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Le genre romanesque. Mimésis (mimer, mimétisme, imitation) et Diégésis (la diégèse de Madame Bovary ) M = imitation de l’homme « directement » en action ( cf théâtre)
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Mimésis (mimer, mimétisme, imitation) et Diégésis (la diégèse de Madame Bovary ) • M = imitation de l’homme « directement » en action (cf théâtre) • D = reproduit « indirectement » le réel dans la sphère de la fiction (cf roman, épopée, chanson de geste (?), conte, nouvelle) • Dichotomie : chanson de geste M = Du grec ancien μίμησις, mímêsis, employé dans son sens actuel par Aristote dans sa Poétique.D = Du grecancienδιήγησις ("narration"), from διηγέομαι ("I narrate").
Romantz(désigne la langue « vulgaire » qui s’opposait au latin – XVIIème siècle) • Roman (à ses début) : genre inférieur • Romancier: raconter en français • Roman acquiert ses lettres de noblesse au XIXème siècle (cependant, on note un roman clef – période charnière : La Princesse de Clèves – 18ème) Roman = Nom qui vient du latin populaire " romacium " formé à partir de l’adverbe latin " romanice " qui signifie "en langue romaine vulgaire" c-à-d parlée par la population des pays conquis (Gaule, Espagne...) , par opposition au latin proprement dit.
Récit = énoncé lui-même (abstrait) • Narration = forme que prend l’énoncé • Histoire = intrigue = personnages, événements etc. • Récit et histoire sont pratiquement interchangeables Récit, Histoire, Narration
La technique narrative : • Choix énonciatifs OU narratifs (première ou troisième personnes) • Choix esthétique : mouvement littéraire • Choix formel : rejoint le choix énonciatif dans la mesure où une autobiographie, par exemple, sera racontée à la première personne. • Genre épistolaire, autobiographie, « auto-bio-fiction », journal intime, faux journal intime • Nombreux sont les romans qui échappent à une telle taxinomie vu qu’ils mélangent divers genres La narration
Deux instances fonctionnelles importantes : Le narrateur (la narratrice!!!) et le narrataire • Le narrataire (lit ou écoute) : sa présence « textuelle » est gommée, affichée ou il est absent (Imaginons un narrataire dans Madame Bovary… Monsieur Trebuchet, le narrateur raconte l’histoire de MB à un ami d’enfance) • Dans le genre épistolaire, le narrataire serait ainsi celui qui lit la lettre • La présence d’un narrataire intensifie l’effet de « réel » et aussi la tension dramatique Narrataire = Instance de papierLecteur (lectorat) =Instance de chair
Présent dans l’histoire : homodiégétique (Manon Lescaut) – Des Grieux et le Chevalier • Absent dans l’histoire : hétédrodiégétique (Madame Bovary) • Qui voit? Qui raconte? Qui entend? Qui est présent? Qui est absent? Le narrateur
La focalisation zéro ou point de vue omniscient • On l’appelle aussi « vision par-dessus » ou « vision de Dieu » Tout est vu, entendu et rapporté grâce au narrateur, qui sait tout sur tout le monde. Il relate les faits et gestes de chacun, les paroles, les sentiments. Il pénètre dans toutes les consciences (polyphonie). La focalisation zéro
« Vers le milieu du mois d’octobre 1829, monsieur Simon BabylasLatournelle, un notaire, montait du Havre à Ingouville, bras dessus bras dessous avec son fils, et accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l’Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha. Quand ces quatre personnages, dont deux au moins faisaient ce chemin tous les soirs, arrivèrent au coude de la route qui tourne sur elle-même comme celles que les Italiens appellent des corniches, le notaire examina si personne ne pouvait l’écouter du haut d’une terrasse, en arrière ou en avant d’eux, et il prit le médium de sa voix par excès de précaution. » […] • Balzac, incipit de Modeste Mignon, 1844.
La Focalisation interne : on’appelle aussi la « vision avec » car tout est vu à travers UN des personnages. C’est un point de vue totalement subjectif. Ce point de vue favorise l’identification du lecteur à ce personnages. Il tente de reproduire le monologue intérieur. Il est néanmoins difficile de le tenir tout au long du roman car cette vision est restrictive. D’autre part, il peut y avoir fusion ou ambiguïté entre les réflexions du narrateur et ceux du sujet témoin (SIL) Focalisation interne
« Frédéric, en face, distinguait l’ombre de ses cils. Elle trempait ses lèvres dans son verre, cassait un peu de croûte entre ses doigts ; le médaillon de lapis-lazuli, attaché par une chaînette d’or à son poignet, de temps à autre sonnait contre son assiette. Ceux qui étaient là, pourtant, n’avaient pas l’air de la remarquer. » […] • Flaubert, L’Éducation sentimentale, 1869.
Focalisation externe • le narrateur ne rapporte que les apparences extérieures de l’histoire Focalisation externe
« Comme il faisait une chaleur de tente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. • Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques. • Au delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été. • Deux hommes parurent. • L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.
L’auteur la situe à côté de tous les personnages (focalisation externe) • Il implante sa caméra (micro) dans la tête d’un personnage (interne) • Il fait fonctionner des micros-caméras dans la tête de tous les personnages à la fois et exécute des aller-retour dans le temps = pas une seule caméra mais plusieurs (focalisation zéro) Imaginez une caméra
L’incipit (incipere = prendre en main) : l’ouverture d’un roman (les premiers paragraphes, le chapitre 1 etc.) – exposition • L’excipit = la clausule romanesque • Les toponymes (lieux) • Les patronymes (l’onomastique = étude des patronymes)
Le moment de la narration : • Simultanée (impression que l’histoire est racontée au moment où elle est produite) : fait coïncider les événements et les réflexions (voir livre, p. 82) • Ultérieure : le temps dominant est le passé (raconter les événements après qu’ils aient eu lieu – roman classique) • Antérieure : anticipe sur les événements à venir (rare) – rêves – valeurs prémonitoires) • Intercalée : ultérieure et simultanée (genre épistolaire où les événements sont narrés au passé, le tout ponctué par des commentaires, des réflexions)
La fréquence : • Mode singulatif : raconter une fois ce qui s’est produit une fois • Répétitif : raconter plusieurs fois ce qui s’est produit une fois • Itérarif : relate une fois ce qui s’est passé plusieurs fois (imparfait, évoquer des habitudes)