Jean-Jacques ROUSSEAU 1712-1778 une biographie

1. Jean-Jacques ROUSSEAU(1712-1778)une biographie (J. Pelletier)

2. L�enfance de Rousseau Jean-Jacques naquit le 28 juin 1712 , � Gen�ve, au domicile de ses parents. � peine baptis� dans la foi calviniste, Jean-Jacques eut le malheur de perdre sa m�re le jeudi 7 juillet. (Confessions Livre II)  Les six premi�res ann�es de sa vie, Jean-Jacques les passe au 40, Grand-Rue. R�guli�rement Jean-Jacques suivait son p�re dans son atelier d'horloger de St-Gervais. L'artisan �tait habile et r�put�. 1724: Alors que Jean-Jacques avait dix ans, Jean-Jacques fut confi� au beau-fr�re d'Isaac Rousseau � Gen�ve. Jean-Jacques et son cousin Abraham Bernard, du m�me �ge, furent mis en pension chez le pasteur Jean-Jacques Lambercier . Celui-ci l�initie aux lettres.

3. L��ducation religieuse de Rousseau Le 14 mars 1728, Rousseau rentre trop tard chez lui, apr�s une ballade. D�sempar�, il se rend � Confignon. Monsieur le Cur�, c�l�bre pour ses conversions persuada Rousseau des bienfaits de la religion catholique et lui donna l'adresse d'une dame charitable d'Annecy pour laquelle il lui confia une lettre de recommandation: Mme. De Warens. Install�e � Annecy, dans cette maison cossue, prot�g�e par l'Ev�que, Madame de Warens avait la mission d' op�rer des conversions. Sur la recommandation de Mme de Warens, Jean-Jacques partit � pied le 24 mars 1728 pour Turin. Il arriva � Turin le 12 avril et se pr�senta � l'Hospice des cat�chum�nes de "Spirito Santo". Le document de cette page repr�sente la copie de l'acte de bapt�me par lequel Jean-Jacques abjure la secte calviniste pour devenir catholique le 23 avril 1728... .

4. Rousseau et la religion   Cependant les id�es religieuses de Rousseau vont se d�velopper en dehors des grands dogmes de l��glise catholique et protestante. En fait, quand il sera condamn� par les catholiques, il redeviendra calviniste, et quand ceux-ci s�opposeront � sa philosophie, il devra s�exiler pour leur �chapper. D�s 1750 avec son Discours sur les sciences et les arts, Rousseau r�fute la notion de p�ch� originel en soutenant la th�se que l'homme na�t naturellement bon et heureux, c'est la soci�t� qui le corrompt et le rend malheureux.

5. Rousseau et la religion Dans "l��mile ou l��ducation", Rousseau y professe une religion naturelle, sans dogme, par opposition � la r�v�lation surnaturelle, ce qui lui vaut d'�tre condamn� en 1762 par le parlement de Paris. Il doit se r�fugier en Suisse puis en Angleterre. Sans chercher � prouver ses id�es, mais par le seul �lan du coeur, il souscrit � la "religion naturelle" ou d�isme, qui lui permet d'acc�der � Dieu sans l'interm�diaire des textes sacr�s ou du clerg�.

6. L��ducation sentimentale A 21 ans, Jean-Jacques s'�veille aux charmes de la femme et commence son �ducation sentimentale. Mme de Warens, qui jusque-l� n'avait �t� pour lui qu'une "bonne maman" tr�s tendre, eut l'id�e de le traiter en homme... Ainsi, � l'automne de 1733 Jean-Jacques devint l'amant de Mme de Warens. Or Madame eut plusieurs amants� Cette situation ne lui plut gu�re et durant les deux ann�es qui suivirent, Jean-Jacques habita le plus souvent seul aux Charmettes, o� il poursuivit des �tudes en histoire, philosophie, musique, etc. Nous assistons l� au d�but des grandes id�es sur lesquelles se fonderont les syst�mes et les principes philosophiques et moraux de son oeuvre. Et Rousseau conna�tra lui aussi plusieurs femmes� Rousseau quitte Chamb�ry pour Paris.

7. L��ducation sentimentale Rousseau fait la connaissance de Th�r�se Levasseur, ling�re, qui l�accompagna de mars 1745 � sa mort. Ils se mari�rent � Bourgoin le 29 ao�t 1768. Th�r�se aurait eu cinq enfants, tous d�pos�s � l'Hospice des enfants trouv�s. Toutefois, la controverse sur Rousseau, p�re de ses enfants, demeure ouverte encore aujourd'hui. Th�r�se entoura Rousseau de soins tout au long de sa vie et, � la mort de celui-ci, elle devint seule h�riti�re des �crits, des biens et des droits d'auteur de son mari. 

8. "Les Charmettes" le bonheur de sa vie L'�t� 1736 fut la premi�re installation dans le vallon des Charmettes. Jean-Jacques Rousseau conna�t un grand bonheur lors de ce s�jour: "Ici commence le court bonheur de ma vie, ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m'ont donn� le droit de dire que j'ai v�cu". � partir de 1738 et de sa rupture avec Mme de Warens, Jean-Jacques habita le plus souvent seul aux Charmettes, o� il poursuivit des �tudes en histoire, philosophie, musique, etc. Dans ce site enchanteur, Jean-Jacques commen�a � d�couvrir: la nature et le d�but de l�herborisation la musique, composa des chansons la lecture et l��criture.

9. Rousseau et la musique

10. Rousseau et la musique D�s 1729, Jean-Jacques adolescent s'inscrit � la ma�trise de la Cath�drale o� il commen�a � apprendre la musique. En juillet 1732, Rousseau renonce � une carri�re dans l'administration afin d'�tudier la musique aupr�s de l'Abb� Blanchard. 1741�: Travail sur un nouveau syst�me d�annotation musicale; pr�sentation � l�Acad�mie des sciences de Paris de son syst�me; L�Acad�mie lui d�cerne un certificat. Publication de la Dissertation sur la musique moderne. 1743-44: Nomm� ambassadeur � Venise, Jean-Jacques Rousseau s'initie � la musique italienne. Durant son court s�jour, Jean-Jacques fr�quenta les concerts. A cette p�riode il d�couvre v�ritablement la musique italienne et les chants d'�glise. "Rien d'aussi voluptueux, d'aussi touchant que cette musique".

11. Rousseau et la musique De retour � Paris le 10 octobre 1744. Il y resta quelques ann�es et se remit au travail pour terminer Les Muses galantes qu'il pr�sentera chez la Pouplini�re, puis au Duc de Richelieu ainsi qu'� l'Op�ra. En 1745, Rousseau fut mandat� par Voltairepour remanier La princesse de Navarre que Rameau avait mis en musique et qui allait devenir Les f�tes de Ramire. Rameau jaloux sabota la repr�sentation pour la plus grande tristesse de Rousseau.  1749: Diderot et D�Alembert entreprirent de publier un nouveau Dictionnaire encyclop�dique des sciences et des arts . Ils sollicit�rent Rousseau pour r�diger les articles sur la musique. Jean-Jacques ravi, se mit avec enthousiasme au travail et r�digea une grande s�rie d'article sp�cialis�s qu'il reprit plus tard pour en faire son Dictionnaire sur la musique (1767). Un �crit important para�t en novembre 1753 et renforce la notori�t� de Rousseau. Il s'agit de sa Lettre sur la musique fran�aise, o� il prend r�solument parti pour la musique italienne contre la musique fran�aise.

12. Rousseau et la musique

13. Le Discours sur les sciences et les arts (1750) Rousseau connut la c�l�brit� soudainement en 1750. Ayant lu dans le Mercure de France que l'Acad�mie de Dijon proposait, pour sujet du prix, la question de savoir si le r�tablissement des sciences et des arts avait contribu� � �purer les moeurs. Encourag� par Diderot, Rousseau envoya un m�moire critique affirmant que l'homme, naturellement bon, a �t� perverti par la soci�t�. La pierre d'angle de son oeuvre �tait pos�e. Plus tard, cette th�se sera d�velopp�e pour donner corps au Contrat social, r�le de la soci�t� et � l'Emile, r�le de l'�ducation. Son m�moire fut tr�s controvers� et alimenta la discussion dans les salons parisiens.

14. Le Discours sur l�origine de l�in�galit� (1755) En 1755, Rousseau conna�t ses premi�res difficult�s avec Voltaire. D�s la parution du discours sur les in�galit�s, Voltaire tout nouveau citoyen genevois, lui adresse une lettre le 30 ao�t 1755 o� il critique s�v�rement Rousseau. "J'ai re�u, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain" et Voltaire trace � ses contemporains un portrait tr�s sombre de Rousseau, le traitant de cynique et misanthrope. Rousseau, sans trop s'�mouvoir, r�pond � Voltaire le 7 septembre 1755, et se d�fend bien de tant de malveillance � son endroit... Depuis l�, les rapports entre les deux hommes vont se d�t�riorer.

15. La nouvelle H�lo�se (1761) et le Contrat social (1762) D�s que la petite maison de Mont-Louis fut r�par�e et meubl�e, Rousseau s'y installa avec Th�r�se. Dans ce havre de paix, en pleine nature, il termina ses oeuvres ma�tresses: La Nouvelle H�lo�se, Le Contrat social et l'Emile.  Termin� � fin 1760, le roman La Nouvelle H�lo�se parut en f�vrier 1761 � Paris. Le succ�s fut imm�diat. On s'arrachait les volumes. Les libraires les louaient jusqu'� 12 sous de l'heure. Les meilleurs graveurs illustr�rent l'oeuvre: Moreau le jeune, Gravelot, Prud'homme, Monsian. Rousseau aura travaill� 5 ans sans rel�che � ce roman, fait d'un recueil de lettres avec une trame romantique � rebondissements. Le Contrat social porte une r�flexion critique sur les corps politiques. Une nouvelle doctrine appara�t pour la protection des biens et des personnes dans le respect de la libert� de chacun. Pour Rousseau, il n'y a qu'une forme d'Etat possible, celle o� le peuple est souverain, sans c�der l'exercice de la souverainet� aux gouvernants. D�s sa parution en 1762, les arrivages de Rouen sont retourn�s � l'imprimeur � Amsterdam car l'ouvrage est interdit par d�cret en France. Rousseau doit s�enfuir.

16. L��mile ou de l��ducation (1762) Avec l'Emile, on retrouve le principe du respect de la libert� int�rieure �voqu� dans Le Contrat social, mais de fa�on approfondie. "L'�ducation de l'homme commence � sa naissance, avant de parler, avant que d'entendre, il s'instruit d�j�". Rousseau b�tit son syst�me �ducatif en partant de l'influence du milieu naturel dans lequel �volue l'enfant et qui doit pr�dominer sur l'influence de la soci�t� et de ses institutions. Toutefois la quatri�me partie de son trait� aborde le th�me de la religion sous le titre "Profession de foi d'un vicaire savoyard". L� Rousseau fait l'apologie d'une religion naturelle, fond�e sur les lumi�res de l'esprit et sur l'�coute des sentiments par opposition � la religion r�v�l�e. Il conteste l'autorit� de l'�glise et r�fute le dogme. Cette profession de foi ne sera pas admise par le clerg� et les autorit�s. L'Emile sera condamn� et devra �tre saisi et br�l� en place publique. Rousseau s�exile � M�tiers, puis � l�Ile St-Pierre

17. Les confessions (1769) David Hume a convaincu Rousseau de l'accompagner en Angleterre et le 11 janvier 1766. Il y �crit les plus belles pages de ses Confessions. Revenu en France, Jean-Jacques travaillait de pr�f�rence le matin dans sa chambre de la Pl�tri�re. Les Confessions occupaient une bonne partie de son temps. Il organisait m�me des s�ances de lecture � la maison qui pouvaient durer plus de 17 heures. Rousseau nourrissait son m�nage en travaillant en qualit� de copiste de musique, travail pour lequel il excellait. En mai 1778, Rousseau sentant sa fin proche, confia � Paul Moultou, un de ses fid�les admirateurs et ancien ami, les manuscrits des Dialogues et des Confessions. Le m�me mois, Rousseau s'installa dans une petite maison isol�e, sise dans le parc d�Ermenonville sur invitation du marquis de Girardin. Ce fut la p�riode des R�veries d'un promeneur solitaire o� Rousseau passait son temps � herboriser, composer de la musique et � �crire.

18. R�veries d'un promeneur solitaire (1776) Le parc d'Ermenonville se pr�tait � merveille � la m�ditation solitaire. Cette derni�re oeuvre t�moigne d'une grande lucidit� et d'une profonde s�r�nit�. Jean-Jacques se livre tout entier � la douceur de ses souvenirs; il �voque son pass�, sa jeunesse, ses voyages et enfin dans sa derni�re r�verie inachev�e c'est l'�vocation du souvenir de Mme de Warens en termes d'amour total. "Dans l'espace de quatre ou cinq ans" il a joui "d'un si�cle de vie et de bonheur pur et plein...".

19. Mort et hommage Rousseau d�cline physiquement. Le 2 juillet 1778 au matin, rentrant de sa promenade matinale, Rousseau fut saisi de violents maux de t�tes.. Un grand penseur du XVIIIe si�cle venait de s'�teindre, 33 jours apr�s Voltaire.  . Le 4 juillet au soir, Rousseau fut inhum� dans l'�le des Peupliers, � Ermenonville, o�, quelques jours auparavant, il avait exprim� le d�sir de reposer pour toujours. L'�le fut appel�e Elys�e et devint un lieu de p�lerinage.  La Convention � Paris prit un d�cret le 14 avril 1794 ordonnant la translation des restes de l'�crivain au Panth�on. Les c�r�monies se d�roul�rent les 9, 10 et 11 octobre. Un grand cort�ge gagna les Tuileries o� une �le factice avait �t� reproduite dans un grand bassin. Une veill�e s'organisa toute la nuit autour de l'urne. Le lendemain un grand cort�ge conduisit les reliques de Rousseau au Panth�on sur des airs du Devin du village. 

20. Fin du diaporama Retour