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Proposition de séquence : Les bouleversements culturels et intellectuels (XV e - XVII e s). Une entrée, un fil conducteur : François 1 er. Descriptif de la séquence.
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Proposition de séquence : Les bouleversements culturels et intellectuels (XVe- XVIIe s) Une entrée, un fil conducteur : François 1er
Descriptif de la séquence • Le thème des bouleversements culturels et intellectuels est traité à partir du personnage de François 1er, : la Renaissance, la révolution de la pensée scientifique, la crise religieuse, les découvertes européennes sont abordées à partir de la biographie du roi (liste de dates données au début de la séquence) et d’un corpus documentaire que les élèves découvrent au fur et à mesure. • La trace écrite est rédigée à partir des éléments de la biographie et des réponses aux questions portant sur les documents. Les élèves sont amenés à raconter, à décrire, à expliquer. • Pour chaque séance, des documents permettent de contextualiser les faits étudiés. • L’histoire des arts est présente à travers les portraits de François 1er qui accompagnent chaque séance, mais aussi des tableaux, des miniatures, des monuments.
Séance 1. François 1er, un prince de la Renaissance Jean Clouet, peintre royal, 1528, Musée du Louvre.
1. François 1er un prince humaniste Miniature de Jean Clouet, 1532, Musée Condé, Chantilly.
Le conseiller Anne de Montmorency Le cardinal Duprat Le dauphin François mort en 1536 François 1er écoute une traduction de l’historien grec Diodore de Sicile, entouré de sa cour. Henri, futur Henri II en 1547 François 1er au milieu de sa cour, miniature Jean Clouet, 1534, Musée Condé, Chantilly.
Un protecteur des Lettres « En ce qui concerne les lettres, aussi bien grecques et latines qu’hébraïques, le feu roi ne les a pas seulement honorées magnifiquement en son royaume et au-dehors, mais il les a édifiées et plantées en son peuple par ses largesses et ses libéralités. Il a entretenu et rémunéré généreusement des hommes qu’il avait remarqué et qui sont maintenant capables de lire et de traduire en tous arts et en toutes langues. (…) Qui pourrait ne pas louer celui qui a rendu vie et vigueur à la poésie, l’histoire, à la philosophie en son royaume ? Qui a fait rechercher les livres tous les jours ressuscités des auteurs ensevelis depuis plus de mille ans ? L’étude et la volonté de savoir chez lui étaient si grandes que, dès son plus jeune âge, il n’a jamais cessé de faire lire devant lui les livres sacrés et les histoires, de commander des traductions, de les faire commenter continuellement à sa table, en buvant et en mangeant, à son lever, à son coucher. (…) La cosmographie, la géographie du monde entier et de son propre royaume, nul ne pouvait mieux en parler que lui. La philosophie, morale et politique, il l’avait si bien comprise, autant par jugement que pour avoir la mémoire des choses ouïes et lues, que le plus savant homme du monde n’en savait pas davantage. » Pierre du Chastel, Sermon funèbre de François 1er, 1547.
Questions sur les documents • Qu’a fait François 1er pour les Lettres ? • D’après la biographie, quelles fondations correspondent à cette volonté ? • Quelle est la phrase du texte qui correspond au tableau ? • Quels sont les domaines qui l’intéressent ? • Peut-on dire que François 1er correspond à la définition d’un humaniste ?
2. François 1er, un roi mécène « Le Rosso, peintre florentin, vint en France où il fut reçu très chaleureusement par ses compatriotes. Ayant peint plusieurs tableaux, il les donna au roi François 1er à qui ils plurent beaucoup, mais qui plus encore, fut ébloui par la présence, la manière d’être de Rosso. Il lui donna aussitôt une pension et une maison à Paris que le Rosso habitait peu car il demeura Le plus souvent à Fontainebleau. Il fut bientôt nommé responsable des bâtiments, des peintures et de tous les embellissements du château. Il construisit d’abord une galerie qu’il recouvrit non pas d’une voûte mais d’un plafond composé de panneaux de bois magnifiquement disposés. Le Rosso peignit aussi une autre salle appelée le Pavillon où il mit de riches ornements en stuc, des statues, des animaux. Il y peignit aussi des fresques de divinités artistiques. » D’après G. Vasari, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, 1568.
Léonard de Vinci La Vierge, l’enfant Jésus et Sainte Anne, vers 1510, musée du Louvre. La Joconde, 1505, musée du Louvre.
Questions sur les documents • Qui est le Rosso ? • Quel est le passage du texte qui évoque la fonction de mécène de François 1er ? • Quel est le rôle du peintre à Fontainebleau? Qu’y réalise-t-il? • Quel autre peintre François 1er fait-il venir en France ? • D’après la biographie, à quelle occasion François 1er a-t-il découvert les artistes italiens ?
« Mes idées sont nées de la pure et simple expérience est la vraie maîtresse, la seule interprète de la nature. Aucune investigation humaine ne peut s’appeler véritable science si elle ne passe pas par des démonstrations mathématiques. » Léonard de Vinci, Carnets, XVIe siècle. « J’ai imaginé toutes ces machines parce que j’étais possédé comme tous les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J’ai voulu dompter le monde. Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j’ai disséqué des cadavres, bravant ainsi toute l’ interdiction du pape. Ce que j’ai cherché finalement, à travers tous mes travaux, et particulièrement à travers ma peinture, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de la nature humaine. » Léonard de Vinci, Carnets, XVIe siècle. 3. François 1er, un roi qui encourage la révolution scientifique Léonard de Vinci : une nouvelle façon de penser Autoportrait, 1515, bibliothèque royale de Turin
La connaissance du corps humain Schéma des proportions du corps humain d’après Vitruve, 1490, Venise. Études anatomiques des mains, Bibliothèque royale, château de Windsor.
Les inventionsLes feuilles d’esquisses, Carnets de 1487-1490 La vis aérienne, esquisse d’un hélicoptère Une machine de guerre, 1487, British Museum, Londres.
Plafond à caissons Fresques mettant en scène les vertus du roi et des sujets mythologiques Décor de stuc Lambris de bois de noyer sculpté et doré Galerie François 1er du château de Fontainebleau (Le Rosso)
Contextualisation : La Renaissance en Europe aux XVe et XVIe siècles
Séance 2. François 1er, un roi qui participe aux grandes découvertes École flamande, Musée Carnavalet, Paris
François 1er et Jacques Cartier • Difficulté de recruter un équipage • Cartier prépare son 3e et dernier voyage ; les Bretons craignent que le roi n'impose un monopole sur la pêche à la morue dans la région de Terre-Neuve et ne lui facilitent pas la tâche.« François, par la grâce de Dieu (...)Notre cher et bien aimé Jacques Cartier, capitaine général et maître pilote de tous les navires et autres vaisseaux de mer que nous voulons envoyer [vers] les terres du Canada Hochelaga, jusques en Saguenay, faisant un des bouts de l’Asie du côté du Nord (1) nous a fait dire et remontrer que pour l’expédition de ladite entreprise, lui est besoin et nécessaire recouvrer grand nombre de pilotes, mariniers et autres maîtres dûment expérimentés au fait de navigation pour la conduite desdits navires à laquelle fin il a voulu convenir et accorder avec plusieurs experts dudit état de marine, lesquels ont été par aucun de nos sujets tant de la ville de Saint-Malo que autres villes ports et havres du duché de Bretagne, pernicieusement et malicieusement divertis [= détournés] et dissuadés au moyen [de quoi] ledit voyage en danger desdits grands retards est différé contre notre vouloir et intention (...) [Le roi ordonne alors que cesse cette opposition.] »Lettres patentes du Roi,1540Notes1) Pendant la majeure partie du XVIe on restera persuadé que l’Amérique était reliée à l’Asie par le Nord, étant donné que l’on n’avait pas trouvé un passage de l’Atlantique au Pacifique correspondant au détroit de Magellan.
Cartier et « La nouvelle France » 1534: le navigateur français Jacques Cartier atteint l'embouchure du fleuve qu'il baptise du nom du saint du jour, Saint-Laurent. Il a réussi à convaincre le roi François Ier de financer un voyage pour découvrir le passage par le nord entre les Océans Atlantique et Pacifique. Il ramènera de son voyage, des cartes et deux Indiens. Le roi impressionné donnera son accord pour qu'il entreprenne plus avant son expédition. Jacques Cartier viendra remonter le Saint-Laurent l'année suivante.
Contextualisation : les découvertes européennes et la conquêtes des empires • Un contexte favorable aux découvertes L’Europe des XV-XVIèmes siècles connaît un renouveau intellectuel, l’humanisme. Cette curiosité débouche sur des progrès scientifiques (médecine, astronomie, cartographie…) et se traduit par de grands voyages de découverte, qui correspondent aussi à un besoin économique. En effet, les voies commerciales de l’orient sont fermées depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453. Or cette ville est le terminus des routes de la soie en provenance d’Inde, de Chine et du Moyen-Orient. Le commerce des épices est donc désormais détenu par les musulmans, et l’Europe en manque, tout comme les métaux précieux ou la soie. Dans ce contexte, la recherche d’une voie maritime vers les « Indes » progresse, d’autant que les progrès techniques dans la navigation rendent possible l’aventure : - nouveaux navires (caravelle, galion), boussole, astrolabe qui permettent au navigateurs de tenir un cap, même par mauvais temps. Les Portugais, les premiers, tentent de contourner l’Afrique. Parallèlement, naît l’idée d’une route occidentale vers les Indes. Cette idée est renforcée par les progrès dans la connaissance du globe : • On vient de redécouvrir la rotondité de la terre. Ainsi, Christophe Colomb obtient trois petits navires légers : des caravelles (la Nina, la Pinta et la Santa Maria) de la reine Isabelle d’Espagne et découvre involontairement l’Amérique. Fichier TD Hatier Seconde Histoire Géographie, 2001
Concordat de Bologne Maître du Milanais depuis sa victoire sur les troupes suisses à Marignan (septembre 1515), François Ier est en position de force en Italie. Il peut donc négocier avec le pape Léon X, sur une base favorable à son autorité, les relations entre monarchie française et Église catholique. Par le concordat promulgué à Bologne en 1516, le pape reconnaît au roi de France le droit de nommer les titulaires des bénéfices majeurs du royaume – évêchés et abbayes –, conservant pour lui le pouvoir de donner l'investiture « spirituelle » a posteriori. En échange de cette emprise royale sur l'Église nationale (qui, dans d'autres États européens, amènera bientôt la rupture avec Rome), François Ier renonce à contester l'autorité personnelle du pape. François 1er Léon X
François 1er et l’Affaire des Placards Imprimés à Neuchâtel sous l'instigation du pasteur François Antoine Marcourt, les "placards" sont des affiches protestantes. Elles s'opposent à la messe et accusent le pape de l'avoir instaurée dans le but d'asseoir son pouvoir. Elles sont "placardées" dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534 dans toute la France, jusque dans les appartements du roi François Ier à Amboise. Selon les protestants de l'époque, les "placards" sont des : "Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe royale". Cet épisode aura des conséquences dramatiques pour les protestants de France. François Ier, croyant au complot, décidera de faire la chasse aux "hérétiques". L'affaire des "placards" mettra un terme à la tolérance religieuse qui régnait en France depuis quelques années.
Luther, Peinture de Lucas Cranach Les 95 thèses La théorie
Contextualisation : Les divisions religieuses en Europe milieu XVIIe siècle
Séance 4. François 1er, un roi en marche vers l’absolutisme Entrée de François 1er à Lyon : le triomphe du lys royal, 12 juillet 1515.
Discours par l’image sur la souveraineté et le pouvoir central du roi Signes visualisant l’élection divine du roi le jour du sacre Le lys symbole de la monarchie, protégé par une clôture et gardé par deux hommes armés Salamandre Jeune fille d’une famille de notables représentant la cité de Lyon, tient une serrure Jeune fille nommée Loyauté tenant une clé Cérémonie deremise symbolique des clés
François 1er et la vie de cour • La cour, devient très vite un terrain de plaisir, de culture et de somptuosité. Prisant ce style de vie, François Ier peut aussi garder un œil sur les seigneurs tout en les fidélisant par de nombreuses faveurs.
François 1er vu par un ambassadeur vénitien « La volonté du roi est tout désormais, car il n’y a personne qui ose contredire le monarque. Les Français, qui se sentent peut-être peu faits pour se gouverner eux- mêmes, ont entièrement remis leur liberté et leur volonté aux mains de leur roi. Il lui suffit de dire : « Je veux, j’ordonne » et l’exécution est aussi prompte que si c’était la nation entière qui eût décidé de son propre mouvement. On paye au roi tout ce qu’il demande, puis tout ce qui reste est encore à sa merci. La royauté fait des progrès continuels en richesse et elle se garantit en même temps contre les guerres civiles. Les grands seigneurs étant pauvres ne peuvent rien oser contre le roi, ainsi qu’ils le faisaient jadis. Le roi nomme à 82 évêchés, à 527 abbayes : ce privilège lui assure la plus grande soumission et obéissance du haut clergé. » Relation de Marino Cavalli, ambassadeur vénitien, 1546.
François 1er et le français « François par la grâce de Dieu, roi de France, avons statué et ordonné ce qui suit : Article 51 : il sera fait registre des baptêmes, qui contiendront le temps et l’heure de la naissance. Article 110 : afin que l’on comprenne bien les arrêts de nos cours de justice, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement qu’il ne puisse y avoir aucune ambiguïté ou incertitude ni lieu à demander interprétation. Article 111 : et parce que de tels problèmes sont souvent survenus sur la compréhension des mots latins, nous voulons dorénavant que tous les arrêts, registres, enquêtes, contrats, testaments et autres actes de justice soient prononcés, enregistrés et délivrés en français et non autrement. » Extrait de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539.
Un roi conquérant • François 1er a des vues sur l’Italie : • En 1515 il gagne la bataille de Marignan et s’empare du Milanais. • Mais l’empereur Habsbourg Charles Quint reprend la région aux Français en 1525. • Une longue guerre oppose dès lors François 1er et Charles Quint. Elle ne s’achève que sous le règne d’Henri II en 1559 par la Paix de Cateau-Cambrésis. Peinture du baron Antoine Jean Gros, François 1er et Charles Quint musée du Louvre, Paris.
CONCLUSION Un roi chevalier selon la tradition médiévale Un prince de la Renaissance, témoin et acteur de tous les bouleversements de son époque