180 likes | 314 Views
Associer durablement la race locale et les ressources naturelles. Monica Commandeur / INRA. Monica Commandeur & François Casabianca / INRA. Emmanuel Leca / CCSTI. Delphine Allin / CCSTI. Simone Riolacci, Elisabeth Bernard, Annet Bruins, Oscar Maestrini et les éleveurs de porcs en Corse.
E N D
Associer durablement la race locale et les ressources naturelles Monica Commandeur / INRA Monica Commandeur & François Casabianca / INRA Emmanuel Leca / CCSTI Delphine Allin / CCSTI Simone Riolacci, Elisabeth Bernard, Annet Bruins, Oscar Maestrini et les éleveurs de porcs en Corse
Ce diaporama est une montage adapté d’une exposition en 16 panneaux, qui montre l’élevage porcin en Corse, par un parcours photographique à destination du grand public et des professionnels de la filière porcine Corse. Le diaporama est lancé maintenant sur internet en français et en anglais. Merci d’envoyer des suggestions pour améliorer cette version conceptuelle du diaporama à : monicacommandeur@yahoo.com Pour voir l’exposition photographique: http://www.ccsti-corse.asso.fr/index.php?page=12 Lisez aussi ci-dessous les notes de bas de pages!
En Corse, les porcs sont élevés en liberté. Cette vie au grand air, basée sur les apports du milieu naturel, est très différente de celle des porcs enfermés dans des porcheries toute leur vie. Mais les déplacements non contrôlés des porcs peuvent les conduire en dehors de leur parcours, sur les routes et sur les décharges, ce qui montre les limites d’un système extensif s’il n’est pas bien maîtrisé. Comment limiter cette divagation et entraîner les porcs à rester sur un parcours à établir ?
Pourquoi limiter la circulation des porcs ? Pour sécuriser les porcelets contre les prédateurs, mieux gérer la reproduction et les mises bas, et alimenter le troupeau durant les périodes difficiles. Mais, les aménagements réalisés par les éleveurs sont souvent faits avec des matériaux de récupération et peuvent dégrader le paysage. Comment amener l’élevage à mieux s’intégrer dans le paysage tout en permettant la récupération des sols ?
Les porcs en Corse ne sont pas noirs du fait de leur croisement avec les sangliers mais bien parce que la population locale est de type ibérique (animaux colorés et de petite taille). Faire reconnaître cette race suppose de la gérer en fixant un standard et en garantissant les généalogies (bien connaître les parents et leurs origines avant d’identifier un futur reproducteur). C’est un travail collectif qui est sur le point d’aboutir par une reconnaissance officielle de l’association. Quel type faut-il considérer « Nustrale race pure » et comment gérer le livre généalogique ?
L’éleveur extensif doit veiller à disposer d’animaux bien adaptés à son système d’élevage et à ses contraintes (déplacements pour chercher sa nourriture, protection contre les prédateurs). Pour quelques-uns des éleveurs, une « bonne truie » est surtout une truie qui soigne et protège ses porcelets. D’autres préfèrent une truie connaissant bien son parcours et capable d’enseigner à ses porcelets le parcours, les points d’abreuvement et les zones de couchage. Qu’est-ce qu’une « bonne truie » ?
Les porcs ne se nourrissent pas seulement sur les parcours et sous les arbres (châtaigniers et chênes) en automne. Ils reçoivent également des aliments produits industriellement, ce qui est contradictoire avec le caractère naturel du reste du système. L’INRA a entrepris des recherches sur la spécificité d’un bon aliment. Il en est sorti un mélange de 80% d’orge, 15% de pois et 5% de compléments en minéraux et vitamines, mais sans maïs: sinon le gras devient huileux. Comment inclure des aliments industriels dans un système d’alimentation d’origine biologique ?
L’élevage extensif réclame beaucoup de travail, soit quotidiennement, soit de façon saisonnière. Le travail sur l’année entière est ainsi rythmé par les saisons de naissage, de finition et d’abattage. L’élevage porcin en Corse est un travail physiquement exigeant qu’assume le plus souvent l’homme. Peut-on mener une vie ancrée dans la tradition et s’adapter aux exigences de la vie moderne ?
La vie au grand air et en liberté a ses avantages : un animal qui vit dans la nature, avec un comportement naturel de son espèce et donc un plus grand bien-être. Cette vie a aussi ses inconvénients : ne pas manger tous les jours à sa faim, être soumis à tous les caprices du climat et des prédateurs, souffrir lors des manipulations. Comment concilier la nature des cochons et l’environnement de travail des éleveurs ?
Un éleveur de porcs en Corse vit au grand air, il participe à la vie familiale et villageoise. Il est fier d’être ce qu’il est et de perpétuer des traditions. Mais le métier d’éleveur, c’est aussi l’insécurité financière et les aléas propres à l’élevage. Au niveau social, cette vie apporte de moins en moins de perspectives. Mais, à combien de kilomètres se trouve le premier dentiste ?
Traditionnellement, l’abattage se réalisait à la ferme et la tumbera était une animation dans le village. Désormais, les éleveurs sont obligés de passer par les abattoirs qui demeurent rares en Corse. Le travail de l’abattage et de la découpe est physiquement et psychologiquement dur. Ce sont surtout les hommes qui le font tandis que les femmes donnent un coup de main pour le nettoyage des boyaux et l’élaboration de certains produits. Comment arriver à l’équilibre entre la demande des contrôles hygiéniques et la mobilisation des savoir faire locaux ?
Transformer les carcasses en produits de charcuterie est un travail lourd pour toute la famille : il représente une pointe de travail dans l’année. Des pièces sont mises au sel, des produits sous boyaux sont élaborés de façon traditionnelle. Une grande variété de produits où l’éleveur peut juger de son travail : depuis la naissance du porcelet jusqu’au prisuttu de 2 ans d’âge, il s’écoule en tout plus de 3 ans. Comment conserver sa conscience d’éleveur au travers de la qualité de son propre travail si la filière devient fragmentée ?
La vente effectuée par l’éleveur – transformateur est le plus souvent une vente directe auprès du consommateur final : c’est un client fidèle qui connaît bien les produits. Avec l’extension de clientèle et de lieux de commercialisation, la vente devient impersonnelle et les abus (fausse origine de produits) sont fréquents. On a besoin de nouvelles garanties pour restaurer la confiance envers les produits de charcuterie corse. Comment construire un marché des produits corses qui respecte les producteurs et les consommateurs ?
Les modes de présentation et d’étiquetage des produits issus de l’élevage extensif deviennent un aspect essentiel pour se distinguer de la production industrielle issue de l’importation de carcasses ou de porcs. Cependant, ce qui compte le plus est de savoir apprécier ces produits en connaissant suffisamment bien leurs arômes et leurs spécificités. Il faut stimuler ces apprentissages pour que les nouveaux clients deviennent des connaisseurs. La conduite individuelle de présentation et d’appréciation des produits demande à chacun un apprentissage.
Le métier de l’éleveur de porc compte beaucoup pour le maintien d’un tissu rural en montagne. Il suppose de prendre en compte la gestion des ressources naturelles, d’assurer un équilibre entre revenu lié à la production des porcs, renouvellement des sols et des paysages, et bien-être des animaux. Faire reconnaître la race locale et obtenir une AOC pour les produits sont deux points d’appui majeurs d’une dynamique régionale. Est-ce qu’un développement de qualité sans augmentation (substantiel) de quantité des produits devient suffisamment durable ?
Le système du producteur à la fois éleveur, transformateur et vendeur de ses produits s’est révélé très stable. Mais, maintenant, il devient essentiel de replacer ce producteur dans des réseaux de débat professionnel pour lui permettre de s’impliquer dans le futur de son activité. Au delà des dynamiques autour de la race locale et de la défense des produits par une AOC, il faut penser à la formation des jeunes éleveurs et à la relève des anciens. Est-ce que l’établissement des organismes pour reconnaître la race et protéger les produits par une AOC peuvent suffire à construire l’avenir ?Quelles autres initiatives faut-il prendre ?
Durabilité écologique : biodiversité • la génétique animale • les interactions animaux - environnement • la gestion d’intervention des éleveurs Durabilité sociale : diversité des réseaux • la collaboration technique et sociale • l’institutionnalisation des initiatives • l’administration des critères pour la certification Durabilité économique : diversité d’intégration • les localités géographiques • les filières • les ambiances des marchés préférés
Pour d’information additionnel : monicacommandeur@yahoo.com Ils sont mignon !