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Établissements et services pour personnes handicapées. Offre et besoins, modalités de financement. Quelques données de cadrage. Deux lois importantes en 2002 et 2005 L’existant: 145 000 places pour enfants, 315 000 places pour adultes, occupées à 100%
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Établissements et services pour personnes handicapées Offre et besoins, modalités de financement
Quelques données de cadrage • Deux lois importantes en 2002 et 2005 • L’existant: 145 000 places pour enfants, 315 000 places pour adultes, occupées à 100% • 0,4% des adultes entre 20 et 59 ans vivant en milieu ordinaire rencontrent une restriction absolue dans les activités essentielles de la vie quotidienne (ADL), et 2,7% souffrent d’une restriction absolue dans leurs activités instrumentales (IADL), soit 1,030 millions. • 16 milliards d’euros annuels de financements publics (CNSA: 8,4; ESAT: 2,6; Education adaptée 0,8; Départements: 4,2)
Établissements et services pour personnes handicapées I. Les besoins des personnes handicapées, l’offre des établissements et services
La programmation est essentiellement dictée par l’offre • Un programme ambitieux de création de 50 950 places sur 2008-2012 est en bonne voie de réalisation: 71% des crédits délégués fin 2011, 26 145 places notifiées aux ARS • Quelques écarts par rapport à la prévision: services pour adultes, répartition MAS/FAM, rapport enfants/adultes pour les établissements, transformation de places • La diversification de l’offre progresse: 18,4% de places de services pour les adultes fin 2011, pour 2,5% en 2006 • Les inégalités territoriales se réduisent, mais restent importantes:
On sait mesurer la répartition de l’offre, mais pas la réponse aux besoins • Une approche « tous financeurs » est nécessaire et modifie la perspective: En euros par habitant de 0 à 60 ans l’OGD PH seul OGD+Etat+Départements • Explorer les recouvrements entre établissements pour handicapés (ITEP) et maisons d’enfants à caractère social • Passer d’un objectif de taux d’équipement uniforme à une péréquation selon les besoins des territoires
On sait mesurer la répartition de l’offre, mais pas la réponse aux besoins (2) • l’articulation entre schémas départementaux et schémas régionaux de l’offre médico-sociale est encore imparfaite • L’évaluation des besoins dans les SROMS de première génération est surtout qualitative: • Manque de données (prévalence, PH vieillissants, flux d’entrée et sortie en établissement…) • Manque de normalisation (formulation des orientations, polyhandicap..) • Manque de globalisation (passer du département à la région) • Manque de partage des données (MDPH, Education nationale, établissements…)
Des besoins non satisfaits • Les « amendements Creton » sont en croissance: 5000 estimés en 2007, 6300 à fin 2010 (source ES 2010). • Demander aux ARS d’identifier les situations et d’initier des solutions • Le problème des personnes handicapées vieillissantes: • Une évolution démographique rapide • Les travailleurs vieillissants en ESAT • Des solutions à construire • Le dépistage précoce: un suivi d’activité à organiser • Le handicap psychique: garantir la continuité des solutions • Les placements en Belgique:une stratégie de moyen terme à définir et organiser
La réglementation doit évoluer pour faciliter l’adaptation de l’offre • Pour permettre une recomposition de l’offre existante, il faut exonérer les évolutions prévues par les contrats pluriannuels (CPOM) de la procédure d’appel à projets • Pour faciliter les mutualisations et regroupements, il faut disposer d’une cartographie de l’existant(pour que les ARS/CG intègrent une stratégie de mutualisation dans leurs appels à projets) • Pour s’adapter aux parcours des personnes handicapées (de plus en plus diversifiés), il faut redéfinir les catégories d’agrément
Les prestations de service des ESMS doivent être mieux définies et mesurées • Les références réglementaires(les « annexes XXIV »)sont devenues obsolètes, et doivent s’articuler avec les nouvelles recommandations de bonnes pratiques et les engagements contractuels de qualité. • Les analyses d’activité des différentes catégories d’établissements et services sont très parcellaires: • Des initiatives de l’échelon central (CNSA, ANAP) • Des initiatives des gestionnaires eux-mêmes C’est un enjeu essentiel à la fois pour mesurer les inadéquations et servir de base à un système d’allocation de ressources rénové.
Les causes et évolutions prévisibles des situations de handicap sont mal connues • L’enquête « handicap santé » est un outil précieux de connaissance dans la population générale et sur longue période, surtout utilisée par les chercheurs • L’enquête « établissements et services » (ES) n’est pas adaptée, dans ses délais de production, aux besoins opérationnels de l’administration • Des sources parcellaires issues de données médicales (registres, enquêtes épidémiologiques, cohortes), mais sans vision prospective de l’administration quant à leur utilisation • La recherche sur le handicap est en voie de structuration • les structures territoriales pouvant servir d’appui à l’élaboration des schémas sont trop dispersées, et manquent de moyens à la hauteur des besoins (question des centres régionaux CREAI)
L’évaluation des situations de handicap et sa traduction en besoins d’accompagnement • La diversité des situations de handicap rend leur évaluation complexe (selon les types de handicap, l’environnement de vie…) • Il n’existe pas de lien mécanique entre « lourdeur » des handicaps et besoins d’accompagnement (mais une évaluation structurée des besoins d’accompagnement est possible: cf. l’expérience de Bruxelles Capitale) • Les outils d’évaluation traduits en besoins d’accompagnement restent à concevoir • Des expérimentations multiples • Un manque de continuité dans les investissements de l’administration: l’exemple d’EVASION • C’est une nécessité pour rapprocher les besoins des personnes des prestations fournies par les ESMS
L’expérimentation de la région Bruxelles Capitale • l’objectif est de garantir à la fois une meilleure adaptation des ressources en personnels au profil de chaque personne handicapée et une meilleure adéquation des besoins et des financements. • Un projet initié dans les années 2000, par un groupe de travail partenarial et le soutien d’une équipe universitaire. Test en 2004, implantation en 2005, mise à jour en 2007-2008 (ajout de la notion « d’accès »). • les besoins d’accompagnement des personnes handicapées accueillies dans les 1485 places des centres de jour et d’hébergement sont évalués individuellement au moyen d’une grille. • Cette évaluation a pour but de fixer une norme individuelle complémentaire (NIC) transcrivant la lourdeur de prise en charge de certaines catégories de personnes handicapées. • La NIC participe à l’établissement de la norme d’encadrement • En moyenne, la fraction du subventionnement d'un établissement déterminé par la grille est autour de 30% pour un centre d’hébergement pour enfants, 20-30% pour un centre de jour pour adultes, 15-25% pour un centre d’hébergement pour adultes.
L’expérimentation de la région Bruxelles Capitale • L’évaluation a lieu lors du premier accueil de la personne handicapée en centre et est reconsidérée tous les 5 ans pour les adultes et tous les 3 ans pour les enfants. • Elle est le fruit d’une coopération étroite entre le centre, qui pré-évalue, et l’administration, qui, représentée par un évaluateur du Service bruxellois, échange et évalue in-situ avec les professionnels du centre. • Elle porte sur les compétences générales « moyennes » de la personne, exclusivement au sein de l’institution, et relativement à celles d’un adulte dit « normal ». Elle ne concerne donc pas les perspectives d’évolution de la situation de la personne. • L’évaluation porte sur les cinq sections de la grille dont les pondérations reflètent l’importance respective : • 30% pour la « vie quotidienne », • 20% chacun pour les « habiletés adaptatives sociales », les « habiletés cognitives et intellectuelles » et « habiletés motrices et psychomotrices », • 10% pour les « aspects psychologiques ».
Au plan local, l’évaluation et l’orientation des personnes handicapées sont insuffisamment organisées • Le potentiel des maisons départementales des personnes handicapées doit être mieux mobilisé • Les choix d’informatisation opérés à la création des MDPH sont un obstacle • Repenser les principes de développement de l’applicatif national SipaPH • Promouvoir l’utilisation d’une codification homogène des pathologies et handicaps • Les décisions d’orientation des MDPH manquent d’homogénéité: • Harmoniser leur formulation • Les adapter au parcours de vie des personnes handicapées • Les échanges MDPH-ESMS doivent être mieux structurés • Organiser la gestion des listes d’attente • Organiser l’échange des éléments d’évaluation entre MDPH et ESMS • Les établissements et services doivent pouvoir fournir des informations selon un format homogène et obligatoire • Rétablir l’obligation légale dans le code de l’action sociale et des familles
Mieux répondre aux besoins: adapter l’offre existante • Il existe des besoins non ou mal satisfaits • Mais les données dont disposent les pouvoirs publics ne permettent pas des quantifier et de définir la façon d’y répondre: • Les instruments de mesure des besoins sont insuffisants, au plan national comme au plan local • On ne dispose pas d’une mesure organisée du service rendu par les ESMS, que l’on pourrait confronter aux besoins des personnes • Engager un nouveau programme pluriannuel de création de places de même ampleur dans ces conditions ne serait pas efficient • La mission propose de privilégier l’évolution et l’adaptation de l’offre existante, ce qui nécessite: • Un outil organisé et homogène de gestion des listes d’attente • Un outil de mesure des inadéquations • La possibilité d’acter ces transformations dans le cadre des CPOM • Des moyens financiers d’accompagnement de ces transformations
Établissements et services pour personnes handicapées II. La tarification : état des lieux et conditions d’une réforme
Le système actuel ne permet pas une bonne allocation de la ressource • Les disparités de coûts, pour un même type d’établissement ou au niveau régional, ne s’expliquent que par l’historique de la tarification • Les outils d’analyse de ces disparités sont insuffisants: • améliorer la remontée et l’analyse des comptes administratifs (données « REBECA » au niveau du compte, pour toutes les structures sous CPOM) • Adapter les indicateurs médico-socio-économiques et reprendre leur publication • Les règles de prises en charge des transports doivent être précisées • On manque de visibilité sur la dépenses de soins totale: • Consolider les dépenses prises en charge par l’OGD et les ONDAM ville et hôpital • Associer l’assurance maladie (DRSM) à la définition du panier de soins inclus dans le budget des établissements et services
Le système actuel ne permet pas une bonne allocation de la ressource (2) • Ni le système de prix de journée, ni les forfaits ne sont satisfaisants (mais les CPOM ont déjà permis une amélioration) • Les règlessont exagérément complexes et chronophages (pour les administrations comme pour les établissements et services) • Le contrôle de l’utilisation des ressources est insuffisant (cf. recommandations relatives à la description de l’activité, aux indicateurs et aux besoins des personnes)
Plusieurs types de modèles sont concevables • Aujourd’hui le secteur vit essentiellement (sauf CPOM) sur un système rétrospectif et de pilotage par la dépense Les évolutions actuelles tendent à privilégier des systèmes prospectifs et de pilotage par la recette • Les dotations actuelles par prix de journée relèvent d’une tarification à l’activité Mais sur une base peu significative, et sans référentiels permettant d’expliquer les écarts • Un financement au parcours ou à la personne serait complexe Mais une meilleure articulation des réponses est souhaitable
Une réforme du financement ne sera possible que sous plusieurs conditions • L’analyse des diverses réformes du champ sanitaire, médico-social ou social montre que des pré-requis techniques sont indispensables: • Un système organisé de mesure des besoins des personnes • Une description organisée du service rendu par les établissements et services • Une étude nationale de coûts • Un outil de simulation de l’impact de la réforme • Une réforme exigera un engagement politique fort sur la durée • Il est impératif d’associer les acteurs • Un pilotage en mode projets avec des moyens dédiés est nécessaire • La réforme exigera des délais suffisants et il ne faut pas brûler des étapes
La répartition actuelle entre financeurs publics doit être revue • Pour des raisons historiques, trois financeurs publics: l’assurance maladie (CNSA), l’Etat, et les départements • Les cofinancements sont facteurs de blocages et de complexité, et doivent être simplifiés • Deux logiques possibles: financements croisés ou financeur unique la mission préconise de privilégier la solution du financeur unique • Quatre situations à déboucler selon ce principe: • Les centres d’action médico-sociale précoce: assurance maladie intégralement (enjeu: 38 M€) • Les maisons d’accueil spécialisées et les foyers d’accueil médicalisés: une seule catégorie financée par l’assurance maladie (enjeu: 940 M€) • Les services d’accompagnement médico-social des adultes handicapés: répartir entre assurance maladie et départements selon la dominante d’activité • Les établissements et services d’aide par le travail: transférer de l’Etat aux départements (enjeu: 2,6 milliards d’euros, GRTH incluse)
La fongibilité des enveloppes • Les transferts de l’enveloppe hospitalière vers le secteur du handicap ont été peu importants: 138 millions d’euros de 2006 à 2010 • Ce sont essentiellement les structures psychiatriques qui sont concernées: les enquêtes d’inadéquation révèlent que 20 à 40% des patients hospitalisés sont en séjour prolongé, dont 60 à 70% « d’inadéquats » • La transformation est un processus complexe, et n’enlève pas la nécessité d’une bonne continuité des soins pour les personnes handicapées psychiques (et d’une bonne prise en compte des besoins sociaux) • Définir au niveau des ARS un cible pluriannuelle de reconversion des structures psychiatriques
Une gouvernance complexe • Au niveau local, la création des MDPH a simplifié l’orientation des personnes, mais les inconvénients d’une gouvernance multiple subsistent pour le développement de l’offre • La régionalisation de la programmation demande une bonne articulation avec le niveau départemental • La gouvernance nationale est multiple: • Quatre structures de centrale concernées par l’offre et le financement (DGCS, DSS, DGOS et secrétariat général) • Des opérateurs multiples: CNSA, ANESM, ANAP
Établissements et services pour personnes handicapées III. Des mesures transitoires de simplification et d’optimisation
En matière d’adéquation de l’offre aux besoins • Un système d’échanges de données harmonisé entre les ESMS, les MDPH, les ARS et les conseils généraux (orientation et listes d’attente) • L’échange des éléments d’évaluation entre MDPH et établissements et services (dans le sens MDPH→ESMS et dans le sens ESMS→MDPH) • L’exonération d’un appel à projets en cas d’adaptation de l’offre dans le cadre d’un CPOM • L’exploitation des données de l’enquête HS « institutions » et un recentrage de l’enquête « ES » sur les personnes et leurs parcours. • La redéfinition de la stratégie des remontées de données des MDPH vers le niveau national (applicatif SipaPH)
En matière d’allocation de ressources • Généraliser à titre transitoire un système de financement en dotation globale des établissements et services • Améliorer concomitamment le contrôle de la ressource allouée par des indicateurs homogènes d’activité • Élargir la vision de la dépense à l’ensemble des financeurs publics • Transférer dans le champ de l’assurance maladie le financement intégral des centres d’action médico-sociale précoce, et des foyers d’accueil médicalisés (fusionnés avec les maisons d’accueil spécialisées); et dans le champ des départements celui des établissements et services d’aide par le travail (acte III de la décentralisation)