique,
assistance psychologique simple
4. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 4 17/03/2012 Douleurs par excès de nociception Stimulation des nocicepteurs
Les plus fréquentes des douleurs aiguës
Sensation de déchirement, d ’étirement, de pulsatilité...
Rythme mécanique ou inflammatoire
Topographie régionale, sans topographie neurologique
Pas d’hypoesthésie, mais hyperalgésie ou hyperesthésie possibles
5. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 5 17/03/2012 Cas clinique 1 Mr C., 19 ans arrive aux urgences pour traumatisme de l’avant bras gauche survenu au cours d’un match de rugby
L’examen clinique, que confirmera l’examen radiologique, est en faveur d’une fracture radiale non déplacée
A l’entrée aux urgences le blessé se plaint: d’une douleur assez intense à type de déchirement localisé au 1/3 inférieur de l’avant bras
Le patient est conscient, logorrhéique, répond clairement aux questions. L’examen neurologique est normal.
En l’absence de traitement quelles modifications physiopathologiques peut-on observer ?
6. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 6 17/03/2012
7. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 7 17/03/2012 Modifications physiopathologiques : réponse La douleur appelle la douleur
Toute stimulation nociceptive intense et/ou prolongée provoque des remaniements divers liés à la plasticité neuronale se traduisant par:
l ’hyperalgésie I et II, l ’activation de nocicepteurs « silencieux »
l ’apparition de sites récepteurs opiacés, la sensibilisation des neurones spinaux
Ces remaniements vont s’accompagner de réactivité à la nociception de voies non nociceptives : voies de la sensibilité épicritique, ou arthrokinétique
? Analgésie efficace et précoce indispensable pour inhiber cette cascade de réactions
8. 8
9. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 9 17/03/2012 Cas clinique 2 Mme E., 57ans, secrétaire en activité, a présenté en 04 2006 un zona intercostal D5 – D7 droit, hyperalgique résolutif sous traitement usuel en trois semaines. Après trois mois d’accalmie la patiente a ressenti des douleurs dans le même territoire à type de brûlures et de décharges électriques intermittentes associées à contact très désagréable des vêtements sur la zone algique, l’obligeant à porter en permanence un bandage. La douleur perdure malgré la multiplicité des traitements: antalgiques 1 et 2. La patiente vous apparaît négligée sur le plan vestimentaire, n ’a envie de rien, a maigri de 6kg, est fatiguée et dort mal
De quel type de douleur s’agit-il ? Argumentez
10. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 10 17/03/2012 Définition
La douleur neuropathique (DN) est la conséquence directe d’une lésion ou d’une maladie affectant le système somato-sensoriel
Pourquoi est – il important de reconnaître la DN ?
11. Epidémiologie des douleurs neuropathiques Prévalence en France : étude / DN4
31 % de douloureux chroniques
7 % des douleurs neuropathiques # 4,2 millions de français
MG: 6 à 7 patients / mois
25% des DC
CETD: 25% des patients
Parcours des DN 1 an avant une Cs en CETD:
Ancienneté 5 ans
Coût moyen: 5800 euros
Répartition: Cs 19%, médic. 12%, trs non médic 24%, ex. compl. 14%, hospit. 31%
12. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 12 17/03/2012 Douleurs neuropathiquesDonnées épidémiologiques
13. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 13 17/03/2012 Douleurs neuropathiquesDonnées épidémiologiques - suite
14. Caractéristiques discriminantes
Absence de lésion tissulaire évolutive
Survenue après un intervalle libre
Topographie douloureuse systématisée
Sémiologie clinique stéréotypée
15. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 15 17/03/2012 Douleurs neuropathiques Contexte « classique »
Lésion nerveuse connue
Maladie neurologique
Distribution dermatomale de la douleur
Déficit sensitif marqué
Pas d’association à d’autres types de douleurs Contexte difficile
Pas de lésion nerveuse connue
Pas de contexte neurologique
Topographie atypique de la douleur
Peu ou pas de déficit sensitif
Association à des douleurs non neuropathiques
16. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 16 17/03/2012 Etiologies des douleurs neuropathiques
Les lésions nerveuses périphériques
mononeuropathie
polyneuropathie
Les lésions nerveuses centrales
lésions médullaires
lésions encéphaliques
17. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 17 17/03/2012 Douleurs neuropathiques
18. 18 17/03/2012 Douleurs neuropathiques
19. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 19 17/03/2012 Douleurs neuropathiquesDéfinitions de l’Association internationale pour l’étude de la douleur
20. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 20 17/03/2012 Douleurs neuropathiquesDéfinitions de l’Association internationale pour l’étude de la douleur
21. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 21 17/03/2012 Douleurs neuropathiquesDéfinitions de l’Association internationale pour l’étude de la douleur
22. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 22 17/03/2012 Signes cliniques d ’une douleur neuropathique Topographie compatible avec une origine neurologique périphérique ou centrale
Sémiologie pathognomonique
douleur spontanée continue
superficielle de brûlure, de froid douloureux
profonde d ’étau, de crampes
douleur spontanée paroxystique
décharges électriques
éclairs, élancements
sensations non douloureuses
paresthésies, dysesthésies
à type de fourmillements picotements, engourdissement, prurit
23. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 23 17/03/2012 Signes cliniques des douleurs neuropathiques
Sémiologie pathognomonique
Douleurs provoquées
allodynie mécanique ou thermique
hyperalgésie mécanique ou thermique
Déficit sensitif au sein de la zone douloureuse
hypoesthésie à la piqûre et ou thermique
anesthésie
Examens paracliniques
EMG
PES
PEM
Inutiles au diagnostic
24. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 24 17/03/2012 Questionnaire DN4 - Interrogatoire Question 1 – La douleur présente-t-elle une ou plusieurs des caractéristiques suivantes ?
25. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 25 17/03/2012 Questionnaire DN4 - Interrogatoire Question 3 – La douleur est-elle localisée dans un territoire ou l’examen met en évidence un des signes suivants ?
26. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 26 17/03/2012 Cas clinique 2 Mme E., 57ans, secrétaire en activité, a présenté en 04 20056un zona intercostal D5 – D7 droit, hyperalgique résolutif sous traitement usuel en trois semaines. Après trois mois d’accalmie la patiente a ressenti des douleurs dans le même territoire à type de brûlures et de décharges électriques intermittentes associées à contact très désagréable des vêtements sur la zone algique, l’obligeant à porter en permanence un bandage. La douleur perdure malgré la multiplicité des traitements: antalgiques 1 et 2. La patiente vous apparaît négligée sur le plan vestimentaire, n ’a envie de rien, a maigri de 6kg, est fatiguée et dort mal
Quels mécanismes sous tendent cette douleur neuropathique ? Expliquez
27. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 27 17/03/2012
28. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 28 17/03/2012
29. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 29 17/03/2012 Allodynie Correspond à la perception d ’une sensation douloureuse en relation avec un stimulus non nociceptif
Deux hypothèses
Origine périphérique
Entraînement de voisinage
Ephapses
Observée chez l ’animal
Origine centrale
Activation des neurones nociceptifs spinaux par des mécanodétecteurs à bas seuil
Plasticité fonctionnelle = Aab---> libèrent AAE et SP ---> douleur
Néosynapses collatérales abc/noci, modifications thalamiques
30. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 30 17/03/2012 Les mécanismes physiopathologiques réponse Les douleurs neuropathiques sont liées :
à la sensibilisation des nocicepteurs périphériques
à des décharges ectopiques de fibres C
à une sensibilisation des neurones nociceptifs spinaux
à une réorganisation centrale
à un déficit des contrôles inhibiteurs
à des décharges spontanées dans le système lemniscal: paresthésies
avec décharges ectopiques des fibres A bêta: dysesthésies
31. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 31 17/03/2012 Type de douleur : réponse La douleur post-zostérienne de Mme E. a les caractéristiques d’une douleur chronique de type neuropathique.
La topographie métamérique D8 G, brûlure, décharges électriques, allodynie et résistances aux traitements usuels sont caractéristiques des algies neuropathiques
La durée supérieure à 6 mois définit une douleur chronique accompagnée de signes dépressifs fréquents dans cette circonstance
32. 6 points fondamentaux à rechercher...
33. 6 points fondamentaux à rechercher...
34. Exemple de topogaphies trompeuses: les douleurs centrales post-AVC cortical
35. 6 points fondamentaux à rechercher...
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40. Traitements des douleurs neuropathiques
42. Informations à donner aux patients Nature de l’information :
Les antalgiques usuels (paracétamol, AINS) sont peu ou pas efficaces dans ce type de douleur.
Les molécules prescrites sont souvent utilisées dans d’autres indications mais ont une activité analgésique propre (antidépresseurs, antiépileptiques).
Elles sont prescrites pour leur activité analgésique.
Les traitements proposés ont une efficacité le plus souvent partielle sur la douleur.
Informer du bénéfice attendu et des effets indésirables les plus fréquents et/ou les plus graves.
Le délai d’action peut être retardé (plusieurs jours à plusieurs semaines).
43. Informations à donner aux patients L’efficacité peut être variable selon les symptômes douloureux.
Le traitement ne doit pas être interrompu trop tôt en cas d’efficacité.
Les traitements administrés par voie orale doivent être impérativement arrêtés progressivement pour éviter un risque de sevrage brutal à l’arrêt.
La plupart des effets indésirables surviennent au cours de l’augmentation des doses mais beaucoup sont réversibles.
Les traitements sont à prendre de façon systématique.
Plusieurs traitements successifs peuvent être nécessaires avant d’aboutir à un résultat satisfaisant.
44. Traitements médicamenteux Efficacité thérapeutique fondée sur le NNT number needed to treat
Tricycliques: NNT = 3,2 (2,8 – 3,9) NNH = 15,6 (11-25,7)
IRSNA : NNT = 5,2 (4,1-7,1) NNH = 10,6 (8,1-15,8)
IRS : NNT = 6,8 (3,5-16,2) NNH = 14,3 (6-103)
prégabaline : NNT = 4,2 (3,4-5,4) NNH = 14,7 (11,2-21,6)
gabapentine : NNT de 5,1 (4,1-6,8) / 3,8 (3,1-5,1) NNH = id
carbamazepine : NNT = ?
oxcarbazépine, lamotrigine,topiramate, clonazépam: inefficaces
45. Traitements médicamenteux Efficacité thérapeutique fondée sur le NNT number needed to treat
morphine : NNT = 2,9 (2,3-3,9) NNH = 22 (11-1000)
tramadol : NNT = 3,9 (2,8-6,8) NNH = 29,3 (9,3- ?)
lidocaïne : NNT = ND NNH = ND
mexilétine : NNT = 7,8 (4-136) NNH = 91 (26-?)
antagoniste NMDA = NNT = 8,6 NNH = 16,2 (5,1-62)
cannabinoïdes : NNT= 12,3 (6,4-?)
50. Synthèse des arguments scientifique pour les traitements non médicamenteux évalués dans les douleurs neuropathiques
51. 17/03/2012 51
52. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 52 17/03/2012 La stimulation magnétique répétitive : rTMS La TMS a été introduite en 1985
La première application a été la mesure des C.N. motrices sur les voies pyramidales : P.E.M.
Stimulation électrique => champ magnétique => courant induit => dépolarisation neuronale : interneurones +++
Nécessite l ’intégrité de la ME et du TC
Efficacité de la rTMS en haute fréquence 10 Hz, 10 sec. de stimulation, 50 sec. d ’intervalle entre 2 trains, 20 trains
efficacité sur les douleurs trigéminales
rTMS est un outil prédictif de la SC implantée: critère d ’inclusion mais pas critère d ’exclusion
53. CONCLUSION Le temps de l ’interrogatoire, de l ’examen clinique et de l ’évaluation d ’une douleur neuropathique est un temps essentiel.
L ’évaluation des éléments qualitatifs et quantitatifs est délicate mais doit réalisée de manière assez systématisée
La difficulté réside dans l ’absence de consensus dans la chronologie des choix thérapeutiques
54. C.E.T.D. Hôpital de la Timone 54 17/03/2012